Brésil , VILLAS BÔAS X ETCHEGOYEN : Le retour de la " Linha Dura " ?
Publié le 21 Février 2018
La décision du Président Michel TEMER de faire intervenir le pouvoir fédéral à Rio de Janeiro pour y prendre en charge la sécurité génère des tensions au sein des forces armées . Celles-ci existent depuis les années 60 et l'instauration du régime militaire au Brésil en 1964 . Il y a d'un côté la " Linha Dura " plus radicale en matière de sécurité et du rôle de l'armée au sein des institutions et le " Grupo da Sorbonne " partisan d'une modération de l'intrusion de l'armée au sein de la société civile .
Le général Eduardo VILLAS BÔAS , actuel CEMA de l'armée Brésilienne , manifeste de plus en plus de réticences à l'intervention de l'armée Brésilienne dans des opérations de rétablissement et de maintien de l'ordre tandis que le général Sérgio Westphalen ETCHEGOYEN , actuel ministre en chef du cabinet de sécurité de la Présidence du Brésil , considère que " Toute mission donnée est une mission accomplie " .
Si la filiation du général VILLAS BÔAS avec le Grupo da Sorbonne est plus qu'incertaine , celle du général ETCHEGOYEN avec la Linha Dura est mise en avant par de nombreux historiens et chercheurs . Les gauchistes Brésiliens soulignent sa parenté " sulfureuse " : Son père est accusé d'avoir participé à des actes de torture durant le régime militaire tandis que son grand-père a participé à deux soulèvements militaires dans les années 20 et 30 avant de finir dans le secrétariat du ministre de la défense Eurico Gaspar DUTRA manifestant des sympathies pour l'Axe .
La pression des officiers Brésiliens manifestant de la sympathie pour les thèses interventionnistes et " exterminatrices " de la Linha Dura fait que le général VILLAS BÔAS est désormais obligé de " durcir " sa position en réclamant une sécurité juridique pour les militaires en intervention intérieure et un " mandat de perquisition non nominatif " pour fouiller des domiciles sans l'aval d'un juge . Il met en avant qu'au cours d'échanges de tirs en milieu urbain les militaires doivent intervenir dans n'importe quel domicile pour des raisons tactiques .
La Linha Dura a été écartée du pouvoir politique et des instances de commandement suprêmes de l'armée Brésilienne en 1979 après une tentative de coup d'état interne contre le général Ernesto GEISEL. La nomination par Michel TEMER du général ETCHEGOYEN au poste de ministre en chef du cabinet de sécurité a bien constitué son " retour aux affaires " . Il est très probable que dans l'actuelle crise sécuritaire en cours au Brésil elle jouera un rôle de plus en plus important . La tentative précédente d'" entrisme " - marquée par un échec - de la Linha Dura pour revenir aux affaires date de juillet 1991 sous la présidence Collor .
L'élément déterminant pour mesurer l'influence réelle de cette Linha Dura sera le remplacement du général Eduardo VILLAS BÔAS à son poste de CEMA : Il a lui même avoué être atteint d'une maladie dégénérative incurable . La mise en œuvre de l'opération fédérale à Rio pourrait être son dernier combat et ses prises de position son " testament politico-militaire " . Des " mauvaises langues " affirment que sa volonté de se maintienir au poste de CEMA est un moyen pour barrer les candidats à sa succession , trois sur quatre seraient de la Linha Dura , et les faire " poireauter " en attendant leur départ des cadres d'active .
https://www.oantagonista.com/brasil/exclusivo-com-doenca-grave-comandante-exercito-adia-sucessao/
Enfin , on attend l'article alarmiste de Mmes Maud CHIRIO et des " Détricoteuses " dans Libération pour nous affirmer que le Brésil est (re)devenu une dictature ... Avant de le lire vous saurez déjà que Sergio ETCHEGOYEN est fils et petit-fils de " fachiste "™©
C'est un CEMA très diminué physiquement qui va porter en première ligne le poids de l'intervention fédérale à Rio