Diego Armando MARADONA ( 1960 - 2020 ) : Mort d'un soldat politique .

Publié le 26 Novembre 2020

Quel triste mois de novembre !

Ce n'est pas la vocation de ce blogue mais les décès s'enchainent et m'obligent à sacrifier des articles sur la géopolitique des ressources à des nécrologies . Et encore , celle sur Sean CONNERY décédé le 31 octobre dernier n'est pas terminée .

C'est avec une immense tristesse que j'ai appris le décès de Diego Armando MARADONA . C'est bien sûr d'abord au joueur que je pense car il a émerveillé toute ma jeunesse et ma vie de jeune fille comme celle de jeune homme de mon époux . Mon mari étant tout sauf un " fouteux " a eu toutefois l'immense bonheur de le voir jouer à la fin des années 80 lors d'un seul match au SSC Napoli . Ce fut une époque où l'on pouvait dire " Voir jouer Diego MARADONA à Naples et mourir !" . Je n'ai pas eu cette chance ! C'était aussi une époque où l'on n'hésitait pas à faire plus de 1000 km dans une vieille Ford™ Taunus - et non pas Ford™ Falcon -  pour avoir l'opportunité de le voir jouer .

C'est avant tout au soldat politique que fut Diego Armando MARADONA que je veux rendre hommage . La notion de " soldat politique "est intimement liée au tercérisme dont le Péronisme Argentin fut une des rares expérimentations politiques réussies .

La meilleure définition en est donnée par Metapedia : " Le soldat politique renvoie à un type d'homme qui vit chaque jour pour un idéal d'ordre supérieur Il s'agit d'une race d'hommes véritablement libres, des ascètes, au sens classique du terme, de la politique. Le soldat politique ne se laisse pas posséder par les séductions de l'économie et reste ferme dans la conviction que l'objectif primordial de la lutte n'est pas de garantir l'acquisition de biens matériels. Il en est convaincu, parce qu'il croit que le but de l'homme n'est pas de se maintenir, végétant et satisfait, dans les meilleures conditions physiques d'existence, mais que c'est autre chose, et que c'est justement cet autre chose qui donne sens et style à l’existence "

Diego Armando MARADONA répond parfaitement à tous ces critères car contrairement à beaucoup de d'autres sportifs qui ont flatté et flattent les puissants du sérail il a sacrifié sa réputation et ses acquis matériels et sociétaux en s'affichant auprès des bannis de la communauté internationale™©  ( voir photos ) .  Cela fut d'autant plus méritoire pour lui que comme Maria Eva Duarte de PERON il était d'extraction plébéienne et qu'il connaissait les efforts qu'il a du consentir pour arriver au sommet - ou proche du sommet - d'une certaine " pyramide sociale "

C'est tout le contraire d'un "Pelé" qui a vécu à l'ombre d'un gouvernement militaire sans jamais vraiment s'engager politiquement en faveur , de manière critique ou contre ce gouvernement et qui a tranquillement fait fructifier sa renommée sportive comme représentant du " soft power " de la junte Brésilienne . On peut le comparer à Sócrates et à son engagement pour la Démocratie Corinthiane ,au mouvement des Diretas Já et à la fondation du PT .

Après avoir défendu la cause nationale Argentine en tant que " soldat sportif " alors que la junte Argentine était mise au ban du " concert des nations " *il a participé à la lutte d'émancipation nationale et sociale des nations Latino-Américaines et des Caraïbes des deux premières décennies du XXI éme siècle à son entrée dans la quarantaine . Après sa patrie Argentine c'est à la Patria Grande de José MARTI et de Manuel UNGARTE  - un concept repris par Cristina KIRCHNER - qu'il a sacrifié son existence et sa renommée . Et ce jusqu'à son dernier souffle .

Ce sont ces combats de ses dernières 20 années de son existence qui font qu'aujourd'hui une certaine partie de la classe médiatico-journalistique s'autorise un " droit d'inventaire " . Il en est de même de certains politicards soucieux de récupération qui s'épanchent dans un verbiage indécent

Nous devons au contraire accepter l'engagement de Diego MARADONA , qu'il soit sportif ou politique ,  comme un et mépriser les hommages de ceux qui s'autorisent cette escroquerie intellectuelle . Il y a unité humaine , sportive et politique lorsqu'il reçoit des décorations de la junte Argentine pour ses victoires , qu'il commente ses succès sportifs lors de la Coupe du Monde au Mexique , lorsqu'il se rend en 1983 auprès de membres du clergé Argentin " national-conservateur " comme le cardinal primat d'Argentine Juan Carlos ARUMBURU ou auprès de Fidel CASTRO , Hugo CHAVEZ , Evo MORALES et de Vladimir POUTINE . Dans l'une de ses dernières interventions publiques il a même évoqué la pandémie de COVID-19 et exprimé sa confiance dans le vaccin Russe Spoutnik-V . A l'heure où les réticences se font de plus en plus nombreuses dans le monde  face aux vaccinations un tel "prescripteur" peut avoir une influence décisive dans le choix d'un vaccin par un état et son acceptabilité par les populations .   

Ses propos très critiques il y a deux ans contre l'envoi par la junte militaire de jeunes conscrits mal formés et mal armés aux Malouines en 1982 se doivent ainsi d'être interprétés à l'aune d'une compassion pour des êtres humains conscrits d'âge et non pas comme un manque de patriotisme . Ses prises de position sur la guerre des Malouines , sur la souveraineté Argentine sur l'archipel  sont sans équivoques et lui ont valu aussi d'être ostracisé .  Il les a réitérées encore le 2 avril 2020 lors de la journée nationale d'hommage aux vétérans des Malouines . Plus que tout "jugement" derrière un clavier , fut-ce au fond d'un bureau présidentiel , , c'est l'hommage des vétérans Argentins de cette guerre à son égard qui importe . Aujourd'hui le soldat Diego Armando MARADONA repose auprès du colonel Mohamed Ali SENEILDIN qui commandait quelque uns de ces gamins mal armés et tremblant de froid . Tout comme Hugo CHAVEZ  ou Augusto SANDINO Diego MARADONA a aujourd'hui ses murales dans les rues d'Amérique Latine et des Caraïbes et est entré au Panthéon de ses libertadores .

Comme l'écrit si bien le magazine Limes  il y a une " géopolitique Maradonienne " et la mythique Maradonienne repose sur la compréhension de l'histoire Argentine et de l'Amérique Latine . Dés le début de ses exploits internationaux les chefs militaires , politiques et religieux Argentins le considéraient d'autre part comme un outil de " soft power " et ses exploits sportifs internationaux et Européens étaient un nouveau " rainbow tour " .  Enfin comment ne pas relever que Diego MARADONA est tombé jour pour jour cinquante ans après Yukio MISHIMA . Même si nous ne devons pas pleurer la mort de Diego MARADONA nous avons le droit d'être triste ...

¿ Soldado Diego Armando MARADONA ?   ¡ PRESENTE ! 

* Souvenez vous de ce slogan drouâdelômiste : " Pas de football entre les camps de concentration ( SIC ! )  " signés par nos grandes et belles âmes comme  Jean-Paul Sartre, Jean-Marie Domenach, Louis Aragon, Simone Signoret... 

 

 

 

Diego Armando MARADONA ( 1960 - 2020 ) : Mort d'un soldat politique .
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