Histoire militaire : Le Japon a t'il déclenché la " Guerre des gaz " contre la Russie dés 1904-1905 ?
Publié le 26 Septembre 2021
Alors que le FSB a publié le 9 aout dernier des documents sur l'implication du Japon dans la guerre en Extrême-Orient , le journal Kommersant publie ce jour un article incriminant l'Empire du Japon et même la Grande-Bretagne dans l'utilisation de gaz de combat durant la guerre Russo-Japonaise . Il faut noter ici que dés 1938 les chefs politiques et militaires Soviétiques étaient au courant des projets de guerre bactériologique Japonais et certainement l'utilisation avérée de l'arme chimique durant la guerre de 1904-1905 donnait un crédit supplémentaire à ces renseignements .
Ces gaz étaient des composés toxiques provenant de la réaction chimique consécutive à l'explosion des obus et des torpilles .
Dans " L'aviateur du Pacifique " le Capitaine DANRIT évoque ces intoxications mortelles qu'il considère bien comme une " guerre des gaz " menée par le Japon .Ces intoxications mortelles sont aussi évoquées dans le livre de souvenirs " Nacha pamiyat , nacha krov " de marins Russes prisonniers au Japon . Les rapports du croiseur Pallada - Паллада - par exemple évoquent des " obus segmentés " dont les sections postérieures libéraient des gaz toxiques sur le pont du navire , on pourrait presque parler d' " obus à sous-munitions " .
Toutefois des " gaz de combat " sui generis à base d'arsenic ont bien été utilisés pour " enfumer " des soldats Russes retranchés dans une galerie lors de la défense de PORT-ARTHUR selon l'article de Kommersant : Un feutre imprégné d'une composition chimique servait de source gaz . Une fois enflammé il dégageait une fumée toxique . Ce feutre avait la forme de " serpents " afin qu'il soit plus pratique de le jeter dans les fortifications Russes . Des injections de gaz toxiques par pompage à l'intérieure de la forteresse de PORT-ARTHUR ont aussi été répertoriés le 7 novembre 1904 .
L'article évoque aussi les accords passés entre l'industrie chimique Britannique et Japonaise dés la fin du XIX éme siècle et lors de la signature du traité Anglo-Japonais de 1902 . Il évoque plus particulièrement l'aide du chimiste Nobélisé William RAMSAY au chimiste Japonais Joji SAKURAI dans la mise au point de substances toxiques pouvant être utilisées dans des obus ou sous une autre forme . La participation de Joji SAKURAI à des programmes de recherche militaires dés la guerre Russo-Japonaise est un fait historique qui relève du consensus historique .
Jusqu'à présent le consensus historique attribuait à l'armée Française la première utilisation de gaz de combat , du bromure de benzyle , lors de la bataille de Rossignol sur des travaux de la " brigade des gaz " de la PP .
La publication des documents incriminant le Japon en Extrême-Orient et la parution de cet article interviennent dans un contexte de nouvelles tensions entre le Japon et la Fédération de Russie sur l'archipel des Kouriles . Le 3 septembre dernier en déplacement à VLADIVOSTOK pour un forum consacré à la mise en valeur de l'Extrême-Orient Russe le président Russe Vladimir POUTINE a annoncé des allégements fiscaux pour les investisseurs désirant mettre en valeur cet archipel , ce qui a provoqué le courroux de TOKYO. Dans la presse ultra-nationaliste Japonaise des appels ont été publiés pour que le Japon adhère pleinement aux sanctions occidentales contre la Russie afin de " fragiliser le régime Poutinien "™© , de développer les protestations sociales et de pouvoir récupérer l'archipel des Kouriles à la suite de la "chute du régime ". Ces articles accusent aussi les chefs politiques Russes d'instrumentaliser la question des crimes de guerre pour se rapprocher de la RPC.
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