Il faut construire des villes au milieu de la Taïga : Sergueï CHOÏGOU veut " Sibérianiser " la Russie.
Publié le 29 Septembre 2021
Ce que l'on appelle " Le Pivot vers l'Asie " est en train de devenir une réalité pour la Russie . J'ai souvent parlé dans ce blog des relations particulières en train de s'établir entre la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine alors que les relations avec le " Monde Occidental " et particulièrement avec l'Union Européenne se dégradaient . Ceci malgré d'ailleurs les tentatives d'un président Français d'essayer de " découpler la Russie de la Chine ".
Une étape supplémentaire vient d'être franchie par celui qui est présenté par de nombreux analystes comme le " dauphin " du Président Russe , le ministre de la défense Sergueï CHOÏGOU .
Dans une interviouve au journal RBK il officialise une idée qu'il développe depuis quelques mois : Créer cinq centres urbains de plus de 300 K à un million de personnes en Sibérie . Ces centres urbains seraient le noyau de zones de développement économiques . Bien sûr tout le monde pourrait penser sur la boutade attribuée à Alphons ALLAIS de " construire les villes à la campagne car l'air y est plus sain " mais ici il s'agit bien de " construire des villes au milieu de la Taïga " !
C'est une interviouve assez longue avec le développement de nombreux points comme la gestion des ressources humaines , agricoles et minières , les réseaux de communications , le développement des technologies nouvelles comme l'hydrogène pour la propulsion des véhicules . Le ministre de la défense n'oublie pas le développement du " tourisme vert " ainsi que de l'agriculture biologique . Il faut ici rappeler que le " Beurre Sibérien " était à la veille de la première guerre mondiale un met recherché sur toutes les tables d'Europe ,mettant en concurrence des productions locales comme à ... Notre-Dame des Landes !
De la même manière une tendance au réchauffement du climat Arctique y permet désormais la culture du ... Soja . Soja qui comme celui cultivé dans l'Extrême-Orient a pour principale destination la RPC qui cherche de plus en plus à dé-maritimiser ses importations .
Le ministre CHOÏGOU n'élude pas les problèmes et en particulier les infrastructures de transport . Il cite comme objectif primordial la construction d'un corridor multimodal Europe(Russie )-Chine en faisant référence à l'embouteillage du canal de Suez par le porte-conteneurs EverGiven .
Ce projet infrastructurel mais aussi humain fait bien sûr penser à certains projets Soviétiques et Serguei CHOÏGOU le reconnait mais il préfère plutôt se référer à Mikhaïl LOMONOSSOV qui voyait le développement de la " puissance Russe " non pas en Europe mais " dans le Nord et en Sibérie " , ce que l'on nomme aujourd'hui l'Arcto-Pacifique . C'est en tout cas la première fois que le pivot Russe vers l'Asie est marqué avec une telle force par un responsable politique de premier plan et si " découplage " il y a ce n'est pas avec la Chine qu'il se fait mais avec l'Europe ! La démarche de Sergueï CHOIGOU s'inscrit en outre dans un contexte où l'opinion publique Russe voit de manière de plus en plus hostile l' " Occident " et de plus en plus amicale la République Populaire de Chine comme le montrent les enquêtes effectuées par le Centre LEVADA™, ceci particulièrement chez les plus jeunes .
Si Sergueï CHOÏGOU évoque " les centaines de milliers de personnes qui se précipitaient en Sibérie " lors de la mise en place des projets infrastructurels Soviétiques , il ne pourra compter que sur le libre arbitre des Russes et de l'attrait que pourront exercer ces nouveaux centre urbains .
Selon un sondage réalisé pour RIA NOVOSTI 40% des personnes interrogées accueillent positivement cette initiative notamment car elle pourrait permettre d’améliorer la situation démographique du pays. 27% au contraire s’y opposent jugeant que cela représenterait une dépense d’argent inutile . 23% n’ont pas entendu parler de cette idée alors que 10% se disent indifférents.
7% des Russes seraient prêts à déménager sans réserve vers ces nouvelles villes . Le taux s'élève à 16% chez les personnes résidant d’ores et déjà en Sibérie alors que 41% des participants à l’étude affirment pouvoir envisager une telle possibilité sous conditions précises, contre 51% admettant ne pas souhaiter y vivre du tout – Le taux atteint les 60% à Saint-Pétersbourg et sa région ainsi que dans la région de Moscou, mais s’abaisse à 32% chez les Sibériens.
Nota : Comme toujours je vous donne le lien original en Russe de cette interviouve pour " court-circuiter " les analystes du sérail qui s'ils venaient à l'évoquer en présenteraient à coup-sûr une vision caricaturale et tronquée . Vous pouvez utiliser un traducteur automatique qui sera toujours plus fidèle que leurs digressions !
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