" Le Bolivarisme , ce sont les Brigades Chavistes sans l'électricité " Nicolas MADURO .
Les attaques de Jorge RODRIGUEZ , vice-président des secteurs de la Communication, la Culture et du Tourisme du Venezuela, contre le sénateur Etasunien Marco RUBIO montrent l'incapacité des chefs politiques Vénézueliens à assumer l'état de déliquescence économique et désormais technologique de leur gouvernance . « Cet homme a des dons de devin, moins de trois minutes après le sabotage technique et criminel, Rubio apparait en annonçant l´action . Nous savons déjà d´où a été perpétré l´attentat criminel, et le Twitt de Marco Rubio est en ce sens très révélateur, puisqu´ils ont attaqué de manière cybernétique le système de contrôle automatisé de la centrale hydro-électrique de Guri. En attaquant ce système, les machines de Guri se sont arrêtées pour s´auto-protéger, et ne pouvaient plus générer d´électricité. Comment Marco Rubio savaient cela en moins de trois minutes ? Car il savait ce qui allait se passer ! », a tenté d' expliquer Jorge RODRIGUEZ .
« Il ne s´agit pas là d´une simple attaque, ils n´ont pas bloqué une ligne de transmission, ni attaqué une sous-station, ils ont attaqué El Guri ; même pas les machines, mais les contrôles automatisés par le biais d´une brutale agression », a-t-il réitéré.
Le " contrôle automatisé " je peux en parler librement , ayant travaillé comme ingénieur de mise en service chez NEYRPIC aka ALSTOM HYDRO aka GE HYDRO . Les autorités Vénézuéliennes n’ont pratiquement rien investi dans le secteur de l'énergie électrique depuis l’élection d' Hugo CHAVEZ , y appliquant la vieille méthode ultra-libérale de l’usage des infrastructures jusqu’à la corde sans investissement . Ce dont il est question ici ce sont les systèmes de régulation de vitesse des turbines et de gestion de démarrage et d’arrêt qui comportent des éléments hydrauliques - à huile , des servomoteurs - fournis en leur temps par ALSTOM HYDRO , qui nécessitent des entretiens réguliers .Il peut aussi s'agir des automates de contrôle qui détectant un défaut électrique , hydraulique ou mécanqiue provoquent un " déclenchement " , c'est à dire une deconnexion du groupe turbo-alternateur du réseau électrique et son arrêt par la fermeture des vannes d'amenée d'eau sur la turbine FRANCIS .
Il est d'autre part normal qu’un politique Etasunien reçoive des informations confidentielles sur l’état des infrastructures d’un pays de la part d’une société désormais Etasunienne - GE HYDRO - comme l’ Etat Français recevait ces informations lorsque la société - NEYRPIC ou ALSTOM HYDRO - était Française … ( Ben wi , cela s’appelle le renseignement économique ! )
Pas besoin d'ailleurs d'informations confidentielles : L’état désastreux des infrastructures Vénézuéliennes est décrit dans des revues comme " International Water power & Dam construction " , la dernière intervention significative sur le site de GURI datant de février 2013 .
En novembre 2011 le gouvernement Vénézuélien a souscrit un prêt complémentaire au prêt de 700 millions d’USD obtenu en 2010 auprès de la banque inter-américaine de développement pour moderniser GURI , que sont-ils devenus ? On parle d’une somme totale approchant le MILLIARD d’ USD alors que les commandes de modernisation reçues de la part d' ALSTOM HYDRO depuis 2007pour la centrale de GURI ne dépassent pas la somme de 60-70 Mio USD .
https://www.power-technology.com/projects/gurihydroelectric/
https://www.waterpowermagazine.com/news/newsalstom-awarded-south-american-contracts/
C’est sans compte aussi oublier les ingénieurs , dont beaucoup formés à Grenoble pendant 30 ans depuis le début des années 70 , les techniciens et les ouvriers licenciés par des militaires presque illettrés et ceux qui ont fui la misère Bolivarienne .
C’est le" syndrome PDVSA " qui touche tous les secteurs clefs de la société Vénézuélienne : Le manque de compétences par le licenciement ou la fuite des cerveaux .
La durée et la longueur de la panne s'expliquent non seulement par par l'état de délabrement financier mais aussi technologique et intellectuel du secteur de la production d'énergie au Venezuela dans son incapacité à gérer un " blackstart " .
Le « blackstart », c’est la phase de redémarrage du réseau après un black-out total. On est « dans le noir » sur tout le territoire. C’est une phase très critique où le facteur humain joue un grand rôle. Tout l’enjeu est de gérer l’allumage de la première machine productrice d’électricité, qui permettra ensuite de relancer progressivement l’ensemble du réseau. La première machine à relancer, c’est un peu comme la clé qui lance le moteur de notre voiture : Si on la grille, on ne peut pas démarrer. Après un black-out, les cabines sont relancées une à une, progressivement ,à des heures différentes.
Cette opération très délicate nécessite d’élaborer un plan de sortie de black start, avec des unités de production capables de redémarrer sans alimentation extérieure puisque le réseau n’est plus disponible.
Il est plus que probable que les diesels des génératrices de secours de la centrale de GURI qui aliment les auxiliaires , le système de contrôle de la centrale de GURI et les systémes de commande des vannes - vannage - des turbines manquaient de pièce de rechange , revendues au marché noir par des administrateurs " Bolivariens " , que le carburant pour les alimenter manquait aussi et surtout qu'un personnel qualifié pour gérer cette phase délicate ne faisait plus parti de l'entreprise , qu'il en ait été chassé ou qu'il ait choisi de partir !
Quand au " système de protection " qu'évoque le camarada Jorge RODRIGUEZ , ce sont ceux qui provoquent l'arrêt d'une turbine en cas de défaut électrique ( DE ) sur le réseau ou l'alternateur , de défaut hydraulique ( DH ) sur le système de commande des vannes - vannage - de la turbine ou de défaut mécanique ( DM ) sur la turbine , une perte d'injection d'huile sur les paliers ou un niveau de vibration trop élevé par exemple .
Dans un pays où les infrastructures sont entretenues , la turbine s'arrête , on effectue les réparations nécessaires et on reconnecte le groupe turbo-alternateur sur le réseau . Dans un pays " Bolivarien " , la perte d'une fraction de la puissance produite provoque la chute du réseau - par perte de la fréquence par exemple - et un black out général de trois jours ! ...
Un argumentaire technique détaillé qui dément les accusations de Jorge RODRIGUEZ se trouve à ce lien :
http://elpitazo.net/politica/por-que-los-expertos-desmienten-el-sabotaje-electrico/