Publié le 14 Juin 2020
Publié le 14 Juin 2020
Publié le 11 Juin 2020
" Peu après la division rencontra l'arrière garde de la 31e Division française , qui devait s'embarquer à Fécamp dans l'après-midi . Quelques éléments Britanniques s'y trouvaient dispersés . Cette colonne fut vite rompue et , tandis que nos blindés et nos canons antiaériens arrosaient la route au-devant d'eux , la tête de notre division reprit à grande vitesse sa marche à la mer. Accompagné de mon équipe de signalisation , je partis devant le régiment par les Petites-Dalles ( à 16 kilomètres à l'est de Fécamp et à 9 kilomètres à l'ouest de de Veulettes ) en direction du littoral "
" La vue de la mer , bordée de falaises de chaque côté , nous enthousiasma , et aussi l'idée d'avoir atteint le littoral français | Pour la deuxième fois - NDLR ] Nous mîmes pied à terre et descendîmes la plage de galets vers le bord de l'eau , jusqu'à ce que les vagues vinssent se briser sur nos bottes . Plusieurs estafettes en long manteaux imperméables marchèrent ainsi jusqu'à ce qu'elles eussent de l'eau jusqu'au genoux . Il me fallut les rappeler . Derrière nous , le colonel ROTHENBOURG , survenant dans sa voiture de commandement , franchit le talus de la grève et roula jusqu'à l'eau. Nous avions accompli notre mission et fermé à l'ennemi la route vers Le Havre et vers Fécamp "
Offensive de la division Rommel . Elbeuf sera un échec puisque deux ponts seront détruits par l'armée Française pratiquement sous le nez de Rommel qui voulait s'en emparer
Publié le 9 Juin 2020
C'est un parallèle que j'avais déjà évoqué lors de la guerre civile en Libye et lors de l'agression Occidentale qui l'a suivi : Le théâtre d'opération de la guerre civile Libyenne nous incite à nous remémorer la campagne d'Afrique entre 1940 et 1943 .
La dernière péripétie à savoir l'entrée de chars Égyptiens en territoire Libyen me conforte dans cette nécessité d'avoir à l'esprit ce qui s'est passé sur ce théâtre d'opérations il ya près de 80 ans .Je vous propose donc le résumé qu'en a fait Basil Henry LIDDELL HART dans les colonnes de Historia Magazine™ .
On notera qu'en 2011 le colonel Mouammar KADHAFI s'était inspiré d'un projet de d'opération amphibie du KampfGruppe HECKER pour mener le 10 mars 2011 une opération amphibie couronnée de succès sur RAS'LANOUF avec 150 hommes et trois blindés .
Ce serait beaucoup plus difficile aujourd'hui pour l'armée Égyptienne - qui s'est entraînée à ce type d'opérations ( voir photo ) - en raison de la présence de navires Turcs , y compris en déployant les BPC acquis auprès de la France . C'est par contre désormais parfaitement possible pour le GNA et ses alliés Turcs . Ceux-ci n'auraient même pas besoin de leur futur LHD TCG Anadolu pour appuyer ce type d'opérations .
Publié le 7 Juin 2020
Dans son ouvrage " 60 jours qui ébranlèrent l'Occident " Jacques-Benoist MÉCHIN cite souvent le général Erwin ROMMEL .
A partir du 5 juin 1940 l'adoption par le général Maxime WEYGAND de la " stratégie en profondeur " et la constitution des " hérissons " amène les troupes Allemandes à évoluer au milieu d'un véritable réseau de petits points d'appui de la " France profonde ". Aujourd'hui avec Wikipédia et Google Maps™ cela devient un plaisir - intellectuel - de suivre les combats de mai-juin 1940 avec ces outils et avec auprès de soi le livre de BENOIST-MÉCHIN . C'est une invitation à de futurs voyages ou des regrets sur le fait qu'on ne pourra jamais y aller de son vivant .
Cette idée de cartographier les combats de mai-juin 1940 avait été adoptée dés 1973 par Gérard SIMON dans ses souvenirs publiés dans " Décrochages " .
Voici donc cette France où m'ont entraîné les offensives des 5e et 7e Panzerdivisionen : HORNOY , MONTAGNE-LE-FAYEL , CAMP-AMIÉNOIS , HARBONNIÉRES , PROYART , la forêt de PINON , ...
Parfois même des cartes postales permettent de s'imaginer comment les combattants Français ou Allemands ont vu ce qui était la dernière image de leur vivant ...
Je profite de cet article de blogue pour vous présenter d'autres livres et en particulier celui de Léon MOUSSINAC dont je vous ai déjà parlé ... ( voir photos )
Dans la série " treize à la douzaine " , je vous conseille aussi un livre écrit par un non-historien : " Miracle à Dunkerque " de Richard COLLIER . Publié en 1961 aux Presses de la Cité il a cet avantage de faire appel aux souvenirs récentes - à peine plus de 20 ans - de ceux qui ont vécu cet événement .
Publié le 7 Juin 2020
A l'heure où même le gouvernement lance une commission d'enquête pour analyser ses manquements on ne peut pas s'empêcher de faire une comparaison avec les événements qui se sont déroulés il y a 80 ans . Elle sera faite et on a commencé de le faire en évoquant " l'étrange défaite " de Marc BLOCH .
Dans la première partie de son tome 1 des " 60 jours qui ébranlèrent l' Occident " l'historien Jacques-Benoist MÉCHIN fait une analyse des causes de notre défaite et liste la dyarchie au sein de notre commandement militaire constituée par les généraux Maurice GAMELIN et Alphonse GEORGES .
Un problème semblable s'est manifesté à la tête de notre exécutif durant la crise du COVID-19 entre le Président de la République Emmanuel MACRON et le Premier Ministre Edouard PHILIPPE sur la forme de la conduite de la guerre , comme en mai 1940 .
Comme l'écrit le politologue Alain DUHAMEL : “Le président aime le risque, le Premier ministre préfère la méthode. L’un choisit de s’exposer, l’autre préfère exposer. La hiérarchie est toujours respectée mais la décision n’en est pas moins partagée. Le président est créatif, voire téméraire, le Premier ministre est réaliste, voire vétilleux. Le confinement n’avait pas évité les couacs, le déconfinement relatif ne les évite pas plus.”
On pourra aussi noter comme analogie - j'y reviendrai - le changement de ministre de la santé : Olivier VÉRAN - Maxime WEYGAND pour Agnés BUZYN - Maurice GAMELIN . Les leçons de la déroute de 1940 sont multiples en terme de gestion de crise !
Ce problème de l'unicité du commandement a fait l'objet de nombreux débats dans les années 30 . Dans l'un d'entre eux on rencontre parmi les débatteurs un certain Paul REYNAUD qui pourtant ne mettra pas en oeuvre ce qu'il préconisait dans les colonnes de Paris-Soir du 14 février 1937 face à Guy LA CHAMBRE.
Pour Paul REYNAUD y emploie l'expression " improviser sous les bombes " qui s'applique parfaitement au processus de décision politico-militaire entre le 10 mai 1940 et le 18 juin 1940 mais malheureusement tout autant à la manière dont la France a été conduite entre février et mai 2020 !
Publié le 5 Juin 2020
Si le rôle des géographes et historiens Etasuniens fut particulièrement délétère dans l'élaboration des traités de paix consécutifs à la première guerre mondiale avec principalement le colonel HOUSE et The Inquiry , le rôle des géographes Français le fut tout autant avec Emmanuel de MARTONNE et le " Comité d'études " , alter-ego Français de The Inquiry .Ce sont eux qui sont principalement à l'origine du démembrement de l'Autriche-Hongrie et du démembrement consécutif de la Hongrie lors du Traité du Trianon signé le 4 juin 1920 . Ils agiront de concert avec les cercles Franc-Maçons qui feront tout pour réduire à l'impuissance économique et stratégiques des états Catholiques .
Par le traité de Trianon, la Hongrie perd des territoires au profit de tous ses voisins sans exception, et sa superficie diminue de deux tiers, passant de 325 411 km2 en à 93 028 km2 à la signature du traité. Le pays perd aussi son accès à la mer en Croatie , rattachée au royaume des Serbes , Croates et Slovènes . Elle perd, de plus, la totalité de ses mines d'or, d'argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et entre 55 % et 65 % des forêts, ainsi que des voies ferrés, usines, canaux, institutions bancaires et terres cultivables .
Si, avant la Première Guerre Mondiale , plus de la moitié des 21,5 millions d'habitants du royaume de Hongrie ne sont pas Magyars (lesquels sont au nombre de 9 549 000), l'une des conséquences du traité de Trianon est qu'après-guerre un Magyarophone sur trois vit en dehors des frontières de la nouvelle Hongrie : 3,3 millions de Hongrois se retrouvent avec une nationalité Roumaine, Tchécoslovaque ou Yougoslave . Le Musée des Invalides avait consacré une exposition à cette période trouble " A l'Est , la guerre sans fin " dont je vous avez fait la recension .
Le courage politique du Premier Ministre Viktor ORBAN nous montre que ce combat mémoriel se doit d'être poursuivi !
Publié le 5 Juin 2020
La date du 4 juin 1940 marque la fin de la bataille de Dunkerque . C'est aussi la fin du Tome 1 des " 60 jours qui ébranlèrent l'Occident " de Jacques BENOIST-MECHIN.
Celui-ci cite Pertinax - André GÉRAUD dans Les fossoyeurs .
" Dunkerque , laisse derrière lui de lourdes conséquences militaires , politiques et psychologiques " " Désormais les vies de la France et de l'Angleterre vont diverger de plus en plus . Pour l'Angleterre , Dunkerque représente * la fin du commencement * ; pour la France , il marque * le commencement de la fin * "
Publié le 3 Juin 2020
Ce confinement qui s'est terminé le 11 mai dernier m'a permis de voir et revoir au cours du mois d'avril 2020 trois films de guerre . Je vous les conseille car chacun dans leur genre ils permettent de donner un regard nouveau sur trois faits de guerre et trois périodes différentes.
Le premier est " Dunkerque " de John MILLS et Richard ATTENBOROUGH sorti en 1958 . C'est le premier grand film sur cette bataille dont nous sommes en train de commémorer le 80 éme anniversaire . Le film commence par suivre la retraite d'un groupe de combattants Britanniques à travers la campagne Britann... dans le Dunkerquois reconstitué en Grande-Bretagne et ses opérations de harcèlement de l'avance Allemande. En soi ce caractère "intimiste" préfigure quelque part la trame du film de Christopher NOLAN de 2017 . Le " manque de moyens " de ces films* par rapport aux grandes productions Hollywoodiennes des années 60 et 70 est habilement contourné en nous montrant la guerre à son véritable niveau , celui du combattant , de la section , de la famille , de l'individu et finalement on s'identifie beaucoup mieux aux protagonistes et l'on est plus vite pris par l'action que si l'on regarde des vagues de soldats déferler sur un plage normande ou des centaines de parachutistes envahir la campagne Hollandaise ! Vous voyez bien de quoi je veux parler . C'est sans oublier les souffrances des civils Français que seul ce film de la " trilogie Dunkerquoise " évoque . On commence même à avoir des doutes où Steven SPIELBERG a bien pu avoir cette idée d'un groupe de soldats en " vadrouille " dans la cambrousse Française et de faire passer une campagne Irlandaise pour une campagne Française ...
Le film atteint presque un niveau documentaire lorsqu'il suit cette patrouille qui s'établit la nuit dans une maison abandonnée pour devoir s'enfuir à potron minet le lendemain matin devant l'arrivée des Allemands ou qu'il nous montre l'exode des populations civiles .
Mais rassurez-vous ! Les jetées artificielles et les plages sous le feu des Stukas et de l'artillerie Allemande sont au rendez-vous ! Un civil meurt même sur ces plages ce qui en soi est un hommage avant l'heure rendu à leur sacrifice.On notera aussi la présence d'un jeune civil tout comme dans le " Dunkerque " de Christopher NOLAN .
L'autres élément intéressant c'est l'une des " scènes d'Etat-Major " où l'on voit le général GORT ordonner le retrait de la 5éme division d'infanterie et de la 50 éme division d'infanterie alors que l'un de ses subordonnés lui rappelle qu'il est sur les ordres du général Maxime WEYGAND qui lui demande de poursuivre son effort sur ARRAS . Cette scène semble tirée des " 60 jours ... " de Jacques BENOIST-MÉCHIN et fait écho aux thèses des historiens Français . Il faut le rappeler , j'y reviendrai , que ce film est tourné juste au moment ou un peu après l'expédition Franco-Anglaise de SUEZ !...
La scène de l'hôpital de campagne a aussi son importance . Lorsque les médecins y tirent au hasard ceux qui seront évacués et ceux qui iront en captivité , le Dr LEVY - dont on peut supposer qu'il soit juif - accepte de rester avec les blessés .
La deuxième partie de ce film c'est la mobilisation de la " poussière navale" Britannique et seulement treize années après la fin de la guerre le mythe Churchillien et consensuel de la nation Britannique en armes est légèrement écorné. A l'ordre de réquisition de l'Amirauté Britannique tous les possesseurs d'un petit bateau souvent acquis au prix d'une vie de labeur n'ont pas répondu avec un " PRÉSENT " si franc que la mythologie liée à cet événement le laisse croire. C'est l'occasion pour le réalisateur d'égratigner - très légèrement - la société Britannique en nous montrant les plus modestes qui sacrifient sans rechigner leur bien et les plus aisés qui hésitent. La légende est toutefois sauve puisque ce sont les civils qui cherchent à s'imposer auprès des militaires pour piloter leur navire mais là aussi ce conflit apparaît !
Il faut quand même enfin noter que ce film est réalisé à peine plus d'un an après une opération amphibie , Franco-Anglaise elle aussi , beaucoup moins glorieuse : L'opération sur le Canal de Suez .;0)
Notons aussi que l'affiche Anglaise reprend comme accroche en partie le titre Anglo-Saxon du livre de Jacques BENOIST-MECHIN , " 60 days that shook the world " qui devient " Days that shook the world " .
Bref un des trois grands films de la trilogie Dunkerquoise avec " Week-end à Zuydcoote " et " Dunkirk " , peut-être en fait le meilleur ?
Signalons qu'à l'occasion de la commémoration de de ce 80éme anniversaire de la bataille au moins deux localités Britanniques ont organisés des projections en plein-air de ce film - pour cause d'épidémie - et qu'il a été diffusé le 30 mai dernier sur BBC Two .
* " Dunkirk " a bénéficié d'un budget de £ 400 000 soit à peine $ 3,5 mio en 2020 ! Ce film a toutefois permis le développement de technologies comme des caméras semi-étanches pour filmer au ras de l'eau . Notamment les scènes d'embarquement et d'évacuation des navires touchés par les bombes Allemandes .
The original Dunkirk: A look back at the Ealing classic