L'Etat est le meilleur medecin face à la pandémie de grippe porcine .

Publié le 30 Avril 2009

Avant de reprendre l'actualité de l'arctique apres cette interruption du blogue pour des raisons familiales , quelques reflexions sur l'actualité de la semaine phagocytée ( ! ) par la pandémie de grippe porcine ou de grippe Mexicaine .
Ce ne sont ni les reflexions d'un medecin ou d'un epidemiologiste mais d'un simple observateur de l'acualité .

Ce qui apparaît , ou plutôt qui transparaît tant les mediats chechent à l'occulter , c'est le retour en force de l'état souverain et en particulier dans ses fonctions régaliennes de contrôler les allées et les venues aux frontières portuaires ou aeroportuaires ainsi que dans son monopole d'usage de la force pour empêcher des reunions ( sécurité extérieure et sécurité intérieure ) susceptibles de propager une épidémie .

1- En organisant le contrôle sanitaire aux frontières , avec l'usage par exemple de cameras thermiques pour detecter la fièvre au Japon , l'état ou plutôt les états créent un maillage qui empêche la propagation du virus en detectant les porteurs eventuels . Plus ce maillage est serré , c'est à dire par exemple en Europe en decrêtant une sortie temporaire du dispostif Schengen , plus les chances de detecter les malades sont grandes et plus la propagation du virus est entravée . Tout le monde comprendra qu'un voyageur malade se rendant en Italie via la France a plus de chances d'être  repéré et soigné s'il passe à travers deux controls successifs : L'un à son entrée dans l'espace Schengen à Roissy CDG par exemple , et l'autre à son arrivée en Italie en provenance de France .
De la même manière alors qu'un nouveau foyer semble apparaîte en Espagne , j'ai été consterné de voir ce jour des centaines de camions en provenance de la peninsule Ibérique sur l'A7 comme si rien n'était .

En 1990 dans le Nordeste du  Bresil au Ceara , j'ai pu assister au quadrillage des routes et des villages par l'armée Brésilienne lors d'une épidémie de Choléra . C'est ainsi qu'entre Bélèm et Fortalezza , lors d'un voyage en bus de douze heures nous avons été controlés six fois . Seul un état disposant de ressources et de forces armées suffisantes peut mettre en place un tel contrôle interieur systématique pour juguler une épidémie .


Les chefs politiques Français en s'abaissant à demander à Bruxelles l'autorisation dinterrompre les vols en provenance ou à destination du Mexique commetent en cela un crime de haute trahison .
Il faut donner raison aux états souverains qui ont encore pu exercer leur autorité en interdisant en son temps l'entrée sur leur territoire de personnes porteuses du SIDA , de la grippe aviaire ou du SRAS alors qu'ils ont du subir les foudres d'organisations mondialistes comme l'OMS .


2- En interdisant certaines reunions publiques sur son territoire , y compris par la contrainte de la force , l'état Mexicain a pris des decisions justifiées par des considerations sanitaires locales Mexicaines qui ne relévent pas d'une institution multilatérale et supranationale . Il est est de même de la décision souveraine de l'état Egyptien qui a décidé de procéder à l'abbatage des porcs . Ces considérations locales Mexicaines ou Egyptiennes ne sont pas le conditions Françaises , Espagnoles , Italiennes , Norvégiennes ( deux cas suspects viennent d'être signalés à Tromsoe ) , Canadiennes ou Russes .
En faisant face de manière ferme à cette épidémie , l'état Mexicain retrouve aupres de son opinion publique et aupres de l'opinion publique internationale la credibilité qu'il semblait avoir perdu face aux cartels de la drogue.
La " frontière " qui est une des marques de l'état retrouve ici tout son rôle et sa raison d'exister dans une période ou il n'est question que de les abolir .


3- Cette compétance des états ne doit pas s'effacer devant la " réponse coordonnée " , qu"elle soit à l'échelle régionale , continentale ou mondiale dont on nous cesse de gonfler les oreilles ces derniers jours . Cette réponse coordonnée, bien sûr tout à fait nécessaire ,  ne doit pas empiéter et diminuer les prérogatives des états .Elle doit s'exercer dans le cadre d'une coopération sanitaire entre états souverains pouvant à tout moment mettre en oeuvre , ou refuser de mettre en oeuvre , telle ou telle mesure de santé publique .

4- Pour faire face à des épidémies l'état Brésilien et l'état Indien ont a plusieurs reprises nationalisés des brevets privés concernant des molècules souvent detenus par des firmes transnationales . Ce faisant ils ont contrevenus aux accords multilateraux sur le commerce et en particulier ceux portant sur la protection des brevets mais ils ont pu protéger leur population . Ici encore , c'est la puissance d'un état qui a été necessaire face à ces acteurs non-étatiques que sont les sociétés transnationales mais dont la puissance à l'époque , les années 70 , était deja importante . Or le Brésil des années 70  c'est un junte militaire et l'Inde des années 70 c'est Indira Gandhi , c'est à dire des " états forts " .
De la même manière , ce sont les puissances publiques  Brésilienne et Indienne qui ont formé  et encadré les dizaines de milliers de volontaires civils , les militaires , qui assuraient les vaccinations dans les rue , les campagnes , les sorties de bus , les magasins , ............les bordels .

L'exemple de l'Union Européenne qui a décidé " d'entammer des pourparlers" avec les laboratoires Roche pour la production de Tamiflu (c) montre par contre l'impuissance de cette institution supranationale en comparaison des deux exemples sus-cités .
Notons que c'est cette même Union Européenne qui lors l'épidémie d'ESB enjoignait aux états, et en particulier à la France ,  à " ne pas dramatiser la situation afin de ne pas développer l'anglophobie " !

5- Ce sont les actions de l'état au travers de " grands travaux " dans le cadre de l'aménagement du territoire , Etat Français à partir de 1942  et Italie Fasciste par exemple  , qui ont rendu vivables des régions inhospitalières et dangereuses comme la Camargue , le littoral de la plaine du Pô et les marais Pontins . Il faut se souvenir que dans ces régions la malaria tuait encore il y a un siècle ! [ De la même manière qu'elle tuait dans le Marais Poitevin et Bretagne ] Oui ! On mourrait de la malaria aux portes d'Arles en 1900 et cette maladie ne fut éradiquée de Corse qu'en 1950 .
Seuls les garanties accordées par les Etats Français et Italiens aprés la seconde guerre mondiale ont pu y péréniser , avant l'intervention de Bruxelles , la riziculture faisant de ces " zones de non-vie " , des regions prospères .


Au delà de ces cinq premières reflexions , une autre plus large sur la " mondialisation " . Le mexicain José Vasconcelos dans " A raza Cosmica  " avait déja entrevu en 1928 les conséquences des progrés techniques dans le domaine des transports et en particulier du transport aérien : Une plus grande interpenetration des sociétés et un " métissage global " .
Dans les années 70 , la montée en puissance de ce transport aérien et surtout sa democratisation a initié le débat sur la sécurité sanitaire . Lors de l'ouverture de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle , une reflexion a été menée dans l'émission de prospective " l'avenir du futur " ou un médecin déclarait qu'un projet d'hôpital aeroportuaire avait été envisagé mais par la suite abandonné car à l'époque on craignait qu'il ne ..........serve à rien !
Roissy CDG maintient donc une compagnie de chasse-neige qui sert une année sur quatre , cinq ou six jours par an , mais a refusé d'investir dans un plateau sanitaire digne de ce nom .

La multiplication des pandémies ces dernières années monte que l'existence de ces " Fort Bastiani " sanitaires est nécessaire , de même qu'il faudra des " Lieutenant Drogo " pour les garder .Car les pandémies arriveront par ce moyen privilégié de transport qu'est l'avion dans les aéroports comme les Tartares sont apparus devant le glacis du Fort Bastiani .
Là encore l'action de la puissance publique sera primordiale a un moment ou l'état Français , ou du moins ce qu'il reste , cherche à se désengager du secteur de la santé .




Pour illustrer cet article , une photo du " Mur de la Peste " érigé par le Royaume de France et les territoires Pontificaux , c'est à dire des états , lors de l'épidémie de peste de 1720 . Le mur était gardé par la force armée .

Déja , par un arrêté du 10 janvier le Parlement de Provence avait décidé lors d'une épidémie précédente de limiter aux seuls ports de Marseille et de Toulon l’accès des navires venus en « droiture » des pays levantins. Cet exemple fut suivi par la République de Gênes, en 1661. Cette décision avait pour corollaire la mise en quarantaine dans une annexe du port des bâtiments suspects, d’où la création de lazarets :

« La Cour ordonne que tous patrons et mariniers conduizants vaisseaux et barques venant des parties du Levant ou Barbarie et Midy prendront port et feront des contes ès villes et ports de Marseille ou Thollon respectivement où ils feront voir leurs patentes de santé ou faict inhibition et deffences aux dits patrons et mariniers de descendre ny prendre port en autre port ny décharger aucuns mariniers ny marchandises en autres ports de la dite province à peine de la vie et dix mil livres d’amende. »



Liens : Article Wikipedia sur le Mur de la peste 
             La plaine du Pô en 1916

 L'illustration filmique est constituée par " Le Hussard surle toit " dont l'action se déroule durant une épidémie de choléra , toujours en Provence .

Rédigé par DanielB

Publié dans #Opinions

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