Brésil - Désinformation - Défense : La Garde Rurale Indigène , un élèment clef de la défense opérationnelle du territoire Brésilien .
Publié le 23 Novembre 2012
A beau mentir qui revient de loin !
L'ignoble feuille de chou L'Immonde vient de publier un article de son correspondant Sud-Américain portant sur la "révélation " d'un drouâdelômiste Brésilien de l'organisation gôchiste tortura nunca mais : Un film tourné à l'intérieur d'une enceinte militaire au début des années 70 montrerait des Amérindiens Brésiliens effectuer une démonstration de " torture " devant prés d'un millier de personnes ! ... [ lien ] Ce film décrit en fait la cérémonie de formation et le défilé le 5 février 1970 de la première promotion de la Garde Rurale Indigène - Guarda Rural Indígena - GRIN .
A la fin des années 60 , comme je l'ai écrit souvent sur ce blogue , les chefs politiques Brésiliens se trouvent face à la menace d'une intervention militaire étrangère sur leurs frontières et à l'exercice de la souveraineté de l'état sur de vastes portions du territoire Brésilien alors peu densément peuplées . La solution " naturelle " qui s'impose à eux est d'utiliser la présence des populations indigènes sur ces zones , leurs capacités à se déplacer rapidement dans des zones inaccessibles aux " blancs "et surtout à leurs moyens mécanisés , leur " furtivité " au sein de l'environnement ,...
Environ 80 Amérindiens sont alors recrutés sur la base du volontariat au sein de cinq communautés différentes afin d'assuer la défense de leurs communautés - aldeias et des régions ou ils vivent . Ce recrutement " multiethnique " marque aussi certainement la volonté des initiateurs du projet de créer une " conscience nationale " au sein de ces peuples qui raisonnent souvent en terme de " tribu " .
Au delà des techniques de renseignement , les Amérindiens sont formés à l'auto-défense en particulier contre les individus porteurs d'armes blanches . Ils reçovient aussi une arme à feu ce qui témoigne de la confiance des autorités . Pour compenser l'abandon par les volontaires des activités de culture , cueillette et chasse , ceux-ci reçoivent une rémunération égale au salaire minimum . [ lien ]
Celui-ci était de 250 Cruzados Novos soit envrion 1000 Reais actuels .[ 370 Euros ] .
Cette formation est assuré par le " bataillon des volontaires de la Patrie " de la Policia-Militar [ qui n 'a rien de * militaire * ! ] [ lien ] de Belo- Horizonte [ MG ] .Un uniforme est même spécialement créé pour les volontaires
Le directeur de la FUNAI -Fundação Nacional do Índio - décide de filmer cette cérémonie ou seront présentée à un public d'officiels et de civils les techniques apprises par les Amérindiens . Il prend cette décision pour que l'exemple de cette première promotion de volontaires soit suivi par d'autres peuples indigènes à travers le Brésil .
Jusqu'a là , nos drouâdelômistes patentés n'ont rien pu trouver !
Seule une scéne de quelques dizaines de secondes [ voir video et photo ] a soulevé cette tempête dans un verre d'eau que les plumtifs de toute la planète cherchent à monter en sauce : A la fin de la cérémonie , les Amérindiens font une démonstration de la technique du Pau de Arara [ le bâton de perroquet ] : Il s'agit avant tout d'une technique d'immobilisation et de transport de prisonniers . Son * efficacité * provient du fait que la position tête renversée du captif et les liens provoquent un état léthargique et des crampes qui l'empêchent de se rebeller .
Si elle est particulièrement inconfortable - il faut rappeller qu'elle est à l'origine une technique d'immobilisation et de " transport " d'esclaves marrons capturés par les capitães-do-mato - il n'en reste pas moins qu'elle ne peut pas être assimilée sui generis à une technique de torture ! La blogosphère Brésilienne ne s'y trompe pas puisqu'elle évoque un " film qui suggère que la dictature a enseigné la torture " ![ lien ]
Ce procédé est ainsi décrit par le peintre Français Jean-Baptiste Debret dans son Voyage pittoresque et historique au Brésil [ lien ] - 1835 .
De plus , sa présentation par l'unité de la Garde Rurale Indigène à l'issu de la démonstration de techniques de renseignements , d'auto-défense , d'immobilisation [ voir video ] montre bien que le Pau de arara , d'ailleurs largement connu des Amérindiens eux-mêmes , n'a pas été enseigné comme " moyen de torture " mais bien comme moyen de convoyage de prisonniers capturés !
Elle intervient ainsi à l'issu d'une séquence consacrée à la démonstration de techniques de convoyage à cheval ou à pied de prisonniers , avec ou sans armes . Le " prisonnier " transporté par la technique du Pau de Arara est ainsi précédé de manière distincte sur la video [ voir début de la video ] par un prisonnier convoyé la main sur l'épaule ! .
En 1992 , dégustant un Guarana-Rhum [ un doigt de guarana " Champagne " et six doigts de Rhum ] à la terrasse d'un bar de Porto-Velho [ RO ] surplombant le Rio Madeira j'ai pu observer une scéne qui ferait frémir plus d'un drouâdelômiste : Une patrouille fluviale de l'armée Brésilienne revenait de mission , probablement une interception de trafiquants de drogue ou de cassitérite . Petit à petit et alors que la colonne devenait de plus en plus visible en montant vers le bar on pouvait distinguer les militaires se partageant un fardeau : Cinq corps attachés à des bâtons et transportés sur les épaules selon la technique du Pau de Arara , deux vivants qui " gigotaient " et trois inertes .
Arrivés sur la place devant le bar , les militaires ont posé leurs " charges " par terre et on fumé le clope en attendant qu'un véhicule vienne " charger " . Personne n' a interrompu sa dégustation de cerveja ou sa conversation pour si peu !
Lorsque j'ai effectué mon service national , la seule technique de sécurisation de convoyage de prisonniers que l'on m'a enseigné ce fut les lacets des chaussures attachés entre-eux ! ...J'avoue qu'aujourd'hui c'est celle du Pau de Arara que j'utiliserais !
Cette " révélation " sur un documentaire qui est connu depuis 40 ans est cousue de fil blanc :
Il s'agit bien de déligitimer la présence d' Amérindiens au sein des forces qui participent à l'exercice de la souveraineté Brésilienne , non plus dans le cadre de missions entrant dans la défense opérationnelle du " Hearthland " Brésilien comme il ya 40 ans mais sur les frontières . [ lien vers article ]
C'est ainsi que l'indigéniste Benedito Prezia [ site ] éructe et cherche à culpabiliser ces Amérindiens en les accusant d'être des " agents collaborateurs du massacre de leur propre peuple " , oubliant que des Amérindiens ont combattu aux côtés des " blancs " Portuguais , contre les Hollandais , pour la défense du Brésil depuis le XVII éme siécle !