Dette Grecque : Une fatalité ?

Publié le 7 Septembre 2011

La Grèce est-elle un état condamné à être perpétuellement en faillite ? Presque tous les états Balkaniques issus du démembrement de l'Empire Ottoman au XIX éme siècle ont connu des difficultés financières : Bulgarie , Serbie , Roumanie et Grèce . Cette dernière a connu plusieurs faillites retentissantes dont celle de 1897 . Contraints de se financer auprés des " puissances Européennes " - France , Autriche-Hongrie et Angleterre principalement - afin de construire des infrastructures [ chemins de fer , routes , ports , ...] et développer une industrie dans leurs territoires négligés et pillés durant l'occupation Ottomane , ces états se sont vite vu confrontés à des difficultés financières . Le taux des emprunts était alors de 5%-6% avec parfois des exceptions : 14% lorsque la Serbie empruntait à Vienne qui était en outre l'unique débouché de son agriculture [ porcs , tabac , blè ]  .

Dans le cas de la faillite Grecque de 1897 , la dette fut restructurée et un emprunt de 150 millions de francs à un taux de 2,5 % fut accordé par les " puissances Européennes " . Le gage en était le contrôle des douanes et des impôts sur le tabac . En fait une partie des revenus provenants de ces taxes était directement affectée au remboursement de l'emprunt , les états débiteurs restant pour la plupart du temps - pas toujours -  maîtres de fixer l'assiette et le taux de l'impôt . [ voir extrait ]

Notons ici que cet abominable Bolchevique qu'est Jean-Luc Melenchon a récemment proposé de refinancer la dette Grecque à un taux de 1% , soit à peine moins que le taux accordé par ces crypto-gauchistes de banquiers Français , Austro-Hongrois ou Anglais en 1897  ! [ Lien ]

L'autre point intéressant est que les " puissances Européennes " ne forçaient pas les états débiteurs à vendre leurs actifs comme aujourd'hui - infrastructures portuaires  par exemple dans le cas de la Grêce -  mais se gageaient sur les revenus de ces actifs . L'état débiteur restait le nu-propriétaire tandis que l'état créancier - ou la banque créancière - devenait l'usufruitier sur une période donnée [ 20 ans - 30 ans ] .

En regardant de près l'histoire économique de la période 1815-1945 , on constate aussi que les taux des emprunts et des avantages économiques comme la célebrissime " clause de la nation la plus favorisée " étaient le plus souvent fixés  à la " tête du client " . Les Anglo-Saxons utilisent le terme pudique de linkage .[ Exemple : Lien ] *J'ai évoqué le cas de la Serbie et de l'Autriche-Hongrie . Ce n'est finalement que l'octroi par la " place de Paris " d'un emprunt à un taux de 6% et une ouverture du marché Français aux produits agricoles Serbes qui provoquent un rapprochement politique entre la France et la Serbie à la veille de la première guerre mondiale.

La France emprunte au début des années 20 auprés de la Banque JP Morgan à des taux de 6%-6.5% alors que l'Allemagne et la Belgique empruntent à cette même banque à des taux de 3%-3.5% !

La France empruntait pour financer sa dette de guerre contractée  aux EU , alors que la politique extérieure de ces EU n' a pas cessé durant cette période de diminuer le montant des réparations de guerre de l'Allemagne ! [ Source : Voyage autour de la chambre du 11 mai - Nouvelle librairie nationale ] .

 

* Un concept auquel on du mal à se faire les chefs politiques Ukrainiens !

detgrec10001

 

  Source : Histoire des peuples Balkaniques - René Ristelhueber - Les grandes études historiques - Libraire Anthème Fayard - 1950

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par DanielB

Publié dans #Economie

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article