Emeutes en Egypte - Israël : Une odeur de gaz ?
Publié le 30 Janvier 2011
J'avais déja évoqué dans ce blogue l'aspect " géopolitique des ressources " de la question Tunisienne .
Le blogfinance soulève la question des récentes découvertes gazières en Mediterranée Orientale et les relie à l'instabilité actuelle en Egypte et au " lâchage " qui s'opére à Washington de l'administration Moubarak . Le gouvernement Egyptien a en effet montré en début de semaine des velleités souverainistes quand au droits de l'Egypte sur les gisements gaziers off-shore en Méditerranée Orientale et a remis en question les accords Israelo-Chypriotes sur la délimitation du plateau continental en Mediterarnée Orientale .
L' Egypte avec ses terminaux et trains de liquéfaction GNL pourraît aussi servir de voie d'exportation privilégiée des hydrocarbures " Israéliennes " . Comme toujours la grille " géopolitique des ressources " permet de regarder et d'analyser l'actualité sous un angle nouveau . Signalons enfin qu'aprés le Canal de Tunisie qui verouille l'accés aux deux bassins de la Méditerranée , c'est un autre " choke point " naval qui est en jeu en Egypte : Le Canal de Suez .
Alors que nous suggérions que l'attitude des Etats-Unis en vers l'Egypte - menaçant de réduire aides financières et militaires accordées au Caire - serait tant liée à une non adhésion à la politique répressive du gouvernement égyptien qu'à la volonté de ce dernier de contrôler l'hégémonie gazière d'Israël, les faits semblent nous donner raison.
Le ministre ajoutant par ailleurs que "déja trois autres pays, le Liban, la Turquie et Chypre considèrent la possibilité de revendiquer le gaz des gisements exploités par Israël".
Fait majeur, Sameh Fahmi a par ailleurs déclaré que l'Egypte ne donnerait aucun permis d'exporter le gaz vers l'Europe, via la frontière israélo-égyptienne, scénario largement envisagé par la partie israélienne.
Au tout début janvier, nous vous alertions sur une "affaire à suivre de très près" et qui pourrait bien - comme nous le redoutions d'ores et déjà quelques temps auparavant - enflammer à nouveau la région. Nous indiquions alors que Hossam Zaki, porte-parole du ministre égyptien des Affaires étrangères, avait déclaré dimanche 26 décembre que l'Egypte examinait de près le récent accord signé entre Israël et Chypre en vue de démarquer leurs frontières maritimes.

« Le Ministère des Affaires étrangères égyptien mène actuellement des recherches techniques et réglementaires en vue de s'assurer que les frontières spécifiées par l'accord n'enfreignent pas le territoire maritime égyptien » avait également précisé Hossam Zaki.
L'enjeu est énorme alors que le site off-shore de Leviathan pourrait passer au premier rang des champs gaziers exploités par Israël en Méditerranée.
"Cette découverte fait potentiellement d'Israël un pays exportateur de gaz naturel", a par ailleurs récemment souligné David Stover, haut dirigeant de Noble Energy, société basé à Houston, Texas. Ce dernier confirmait les propos du le ministre israélien des Infrastructures nationales Uzi Landau. Lequel a affirmé il y a peu qu' Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l'Europe. "Nous sommes d'ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre", a-t-il même précisé.
Des tests supplémentaires demeurent toutefois nécessaires pour connaître précisément la capacité de Léviathan, lequel se situe au large de la ville israélienne de Haïfa. Ce gisement ainsi que celui de Tamar constituent deux sites offshore très prometteurs. © Le Blogfinance
