Géopolitique des ressources : M. Silvio Berlusconi nie avoir tiré un avantage matériel de ses relations avec Moscou
Publié le 13 Décembre 2010
Le premier ministre Silvio Berlusconi a démenti lundi les affirmations selon lesquelles il aurait tiré un certain avantage matériel de la coopération économique entre la Russie et l'Italie.
Ce soupçon a été formulé par des diplomates américains dans des câbles dévoilés par WikiLeaks la semaine dernière.
"Je jure sur la tête de mes enfants et de mes petits-enfants que je n'ai pas empoché un seul dollar à la suite de ces opérations de diplomatie commerciale", a-t-il déclaré aux sénateurs italiens, répondant aux critiques lancées contre lui par les représentants de l'opposition.
Le président du conseil a rappelé que l'accord portant sur la construction du gazoduc South Stream avait été conclu avec Moscou à l'époque où l'Italie était dirigée par le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi.
"Acheminer du gaz en contournant l'Ukraine est un facteur directement lié à la sécurité énergétique. Grâce à mon intervention et à mon amitié avec Recep Erdogan [premier ministre turc, ndlr], le gazoduc ne passera pas par l'Ukraine, mais par les eaux turques. Et la Russie m'en est reconnaissante", a conclu le chef du gouvernement italien.
D'une capacité de 63 milliards de m3 de gaz, le gazoduc South Stream est appelé à diminuer la dépendance des fournisseurs et des consommateurs vis-à-vis des pays transitaires, en l'occurrence l'Ukraine. Une partie du pipeline passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. Sa longueur sera d'environ 900 km et sa profondeur maximale, de plus de deux km. Afin de construire la partie terrestre, plusieurs itinéraires ont été étudiés. Tous passent par le territoire de pays membres de l'UE.
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