RAIPON accorde un satisfecit aux sociétés pétrolières et gazières Russes dans l'arctique !
Publié le 30 Janvier 2010
Face aux défis industriels et écologiques qui pèsent sur la région arctique, les populations autochtones qui représentent environ 10 % des quatre millions d'habitants de la zone polaire, souhaitent peser de plus en plus dans les décisions à venir. Elles ont ainsi réussi à obtenir des sièges au sein de plusieurs assemblées institutionnelles, notamment au Conseil Arctique .
Quant à leurs relations avec les compagnies pétrolières intéressées par les ressources naturelles de la région, elles restent ambivalentes, même si certains autochtones semblent s'en féliciter. Lors de la conférence "Arctic Frontiers" à Tromsø (Norvège) fin janvier, Sergei Kharyuchi président de Raipon, l'association russe des populations indigènes du Nord, mettait en avant "une bonne coopération avec les compagnies pétrolières et gazières".
Même son de cloche, au Groënland, territoire aujourd'hui danois où les Inuits, qui aspirent à l'indépendance, espèrent beaucoup de la découverte future de pétrole : "Les gens au pouvoir au Groënland sont ceux qui étaient les plus radicaux dans les années 1970, constate Oran Young un spécialiste américain de l'Arctique. Ce sont eux qui aujourd'hui négocient avec les compagnies pétrolières. Sachant les effets du pétrole sur le réchauffement, c'est un peu passer un contrat avec le diable pour eux." Robert Blaauw , conseiller de Shell, est donc venu dire combien la coopération avec les populations indigènes était fructueuse. "Nous employons des conseillers autochtones pour nous représenter et nous assurer que nos projets tiennent compte des exigences locales", a-t-il expliqué.
"Les industriels ont de plus en plus confiance dans leur approche, remarque Neil Hamilton un consultant australien ancien responsable du programme arctique de l'association écologiste WWF. Il y a quelques années, seule la compagnie norvégienne Statoil se serait permise de tenir ce genre de discours. Ce qui est nouveau, c'est que les autres compagnies aussi adoptent ce langage".
Or la situation est loin d'être aussi idyllique. David Gordon, directeur de Pacific Environment une ONG américaine active en Alaska, qui a réussi au cours d'une action en justice menée conjointement avec des populations autochtones à bloquer depuis trois ans des opérations pétrolières exploratoires en mer de Beaufort, a une vision très critique du travail des compagnies pétrolières. "Exxon a exclu les principaux leaders autochtones et passé un accord avec d'autres. Ils divisent pour mieux régner. Pour les compagnies pétrolières, ces communautés indigènes sont plus un obstacle à franchir qu'un problème à résoudre."
Source " L'Immonde " du 31 janvier 2010 .
Note de l'Editeur :
Le revirement de l'association indigèniste RAIPON est spectaculaire vis à vis des sociétés pétrogazières , majoritairement Russes Rosneft et Gazprom , opérant dans l'arctique et vient ainsi contrarier la " légende Noire " sur la présence Russe dans l'arctique .
On doit certainement y voir le résultat d'une lutte interne au sein de cette association financée en grande partie par des gouvernements et des universités étrangères .
Ce n'est pas la première fois que la gestion Russe des relations avec les autochtones dans l'arctique est plebiscitée par ces peuples eux-mêmes . La redistribution équitable des revenus entre le centre et la pérpihèrie avaient déja été siganlée lors de la conférence des nations Finno-Ougriennes à Kanti-Mansysk en juin 2008 .[ 1 ] .
Le tracé des lignes de chemin de fer et des gazoducs en provenance de la péninsule du Yamal a été élaboré de manière conjointe entre Gazprom et les éleveurs de rennes Nenets afin de minimiser l'impact de celui-ci sur les migrations de rennes .[ Voir photo ] .
Il sera intéressant de suivre les prochaines prises de position des responsables de RAIPON lors de la définition des nouvelles infrastructures dans la région .
Ce n'est pas aussi la première fois que des divergences apparaissent au sein de l'association indigèniste vis à vis du pouvoir central Russe et des sociétés Russes opérant dans le secteur pétrogazier .
Au mois de mai 2008 une manifestation organisée à Moscou contre la pose d'un oléoduc au Kamtchatka par la sociéte Transneft s'est transformée en une simple demande d'écoles et de dispensaires supplémentaires .
Les " joint-ventures " entre RAIPON et les associations environnementalistes Occidentales comme le WWF et Greenpeace ont de plus en plus de mal à se développer , même si elles existent encore , en raison de la divergence d'objectifs : Aucun développement et préservation radicale de l'environnement dans sa " pureté originelle " pour les associations occidentales et leurs clônes Russes , co-développement et participation aux bénéfices de l'exploitation minière selon RAIPON .
Outre les sociétés Russes opérant dans l'arctique , il faut signaler la société Italienne ENI présente dans la péninsule du Iamal qui a entamé un co-développement avec les populations autochtones .[ 2 ]
Il faut y voir là la philosphie de son fondateur Enrico Mattei qui a toujours souhaité associer les états et les populations propriétaires des ressources en hydrocarbures à leur mise en valeur . Ceci dés les débuts de la geste de l'ENI en 1949 à Cortemaggiore .
Articles associés :
[ 1 ] " Il vaut mieux être Zyriane ( Komi ) ou Nenets en Russie que ....." ( 3 ) : Même Euronews le reconnaît !
[ 2 ] Les Italiens dans l'Arctique Russe - I Italiani nell' Artide Russa