Syrie - ONU : La Russie continue de tracer ses rayas dans le sable du Proche-Orient .
Publié le 6 Février 2012
Alors que les " analyses " fusent sur les raisons du veto Russe au CS de l'ONU concernant le dossier Syrien , je reprends ici un article publié au ... mois de septembre .
Je n'aurais rien à y ajouter sauf la notion de fidélité qui semble aussi jouer dans ce dossier et qu'aucun " expert " ou " analyste " Occidental n'évoque à contrario des analystes Russes[ lien ] : Les chefs politiques Russes ont une conception des RI à l'opposé de nos chefs politiques qui sous le couvert des " drouâdelôms " pratiquent bien une Realpolitik et Realgeopolitik des plus cyniques . MM. Sadam Hussein , Mouammar Kadhafi et Bachar Al-Hasasd ont été ainsi reçus en grande pompe , ont reçu l'accolade de nos chefs politiques , puis ont été "lâchés" comme des chaussettes sales avant d'être vilipendiés et même laissés au supplice des bourreaux .
Quelle que soit l'issue de la crise Syrienne , les chefs politiques Russes comptent capitaliser sur cette fidélité : A contrario des puissances Occidentales , la Russie va in fine apparaître à travers le monde comme un allié fiable , n'hésitant pas à sacrifier ses intêrets pour ne pas renier ses alliances .
Lors de leur rencontre en mai 2010 , MM. Medvedev et Bachar Al-Hassad ont conclu entre leurs deux états un partenariat stratégique au delà de leurs relations personelles .[ lien ]
Ce sont des expressions qui ont encore un sens et qui imposent des obligations , parfois dures , sur les berges de la Moskova . Ce n'est pas de la réthorique comme c'est souvent le cas chez nos chefs politiques , mais une manière d'être et de se comporter sur la scéne internationale , une praxis .
De son côté Vladimir Poutine , ancien résident du KGB en RDA , avait été choqué par la manière dont les chefs du KGB ont " lâché " leurs collègues at alliès de la STASI et des renseignements Est-Allemands à la fin des années 80 . Il a à plusieurs reprises souligné la necessité du respect de la parole donnée et du pacte conclu , fut-il passé avec le " diable ". Ce fut et c'est toujours sa ligne de conduite .
Il est conscient , avec raison , qu'il en va de la crédibilité de celui qui conclut l'alliance et donne la garantie .
Ce n'est pas non plus la première fois de son histoire que la Russie et ses chefs politiques se comportent de cette manière . Signalons ici l'entrée en guerre de l'Empire Russe de Nicolas II contre l'Empire Allemand pour " honorer la parole donnée à la France " . Un exemple qui doit inspirer le " courage géopolitique " de MM. Medvedev , Poutine et Lavrov !
Syrie - ONU : La Russie trace ses "rayas"dans le sable du Proche-Orient !
Il est toujours difficile de définir les " intérêts vitaux " - core interests - d'un état . Dans le cas de la Russie ceux-ci s'esquissent peu à peu au travers des crises .
En août 2008 , la Russie déclenche une opération militaire en Géorgie après le massacre de populations civiles Ossétes russophiles et russophones par l'armée Géorgienne . C'est la première fois que les chefs politiques Russes marquent ainsi de manière claire la ligne à ne pas franchir , ceci à la suite de prés de 20 ans d'érosion de la sphére d'influence Russe en Eurasie .
Sans préjuger du futur , la position actuelle de la diplomatie Russe sur la question d'une résolution à l'ONU concernant la Syrie semble être la deuxième borne destinée à marquer ces " intérêts vitaux " .
La position Russe sur la résolution 1973 concernant la Libye a été plus que brouillonne : Non utilisation du droit de veto au CS de l'ONU , critique de l'intervention militaire Occidentale , reconnaissance précipitée du CNT [ la Russie aurait pu attendre comme le Brésil la réunion en séance plénière pour ce faire ] et aujourd'hui affairisme mercantile .
Cette attitude pusilanime de la diplomatie Russe n'était peut-être que la traduction in fine de la position de la Libye dans la sphère des intérêts Russes : Dans la " zone floue " ! [ lien ]
Pour la Syrie il semble en aller tout autrement .
Au delà des relations personnelles entre Bachar al-Assad et Dmitri Medvedev , les deux chefs d'état se sont rencontrés en mai 2010 , ce sont les " intérêts vitaux " de la Russie au Proche-Orient qui pouraient expliquer la position Russe sur le dossier de sanctions à adopter contre la Syrie . Niés par Vladimir Poutine lors de sa dernière visite à Paris , ils existent pourtant : Possibilité d'un stationnement naval en Mediterranée orientale , situation stratégique de la Syrie sur l'isthme entre la Mediterranée et le Golfe Persique , marché pour le complexe militaro-industriel Russe , ...
Aprés avoir renvoyé M. Juppé à ses études , c'est aujourd'hui David Cameron qui vient de se voir signifier un fin de non recevoir à une condamnation unilatérale de la Syrie et à la mise en place de sanctions . Qu'il le veuille ou non , c'est l'existence de ces intérêts que doit intégrer M.Valero - porte-parole et directeur de la communication du Ministère des Affaires Étrangères- au lieu de vibrillonner , de bomber le torse et d'enchaîner es déclarations sur un ton comminatoire !
La Russie n'est prête à soutenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie que si elle est adressée à toutes les parties en conflit, a annoncé lundi le président russe Dmitri Medvedev au terme des négociations avec le premier ministre britannique David Cameron.
Lors d'une conférence de presse, le chef de l'Etat russe a indiqué que la Syrie avait été au centre de son entretien avec le chef du gouvernement britannique, les divergences sur ce sujet n'ayant pas été surmontées.
"Ces divergences ne sont pas dramatiques, mais elles existent. La position russe est que la résolution sur la Syrie doit être sévère, mais en même temps équilibrée et adressée tant aux autorités officielles dirigées par Bachar al-Assad qu'à l'opposition", a déclaré le président russe.
"Ce n'est que dans ce cas que cette résolution aura une chance de réussir", a souligné le chef de l'Etat russe.
Il a ajouté que la résolution ne devait pas impliquer le recours automatique aux sanctions.
"Vu le nombre de sanctions imposées par l'Union européenne et les Etats-Unis, une pression supplémentaire serait absolument inutile", a souligné Dmitri Medvedev