Un climatologue Russe réfute les previsions catastrophistes sur le réchauffement climatique

Publié le 30 Octobre 2009

MOSCOU, 30 octobre - RIA Novosti. Pas de cataclysme en vue, mais il faut intensifier la recherche concernant le climat. C'est ainsi que l'on peut résumer la tonalité des interventions faites lors du récent Congrès météorologique russe, résume le site nkj.ru. ( Метеорологи не ожидают катаклизмов, но настаивают на развитии климатической науки - NDLR )

 

Les prévisions apocalyptiques concernant la disparition d'îles entières, voire de continents, ne sont pas de mise, a déclaré en substance le responsable du Rosguidromet (Service météorologique russe), Alexandre Breditski. [ 1 ]  Il s'exprimait а l'occasion du Congrés météorologique russe (*), la première réunion de ce type après près d'une quarantaine d'années d'interruption. Les délégués ont adopté un projet de Stratégie de développement des Services météorologiques et des domaines connexes jusqu'en 2030.

 

S'exprimant devant la presse, Alexandre Breditski a convenu qu'il existe, bien sûr, des processus de réchauffement de la planète, et que ces processus vont se poursuivre. On ne peut nier leur incidence négative, par exemple, sur l'état de la calotte glaciaire des Pôles, de la zone de la merzlota et de la ligne côtière de l'océan Glacial arctique. [ 2 ] - [ 3 ]

 

Cependant, estime le patron du Rosguidromet, ce processus, hétérogène, varie selon les territoires. Il serait, notamment, "imprudent de se prononcer sur le caractère inexorable de la disparition des glaces arctiques, comme le prédisent certains analystes occidentaux et russes". Si l'on prend, par exemple, l'Arctique ou l'Antarctique en tant que continents, dans certaines régions polaires nous constatons effectivement un certain réchauffement, tandis que dans d'autres tout se déroule exactement а l'inverse. On assiste dans ces dernières а un accroissement systématique de la glace, les températures annuelles moyennes minimales évoluent à la baisse ou demeurent à leur niveau antérieur et, dans certains endroits des Pôles, on assiste même à un refroidissement.

 

Le plus probable, estime Alexandre Breditski, est que les anomalies climatiques revêtent un caractère cyclique sur le long terme, comme on a pu l'observer dans le passé, et ont une multitude de causes étalées dans le temps. Si bien que "les déductions par trop hâtives de certains analystes et médias sur la disparition prochaine d'îles entières, voire même de continents, à la suite d'une montée en une seule fois des mers et des océans, me semblent déplacées au sein d'une communauté scientifique qui se respecte". [ 4 ]

 

Ces prévisions apocalyptiques et d'autres seront réfutées par la Décennie polaire internationale, a poursuivi Alexandre Breditski, qui est également président de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Cette Décennie devrait être organisée après 2010, et s'appuyer sur des complexes d'observation et de recherche des plus performants. Les résultats des études qui seront menées sur les plans d'eau des mers circumpolaires constitueront un instrument majeur pour comprendre les modifications globales du climat.

 

Alexandre Breditski a également indiqué que le Rosguidromet allait, avec le concours de l'Académie des sciences russe, organiser le premier Centre scientifique russe dans l'Arctique, sur l'archipel du Spitzberg.  [ 5  ] [ à Pyramiden - NDLR ] "Ce centre scientifique de la Russie dans l'Arctique, qui jouera un rôle de pionnier, est appelé а réaliser un large éventail de recherches hydrométéorologiques, géologiques, géophysiques", qui seront importantes pour la compréhension de la "cuisine du temps" sur notre planète, a souligné le patron du Rosguidromet.

 

La Russie est également en train de mettre sur pied tout un système d'observation spatiale de l'Arctique avec un groupe de satellites, baptisé Arktika, évoluant sur une orbite elliptique élevée, a indiqué Vassili Asmous, directeur du Centre de météorologie spatiale. Au premier trimestre 2010, un satellite du système "Meteor" sera placé sur une orbite elliptique, avec une apogée de 40.000 km. Par la suite, des satellites du type Arktika-M seront eux aussi orbitalisés. Avec des orbites d'une telle hauteur, il sera possible d'étudier en détail la région arctique, qui n'est pas suivie de manière systématique par la Russie depuis l'espace, a noté Vassili Asmous. [ 6 ]

 

Vladimir Katsov, directeur de l'Observatoire géophysique général, estime pour sa part que "la Russie a besoin d'un programme national d'étude du climat". En raison de moyens financiers limités et de "commandes" de l'Etat insuffisantes dans le secteur de la météorologie, "chacun étudie ce qu'il peut ou ce qu'il veut". Alors que le climat, le temps, les phénomènes naturels dangereux concernent aussi bien l'Etat tout entier, son économie et sa sécurité, que chaque individu pris isolément, a-t-il noté.

 

Les priorités pour la climatologie russe sont, selon Vladimir Katsov: l'étude de l'Arctique et de la zone de la merzlota éternelle, le niveau de la mer Caspienne, la gestion des risques climatiques spécifiques а la Russie. Par ailleurs, l'évaluation des conséquences économiques des changements climatiques revêt, selon lui, une importance grandissante.

 

La climatologie russe est en crise, actuellement, en raison du retard pris au cours des dernières décennies, poursuit Vladimir Katsov. "Depuis le début des années 90, la climatologie russe vit, pour l'essentiel, sur les acquis des décennies précédentes. Aujourd'hui, ces ressources sont, concrètement, épuisées, et les perspectives de combler ce vide demeurent très modestes." Selon lui, la Russie a perdu au début du XXIe siècle les positions de leader qu'elle occupait précédemment dans la science mondiale sur le climat. Il faudra consentir des efforts а la fois importants et prolongés pour que cette science retrouve une digne place, tant dans le pays que dans le monde. L'augmentation du financement de la climatologie doit, selon lui, être "radical".

 

(*) Le premier Congrès météorologique avait eu lieu en 1900, sur décision du Conseil d'Etat de l'Empire russe. Le cinquième de ces congrès (le dernier, avant celui de cette année) s'était déroulé en 1971 а Leningrad

Note de l'Editeur :
Le " Science et Vie " Russe consacre aussi un article , " l'attraction du Nord " , consacré à l'histoire des expeditions polaires arctiques malheureusement reservé aux seuls abonnés :0(

Liens :

[ 1 ] La calotte arctique fondra totalement en été "dans 20 à 30 ans"
[ 4 ] Maldives: les habitants risquent d'être des "réfugiés climatiques" - Depêche AFP du 22 octobre 2009 .



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[ 6 ]
Un systéme de surveillance satellitaire de l'arctique Russe en projet

Rédigé par DanielB

Publié dans #Environnement

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<br /> Mon Blog(fermaton.over-blog.com),No-6, THÉORÈME ALASKA.-   SÉISMES ET CATASTROPHES !<br />