Sommet du climat à Copenhague : Vladimir Poutine conditionne le soutien russe à un accord sur le climat
Publié le 3 Novembre 2009
La Russie est prête à approuver un nouvel accord international sur le climat à condition que ce protocole soit ratifié par tous les pays industrialisés et que soit reconnu le rôle des immenses forêts russes, a déclaré le Premier ministre Vladimir Poutine.
La Russie est le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre après la Chine et les Etats-Unis et elle joue un rôle central dans les négociations préparatoires à la conférence de Copenhague prévue en décembre.
Interrogé par un journaliste sur la possibilité de voir son pays ratifier un accord prolongeant le protocole de Kyoto, Poutine a répondu: "Oui, nous sommes prêts à le faire."
"Nous soutiendrons l'idée de M. (Lars Lokke) Rasmussen de parvenir à un accord politiquement contraignant à la fin de la conférence de Copenhague", a déclaré Poutine après des entretiens avec son homologue danois à Moscou.
Mais le chef du gouvernement a assorti ce soutien de deux conditions:
1. "Tous les pays, en particulier ceux responsables des émissions les plus importantes - les grandes économies mondiales - doivent, sans exception, signer ce document, sinon il perd toute sa logique", a expliqué Poutine.
2. En outre, a-t-il ajouté, Moscou "insistera pour que soit prise en compte la capacité des forêts russes à absorber le dioxyde de carbone".
La Russie abrite les plus grandes forêts de la planète qui contribuent, par le processus de la photosynthèse (absorption de CO2), à compenser les émissions de dioxyde de carbone en provenance d'autres pays. Poutine souhaite que ce paramètre soit pris en compte dans l'établissement des objectifs assignés à son pays dans le cadre d'un nouvel accord.
"Nous savons depuis longtemps que la Russie veut que ses forêts soient incluses dans l'accord. Mais, elle n'a pas fourni de données satisfaisantes sur la déforestation et sur la gestion du parc forestier", a expliqué Bill Hare, du Potsdam Institute for Climate Impact Research.
Les émissions de gaz à effet de serre en Russie sont plus de 30% inférieures à celles de 1990, année précédant la disparition de l'Union soviétique. Suivant un effondrement de l'économie russe, ces émissions avaient atteint leur plus bas niveau en 1998.
Dans un entretien à Reuters, Lars Lokke Rasmussen a dit constater un élan en faveur d'un accord sur le climat et espère convaincre les grands dirigeants mondiaux de participer à la conférence.
Guy Faulconbridge, version française Pierre Sérisier