Publié le 12 Février 2011

Repris depuis Le BlogFinance .

 

Le risque se précise. Si déjà, en janvier dernier, le ministre français de l'Agriculture avait laissé entendre que la France pourrait limiter ses exportations de blé, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) annonçant parallèlement que les prix alimentaires mondiaux avaient atteint un nouveau record en décembre, l'Etat français et le FAO ont lancé vendredi à Rome une mise en garde contre des "risques d'émeutes" à travers le monde.

Les raisons d'une telle situation ? la hausse des prix des produits alimentaires, elle-même induite par les aléas climatiques et la spéculation.

 

"Il existe un risque réel d'émeute de la faim," a ainsi déclaré le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire au cours d'une conférence de presse conjointe avec Jacques Diouf, directeur général de la FAO.

 

Jeudi, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture avait pour sa part annoncé que les prix alimentaires avaient atteint un niveau historique en janvier ... et que le phénomène risquait de prendre encore de l'ampleur, augmentant de manière dangereuse les risques de troubles dans les pays pauvres.

 

Les prix ont en effet progressé de 3,4% par rapport à décembre 2010, atteignant désormais 231 points sur l'indice établi par la FAO, soit "le plus haut niveau" depuis que l'Organisation a instauré cette mesure en 1990.

 

Rappelons qu'en 2007 et 2008, des "émeutes de la faim" avaient éclaté dans de nombreux pays africains, ainsi qu'en Haïti et aux Philippines, une situation du principalement à la flambée des cours des céréales, lesquels avaient atteint à cette date des niveaux historiques.

 

Durant toute l'année 2008, l'ensemble des prix alimentaires avait atteint 200 points sur l'indice de la FAO, un record battu pour la première fois en octobre 2010 avec 205 points.

 

Parmi les facteurs principaux d'une telle flambée des prix : les aléas climatiques, dame nature s'étant beaucoup agitée ces derniers mois.

 

Rappelons qu'une sécheresse sans précédent a frappé la Russie durant l'été 2010, contraignant cette dernière à suspendre ses exportations de céréales. La sécheresse sévissant en Argentine a également fortement inquiété les marchés.

 

Les inondations dans le Queensland, en Australie se sont également faire ressentir sur les prix, la situation menaçant plus particulièrement les marchés asiatiques. Inde, Bangladesh et Japon pouvant être les premiers impactés.

 A la mi-janvier, dans un entretien accordé au journal Les Echos, Olivier de Schutter, le rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation des Nations unis, s'est montré on ne peut plus clair. Selon lui, « nous vivons aujourd'hui le début d'une crise alimentaire similaire » à celle vécue il y a trois ans.

 

Si l'on en croit ses propos, « 80 pays dans le monde sont en situation de déficit alimentaire » . Parmi les pays les plus menacés citons le Sahel, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad, ces contrées dépendant des importations de blé pour s'alimenter. « Une hausse continue des prix peut être très dangereuse pour ces pays » a ainsi mis en garde Olivier de Schutter. Mais la progression la plus forte des prix des produits alimentaires est observée dans les pays émergents où le pouvoir d'achat a augmenté - tels que la Chine - le contexte économique dopant la demande intérieure.

 

Jean-Denis Crola, le responsable Alimentation et Agriculture de Oxfam France, s'inquiète également. Selon lui, « les émeutes de 2008 peuvent se reproduire car localement, les importateurs ont augmenté leurs prix très rapidement. Et la facture alimentaire des populations pauvres constitue le gros de leur budget ».

 

Sécheresses  et inondations ont fortement réduit l'offre des céréales présentes sur le marché; tant et si "bien" que les pays producteurs se voient contraints de limiter leurs exportations pour pourvoir répondre à la demande interne.

En janvier dernier, le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a ainsi laissé entendre que la France pourrait prochainement mettre en oeuvre des mesures de limitation des exportations de blé. But affiché : maintenir un niveau de stocks adéquat dans l'Hexagone dans l'hypothèse où les ventes de céréales des pays étrangers continuaient à chuter.

 

Pour étayer ses propos, Bruno Le Maire a par ailleurs rappelé qu'en juillet dernier, suite à l'arrêt des exportations de blé russes  consécutif à une sécheresse sans précédent, les prix du blé avaient doublé en trois semaines.

 

En septembre dernier, alors que les incendies reprenaient de plus belle en Russie, le Premier ministre Vladimir Poutine, avait annoncé que l'embargo russe sur les exportations de céréales ne serait pas levé avant la récolte 2011.

 

Rappelons que de telles mesures avaient été prises à l'été 2010 par le gouvernement, la canicule ayant eu un impact non négligeable sur la production agricole russe.  Le 5 août, Moscou avait ainsi annoncé la suspension temporaire à partir du 15 août des exportations de céréales et des produits agricoles. Des propos qui avaient alors provoqué une véritable flambée des cours du blé sur les marchés internationaux, lesquels avaient d'ores et déjà atteints des niveaux records en raison des inquiétudes sur les récoltes.

 

A la mi-août, le gouvernement russe avait abaissé à 60-65 millions de tonnes sa prévision de récolte de céréales pour 2010, contre 95 millions de tonnes initialement.

 

C'est dans un tel contexte que le Bruno Le Maire s'était également montré favorable à un «encadrement et une limitation de la spéculation  » sur les matières premières agricoles, appelant également à une meilleure coordination entre Etats. «La question de la volatilité des prix agricoles, n'est pas accessoire, c'est un sujet qui nous concerne tous», avait alors ajouté le ministre.

 

Selon lui une flambée des cours du blé serait à la fois dramatique pour les éleveurs, la céréale faisant partie intégrante de l'alimentation animale et des rations fournies au bétail; une situation conduisant à une «augmentation du prix de la viande» pour les consommateurs.

 

Enfin, le ministre n'avait pas écarté l'éventualité de l'émergence d'émeutes de la faim dans le cas où la flambée des matières premières agricoles empêcheraient certains pays de s'approvisionner.

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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Publié le 12 Février 2011

C'est avec réticence que je publie cette excellente analyse d' Iran-Resist : Le site en lui même et les conclusions qui y sont exposées sont à considerer avec la plus extrême précaution lorsqu'il s'agit de l' Iran . Mais pour une fois que le sujet abordé  n'est pas l'Iran mais le rôle des " influences etrangères " dans le processus en cours en Afrique du Nord , les rédacteurs ont fait un travail considérable de cartographie . Je tiens à le signaler car c'est volens nolens une actualisation des cartes publièes par Kotto Essome en 1978 dans la revue " Science et Vie " dans son étude : L' Afrique éclatée .

Tout y est y compris le rôle des " grandes aires " , celle de l'influence de l' Islam en particulier de même que l'analyse selon la grille de la géopolitique des ressources .

Comme je l'ai suggéré des le début des " évenements " en citant un article de Geopolitika.ru , il s'agit bien d'un processus d' OPA des Etats-Unis sur les réserves en hydrocarbures  et minières de l' Afrique du Nord et plus largement de l' Afrique dans le cadre d'une competition avec la Chine et le BRIC . La question fondamentale n'est pas en effet de s'interroger sur les " raisons " des processus en cours - paupérisation de l' " élite mondialisée " par exemple - mais bien de rechercher le " grand organisateur " ou le " grand marionettiste " qui organise ou accompagne ce processus à son bénefice . Decrire le phenomène , l'analyser , ce n'est pas répondre à la question fondamentale : Cui bono ?

De nombreuses analyses - ne parlons pas des comptes rendus des médiats  - oublient aussi de préciser que le processus actuel est porté par une " élite mondialisée " alors que les défenseurs des régimes en place sont légion dans les couches les plus populaires .Un " second tour " du processus en cours est donc plausible qui pourrait se traduire par une répression de la part des " démocraties " qui s'installent .  

 

" Derrière le spectacle du théatre d'ombres que la presse distille aux ïlotes , il ya les véritables luttes de pouvoir pour le contrôle des peuples , des territoires et de leurs ressources . "

Robert Broucard - 1930

 

 

© Iran-Resist.org 2011 pour l'ensemble des illustrations .

Le délai de 24 h apres la publication de l'article original a été respecté .

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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Publié le 12 Février 2011

Mme Tartine Aubry-Delors ayant décidé d'annuler une exposition d'estampes Mexicaines à Lille par " solidarité " avec notre Bonnie Parker aux petits pieds embastillée au Mexique , Ice Station Zebra vous propose de découvrir quelques fresques  murales du mouvement muraliste , art national-révolutionnaire - et même national bolchevique -  par excellence .

Par solidarité avec le Mexique , ses  chefs politiques et militaires , son Peuple et ceux qui y combattent le trafic de stupéfiants et les preneurs d'otages !

 Le mouvement du Muralisme Mexicain a été soutenu par le secrétaire à l'Education Publique  José Vasconcelos , l'inoubliable auteur de " A Raza cosmica " . En Russie , ce sont  les peintres  Ilya Glazounov et Alexei Belyaev-Gintovt qui ont developpé un art pictural comparable  avec une thématique identique : La Nation , le Peuple , la tradition et la révolution . [ trois dernières images ]

 

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"Por mi raza hablará el espíritu"

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Kulturkampf

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Publié le 11 Février 2011

Par Ilia Kramnik, RIA Novosti

 

La nouvelle dégradation des relations entre la Russie et le Japon sur le problème des îles Kouriles pourrait se poursuivre. Les autorités russes se sont sérieusement penchées sur l’élaboration d’un programme comprenant plusieurs axes de développement des îles. Entre autres, il s’agit du renforcement de la sécurité des Kouriles en cas de conflit militaire dans la région. Le président russe Dmitri Medvedev et le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov ont déclaré leur intention de déployer dans les îles Kouriles des armes modernes en prévision d’un éventuel conflit armé.

La préhistoire atlantique

Le litige de longue date entre la Russie et le Japon concernant les îles Kouriles rappelle d’une certaine manière le conflit des îles Malouines entre la Grande-Bretagne et l’Argentine. La guerre des Malouines a été précédée par des négociations de plusieurs années, des tentatives pour réaliser conjointement tel ou tel programme économique, etc. Toutefois, le gouvernement argentin gardait toujours les îles Malouines en tant qu’atout permettant de régler les problèmes internes en détournant l’attention de la population sur la lutte contre un "ennemi extérieur."

 

Bien sûr, la situation au Japon est différente par rapport à l’Argentine dans les années 1950-1980. Mais comme on dit, "tout change", et les Kouriles du Sud pourraient bien devenir une cible facile pour rediriger l’agression.

Et plus la Russie fera traîner en longueur la modernisation et l’expansion de l’infrastructure militaire et économique en Extrême-Orient, plus cette cible sera facile à atteindre. Or, en termes de développement militaire, l’Extrême-Orient a besoin de nouveaux navires, bases, aérodromes, avions et autres matériels, mais surtout de personnes qui pourront y vivre et y travailler, et de préférence pas en tant que "saisonniers."

L'analyse de la situation juste avant la guerre des Malouines montrerait que la décision des autorités argentines d’engager les opérations militaires a été principalement prise en raison de l’affaiblissement catastrophique des forces militaires de la Grande-Bretagne, notamment de sa marine, à la charnière des années 70-80. La radiation de la majorité des grands bâtiments d’ancienne génération et leur non-remplacement a conduit à l’affaiblissement des forces aéronavales. Au lieu de porte-avions performants, la flotte britannique ne bénéficiait plus que de navires embarquant des avions à décollage vertical.

Que possède la Russie?

L’armée russe est aujourd’hui dans une situation similaire. En termes d’armes conventionnelles, le Japon bénéficie d'une supériorité numérique par rapport aux forces russes en Extrême-Orient, et possède également plus de matériel moderne dans la marine, l’armée de l’air et l’armée de terre.

La défense russe dans les îles Kouriles est seulement représentée par la 18e division d’artillerie (la seule division de l’armée de terre russe; les autres unités de l’armée de terre ont été restructurées en brigades). En soi, cette unité est incapable d’assurer la défense des îles sans le soutien de l’armée de l’air, de la défense antiaérienne et, évidemment, de la marine.

Mais il serait insensé de renforcer la défense des îles Kouriles par une simple augmentation quantitative des forces déployées sur place. Les forces russes en Extrême-Orient ont besoin d’un changement radical.

Il est nécessaire d’améliorer l’infrastructure dans les îles Kouriles afin que l’armée de l’air et la marine puisse agir efficacement sur ce théâtre d’opérations en cas de nécessité.

Il est vital de moderniser la flotte du Pacifique, dont la majorité des navires seront retirés du service dans les 15 prochaines années en raison de leur ancienneté. Et les deux Mistral qui seront envoyés dans l’océan Pacifique ne seront pas suffisants: ces bâtiments nécessitent une importante escorte. La flotte du Pacifique a désespérément besoin de nouvelles corvettes et frégates qui pourront non seulement protéger les Mistral, mais également remplir d’autres missions polyvalentes allant de la lutte anti-sous-marine à l’appui du débarquement.

Enfin, il est nécessaire de renforcer les unités de l’armée de l’air en rétablissant la présence permanente des avions de combat russes à Sakhaline. Cela permettrait de réagir opérationnellement aux éventuels changements de situation. Dans les îles Kouriles il serait possible de déployer des hélicoptères de combats et polyvalents, ainsi que de mettre en place un aérodrome d’avant-poste qui permettrait de disposer dans les îles des chasseurs "en veille." Il serait probablement inutile d’y mettre en place une base aérienne permanente, car elle serait trop vulnérable.

Si tu veux la paix, prépare la guerre

Aujourd’hui, toutes ses mesures n’ont pas dépassé le stade des projets mais leur mise en œuvre est nécessaire afin que l’option militaire de récupération des îles Kouriles par le Japon ne puisse pas être envisagée même par le plus radical des politiciens japonais.

Dans ces conditions, la situation dans la péninsule coréenne (elle menace principalement la sécurité du Japon) et, surtout, la puissance croissante de la Chine, qui a une longue histoire de conflits avec le Japon pourrait "aider" la Russie. Le renforcement des capacités de défense de la Russie dans les îles Kouriles pourrait aider à détourner l’attention des politiciens japonais vers le règlement des problèmes plus importants visant à assurer la sécurité du Japon.

Il faut également prendre en compte le fait qu’aucun potentiel militaire n’est capable de garantir la protection du territoire d’un pays sans la volonté politique de son gouvernement. En revanche, même les forces insuffisantes pourraient être utilisées avec succès avec la volonté des politiciens et des militaires de défendre les intérêts et la dignité de l’Etat et de sa population.

En 1982, la Grande-Bretagne a réussi à reprendre les îles Malouines qui avaient été occupées suite à une attaque surprise de l’Argentine. Avant tout, le succès de l’opération britannique est dû à la fermeté du gouvernement de Margaret Thatcher.

Aujourd’hui, les autorités russes ont une autre tâche, à la fois plus simple et plus complexe: montrer leur volonté de défendre les intérêts de la Russie et son intégrité territoriale sans recourir aux actions militaires de manière à ce que personne n’ait envie de tester cette volonté dans la pratique.

 

Note de l'Editeur :

Selon plusieurs sources militaires Russes citées par des agences , les forces armées Russes envisagent un renforcement à bref delai de la garnison des îles Kouriles et une augmentaion des capacités de l'aeroport militaire qui devrait être capable d'accueillir des avions de transport loursd  Il- 76 .

S'exprimant sur Ria Novosti , Igor Korenchenko souhaite le début immédiat des travaux d'infrastructures destinés à accueuillir les deux BPC de la classe Mistral en citant pour exemple la base de Viliouchinsk au Kamtchaka déja évoquée sur ce blogue .[ lien ] et [ lien ] .  

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Defense

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Publié le 11 Février 2011

Je vous livre ici une analyse pertinente d'un géopolitologue Italien , Manlio Dinucci , concernant les " événements " actuels en Egypte et à laquelle j'adhère pleinement . Une fois de plus l'école de géopolitique Italienne se distingue par la pertinence de ses analyses concernant le Bassin Mediterranéen vis à vis des ses consoeurs Françaises et Anglo-Saxonnes et ce n'est pas un hasard . Sans remonter à la " Mare Nostrum " Romaine et depuis la guerre Italo-Turque de 1911-1912 , l'Italie qui venait de réaliser son unité s'est largement impliqué dans la destinée de l' Afrique Du Nord . Cette école de géopolitique Italienne s'est particulièremment distinguée dans les années 20-30 avec la publication de la revue " L'ITALIA MARINARA " , époque à laquelle Benito Mussolini voulait s' " emparer de l'épée de l'Islam " . Notons que cette analyse concernant l' Egypte est parfaitement decalcable pour la Tunisie ou Ben Ali voulait aussi assurer sa succession en innaugurant un processus dynastique avec son fils .

 

 

 

 

Depuis que les problèmes de santé du président Moubarak sont connus, ses amis préparent sa succession. Sachant qu’il ne parvenait pas à imposer son fils Gamal et que son décès plongerait le pays dans le chaos, Washington et Tel-Aviv ont préparé la relève en sponsorisant une opposition à leur goût. Alors que se lève le vent de la révolution, ils essaient de convaincre Moubarak de se retirer, et de pousser leurs poulains à sa place.
__________________

Après plus de trente ans de service honorable pour les Usa [ durant lesquels il a accumulé une richesse personnelle estimée à plus de 30 milliards de dollars] , le moment est venu pour Moubarak de céder le bâton de commandement : c’est ce qu’on a décidé à Washington. Le temps presse. La marée montante du soulèvement populaire risque d’emporter non seulement le dictateur mais l’appareil de pouvoir que les USA ont construit en Egypte. Le président Obama fait donc pression pour une « transition ordonnée et pacifique » qui, sur la base de « réformes constitutionnelles » guère mieux précisées, efface la figure désormais insoutenable du dictateur, mais laisse intacts les piliers de la domination états-unienne sur le pays, d’importance stratégique pour Washington sur l’échiquier moyen-oriental et africain.


Pour Washington, il est fondamental de maintenir le contrôle de la structure portante des forces armées égyptiennes, que les Etats-Unis ont financées, équipées et entraînées [1]. Les instructions sur les mesures d’urgence ont été données par le secrétaire d’Etat USA à la défense, Robert Gates, au chef d’état-major égyptien, général Sami Enan ; celui-ci a été convoqué à la fin du mois de janvier au Pentagone, avec qui il s’est ensuite tenu en contact étroit. Le président Obama a ainsi fait les louanges des forces armées égyptiennes pour « leur professionnalisme et leur patriotisme », en les indiquant comme garants de la « transition pacifique et ordonnée ».


Selon le plan de Washington, cette transition devrait débuter avec un gouvernement « transitoire » soutenu par les forces armées et si possible chapeautée par Omar Souleiman, vice-président tout récemment nommé, à qui la charge a été confiée le 29 janvier. Un homme fort qui jouit de la plus grande estime à Washington : auparavant directeur des services secrets militaires, chef des services secrets égyptiens depuis 1993, il a organisé avec la Cia l’enlèvement d’Abou Omar en 2003 à Milan, et son transport en Egypte. Plusieurs autres personnes « suspectées terroristes » ont été transportés secrètement en Egypte, dans le cadre du programme « Rendition » de la Cia, et y ont été torturées par Souleiman et ses agents. Un des prisonniers, al-Libi, fut contraint sous la torture de « révéler » une connexion (inexistante) entre Saddam Hussein et al Qaeda, argument utilisé par Washington pour justifier l’invasion de l’Irak en 2003. Avec Souleiman comme garant de la transition « démocratique », le « nouveau visage » pour la présidence pourrait être l’actuel secrétaire de la Ligue arabe, Amre Moussa, ex-ministre des affaires étrangères de Moubarak en 1991-2001.


La structure militaire constitue le principal instrument de l’influence états-unienne en Egypte. Mais ce n’est pas le seul. Depuis plusieurs années, tout en continuant à appuyer Moubarak, Washington appuie aussi une partie de ses opposants dans la société civile [2]. Les principaux instruments de cette opération sont la National Endowment for Democracy (Ned) [3] et la Freedom House [4], deux organisations « non-gouvernementales » engagées dans l’ « expansion de la démocratie et de la liberté dans le monde entier ». Celles-ci sont en réalité des émanations du Département d’Etat, du Pentagone et de la Cia, qui les financent et en pilotent l’activité dans les zones critiques pour les intérêts états-uniens. La Ned, qui finance chaque année plus de 1 000 projets d’organisations non-gouvernementales dans plus de 90 pays, soutient économiquement en Egypte 33 organisations non-gouvernementales : elle fournit à chacune d’elles chaque année des financements de l’ordre de dizaines ou centaines de milliers de dollars.


Des groupes d’opposants à Moubarak (généralement composés de jeunes intellectuels et professions libérales) ont été invités, par l’intermédiaire de la Freedom House, aux Etats-Unis où ils ont fréquenté des cours bimestriels de « défense de la démocratie ». Ils ont aussi été reçus officiellement au Département d’Etat : en mai 2008 par Condoleeza Rice, en mai 2009 par Hillary Clinton. Lors de la rencontre, la secrétaire d’Etat a déclaré que « c’est l’intérêt de l’Egypte d’aller vers la démocratie et de montrer plus de respect pour le droits humains ». Comme si les Etats-Unis, qui ont construit et financé l’appareil répressif de Moubarak, n’avaient rien à voir avec la violation des droits humains en Egypte.


Washington est donc en train d’élever une nouvelle classe dirigeante égyptienne, destinée à donner un visage « démocratique » à un pays où le pouvoir continue à prendre appui sur les forces armées et dans lequel, surtout, l’influence états-unienne demeure dominante. Il reste cependant à vaincre la résistance de la vieille classe dirigeante qui s’était formée autour de Moubarak -officiers de l’armée, agents des services secrets, managers de l‘industrie de guerre, entrepreneurs- qui craint de perdre les privilèges qu’elle a acquis ou de devoir les partager. Il y a surtout le soulèvement populaire pas facile à mettre sur les rails, tracés par Obama, de la « transition ordonnée et pacifique ».
____________

*Géographe et géopolitologue. Derniers ouvrages publiés : Geograficamente. Per la Scuola media (3 vol.), Zanichelli (2008) ; Escalation. Anatomia della guerra infinita, DeriveApprodi (2005).

Traduction Marie-Ange Patrizio

[1] « Egypte : une armée formée et équipée par le Pentagone », par Manlio Dinucci, Réseau Voltaire, 4 février 2011.

[2] « Le mouvement de protestation en Égypte : Les « dictateurs » ne dictent pas, ils obéissent aux ordres », par Michel Chossudovsky, Mondialisation.ca, 4 février 2011

[3] « La NED, vitrine légale de la CIA », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 6 octobre 2010.

[4] « Freedom House : quand la liberté n’est qu’un slogan », Réseau Voltaire, 7 septembre 2004.

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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Publié le 11 Février 2011

Le dernier numéro de " Cols Bleus " présente les enjeux géopolitiques de l' Arctique . Rien de bien nouveau mais cela vaut quand même le détour :

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Rédigé par DanielB

Publié dans #La bibliothèque

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Publié le 11 Février 2011

Voici ce qu'ecrivaient les " experts " de l' Heritage Foundation - et en particulier notre ami Daniel Cohen - il y a deux ans dans un rapport présentant des " recommandations " pour s'opposer à l'émergence de la Russie et de la Chine et la constitution d'une alliance Russo-Chinoise : [ 1 ]

 

"  Encourage a resolution of Russo–Japanese differences, particularly differences over the four Kurile Islands, so that Russia has options in Asia other than China and so that Japanese–Russian energy cooperation can go forward."

 

C'est pas gagné !

 

[ 1 ] :La haine en Heritage.org : Affronter la Russie ( et la Chine ) en Eurasie .  

 

 

 


 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Kouriles et Kamtchatka

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Publié le 11 Février 2011

"Un monde changeant" par Fedor Loukianov sur Ria Novosti

 

Le litige territorial concernant les îles Kouriles dure depuis le milieu du XXe siècle, et il s’est transformé de maladie aiguë en pathologie chronique. Si bien que la vague d'émotions constatée au cours des derniers mois a constitué une surprise. Quelle est la raison de ce regain d'intérêt pour ce thème éternellement récurrent?

L’effondrement de l’URSS il y a vingt ans a engendré l’espoir qu'il serait possible de régler les différends territoriaux entre Moscou et Tokyo. Cependant, bien que les relations entre les dirigeants japonais et russes soient passées par divers stades, y compris la période de sympathie entre Boris Eltsine et le premier ministre japonais Ryutaro Hashimoto, aucun progrès n’a été accompli. Au cours de ces deux décennies, les parties se sont promises à maintes reprises de nouvelles approches "inventives", en rivalisant de formules éloquentes et même en fixant les délais du règlement définitif du litige. Mais en fait, il n’y avait aucune discussion objective, bien que la Russie, pendant la présidence de Vladimir Poutine, ait laissé entendre qu’avec la bonne volonté de Tokyo il était possible de débloquer le processus de négociations.

En 2004, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rappelé que la Russie "en tant qu’Etat successeur de l’URSS [reconnaissait] la Déclaration de 1956 (qui prévoyait la restauration des relations diplomatiques. Les deux parties ont également accepté de continuer les négociations sur le traité de paix, y compris sur les questions territoriales) et [était] prête à mener des négociations territoriales avec le Japon sur la base de ladite déclaration." Ce document, signé par le gouvernement soviétique, mais par la suite abandonné en raison du refus du Japon, prévoyait la possibilité d’accorder au Japon deux des quatre îles en échange de la signature du traité de paix. A l’époque, Vladimir Poutine avait publiquement remercié le ministre russe pour son discours et avait confirmé que la Russie était "prête à respecter l’entente avec le Japon", bien que "pour l’instant la compréhension mutuelle n'ait pas été atteinte." Mais ces envois de ballons d’essai n’ont mené à rien. Soit le Japon n’a pas relevé les allusions de Poutine, soit il a décidé d’attendre des propositions plus généreuses. Mais par la suite le maximum proposé par Moscou était l'exploitation économique conjointe des îles avec une perspective d'élargissement de la discussion à terme.

Entre-temps, les historiens continuent de justifier le droit inaliénable de leurs pays respectifs sur les îles Kouriles, bien qu’il soit clair depuis longtemps que le conflit est purement politique, et que si un jour il est réglé, ce sera seulement en recourant à des méthodes purement politiques, indépendamment de la crédibilité des arguments historiques. Aussi bien pour Moscou que pour Tokyo, le thème des îles est devenu une question de prestige national, or c’est le pire obstacle au moindre progrès.

Le cabinet actuel du Japon présidé par le premier ministre Naoto Kan a considérablement exacerbé la polémique qui a fini par évoquer les pires moments de la guerre froide. Les raisons sont évidentes. La faiblesse et le manque de confiance en soi de Tokyo qui a le sentiment d’être assiégé, l’importance et l’assurance croissantes de la Chine, la situation imprévisible autour de la Corée du Nord, l'activité déployée par la Russie dans la région. Et tout cela alors que la direction du parti démocrate, au pouvoir pour la première fois de l’histoire du Japon, a réussi à dégrader les liens qui paraissaient indéfectibles avec les Etats-Unis. Et plus les démocrates commettent d'erreurs dans la politique nationale et étrangère, plus la volonté de compenser leur autorité déclinante par des grands gestes et par la manifestation de leur intransigeance est grande. Toutefois, il est peu probable que Naoto Kan arrive à ses fins. Même les partisans de la ligne dure à l’égard de Moscou observent avec stupéfaction les "cabrioles" fébriles du cabinet.

D’autre part, la Russie ne se comporte plus comme avant. Bien sûr, la volonté d’agir de manière plus démonstrative (la visite du président russe sur les îles Kouriles a été suivie par des voyages d’autres dirigeants fédéraux qui n’y avaient jamais mis les pieds auparavant) a été en partie provoquée par la réaction japonaise. Plus Tokyo "interdit" aux dirigeants russes de visiter les îles, et plus l’envie de passer outre est forte. Mais en laissant de côté le facteur psychologique, l’activité accrue de Moscou est liée à l'élaboration d'une nouvelle politique en Asie, autrement dit dans la partie du monde qui deviendra, probablement, la principale arène stratégique du XXIe siècle.

Lors de sa visite de l’île de Kounachir, Dmitri Medvedev a probablement pu voir de ses propres yeux l’état socio-économique déplorable de ce territoire. On peut affirmer haut et fort l’intangibilité de la souveraineté de ses biens, mais posséder une telle "vitrine" dans le Pacifique témoigne de l’incapacité de la Russie de mettre en valeur son patrimoine. Et cela dans une région qui surpasse le reste du monde en termes de rythme et de qualité de la croissance, et qui inclut également la Chine qui met en œuvre une expansion économique globale. Il serait très regrettable qu'il s'avère que les visites des politiciens de Moscou avaient seulement pour but de remettre le Japon à sa place, et non pas d’accélérer le développement des Kouriles du Sud et d’y améliorer le niveau de vie.

Les relations entre la Russie et le Japon ont probablement atteint leur niveau le plus bas depuis la disparition de l’URSS. Cependant, aussi étrange que cela puisse paraître, on pourrait s’attendre à terme à leur amélioration significative. L’absence de perspectives dans l’approche actuelle de Tokyo est évidente pour tous, et le prochain gouvernement, que ce soit le nouveau cabinet du parti démocrate ou le retour des libéraux démocrates qui étaient au pouvoir jusqu’en 2009, devra choisir une autre tactique. La situation en Asie change rapidement, et au cours des prochaines années la nouvelle répartition des forces sera claire. D’autant plus que le renforcement de la Chine obligera le Japon et la Russie à chercher des moyens de renforcer leurs propres positions. Et c’est alors que le litige concernant les îles pourrait devenir multidimensionnel. Autrement dit, les parties commenceront à prendre en compte un éventail de circonstances stratégiques plus large. De cette manière, la marge de manœuvre ne sera plus aussi étroite qu’à l’heure actuelle.

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Kouriles et Kamtchatka

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Publié le 9 Février 2011

Il fallait s' y attendre !

Alors que les chefs militaires Russes avaient planifié jusqu'à présent d'affecter un BPC de la classe Mistral construit en commun avec la France à la flotte du Nord et au théatre d'opérations Arctique et l'autre à la Flotte du Pacifique , ce sont desormais les deux premiers BPC de la classe Mistral qui seront affectés à la Flotte du Pacifique avec pour mission principale la défense des îles Kouriles face à une posture de plus en plus agressive du gouvernement Japonais sur cette question .

"Après leur construction, les Mistral équiperont la Flotte Russe du Pacifique", a indiqué  un interlocuteur du Ministère de la Défense Russe à l'agence Ria Novosti .
Selon lui, des fonds conséquents seront débloqués en vue de la modernisation de l'infrastructure des cités et des garnisons militaires dans la Région militaire de l'Est. La présence d'un BPC ne se résume pas en effet à elle même mais entraîne la présence de navires d'accompagnements et de protection comme des frégates de lutte AA et ASM , de submersibles et d'une aviation . La mission principale des deux BPC sera la protection des lignes de communications entre le Kamtchatka et les îles Kouriles .

 

"Il est prévu de remplacer le matériel et les armements ayant fait leur temps", a précisé la source, évoquant les unités déployées dans les îles Kouriles.


Afin de renforcer les troupes russes sur les îles Kouriles , la Russie envisage de les doter de nouveaux systèmes antiaériens, d'implanter une base aérienne dans la région et de mettre des vedettes lance-missiles à la disposition de la Flotte du Pacifique, a annoncé à RIA Novosti Igor Korotchenko, membre du conseil social auprès du ministère de la Défense.
"Afin de garantir la souveraineté russe sur les Kouriles […] il faudra y déployer deux batteries de missiles antiaériens S-400 Triumph  et un système de DCA Pantsir-S1, une batterie de défense côtière Bastion- P  avec des missiles antinavires Iakhont, ainsi que plusieurs radars susceptibles d'assurer un contrôle aérien total", a déclaré mercredi M. Korotchenko.

Il est persuadé que les aérodromes existant dans la région ont besoin d'être rénovés pour accueillir une base aérienne dotée de chasseurs polyvalents SU-35 et d'avions destinés à la lutte contre les sous-marins .

"La composante navale doit intégrer quatre à six vedettes lance-missiles et deux à trois corvettes", estime l'expert. © Ria Novosti

Comme le souligne le commentateur politique Piotr Romanov s'exprimant sur Ria Novosti  , cette modernisation est absolument nécessaire : Les forces militaires Russes stationnées  aux Kouriles ne représentent que 10% de l'effectif deployé à l'époque de l' URSS alors que le Japon n'a pas cessé de moderniser ces dernières années son unique division Blindée - la 7éme DB - deployée sur l'île d'Hokkaido aux cotés de la 2éme DI et d'autres unités avec le char lourd M-90  . [ voir carte ] et [ Lien ]

En déployant  les 2 BPC de la classe Mistral en Extrême-Orient , la Russie ne fait que rechercher la parité avec les moyens de projection de la force maritime d’autodéfense Japonaise constituée par les deux destroyers porte-hélicoptères de la classe Hyūga .

Les Forces d'auto défense Japonaises ménent d'autre part de nombreux exercices inter-armes avec les forces Etasuniennes du Pacifique sur cette île  à l'image des exercices Yama Sakura 57 en décembre 2009 .

 

Cette décision survient aprés une semaine marquée par la visite du Ministre de la Défense Anatoli Serdioukov aux Kouriles ,  plusieurs déclarations " souverainistes " du Président Medvedev sur ce dossier et surtout par une réthorique agressive de plus en plus virulente des chefs politiques Japonais contre la présence Russe sur ces îles et les visites de plus en plus rapprochées de chefs politiques et militaires Russes . Le point culminant a été atteint hier et une crise diplomatique majeure evitée de justesse avec des incidents Russophobes lors de la soi-disante  " Journée des territoires du Nord " ou un drapeau Russe a été profané , trainé par terre , recouverts d'inscriptions par des membres de l' Extrême-Droite revanchiste et révisionniste Japonaise .

  Le 7 février 2011, le jour où le Japon célébrait la journée des auto-proclammés  "territoires du Nord"  l'ambassade de Russie dans la capitale Nippone a reçu une balle par courrier, rapporte l'agence Kyodo, se référant à la police.

"Un employé de l'ambassade s'est présenté à la police avec le paquet sinistre lundi après-midi", indiquent les employés d'un commissariat de Tokyo.

Outre la balle, l'enveloppe contenait un message "les territoires du Nord sont une terre japonaise". © Ria Novosti

 

Les chefs politiques Japonais instrumentalisent le révisionnisme contre la Chine et brandissent le " Joujou Kouriles " comme un hochet devant leur opinion publique pour masquer leur incapacité à regler les problèmes intérieurs du  Kanikōsen - le " bateau-usine " -  Nippon qui vogue à la dérive comme un bateau ivre aux milieux des crises politiques et économiques depuis une dizaine d'années  :

Endetté à hauteur de quelque 200% de son Produit Intérieur Brut, le Japon a vu ainsi  l'agence de notation financière Standard & Poor's abaisser, fin janvier, sa note à long terme à AA-, la quatrième meilleure possible sur un total de 22, à cause de sa dette colossale. La réthorique revanchiste et révisionniste récurrente des chefs politiques Japonais à l'encontre de la Chine et de la Russie vise essentiellement à provoquer l'agitation de l' Extrême- Droite car les sondages d'opinions montrent que la trés grande majorité des Japonais ne se soucient pas de ces îles perdues - au point d'en ignorer leur existence -  il y a 60 ans apres la plus grande défaite militaire de l'histoire du Japon .

Desormais ce vibrillonement ochestré par les " traineurs de sabres " - de samouraïs -Japonais autour de la " question insulaire " aura a faire face - entre autres - aux " 44 000 tonnes de diplomatie " que la Russie va deployer dans la région ! Comme le souligne le vice-président du comité de la Défense de la Douma Igor Barinov : " Cette décision du Président Medvedev de réarmer les Kouriles va calmer  les " têtes brûlées  " au Japon "

et pour ce faire la Russie va " mettre les points sur les *i *" en déployant des équipements militaires là ou c'est nécessaire dans l'archipel .

  Le député Barinov a terminé son intervention en citant une phrase attribuée à Josef Staline  : " Les terres des autres on n'en a pas besoin , mais les nôtres nous ne les céderons jamais !  " .

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Kouriles et Kamtchatka

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Publié le 9 Février 2011

La transition des administrations Lula et Dilma ne se fait pas sans problèmes et ce malaise vient d'éclater au grand jour avec ce que l'on pourrait appeller la " fronde des espions " . Celle-ci  survient au même moment ou le gouvernement Brésilien a décidé de remettre à plat le choix de son avion de combat dans le cadre du programme FX-2 et ou les rumeurs les plus contradictoires circulent sur l'aéronef " favori " .

Le torchon brûle entre ce que que l'on nomme la " communauté du renseignement " Brésilienne représentée principalement par les fonctionnaires de l' ABIN -Agência Brasileira de Inteligência -  au travers  l' Associação dos Oficiais de Inteligência ( AOFI ) et le général José Elito Siqueira Carvalho ,  chef du Gabinete de Segurança Institucional [ GSI ] .

L'objet de la discorde est la volonté du général José Elito de vouloir contrôler tous les rapports émis par l' Agence , de les anoter et éventuellement de pouvoir les censurer avant leur diffusion au  sein du SISBIN - le Système de Renseignement Brésilien -  ce qui est un non-sens pour les officiers du renseignement qui considérent qu'un rapport de sécurité se doit d'être impartial et non-politisé pour pouvoir être efficace .

" L' ABIN devrait avoir un accés direct à la tête du gouvernement pour pouvoir lui exposer les informations stratégiques ."

" Comme ligne directrice , nous pensons que le renseignement de l' Etat ne doit pas être confondu avec le renseignement policier ou militaire , ni être soumis à des intêrets partisans . Notre mission est de rechercher des informations et produire des analyses politiquement indépendantes , d'identifier les opportunités et detecter les menaces contres les intêrets de la nation "

 

L'autre sujet de discorde est la volonté du général José Elito de supprimer le  Departamento de Contraterrorismo (DCT), un organe créé en 2008 .

Le 27 janvier dernier , des représentants  de l' AOFI ont été reçus par trois membres du cabinet de la Présidence ce qui aurait particulièremment irrité le chef du Gabinete de Segurança Institucional .

Dans une lettre envoyée à la Présidence , la " communauté du renseignement "demande à ce que les services de renseignement ne soient soumis à aucune autorité militaire ou policière .

" Nous sollicitons de la Présidence un commandement civil pour l'ABIN car nous sommes des fonctionnaires civils appartennant à une institution civile " .

L' AOFI a été crée le 5 novembre dernier pour faire contrepoids à l' ASBIN -  Associação dos Servidores da Abin qui est composée en majorité d'anciens fonctionnaires du SNI , le prédecesseur de l'ABIN . Sa direction est encore provisoire en attendant l'achévement de la première élection . Alors que  l' ASBIN - qui regrouperait 165 des 650 officiers de l' Agence - se concentre sur la défense des intêrets des fonctionnaires - officiers de l' Agence Brésilienne , l' AOFI se fixe pour objectif la défense des intêrets de l'institution . A contrario de l' AOFI , les représentants de l' ASBIN n'ont pas été reçus par la Présidente ou par ses conseillers depuis le début de la crise .

Le 3 janvier dernier  , le général José Elito a reçu le directeur de l' ABIN , Wilson Trezza , pour " prendre la température de l'Agence " .

 

Depuis sa création en 1999 , l' ABIN est subordonnée à l'autorité du GSI . La confrontation entre le général Elito et les employés de l'ABIN a commencé lors d'une réunion peu aprés le 5 janvier dernier quand il a annoncé que la demande principale de l'AOFI - le découplage de l' ABIN du GSI - ne se produirait que " s'il quittait son poste " .

Le Général de brigade José Elito Siqueira Carvalho, (1946-) a été Commandant de la Force de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti [ MINUSTAH]  de janvier 2006 à janvier 2007. Il a succédé au Lieutenant-Général Urano Teixeira da Matta Bacellar, qui s’est donné la mort le 7 janvier 2006.

Lors de la prise de fonctions de la Présidente Dilma Roussef - une ancienne guérilhera - il aurait déclaré que les " disparus politiques n'étaient pas un motif de honte pour le Brésil " .

Le général a été convoqué par la Présidente Dilma Rousseff pour s'expliquer mais n'a pas été publiquement reprimendé , ni démis de ses fonctions . Il a par la suite expliqué que ses propos avaient été mal intertprétés .

Averti qu'il ne pouvait pas mettre fin aux activités du Departamento de Contraterrorismo en raison des accords internationaux ratifiés par le Brésil , plus particulièrement à l' ONU , le général se serait écrié : " Que ce machin vole en éclats  ! "

 

Au delà d'une simple querelle de préséance et d'indépendance institutionelle , la fronde des membres de l' AOFI traduit une sourde lutte post-électorale au Brésil entre les partisans d'une politique étrangère indépendante dans la ligne de celle du Président Lula et les partisans d'une réoriention plus " occidentale " de cette politique durant cette période de transition ou la présidente Dilma Rousseff n' a pas encore défini ses grandes lignes et ou l'action et l'influence des conseillers présidentiels est prépondérante .

L' ABIN a émis ces dernières années plusieurs rapports - dont certains ont été rédigés avec le Bureau des Affaires Stratégiques - centrés essentiellement sur l'Amazonie ou la principale menace identifiée provient des ONG Anglo-Saxonnes et non pas des FARC's ou du Venezuela . L' ABIN n'identifie pas non-plus  le " terrorisme international " comme une menace et une priorité de sécurité nationale pour le Brésil . Cette position a été critiquée par la diplomatie Etasunienne comme l'ont révélé certains câbles en provenance de l' ambassade de Brasilia .

  Avant sa prise de pouvoir , Dilma Rousseff avait discuté de la possibilté  de rendre l' ABIN indépendante du GSI conformément aux desiderata de l' AOFI et précisé que des réformes seraient entreprises au sein de la communauté du renseignement Brésilienne .

La Présidente reçoit le chef du cabinet de sécurité institutionnel tous les matins pour effectuer un tour d'horizon des questions de sécurité , les membres de l' AOFI estiment que le contact devrait être direct et sans intermédiaires entre l' Agence et le Planalto - la Présidence .

 

Source : Presse Brésilienne , Veja , O Estadao , blogues spécialisés .

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Rédigé par DanielB

Publié dans #psyops - guerre secrête

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