defense

Chaque missile est placé dans un silo souterrain constitué d'un épais tube de béton blindé intérieurement et coiffé d'une lourde porte en béton de 145 tonnes .

Les deux chambres annulaires qui entourent le fut contiennent l'ensemble des équipements électroniques de surveillance , de transmission et de séquence de tir .

Une aire bétonnée d'un hectare permet la manœuvre et l'alignement des véhicules spécifiques chargés de la mise en place du vecteur et de la tête nucléaire . Pour des raisons de sécurité le missile n'est pas transporrté avec son arme . Pour mettre en place le missile , le Véhicule Transporteur Erecteur - VTE- introduit le vecteur dans le silo puis le Véhicule Transporteur de Partie Haute - VTPH dépose précisément l'arme nucléaire sur le vecteur .

La capsule de tir S3 .

L'entrée de la capsule de tir est située dans une zone de trois hectares protégée par trois réseaux de grillages dont le dernier est électrifiée . Le bâtiment construit en béton fortement ferraillé est surveillé par cinq commandos de l'air , aidés par des caméras extérieures .

A partir de l'entrée l'accès à la capsule de tir s'effectue par une galerie longue de trois kilométres . Protégée par une porte blindée résistant à 20 fois la pression atmosphérique , la capsule de tir est constituée par une cellule métallique mobile suspendue dans une vaste caverne en forme de cocon de 28m de long et 8m de diamètre . Bien qu'enfouie à 450m sous la montagne ce cocon est protégé par une épaisseur de 3m de béton .

L'excellente et courageuse revue " Journaux de guerre " consacrée à la Guerre d'Algérie consacre le numéro de cette semaine , le numéro 32 , à " La bombe " et au delà à la question géopolitique du Sahara que la France avait tenté de dissocier de la question Djézarienne sui-generis en créant l' OCRS ou l'Organisation Commune des Régions Sahariennes .

Les personnes intéressées par la " réalité " de l'arme nucléaire peuvent se rendre au Musée de l'Air et de l' Espace de Le Bourget . La section " Conquête de l'espace " y expose un missile SSBS S3  à l'échelle 1:1 et démonté en ses diverses parties  . Vous y trouverez aussi une maquette du silo de tir et une autre à l'échelle 1:1 de la capsule de tir .

Le 3 novembre 1959 , le Général de GAULLE affirme la volonté de la France de disposer d'une force de frappe . Le 2 mai 1963 , en Conseil de Défense , il arrête les différentes composantes des forces nucléaires stratégiques . La première génération sera composée de 50 Mirage IV armés de bombes au plutonium , la deuxième génération sera composée de sous-marins à propulsion atomique lanceurs d'engins à tête nucléaire . La soudure entre les deux générations sera assurée par une force de missiles sol-sol à tête nucléaire de 3000 kms de portée . En avril 1965 le ministre des armées Pierre Messmer visite la région d'Apt et le gouvernement décide ce même mois d'implanter des missiles sur le plateau d'Albion .

En juin 1972 l'ensemble du système composé de 18 missiles prend l'alerte jusqu'en février 1996 date à laquelle le président de la république décide de fermer le site .

Le SSBS ( Sol-Sol Balistique Stratégique ) est un missile à deux étages à propergol solide , de moyenne portée , doté d'une tête thermonucléaire et lancé à partir de silos du plateau d'Albion . C'est en 1971 que sont implantés les premiers modèles SSBS S2 . Le S3 est mis en service en 1981 et retiré le 16 septembre 1996 . Il transporte à plusieurs milliers de kms une charge thermonucléaire d'une mégatonne .

Vues générales du missile SSBS S3

Le premier étage propulsif comprend :

- Une enveloppe métallique

- Quatre tuyères orientables

- Une protection thermique interne pour protéger la structure du flux thermique de la combustion

- Un bloc coulé de propergol solide ( dont la géométrie confidentielle optimise le chronogramme de poussée )

- Un allumeur constitué d'une roquette et d'une tête d'allumeur

- Une jupe arrière portant quatre empennages

Une case à équipements comportant :

- Une centrale inertielle

- Un calculateur de guidage

- Un bloc de commande

- Une centrale d'ordres

- Une pile pilotage et deux piles pyrotechniques

- Un boitier d'armement et de sécurité d'initiation du dispositif de poussée

Un deuxième étage comprenant :

- Une enveloppe bobinée en fibre de verre

- Une tuyère fixe

- Six orifices de dispositif d'arrête de poussée dont l'ouverture provoque l'inversion de la poussée .

- Un bloc de propergol solide

- Un allumeur

Une partie haute  comprenant :

- Une tête nucléaire composée de l'ogive et de la tête nucléaire mégatonnique .

- Une coiffe qui protège la tête nucléaire et le module contre les ambiances mécaniques et thermiques de la phase de vie du missile

- Un module permettant le déroulement des fonctions nécessaires à la mission militaire .

C'est un événement qui bouleversera la torpeur du septennat Giscardien tout comme " mai 68 " fut la surprise stratégique du septennat deGaullien .

Suite à l'investissement de la cité minière de Kolwezi au Zaïre par des " rebelles Katangais " - nous les appellerons ainsi - , le Président Valéry Giscard d'Estaing prend la décision d'envoyer des militaires Français pour sauver par une " action de vive force " la vie des otages Occidentaux .

Je ne ferai pas de commentaires sur cette action militaire et je vous prie de vous reporter aux sites spécialisés , voir au célèbrissime film de Raoul Coutard qui reste une référence en matière de film de guerre avec la prestation exceptionnelle de Bruno CREMER. https://www.defense.gouv.fr/fre/terre/histoire-et-patrimoine/accueil/actualites-histoire-et-patrimoine/l-operation-aeroportee-sur-kolwezi-19-mai-1978

Quelques remarques :

- Si la France est présente à cette époque au Tchad et au Liban  il n'en reste pas moins que cette opération militaire est LA  " référence militaire " du septennat Giscardien .

- L'action des "rebelles" s'inscrit dans le cadre de la " guerre froide " et de la lutte pour les ressources minières de l' Afrique . L' URSS visait en effet les ressources en Cobalt et Cuivre du Shaba et les rebelles étaient encadrés par des officiers Cubains et Est-Allemands. Il a faut ici se souvenir d'un article de Renaud de LA TAILLE dans Science &Vie .  

- Sur une période de vingt ans , de mai 58 à mai 78  cette opération marque un sursaut des forces vives de la société Française . Il y a un continuum qui part de l'événement fondateur de la V^ème République , sa contestation en mai 68 et le retour de sa grandeur au travers de la démonstration de force militaire .

- C'est une action militaire qui a été décidée dans le cadre d'une autonomie politique de la République Française et d'une relative autonomie opérationnelle , mis à part la fourniture de gros porteurs C5-Galaxy et de parachutes par l'armée Américaine .

- Le Président François MITTERRAND a déclaré le 11 octobre 1982, au sommet Franco-Africain de Brazzaville : « L’avenir de l’Afrique intéresse au premier chef la sécurité militaire de la France. » Déclaration très surprenante de la part de quelqu’un qui avait pourtant dénoncé farouchement en 1978 cette intervention militaire au prétexte que les parachutistes du 2^ème REP étaient intervenus à la demande personnelle de Giscard d’Estaing, dans le seul but de voler au secours du président Mobutu Sese Seko

- Il ne faut pas oublier que le Président Giscard d'Estaing était un " fana para" . Selon Claude Paillat dans ses " dossiers secrets de la France contemporaine " il assistait même à la fin des années 50 à des réunions " factieuses  " de l' Union Nationale des Parachutistes ... C'est au cours d'une de ces réunions " confidentielles " qu'il aurait rencontré le futur commandant des forces engagées à Kolwezi , le Colonel Philippe ERULIN .  http://discours.vie-publique.fr/notices/807018200.html

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur cette bataille sans jamais oser le demander !

http://www.g1914-18.com/vbreton.html

Pour la gauche bien sûr !

Le refus par le STF d'accorder un Habeas Corpus à l'ex-Président " Lula " DA SILVA a provoqué la réaction psittacique et Pavlovienne de la gauche mondiale et plus particulièrement de la gauche Française .

Ce refus s'est accompagné de la dénonciation de deux twittos du général Eduardo Dias DA  COSTA VILLAS BÔAS qui en fait ne réclamait que le Brésil cesse d'être " O pais da impunidade ".

https://www1.folha.uol.com.br/poder/2018/04/na-vespera-de-julgamento-sobre-lula-comandante-do-exercito-diz-repudiar-impunidade.shtml

Lula est donc présenté comme l'icône gauchiste victime de pressions de la part des militaires . Or Lula a non seulement nommé avec Dilma Roussef six des onze juges du STF , dont cinq ont voté contre le droit à un Habeas Corpus , mais il est avec Dilma Rouseff à l'origine de la nomination de la plupart des officiers généraux qui se ligueraient contre lui selon la thèse gauchiste .  http://diariodonordeste.verdesmares.com.br/cadernos/nacional/online/cinco-dos-seis-ministros-do-stf-que-votaram-contra-lula-foram-indicados-ao-cargo-pelo-pt-1.1919401

J'ai déjà évoqué dans ce blogue la nature des relations complexes qui existent au sein des forces armées Brésiliennes et en particulier le positionnement du Général VILLAS BÔAS. http://zebrastationpolaire.over-blog.com/2018/02/bresil-villas-boas-x-etchegoyen-le-retour-de-la-linha-dura.html

Mieux !

Au cours de la campagne électoral de 2002 il s'est rendu , contrairement au règlement de cette institution , à l' Escola Superior de Guerra . [ http://www.esg.br/index.php/br/ ]

http://www1.folha.uol.com.br/fsp/brasil/fc1409200212.htm

Il y a même rencontré six " tortionnaires fachistes "©™ , c'est à dire des militaires qui ont eu des responsabilités ministérielles sous le régime militaire de 1964 à 1985 dont le Général Ivan DE SOUZA MENDES qui fut le dernier chef du SNI -  l'ex agence de renseignement Brésilienne sous le régime militaire - et qui est décédé en 2010 . [ https://oglobo.globo.com/politica/morre-no-rio-general-ivan-de-sousa-mendes-ultimo-ministro-chefe-do-sni-na-ditadura-3051957 ]

Et que leur a t'il promis ( voir article ) ?

1- De la "chair à canon ". Alors que les candidats de droite étaient pour la professionnalisation de l'armée , Lula a promis aux officiers généraux le maintien d'une armée de conscription ,  plus nombreuse car moins onéreuse. C'est toujours le cas au Brésil . Promesse tenue .

2- Des sous-marins . Promesse tenue avec le programme PROSUB .

3- Le retrait du Brésil du TNP , c'est à dire ni plus ni moins que la reprise , au mépris de la Constitution , des travaux abandonnés en 1990 pour l'élaboration de L'ARME ATOMIQUE !

Bien sûr cette promesse n'a pas été tenue mais les différents ministres de la défense , des sciences et de la technologie continueront de maintenir une ambiguité sur la question jusqu'au moins le début de son second mandat ! http://www.bbc.com/portuguese/noticias/2003/030105_amaralafdi.shtml

http://politica.estadao.com.br/noticias/geral,jose-alencar-defende-que-brasil-tenha-bomba-atomica,440556

https://theaviationist.com/2018/03/06/like-a-plot-from-a-clive-cussler-novel-billionaire-discovers-uss-lexington-aircraft-carrier-lost-in-1942/

J'ai déjà évoqué plusieurs fois l'action de l'armée Française en Syrie dans ce blogue .

http://zebrastationpolaire.over-blog.com/2015/09/les-assassins-reviennent-toujours-sur-le-lieu-du-crime-il-y-a-90-ans-l-armee-coloniale-francaise-bombardait-damas.html

Je vous propose de lire ce livre , un peu  RobertFiskien car résultat d'un travail d'érudit , sur Fawzi al-Qawuqji une des icônes du nationalisme Arabe .

Une partie de ce livre consacré à cet officier de l'Armée Française ( Il est Saint-Cyrien même si sa formation militaire initiale est Ottomane ) évoque ses combats durant la révolte Syrienne de 1925-1926 et à son action dans la Ghouta . À cette époque ce n'étaient pas des Mig's ou des Sukhoi's mais des POTEZ TOE ou des BREGUET XIV qui bombardaient cette région .

Les " rebelles " Sunnites commandés par Fawzi al-Qawuqji se comportaient dans la Ghouta avec les Chiites , les Arméniens et les Chrétiens Catholiques - les Orthodoxes soutenaient les Sunnites - comme se comportent  aujourd'hui les terroristes Islamistes avec les populations locales : La terreur !

Les " rebelles " Sunnites ont ainsi brûlé , comme les Nazis le feront à Lidice ou Oradour sur Glane , un village - et ses habitants - soupçonné d'avoir offert un asile aux soldats d'une colonne Française en retraite , juste " pour faire un exemple " et en reconnaissant que la " culpabilité " des villageois n'était pas certaine .

C'est une nouveauté juridique qui va être mise en œuvre dans les favelas de Rio : Le mandat de perquisition et d'arrestation par GPS .

La justice de l' Etat de Rio ayant refusé - pour l'instant - aux forces armées des mandats de perquisition et d'arrestation collectifs , les mandats seront bien " ciblés " mais au lieu des noms des propriétaires souvent difficiles à trouver ou des personnes recherchées , les maisons ou ensembles de maisons seront identifiées par ... leurs coordonnées GPS !

Ce mandat permet , par exemple , aux militaires de fouiller tous les appartements d'un immeuble lorsqu'un échange de tirs a eu lieu et que le tireur s'est réfugié dans cet immeuble sans que l'appartement soit identifié avec précision .

Cette innovation technologico-judiciaire qui permet au " mandat GPS " de rester conforme aux célébrissimes " drouâdelôms "  doit vite être implantée en France .

https://oglobo.globo.com/rio/dados-de-gps-descricao-de-areas-em-comunidades-serao-usados-em-mandados-de-busca-diz-torquato-22415971

https://www.conjur.com.br/2018-fev-20/governo-usara-dados-gps-mandados-multiplos-alvos

La décision du Président Michel TEMER de faire intervenir le pouvoir fédéral à Rio de Janeiro pour y prendre en charge la sécurité génère des tensions au sein des forces armées . Celles-ci existent depuis les années 60 et l'instauration du régime militaire au Brésil en 1964 . Il y a d'un côté la " Linha Dura " plus radicale en matière de sécurité et du rôle de l'armée au sein des institutions et le " Grupo da Sorbonne " partisan d'une modération de l'intrusion de l'armée au sein de la société civile .

Le général Eduardo VILLAS BÔAS , actuel CEMA de l'armée Brésilienne , manifeste de plus en plus de réticences à l'intervention de l'armée Brésilienne dans des opérations de rétablissement et de maintien de l'ordre tandis que le général Sérgio Westphalen ETCHEGOYEN , actuel ministre en chef du cabinet de sécurité de la Présidence du Brésil , considère que " Toute mission donnée est une mission accomplie " .

https://www.brasil247.com/pt/247/brasil/343287/%E2%80%9CVillas-B%C3%B4as-e-Etchegoyen-disputam-no-Ex%C3%A9rcito%E2%80%9D-diz-especialista.htm

Si la filiation du général VILLAS BÔAS avec le Grupo da Sorbonne est plus qu'incertaine , celle du général ETCHEGOYEN avec la Linha Dura est mise en avant par de nombreux historiens et chercheurs . Les gauchistes Brésiliens soulignent sa parenté " sulfureuse " : Son père est accusé d'avoir participé à des actes de torture durant le régime militaire tandis que son grand-père a participé à deux soulèvements militaires dans les années 20 et 30 avant de finir dans le secrétariat du ministre de la défense Eurico Gaspar DUTRA manifestant des sympathies pour l'Axe .

La pression des officiers Brésiliens manifestant de la sympathie pour les thèses  interventionnistes et " exterminatrices " de la Linha Dura fait que le général VILLAS BÔAS est désormais obligé de " durcir " sa position en réclamant une sécurité juridique pour les militaires en intervention intérieure et un " mandat de perquisition non nominatif " pour fouiller des domiciles sans l'aval d'un juge . Il met en avant qu'au cours d'échanges de tirs en milieu urbain les militaires doivent intervenir dans n'importe quel domicile pour des raisons tactiques .

http://josiasdesouza.blogosfera.uol.com.br/2018/02/20/comandante-do-exercito-queixa-se-de-inseguranca-juridica-na-atuacao-do-rj/

La Linha Dura a été écartée du pouvoir politique et des instances de commandement suprêmes de l'armée Brésilienne en 1979 après une tentative de coup d'état interne contre le général Ernesto GEISEL.  La nomination par Michel TEMER  du général ETCHEGOYEN au poste de ministre en chef du cabinet de sécurité a bien constitué son " retour aux affaires " . Il est très probable que dans l'actuelle crise sécuritaire en cours au Brésil elle jouera un rôle de plus en plus important . La tentative précédente d'" entrisme " - marquée par un échec - de la Linha Dura pour revenir aux affaires date de juillet 1991 sous la présidence Collor .

L'élément déterminant pour mesurer l'influence réelle de cette Linha Dura sera le remplacement du général Eduardo VILLAS BÔAS à son poste de CEMA : Il a lui même avoué être atteint d'une maladie dégénérative incurable . La mise en œuvre de l'opération fédérale à Rio  pourrait être son dernier combat et ses prises de position son " testament politico-militaire " . Des " mauvaises langues " affirment que sa volonté de se maintienir au poste de CEMA est un moyen pour barrer les candidats à sa succession , trois sur quatre seraient de la Linha Dura , et les faire " poireauter " en attendant leur départ des cadres d'active .

https://www.oantagonista.com/brasil/exclusivo-com-doenca-grave-comandante-exercito-adia-sucessao/

Enfin , on attend l'article alarmiste de Mmes Maud CHIRIO et des " Détricoteuses " dans Libération pour nous affirmer que le Brésil est (re)devenu une dictature ... Avant de le lire vous saurez déjà que Sergio ETCHEGOYEN est fils et petit-fils de " fachiste "™©