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Publié le 11 Février 2011

Par Ilia Kramnik, RIA Novosti

 

La nouvelle dégradation des relations entre la Russie et le Japon sur le problème des îles Kouriles pourrait se poursuivre. Les autorités russes se sont sérieusement penchées sur l’élaboration d’un programme comprenant plusieurs axes de développement des îles. Entre autres, il s’agit du renforcement de la sécurité des Kouriles en cas de conflit militaire dans la région. Le président russe Dmitri Medvedev et le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov ont déclaré leur intention de déployer dans les îles Kouriles des armes modernes en prévision d’un éventuel conflit armé.

La préhistoire atlantique

Le litige de longue date entre la Russie et le Japon concernant les îles Kouriles rappelle d’une certaine manière le conflit des îles Malouines entre la Grande-Bretagne et l’Argentine. La guerre des Malouines a été précédée par des négociations de plusieurs années, des tentatives pour réaliser conjointement tel ou tel programme économique, etc. Toutefois, le gouvernement argentin gardait toujours les îles Malouines en tant qu’atout permettant de régler les problèmes internes en détournant l’attention de la population sur la lutte contre un "ennemi extérieur."

 

Bien sûr, la situation au Japon est différente par rapport à l’Argentine dans les années 1950-1980. Mais comme on dit, "tout change", et les Kouriles du Sud pourraient bien devenir une cible facile pour rediriger l’agression.

Et plus la Russie fera traîner en longueur la modernisation et l’expansion de l’infrastructure militaire et économique en Extrême-Orient, plus cette cible sera facile à atteindre. Or, en termes de développement militaire, l’Extrême-Orient a besoin de nouveaux navires, bases, aérodromes, avions et autres matériels, mais surtout de personnes qui pourront y vivre et y travailler, et de préférence pas en tant que "saisonniers."

L'analyse de la situation juste avant la guerre des Malouines montrerait que la décision des autorités argentines d’engager les opérations militaires a été principalement prise en raison de l’affaiblissement catastrophique des forces militaires de la Grande-Bretagne, notamment de sa marine, à la charnière des années 70-80. La radiation de la majorité des grands bâtiments d’ancienne génération et leur non-remplacement a conduit à l’affaiblissement des forces aéronavales. Au lieu de porte-avions performants, la flotte britannique ne bénéficiait plus que de navires embarquant des avions à décollage vertical.

Que possède la Russie?

L’armée russe est aujourd’hui dans une situation similaire. En termes d’armes conventionnelles, le Japon bénéficie d'une supériorité numérique par rapport aux forces russes en Extrême-Orient, et possède également plus de matériel moderne dans la marine, l’armée de l’air et l’armée de terre.

La défense russe dans les îles Kouriles est seulement représentée par la 18e division d’artillerie (la seule division de l’armée de terre russe; les autres unités de l’armée de terre ont été restructurées en brigades). En soi, cette unité est incapable d’assurer la défense des îles sans le soutien de l’armée de l’air, de la défense antiaérienne et, évidemment, de la marine.

Mais il serait insensé de renforcer la défense des îles Kouriles par une simple augmentation quantitative des forces déployées sur place. Les forces russes en Extrême-Orient ont besoin d’un changement radical.

Il est nécessaire d’améliorer l’infrastructure dans les îles Kouriles afin que l’armée de l’air et la marine puisse agir efficacement sur ce théâtre d’opérations en cas de nécessité.

Il est vital de moderniser la flotte du Pacifique, dont la majorité des navires seront retirés du service dans les 15 prochaines années en raison de leur ancienneté. Et les deux Mistral qui seront envoyés dans l’océan Pacifique ne seront pas suffisants: ces bâtiments nécessitent une importante escorte. La flotte du Pacifique a désespérément besoin de nouvelles corvettes et frégates qui pourront non seulement protéger les Mistral, mais également remplir d’autres missions polyvalentes allant de la lutte anti-sous-marine à l’appui du débarquement.

Enfin, il est nécessaire de renforcer les unités de l’armée de l’air en rétablissant la présence permanente des avions de combat russes à Sakhaline. Cela permettrait de réagir opérationnellement aux éventuels changements de situation. Dans les îles Kouriles il serait possible de déployer des hélicoptères de combats et polyvalents, ainsi que de mettre en place un aérodrome d’avant-poste qui permettrait de disposer dans les îles des chasseurs "en veille." Il serait probablement inutile d’y mettre en place une base aérienne permanente, car elle serait trop vulnérable.

Si tu veux la paix, prépare la guerre

Aujourd’hui, toutes ses mesures n’ont pas dépassé le stade des projets mais leur mise en œuvre est nécessaire afin que l’option militaire de récupération des îles Kouriles par le Japon ne puisse pas être envisagée même par le plus radical des politiciens japonais.

Dans ces conditions, la situation dans la péninsule coréenne (elle menace principalement la sécurité du Japon) et, surtout, la puissance croissante de la Chine, qui a une longue histoire de conflits avec le Japon pourrait "aider" la Russie. Le renforcement des capacités de défense de la Russie dans les îles Kouriles pourrait aider à détourner l’attention des politiciens japonais vers le règlement des problèmes plus importants visant à assurer la sécurité du Japon.

Il faut également prendre en compte le fait qu’aucun potentiel militaire n’est capable de garantir la protection du territoire d’un pays sans la volonté politique de son gouvernement. En revanche, même les forces insuffisantes pourraient être utilisées avec succès avec la volonté des politiciens et des militaires de défendre les intérêts et la dignité de l’Etat et de sa population.

En 1982, la Grande-Bretagne a réussi à reprendre les îles Malouines qui avaient été occupées suite à une attaque surprise de l’Argentine. Avant tout, le succès de l’opération britannique est dû à la fermeté du gouvernement de Margaret Thatcher.

Aujourd’hui, les autorités russes ont une autre tâche, à la fois plus simple et plus complexe: montrer leur volonté de défendre les intérêts de la Russie et son intégrité territoriale sans recourir aux actions militaires de manière à ce que personne n’ait envie de tester cette volonté dans la pratique.

 

Note de l'Editeur :

Selon plusieurs sources militaires Russes citées par des agences , les forces armées Russes envisagent un renforcement à bref delai de la garnison des îles Kouriles et une augmentaion des capacités de l'aeroport militaire qui devrait être capable d'accueillir des avions de transport loursd  Il- 76 .

S'exprimant sur Ria Novosti , Igor Korenchenko souhaite le début immédiat des travaux d'infrastructures destinés à accueuillir les deux BPC de la classe Mistral en citant pour exemple la base de Viliouchinsk au Kamtchaka déja évoquée sur ce blogue .[ lien ] et [ lien ] .  

 

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Publié le 6 Février 2011

Alors que le programme de renouvellement des aeronefs de la FAB - programme FX2 - a subi un coup d'arrêt avec la décision de la nouvelle présidente Brésilienne Dilma Rousseff de remettre à plat les différentes propositions , le programme de modernisation de la Marine se poursuit selon la plannification initiale .

La phase actuelle est celle de la consultation des différents partenaires - France , Royaume Uni , Italie , Allemagne et Corée du Sud . Le choix definitif devrait être fait avant la fin de l'année et la première frégate devrait être lancée entre 2018 et 2019 , tandis que la reception du premier navire de patrouille devrait se faire 12 mois avant .

Les tensions lièes au dossier de l'extradition de Cesare Battisti pourraient toutefois compliquer le partenariat prometteur avec l'Italie tandis que la décision du gouvernement Brésilien de ne pas autoriser les escales des navires à destination des Malouines pourrait

créer des difficultés avec le Royaume-Uni .

 

Si les menaces identifiées sur " l' Amazonie Bleue " par les analyses du Bureau des Affaires Stratégiques sont pour l'instant de basse intensité , elles devraient augmenter de manière sensible dans le quart de siècle à venir et ceci empêche tout retard et délai dans le plan de modernisation de la Marine Brésilienne à contrario du progarmme FX-2 qui sous ses diverses formes date déja de 15 ans .

 

Les programmes FX 2 et les plans de modernisation de la Marine Brésilienne sont toutefois liès puisque la Marinha envisage d'acquérir en 2013 vingt-quatre aéronefs qui devraient être de préférence la version navalisée du vainqueur du programme de la FAB . Ces aéronefs seront embarqués sur le futur porte-avions de 60 000 tonnes que la Marine Brésilienne compte déployer à partir de 2027-2031 au sein d'une " II éme flotte " stationnée prés de l'embouchure de l'Amazone dans la région du Nordeste .

 

Le programme de modernisation de la Marine Brésilienne comporte une partie prioritaire  baptisée Prosuper qui pévoit l'acquistion de  5 frégates multi-missions de 6000 tonnes avec des capacités furtives , 5 navires de patrouille océanique de 1600 tonnes et un navire d'appui en haute mer de 22 000 tonnes .

En mai 2010 , la Marine Brésilienne avait présenté un programme qui prévoit l'acquisition à l'horizon 2030 de 61 bâtiments de surface , cinq submersibles dont 4 à propulsion diesel-electrique et un à propulsion nucléaire . [ 1 ]

L'autre priorité de la Marine Brésilienne est la mise en oeuvre du programme SisgAAz - Sistema de Gerenciamento da Amazônia Azul - le systéme de contrôle  de l' Amazonie Bleue .

Ce systéme basé sur deux satellites associé à des capteurs aéroportés , navals et terrestres  est destiné à surveiller une zone maritime de 4.5 millions de Km2 - soit la superficie de l'Europe Occidentale - ou sont concentrées les richesses minérales [ hydrocarbures entre autres ] et halieutiques du plateau continental  Brésilien  . [ 1 ] - [ page 17/21 du diporama ]

Les stations terrestres de ce dispositif équipées de radar maritimes de longue portée seraient construites le long du littoral dans la Bacia de Campos , la Bacia de Santos , la région du Cabo Calcanhar proche de Natal ( RN ) , l'île de Fernando de Noronha et aux frontières Nord et Sud de l' " Amazonie Bleue " . [ 7 ]

 

Il faut ici signaler que les analyses sont divergentes et politisées sur la nature des menaces : Selon Daniel Filho de l'UFJF, c'est le Venezuela d'Hugo Chavez et ses Sukhoi achetés à la Russie qui constituent la principale menace tandis que pour certains militaires la principale menace provient de la réactivation de la IV éme flotte US , une " vision paranoïaque " selon la diplomatie Etasunienne , mais comme le conclut le Prof . Salvador Raza : " Là ou il y a du pétrole , il y a des conflits et il faut s'y préparer ! " [ 3 ]

  La menace lièe à la présence de la IV éme flotte n'est toutefois pas lièe seulement  à une vision " paranoïaque " de certains chefs militaires Brésiliens mais est bien réelle  :

A partir du 12 juillet prochain une Task-Force composée de 11 navires organisée autour d'un PA va être déployée au large de l'Amérique Latine et des analystes comme Khatchik Der Ghougassian et Esther Ceceña considèrent que c'est la géopolitique des ressources [ hydrocarbures , eau potable ] et la présence de gouvernements " progressistes " qui motivent ce déploiement . [ 5 ]

 

 

  Le Plano de Articulação e Equipamento da Marinha do Brasil (PAEMB) qui prévoit un investissement total de 85-90 G$ définit une Marine Brésilienne à deux escadres , l'une basée à Rio de Janeiro et une autre dans le Nordeste pres de l'embouchure de l'Amazone . Le candidat le plus sérieux pour la future base de la " II éme flotte " est la Baía de São Marcos prés de São Luís (MA) ] [ 7 ] mais d'autres sites situés directement à l'embouchure de l' Amazone sont annoncés en particulier sur la façade maritime de l'île de Marajo . [ 8 ]

 .Le PAEMB prévoit aussi la constitution de deux divisions amphibies - " c'est à terre que se résolvent les questions humaines " - , une par escadre ,  et des moyens aériens [ avions , hélicoptères , drones ] . Parmis les navires affectés à ces escadres , on peut noter la présence de quatre unités qui répondent aux caractéristiques d'un BPC de la classe Mistral qui sont désignés comme des Navios de Propósitos Múltiplos [ NPM] .  Ils sont destinés à se substituer aux navires de débarquement Navios Desembarque Doca [ NDD]  et  Navios de Desembarque de Carros de Combate [ NDCC] actuellement en service . Un nouveau marché prometteur ? [ 4 ]

Les divisions amphibies sont aussi prévu d'être équipées de navires de débarquement à effet de sol . [ 2 ]

 

Source : Marinha renovará frota sob 'pressão estratégica'  via blogue  ISAPE    

Liens :

[ 2 ] Os investimentos necessários à implementação do PAEMB

[ 3 ] Sivam da Amazônia azul e investimento naval

[ 4 ]  PAEMB – Plano de Articulação e Equipamento da Marinha do Brasil

[ 5 ] Motivos da IV Frota dos EUA voltar a patrulhar as águas da América Latina

[ 6 ] Brasil planeja frota nuclear

[ 7 ] Marinha terá nova base perto da Amazônia

[ 8 ]  Jobim vai apresentar no Pará estratégia de defesa

 

 Articles associés :  

 

[ 1 ]  Géopolitique des ressources : La Marine Brésilienne expose sa stratégie pour la défense de Pré-Sal et de l' " Amazonie Bleue "

 

Documentation : L' Amazonie Bleue ( Port. )

 




 

 

 

 

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Rédigé par DanielB

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Publié le 3 Février 2011

Avant même la signature à Saint -Nazaire le 25 janvier dernier de l'accord gouvernemental entre la France et la Russie portant sur la construction en commun de deux BPC de la Classe Mistral , le gouvernement Canadien avait selon un article publié par La Tribune datant du 6 janvier manifesté son " tres fort  intêret " pour l'acquisition de deux BPC aupres de DCNS .

Toujours d’après La Tribune , DCNS, qui fabrique le BPC en collaboration avec STX France à Saint-Nazaire, serait en tournée de prospection au Québec afin de trouver un chantier naval pour l’associer à un éventuel contrat, lequel pourrait être signé en 2012.

 

Le BPC Mistral rentrerait dans le cadre d'une compétition pour le  programme du Ministère de la Défense Canadien portant sur l'acquistion de deux  Navires de soutien interarmées  (NSI) ou Joint Support Ships - et éventuellement un troisième -  afin de remplacer ses ravitailleurs d'escadre qui atteignent l'âge vénerable de quarante ans .

Les principales spécifications connues de ces navires sont :

Soutien en mer des groupes opérationnels navals : Le terme soutien en mer désigne le transfert de liquides et d’articles entre des navires en mer. Le soutien en mer comprend aussi l’utilisation et la maintenance d’hélicoptères et la mise en place d’installations de soins médicaux et dentaires destinées au groupe opérationnel.

   Capacité limitée de transport maritime : Afin de parer à une vaste gamme d’éventualités dans le contexte incertain de la sécurité, les navires de soutien interarmées seront en mesure de transporter à terre une cargaison de taille réduite.

Soutien limité aux forces à terre : Les navires de soutien interarmées auront l’espace et la capacité pondérale nécessaires pour inclure éventuellement un quartier général réduit de force opérationnelle interarmées en vue du commandement et du contrôle de forces déployées à terre.

 Comme on peut le constater sur le schéma , les NIS ne sont pas si éloignés des BPC y compris au niveau de la motorisation par pods orientables .

 

 

Si bien sûr l'acquistion de ces navires se fait dans le cadre d'une volonté d'intervention dans le cadre d'opérations internationales afin de " donner aux Forces Canadiennes aux FC la flexibilité dont elles ont besoin pour mener une vaste gamme d’opérations au pays et à l'étranger, dont des opérations dans le cadre d’une coalition internationale, des opérations de maintien de la paix, des interventions à la suite d’incidents de sécurité au pays, des opérations d’évacuation et de sauvetage et des opérations d’aide en cas de crise humanitaire et de catastrophe naturelle. L’adaptabilité des NSI aidera les FC à remplir leur mandat quant à la protection de la sécurité et de la souveraineté maritimes du Canada, à la défense de l’Amérique du Nord et au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde grâce à des opérations menées partout sur la planète." , il est fort probable que les Canadiens envisageront de déployer , tout comme la Russie , ces BPC sur leur façade maritime arctique , le long du Passage du Nord-Ouest Canadien . Les Canadiens y souffrent du même problème que la Russie : L'existence d'un " vide stratégique " et les capacités du " mini Etat Major " que peut embarquer un BPC Mistral avec tout ses systémes de gestion du champ de bataille convient parfaitement aux deux nations circumpolaires .C'est soit dit dit en passant une militarisation conséquente de la région avec l'introduction de navires aux capacités de projection particulièremment élevées .

Se pose alors alors la question , tant pour les BPC livrés à la Russie que ceux qui pourraient l'être au Canada , la question des modifications structurelles à donner au navire .

Celles-ci dépendront de la periode de disponibilité opérationnelle envisagée pour les deux navires dans les eaux polaires : A savoir un navire capable d'évoluer dans la banquise en formation ou dans une  banquise  formée , voir une simple protection contre des blocs de glace dérivants en début et en fin de saison estivale . [ Voir normes maritimes Canadiennes ] .

 

Une disponibilité opérationnelle tout au long  de l'année , excepté l'hiver , sur la façade arctique necessiterait ainsi outre un renforcement structurel , une profonde refonte des parties immergées de la proue à  la poupe , à l'image des pétroliers de la classe  Vasily Dinkov ( Arctic Ice class 1-A) en service au sein de la principale société de transport maritime Russe opérant dans l'Arctique Sovkomflot  , avec la contrainte de la présence d'un radier . Les systémes de surveillance de contraintes sur la structure de  type Hullmos® devront être aussi adaptés aux conditions arctiques de même que la nature de l'acier employé pour la coque ainsi que  le revêtement - anti abrasion - de celle-ci . De tels navires existent déja et puisque le Mistral est de facto un roulier [ avec des spots pour helicos sur le pont ] , on peut penser aux ferries operant dans la Baltique comme le MS Viking XPRS . [ Arctic ice class  1A super ]

La commande Russe quand à elle nécessite deja de renforcer le pont afin que des helicoptères d'assaut du type Kamov Ka 27 M , Ka-226 et surtout Ka-52 puissent y être déployés .

C'est peut être l'ensemble de ces renforcements structurels et des études associées qui expliquent  le prix de unitaire de 720 M Euros pour le premier navire et 650 M Euros pour le second payés par la Russie par rapport au " prix catalogue " de 500 M Euros .

 

Documentation : Overcoming the ice challenge 

 

 

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Publié le 2 Février 2011

MOSCOU, 2 février - RIA Novosti

Le satellite civilo-militaire Russe Geo-IK-2 - Гео-ИК-2  , perdu mardi soir après sa séparation du lanceur Rockot, a été retrouvé mercredi matin à proximité de sa destination finale, a annoncé mercredi un responsable de l'industrie spatiale russe.

"Le satellite a émis un signal à 08h12 heure de Moscou (05h12 GMT). Selon les spécialistes, il se trouve sur une orbite proche de celle qu'il aurait dû atteindre", a indiqué le responsable.

La fusée-porteuse Rockot avec le satellite géodésique militaire Geo-IK-2 a été tirée mardi, à 14h00 GMT depuis le cosmodrome de Plessetsk, dans la région russe d'Arkhangelsk. Le tir s'est déroulé sans problèmes, mais le satellite n'a pas émis de signal à l'heure indiquée. Il s'est avéré par la suite qu'il a atteint une orbite plus élevée que prévu  .

 

Une des missions du satellite Geo-IK-2 d'effectuer des relevés géodésiques afin de designer avec précision des cibles .

 

Lien : Решение о возможности использования космического аппарата по целевому назначению будет принято по результатам работы Межведомственной комиссии 

 

 

 

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Publié le 23 Janvier 2011

Par Ilia Kramnik, RIA Novosti

L’un des thèmes du sommet des pays de l’Europe du Nord, qui s’est tenu à Londres les 19 et 20 janvier 2010, concernait la "mini-OTAN." Telle est l’appellation donnée au projet de création du bloc militaire des pays nordiques que beaucoup qualifient déjà de "réponse à la dynamisation des activités de la Russie dans l’espace septentrional." Toutefois, grâce à WikiLeaks, on connait déjà la phrase de l’ancien ambassadeur américain en Norvège: "Le bloc est créé pour surveiller les ours polaires et les Russes." [ 1 ]

Qui payera?

La composition éventuelle de "l’Alliance du Nord" est très intéressante: les pays scandinaves, dont la Finlande et l’Islande, les trois Etats baltes et la Grande-Bretagne. On qualifie l’ancien ministre norvégien des Affaires étrangères et de la Défense, Thorvald Stoltenberg, d’initiateur de la création du bloc.

L’initiative de la Norvège n’est pas étonnante. Dans le contexte de l'intérêt croissant pour les ressources de l’espace septentrional et de la réduction de son armée en raison des difficultés économiques, la Norvège est contrainte de chercher de l’aide. L’appel aux voisins géographiques dans ce cas paraît tout à fait légitime, notamment en raison d’autres circonstances. En particulier, concernant la Grande-Bretagne.

La Grande-Bretagne, indiscutablement l’un des plus puissants pays de l’OTAN et le plus fort de la future "OTAN du Nord", a depuis longtemps ses propres intérêts dans l’espace septentrional et, en raison des relations traditionnellement complexes avec la Russie, est capable de soutenir une telle initiative.

L’implication des Etats baltes dans le projet n’est pas surprenante. Les élites politiques de ces pays sont toujours prêtes à soutenir toute union "antirusse." Dans le cas présent, la "cible" était désignée: selon la presse, Thorvald Stoltenberg a ouvertement déclaré que cette idée était une réaction aux efforts de la Russie.

Le tableau pourrait changer considérablement avec l’adhésion à une telle alliance de la Suède et de la Finlande, deux pays actuellement neutres.

Toutefois, la faisabilité de la création d’une telle union est mise en doute.

Un rêve dans la brume polaire

En fait, Benson Whitney, ancien ambassadeur américain à Oslo, qui a déterminé l’objectif de la nouvelle alliance en tant que mécanisme de "surveillance des Russes et des ours", a également exprimé des doutes quant à la faisabilité de ce projet. En le qualifiant de "rêve dans la brume polaire", Benson Whitney a constaté qu’à l’heure actuelle, même la Norvège n’était pas unanime concernant la nécessité et la possibilité de créer un tel bloc. Selon lui, l’union des efforts des services diplomatiques de divers pays serait d’autant plus complexe.

Toutefois, M. Whitney a fait remarquer qu’en principe le projet d’union pourrait être bénéfique: les formations et les unités de soutien expéditionnaires conjointes des pays scandinaves pourraient être utilisées dans les missions de l’ONU ou dans les missions de l’OTAN sous l’égide américaine.

Il est évident que l'idée d’une telle union ne réjouit pas outre mesure l’administration américaine actuelle, ne fût-ce que parce que cela conduirait à la dégradation considérable des relations avec la Russie, chose dont la Maison blanche n’a aucunement besoin, notamment après tout ce qui a été dit au sommet de l’OTAN à Lisbonne.

La position d’autres puissances européennes, surtout de la France et de l’Allemagne, pourrait avoir une influence importante sur les perspectives de l’union. La France mérite une attention particulière, car depuis quelques temps Paris et Londres sont liés par un traité d'entente militaire. Compte tenu des "relations traditionnellement particulières" entre la France et la Russie, les autorités françaises n'apprécieront certainement pas les tentatives, bien qu’indirectes, faites pour entraîner l'Hexagone dans une confrontation avec la Russie en Arctique.

OTAN: chacun chasse son ours

Le fait qu’en 2011 l’OTAN ne représente plus un bloc monolithique du temps de la guerre froide est évident. Dans le cadre de l’OTAN on note plusieurs processus multidirectionnels à l’égard de la Russie, en fonction des intérêts (ou de l’idéologie, parfois résiduelle) de certains pays. Avant tout, on pourrait faire ressortir le "grand trio", l’Allemagne, la France et l’Italie. Moscou entretient des relations bilatérales particulières avec chacun de ces pays depuis les années 1960, lorsque les autorités soviétiques ont commencé à chercher des centres de force alternatifs à Washington, avec lesquels il serait au moins possible de discuter des affaires en cours et de commercer, en dépit de la "confrontation globale des deux systèmes."

Au final, Berlin, Rome et Paris sont devenus avec le temps les principaux lobbyistes des idées de coopération entre la Russie et l’Alliance.

D’autre part il faut tenir compte des relations de Moscou avec Washington, Londres et les membres de l’OTAN d’Europe de l’Est. Jusqu’à récemment, les pays d’Europe de l’Est, les nouveaux membres de l’OTAN, étaient les alliés les plus loyaux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne dans le cadre du bloc, en jouant en fait le rôle de "meneur de jeu" dans la nouvelle confrontation de l’Alliance et de la Russie. [ 2 ]

Après l’arrivée au pouvoir de l’administration de Barack Obama, l’axe américain en politique étrangère a considérablement changé. La Maison Blanche s’est mise à parler de rétablissement de la coopération, tout en réduisant le soutien gouvernemental apporté aux régimes antirusses dans l’espace postsoviétique, et en réduisant considérablement son activité politique dans cette région.

Toutefois, l’establishment politique américain s’est considérablement divisé. On n’avait pas observé depuis longtemps de divergences aussi sérieuses entre la position de l’administration et de son opposition sur les relations avec la Russie.

Toutefois, malgré le redémarrage entre la Russie et les Etats-Unis, ce processus n’a jamais commencé entre la Russie et la Grande-Bretagne, et dans les conditions de réduction de l’activité américaine en politique étrangère, Londres, qui a suivi pendant de nombreuses années le sillage de Washington, s’est mis à chercher ses propres voies. L’une de ces voies a conduit à la discussion lors du sommet de Londres de l’idée de l’OTAN du Nord, dans laquelle se sont curieusement mélangés les intérêts polaires de la Norvège, les phobies traditionnelles des pays Baltes, les recherches d’une stratégie à long terme de la Finlande et de nombreuses autres ambitions.

La faisabilité de la constitution d’un bloc militaire sur une base aussi diversifiée a déjà été mise en doute. Il ne reste qu’à rappeler que la sécurité et la stabilité en Europe ne peuvent être assurées que si la Russie et l’OTAN coopèrent, et c'est l'unique moyen.

Et il serait préférable de laisser la surveillance des ours blancs à la Commission de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cela relève de ses compétences directes.
 

Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

Article associé :

[ 1 ] Wikileaks - Alliance Nordique - OTAN :Un rêve dans les brumes polaires

[ 2 ] Depuis la seconde guerre mondiale et l'expédition Franco-Britannique de Narvik , la Scandinavie n'est jamais réellement sorti des préoccupations Britanniques comme en témoigne l'importante composante amphibie Britannique lors des exercices COLD RESPONSE 2010 en Norvège et LOYAL ARROW en Baltique . Cet intêret des Britanniques pour l' Arctique s'explique par le tarissement des réserves de la Mer du Nord . La diplomatie Britannique dans l' Arctique peut donc s'analyser sur deux axes : Coopération avec la Russie avec la signature des accords de coopération entre BP et Rosneft et affrontement avec la Russie dans le cadre de " l'OTAN du Nord " . La porte ouverte par les Etats Sacndinaves laisse une formidable opportunité à la Grande Bretagne de s'imiscer dans les affaires militaires de la  région .

  Voir :Cold Response 2010 : L'OTAN repart en guerre dans l'arctique etCold Response 2010 : L'OTAN repart en guerre dans l'arctique et les Anglais au Pôle-Nord !

  et  Britain Spearheads "Mini-NATO" In Arctic Ocean, Baltic Sea

 

Site du NORDAC

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Publié le 19 Janvier 2011

Cette décision pourrait signer l'arrêt de mort du projet de vente d'avions de combat Rafale au Brésil . La présidente Dilma Rousseff a décidé de remettre à plat tout le processus d'achat du programme FX-2 et de procéder à une réevaluation complète des offres des finalistes du projet FX-2 et en particulier de réexaminer l'offre Etasunienne de Boeing concernant le F18 Super Hornet .

La Présidente Dilma Roussef est entrée en contact la semaine dernière avec un groupe de parlementaires Etasuniens comprenant les sénateurs John  Mc Cain et John Barrasso pour obtenir des garanties du Congrès sur les nouvelles propositions de Boeing concernant les transferts de technologie et en particulier les codes sources .

Selon des sources gouvernementales Brésiliennes la nouvelle Présidente ne manifeste aucune préférence pour l'un des trois aéronefs finalistes - le Rafale de Dassault Aviation , le Gripen NG de Saab et le F18 Super Hornet de Boeing - à contario de son prédécesseur Lula qui n'a jamais caché son choix du  Rafale .

 

Source : Instituto Sul-Americano de Politica e Estrategia ISAPE

 

 

 

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Publié le 12 Janvier 2011

Comme cela avait annoncé dans les colonnes d' Ice Station Zebra , les hypothèses relatives au stationnement des deux premiers BPC de la classe Mistral vendus par la France à la  Russie se précisent [ 1 ] - [ 2 ]  : Le premier sera affectés à la Flotte du Nord et donc à l'espace stratégique de l'Arctique avec un stationnement probable à Severomorsk , tandis que le deuxième sera affecté à la Flotte du Pacifique avec un stationnement à Valdivostock et pour mission la protection des interets Russes dans cette périphèrie excentrée , en particulier aux Kouriles .

Une participation de ces navires aux missions de lutte contre la piraterie dans l' Océan Indien est aussi prévue .

C'est ce que vient d'annoncer à l'agence Interfax un porte-parole de l' Etat- major de la Marine Russe .[ 3 ]

Celui précise en outre que le futur stationnement des BPC Mistral nécessitera la remise à niveau des installations portuaires ainsi que la définition des moyens de protection navals [ frégates  , corvettes , submersibles ]  et anti-aériens .

Le stationnement d'un BPC de la classe Mistral à Severomorsk permettera à la Russie de se doter de cette " allonge stratégique " qui lui manque le long du " vide stratégique " qui existe entre la Péninsule de Kola et le Kamtchatka [ 4 ] mais nécessitera aussi la mise aux normes arctiques du navire afin d'augmenter sa survavibilité dans les latitudes septentrionales et sa période de disponibilité au cours de l'année . [ 2 ] - [ 5 ]

Cette présence d'un BPC Mistral dans la Mer de Barents va aussi considérablement renforcer avec sa " poussière navale " les possibiltés stratégiques de la Marine Russe face à la montée en puissance des marines Scandinaves et plus particulièremment la Marine Norvègienne et il faut s'attendre à des réactions de ce côté .

  Dans l' Extrême- Orient Russe , la présence d'un BPC et de ses navires d'accompagnement va permettre à la Russie d'augmenter ses capacités - et en particulier les capacités amphibies - face à un Japon qui continue de manifester un irrédentisme maladif au sujet de l'archipel des Kouriles et ou un aventurisme militaire Nippon est toujours à craindre .

 

Liens :

[ 3 ] Один вертолетоносец типа "Мистраль", возможно, будет базироваться во Владивостоке, второй - в Североморске

 

Articles associés :

[ 1 ] BPC Mistral - Russie : Objectif l'Extrême-Orient et les Kouriles .

[ 2 ] Un navire d'assaut amphibie sur la base du BPC Mistral pour l'Arctique Russe ? 

[ 4 ] La Russie va renforcer la présence de sa marine dans l'Arctique .

[ 5 ] Les chantiers navals Français sont prêts à modifier le BPC Mistral pour la Marine Russe.

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Publié le 12 Janvier 2011

MOSCOU, 12 janvier - RIA Novosti

Les porte-hélicoptères français Mistral destinés à la Russie seront construits sur des chantiers navals conçus spécifiquement à Saint-Pétersbourg, a annoncé mercredi un responsable de l'industrie de défense russe.

"Nous avons pris une décision de principe, celle de construire les bâtiments de projection et de commandement (BPC) de classe Mistral sur l'île de Kotlin, à Saint-Pétersbourg", à partir de 2014, a indiqué le responsable à RIA Novosti.

Il s'agit de chantiers navals tout neufs qui "seront conçus spécialement pour la construction des Mistral. Ensuite, ils seront utilisés pour construire des cargos d'un grand tonnage et des bâtiments de guerre importants", selon lui.

Le responsable a confirmé que la construction du premier porte-hélicoptères Mistral sur les chantiers navals français de Saint-Nazaire couterait 720 millions d'euros et celle du deuxième 650 millions d'euros, grâce notamment à l'augmentation de la participation russe (de 20% à 40%) dans le consortium chargé des travaux. Ce dernier comprend le groupe français DCNS, les chantiers STX et les chantiers navals russes OSK.

Le coût des deux autres BPC de classe Mistral, qui seront construits en Russie, dépendra du choix des chantiers navals, a estimé le responsable.

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Rédigé par DanielB

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Publié le 8 Janvier 2011

Aprés l'élection de Dilma Rousseff à la présidence du Brésil , c'est un autre ex-guerrillheiro et prisonnier politique des années 70 qui pourraît accéder à des fonctions importantes au sein du gouvernement Brésilien .

Le Ministre de la Défense Nelson Jobim - reconduit dans ses fonctions - vient de confirmer qu'il a demandé au député José Genoino (PT-SP ) d'être son assesseur spécial .

Pressenti selon certaines rumeurs dans un premier temps par le Président Lula da Silva pour être son Ministre de la Défense , sa candidature aurait été rejettée par certains officiers généraux des Forces Armées Brésiliennes . Il est toutefois connu pour avoir de l'entregent avec les militaires et est récipiendaire de décorations des trois armes malgrè son passé Communiste et guerrilheiro . Voilà en tout cas une personne qui pourra traiter avec expertise les problèmes de subversion plus particulièremment en Amazonie ; Le Plan National de Défense confie un rôle accru aux forces armées Brésiliennes dans les missions de protection des frontières .

José Genoino qui a participé à la rédaction du Plan National de Défense - qualifié de "paranoïaque et socialiste " par la diplomatie Etasunienne selon un cablegate - a combattu dans les rangs de la Guerrilha do Araguaia (1972-1975) et a été fait prisonnier .

Les guerrilheiros Brésiliens au pouvoir : Voilà des trajets humains et politiques qui auraient pu inspirer KS Karol ...

 

Source : Jobim confirma convite a Genoino para ser seu assessor especial  

 

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Rédigé par DanielB

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Publié le 8 Janvier 2011

Le " serpent de mer " de la Baltique et de l'Arctique - une union politico militaire Scandinave [ contre la Russie ? ] - évoqué des le début du blogue Ice Station Zebra [ 1 ]- [ 2 ] semble refaire surface encouragé par l'accord militaire Franco-Britannique et la réunion du conseil nordique qui s’est tenu les 2 et 3 novembre 2010 .  Andreï Fediachine le commentateur politique  de Ria Novosti fait le point .

Le dossier mériterait d'être analysé par les " navalistes " du Fauteuil de Colbert sur le plan des forces en présence et des programmes de modernisation des marines Scandinaves évoqués ici et là sur Ice Station Zebra  ! [ 4 ]

  Il faut aussi préciser que cet ersatz d'Otan Balto-Arctique - Le bouclier arctique des Varègues selon le terme employé par Andreï Fediachine - existe déja à l'état embryonaire : C'est le Nordic-Battlegroup !

 Il faut toutefois noter que la décision par la Norvège d'acquérir des F-35 aux dépends de l'aéronef Suédois Gripen NG  a provoqué des tensions au sein de cette Union Nordique . Si elle semble avoir la bénediction de la diplomatie Etasunienne qui y voit à la fois un moyen d'intégrer par la bande à l'OTAN la Suède et la Finlande  , de créer un compétiteur de poids  à la Russie dans la région Balto-Arctique et de fragiliser une politique de défense réellement indépendante en Europe , cette union militaro-politique est vue par le complexe militaire Etasunien aussi comme un marché des plus prometteur ! Le document émis par Thorvald Stoltenberg et qui sert de base à ce projet d'alliance Scandinave  a fait l'objet dés sa publication de nombreux commentaires de la presse Russe qui y voit une alliance destinée à s'imposer militairement dans l'Arctique face à la Russie .

  

  

 

 

Vers des Etats-Unis de Scandinavie ?
Par Andreï Fediachine, RIA Novosti

L’idée qui tout récemment encore paraissait une élucubration scandinave fruit de l’exclusivité ethnique et de l’égoïsme national des Vikings, commence à prendre forme. La péninsule scandinave (avec ses sœurs autonomes, les îles Féroé et le Groenland danois et les îles Åland finlandaises) réfléchit sérieusement à se constituer en "île" au sein de l’Union européenne et de l’Europe et aux avantages politiques, administratifs, militaires et géographiques qu’une telle démarche comporterait.

L’idée de constituer la Fédération nordique unie (United Nordic Federation) émane du professeur Gunnar Wetterberg, célèbre historien suédois. Il l’a formulée dans un livre publié en 2009, dans lequel il expliquait que la nouvelle fédération pourrait devenir la version scandinave de la Suisse ou des Etats-Unis, avec la même répartition des droits et obligations entre ses membres: ils conserveraient leur identité nationale tout en déléguant leur souveraineté et leur politique étrangère, militaire et, en partie, économique, aux organismes fédéraux.

Le livre a reçu le statut de document officiel du Conseil nordique, organisme politique consultatif des cinq Etats nordiques (îles comprises).
Partisans et adversaires de la nouvelle union des Vikings

Si cette idée ne s’était pas matérialisée dans une tête suédoise, elle aurait sûrement conquis les Scandinaves beaucoup plus rapidement qu’elle ne le fait actuellement. Le fait est que depuis la nuit des temps, les Scandinaves éprouvent une grande antipathie historique et nourrissent des soupçons bien fondés à l’égard de toute initiative émanant de la Suède. Les Norvégiens et les Finlandais ont été opprimés par les Suédois (tout comme par les Danois, d’ailleurs) pendant des siècles, et ils sont loin de partager l’enthousiasme fédéraliste de ces derniers. Selon la vision suédoise de la nouvelle Fédération nordique, celle-ci devrait être symboliquement dirigée par la couronne danoise. Or, les Norvégiens ont déjà vécu sous la férule de cette couronne et ne sont pas disposés à s'y soumettre de nouveau.

Toutefois, toutes les conditions économiques et les stimuli en vue de la formation d'un Marché commun purement scandinave accompagné d’une superstructure étatique sont réunis. Qui plus est, au fur et à mesure de la propagation de la crise de l’euro au sein de l’Union européenne, ces velléités s’affermissent. Bien que la Norvège, l’Islande et même le Groenland danois ne fassent pas partie de l’Union européenne, ils sont économiquement liés à l’Union et forment avec elle un marché commun, car ils appartiennent à l'Espace économique européen.

La population du G5 nordique s’élève à 25 millions d’habitants (un peu plus, en ajoutant les îles). Le PIB consolidé de ces pays est évalué à près de 1.600 milliards de dollars ce qui est légèrement supérieur au PIB de l’Espagne, cinquième puissance économique de l’Union européenne et neuvième économie de la planète. Les Scandinaves estiment qu’en formant des Etats unis en miniature, ils se feront entendre dans tous les forums économiques du monde.

Ils seront notamment admis au G20 et renforceront simultanément, par le biais d'une économie consolidée, le poids nordique sur l’échiquier mondial où ces pays servent actuellement en premier lieu d’outils pour la délicate médiation "scandinave".

Si l’idée se limitait à la Fédération nordique en tant que telle, elle ne serait probablement restée qu’une curiosité. Mais elle n’est pas la seule à agiter actuellement les esprits des responsables politiques des pays scandinaves. Si l’économie de ces derniers est surtout axée sur l’Union européenne, c’est l’Arctique qui les intéresse en termes de ressources. Et là, ils voient clairement les efforts de la Russie qui cherche à délimiter sa partie du plateau continental arctique, ce qui mène automatiquement à la privatisation de ses gigantesques ressources: aussi bien des richesses du sous-sol que celles des mers et des voies maritimes du nord.
 
Le bouclier arctique des Varègues

La Fédération nordique unie a déjà une composante militaire, ou plutôt une base militaire prometteuse. En 2009, la Norvège, plus exactement Thorvald Stoltenberg, ancien ministre norvégien des Affaires étrangères et ex-ministre de la Défense, a proposé au Conseil nordique de constituer le Pacte nordique.

En novembre 2010, les ministres des Affaires étrangères du G5 nordique réunis à Reykjavik (Islande) ont "examiné le problème sous tous ses aspects" à titre préalable. Ils pourront s’y atteler plus sérieusement à Helsinki en avril 2011.

Le plan de Stoltenberg [ voir rapport supra ]  prévoit la création d’une version miniature de l’OTAN (dont la Finlande et la Suède ne font pas partie) pour les pays scandinaves et arctiques. L’alliance comprendra des forces militaires et civiles de réaction rapide dans les régions en conflit, des troupes maritimes unifiées de débarquement, des gardes-frontière, un centre commun de défense cybernétique, un centre unifié de reconnaissance aérienne, maritime et spatiale, ainsi qu’un système commun de coordination des efforts dans l'Arctique.

Dans une récente interview, Thorvald Stoltenberg a déclaré que son plan constituait une réponse aux réalités géopolitiques en mutation rapide. "Nous vivons dans un monde où la notion de « très loin » n’existe plus… Nos moyens devraient être à la mesure de notre responsabilité, cela concerne notamment les défis à relever en Arctique où les glaces reculent".

C’est une allusion presque directe à la nouvelle Stratégie russe de sécurité nationale à l’horizon 2020 signée par le président russe Dmitri Medvedev en 2009.[ 3 ]  De nombreux Occidentaux ont eu le cœur glacé après l’avoir lue. Une réaction presque panique a surgie suite à la prévision, dans le chapitre consacré au rôle de la Russie dans le monde et aux menaces contre Moscou, selon laquelle des conflits sont susceptibles d’éclater à l'avenir près des frontières russes à cause des hydrocarbures. Le recours à la force militaire n’étant pas exclu pour régler ces conflits.

Etant donné que toute conception stratégique n’est pas uniquement un constat des intérêts nationaux et des menaces, mais qu’elle est également un avertissement, de nombreux pays qui convoitent depuis longtemps les ressources arctiques ont tiré une conclusion sans équivoque: Moscou est prêt à défendre ses intérêts en Arctique jusqu’au bout. Les blagues liées aux drapeaux plantés sur le fond de l’océan Arctique sont terminées, le tout prenant une tournure beaucoup plus sérieuse.

Le plan nordique a déjà reçu le soutien de tous les principaux groupes militaro-industriels des pays scandinaves. Selon le porte-parole du suédois Saab, le premier groupe aéronautique scandinave, le marché nordique des armements sera le quatrième au monde si le Pacte nordique est mis en œuvre.

Mais le Pacte doit surtout sa promotion au soutien particulier et "paternel" du gouvernement norvégien: Thorvald Stoltenberg est le père de Jens Stoltenberg, actuel premier ministre de la Norvège.

 

Articles associés :

[ 1 ] Scandinavie : Livres blancs ( ! ) , rapports ........ ( 1 )

 [ 2 ] L'arctique et sa militarisation accentuée au programme des voeux de la Ministre de la défense Norvégienne

[ 3 ] La doctrine de sécurité Russe 2020 , l'arctique et le traité FCE

[ 4 ] Suède - Baltique : Des milliards pour de nouveaux submersibles .

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Rédigé par DanielB

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