Publié le 9 Février 2010
Le premier ministre russe Vladimir Poutine rencontrera le président lituanien, les premiers ministres danois et norvégien dans le cadre de sa visite de travail en Finlande qui débute mercredi, a annoncé mardi à Moscou le service de presse du gouvernement russe.
Ses entretiens avec la présidente lituanienne Dalya Grybauskaite, le premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen et le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg seront consacrés aux "relations bilatérales et aux dossiers internationaux d'actualité", selon un communiqué de presse du gouvernement.
La rencontre russo-lituanienne peut en outre porter sur le "transit de Kaliningrad", (transit de marchandises russes vers l'exclave russe de Kaliningrad via le territoire lituanien-ndlr.). "Ces dernières années, Moscou et Vilnius entretiennent des contacts politiques assez limités", selon le ministère russe des Affaires étrangères. La visite la plus récente du président lituanien à Moscou remonte à 2001, les chefs de gouvernement et les ministres des Affaires étrangères des deux pays se sont rencontrés respectivement en 2004 et 2006. A Helsinki,
M.Poutine participera au Sommet d'action pour la mer Baltique 2010 programmé pour le 10 février.
Ce forum aura lieu à l'initiative de la présidente finlandaise Tarja Halonen, du premier ministre Matti Vanhanen et du Groupe d'action pour la mer Baltique (BSAG) qui réunit des responsables politiques et des chefs d'entreprises de la région.
Le sommet aura pour but de coordonner les ressources et les potentialités des secteurs public et privé en vue de sauver cette vaste étendue d'eau menacée par la pollution.
Selon le quotidien finlandais Helsingin Sanomat, la coopération entre les pays riverains pourrait s'exercer dans le cadre de l'Initiative mondiale de Bill Clinton (Clinton Global Initiative - CGI). Formulée par l'ancien président américain, elle constitue une tribune privilégiée pour les discussions portant sur les problèmes climatiques les plus pressants.
L'un des projets soumis au chef du gouvernement finlandais consiste notamment à réhabiliter d'ici 2020 la partie de la mer Baltique située entre les golfes de Botnie et de Finlande.
Les organisateurs du sommet appellent les pays participants à remplir leurs engagements contractés dans le cadre du plan d'action Helcom (Helsinki Commission), organe directeur de la Convention d'Helsinki de 1992 pour la protection de la mer Baltique. Ces efforts impliquent une coopération étroite entre tous les signataires de la Convention (Allemagne, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, Russie, Suède et UE).
Parmi les participants au sommet d'Helsinki figurent le roi Charles XVI Gustave de Suède, la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite et son homologue letton Valdis Zetlers, les premiers ministres russe Vladimir Poutine, estonien Andrus Ansip, norvégien Jens Stoltenberg et danois Lars Lekke Rasmussen [ 1 ]
Peu avant la tenue du sommet le journal Suédois SVT avait revélé des informations , aussitôt démenties par la Russie , sur le rejet de dechêts toxiques par la marine Russe dans la Mer Baltique .
Selon la chaîne, le gouvernement suédois de l'époque a été informé à la fin des années 1990 par ses services secrets militaires mais n'a pas réagi
SVT a affirmé dans cette "enquête" que la marine russe avait déversé, entre 1991 et 1994, des armes chimiques et des déchets radioactifs au large de l'île suédoise du Gotland, au centre de la mer Baltique. Les déchets proviendraient de la base navale géante Karosta du port letton de Liepaja, selon SVT.
"C'est un délire complet, une provocation propagée au niveau international", a déclaré l'amiral Vladimir Egorov, ancien commandant de la Flotte russe de la Baltique (1991-2000).
"Les forces de la flotte (russe) qui ont quitté la base navale de Liepaja n'avaient pas d'armes chimiques et de déchets radioactifs", a assuré l'amiral Egorov.
"Même si nous avions voulu dissimuler quelque chose, nous n'aurions pas pu le faire", a-t-il dit, soulignant que le retrait des forces russes de Lettonie avait eu lieu "sous le contrôle des services appropriés de ce pays".
Le premier ministre russe Vladimir Poutine présentera au cours de cette rencontre la situation écologique dans cette région, y compris en rapport avec la construction du gazoduc Nord Stream, a annoncé le service de presse de l'exécutif russe. [ 2 ]
"Dans son discours à Helsinki, le chef du gouvernement mettra l'accent sur les mesures adoptées par Moscou en vue de sauver l'écosystème unique en son genre de la mer Baltique, sur les aspects écologiques du projet Nord Stream et - dans un sens plus large - sur la coopération entre les pays riverains visant à renforcer la sécurité écologique et énergétique en Europe", a indiqué un porte-parole du gouvernement.
Le gazoduc Nord Stream servira à acheminer le gaz russe vers l'Allemagne, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, la France et le Danemark. D'une longueur de 1.220 km et d'une capacité de 55 milliards de m3 de gaz par an, il reliera par le fond de la mer Baltique la ville russe de Vyborg à la ville allemande de Greifswald. Le système comprendra deux pipelines d'une capacité de 27,5 milliards de m3 chacune. Le premier doit entrer en service en 2011.
L'année dernière, l'opérateur du projet, la société Nord Stream AG, a obtenu les autorisations nécessaires de la part de presque tous les pays dont les eaux seraient traversées par le gazoduc (Danemark, Suède, Finlande, Allemagne et Russie). La seule autorisation qui lui manque est celle de la Finlande qui doit encore permettre la pose de la conduite conformément à la loi sur l'utilisation de son espace maritime.
Le groupe Nord Stream AG déploie des efforts considérables en vue de protéger l'écosystème de la Baltique. Depuis avril 2006, la compagnie a tenu 16 consultations qui ont réuni tous les pays riverains de la mer, dont l'Estonie et les autres Etats baltes qui s'opposent à la mise en place du gazoduc.[ 3 ]
Liens :
[ 1 ]Sommet de la Baltique: 140 projets pour sauver la mer (gouvernement finlandais) - Depêche de Ria Novosti du 9 février 2010 .
[ 2 ] Sommet de la Baltique: Poutine évoquera le projet Nord Stream (officiel) - Depêche de Ria Novosti du 9 février 2010 .
[ 3 ] Les actions en faveur de la protection de l'environnement prises par NordStream AG ( En )