geopolitique

Publié le 22 Janvier 2010

LA RUSSIE A DEFENDU SON BON DROIT ! Россия защитила свои права !
C'est le titre de cet éditorial de STOLIETIE consacré à la décision judiciaire qui accorde la propriété de la cathédrale Orthodoxe de Nice à l'Etat Russe [ 1 ] avec pour sous-titre " La plus grande Cathédrale Orthodoxe à l'étranger appartient maintenant à notre nation  ! "
La cathédrale Saint-Nicolas inaugurée en 1912 est la plus grande cathédrale orthodoxe russe en dehors de la Russie.
L'article souligne l'impartialité de la justice Française vis à vis de l'état Français , une manière détournée de dire que la justice d'un état qui se veut laîc vient d'accorder la proprièté d'un lieu cultuel à un état étranger !

Le site de géopolitique Russe raconte l'histoire tragique de cette cathèdrale [ 2 ] dans une rubrique " les territoires de l'histoire " . En effet , la Cathédrale Orthodoxe de Nice , à l'image de la forteresse de Kalemegdan à Belgrade ou du Kossovo et des monastères et églises , est un lieu ou l'histoire se " territorialise " et devient indisociable de l'élement physique terrestre , et comme tout territoires ceux-ci sont l'objet de luttes pour leur contrôle !
De la même manière on parle de " Lieux Saints " et de " Terre Sainte "  , materialisation terrestre de l'immatèriel . Et Dieu sait ,  lui , combien les hommes se sont battus et continuent de se battre pour les contrôler .

Annonçant son intention de faire appel , l'avocat de la partie déboutée  a déclaré :
"C'est la première fois qu'un Etat étranger devient propriétaire d'un objet de culte en France. Cette décision, dont le tribunal n'a pas évalué les conséquences, peut devenir un précédent", 

Cet avocat frileux a t'il si peur de voir pendre à l'entrée de la Cathédrale de Nice des bannières aux couleurs de l'Etat Russe comme on peut voir les bannières de l'Etat Serbe dans la Cathédrale  Saint-Sava à Belgrade  ?

Liens :
[ 1 ]
Nice: la cathédrale orthodoxe restituée à la Russie - Article de Ria Novosti du 20 janvier 2010 .
[ 2 ]
Русский храм в Ницце - Россия признана единственным законным владельцем Свято-Николаевского собора во Франции
[ 3 ] Cathédrale orthodoxe de Nice attribuée à la Russie: l'association culturelle fera appel - Article de Ria Novosti du 20 janvier .


http://fr.beta.rian.ru/images/18588/46/185884652.jpg

RIA NovostiCathédrale Saint-Nicolas à NiceLa cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de Nice

13:04 20/01/2010 Le tribunal de grande instance de Nice a reconnu la Russie propriétaire de la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas de la ville, laquelle a été au centre d'une dispute entre la Russie et l'association cultuelle orthodoxe russe de Nice (Acor).>>

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Rédigé par DanielB

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Publié le 21 Janvier 2010

On croyait que Michel Rocard était guéri de ses lubies internationalistes concernant l'arctique et qu'il se consacrait à plein temps à nous concocter notre Emprunt National ? [ 1 ]
Que Nennie !
Depuis novembre 2009 il vibrillone au sein d'un groupuscule ou l'on retrouve pêle-mêle son excellence Sérenissime le Prince Albert II de Monaco [ Une preuve que la loi d'airan de la botanique selon laquelle les chênes ne donnent que des glands s'applique aussi à la politique lorsque l'on pense à son Grand-Père !  ] ,
Henrik de Danemark ( Henri de Laborde de Monpezat pour l'Etat Civil ) , Jean d'Orleans , Nicolas Hulot , Hubert Védrines [ l'homme qui est allé à la conférence d' Illulissat ] , Miss Benita Ferrero-Waldner , un contre-amiral Espagnol ( ! ) Manuel Catalan , une philosophe Suédoise ,un "aventurier " Anglais , ............[ 2 ]

Tout ce beau monde , un véritable inventaire à la Prévert , a lancé en compagnie de 120 scientifiques , ou qui se considérent comme tels , liés au GIEC un " Appel de Pôles " sur lequel Michel Rocard nous a sorti cette phrase qui restera dans les annales politiques :
" Entendre l'appel des pôles ce n'est pas une question de choix mais une necessité " !
Bigre !
Napoleon et ses quarante siècles au pied des pyramides sont enfoncés .
Bien sûr , comme il y a vingt ans pour l'Amazonie ou Michel Rocard en qualité de premier ministre voulait échanger la dette extérieure Brésilienne en échange de sa renonciation à l'exercice de sa souveraineté sur la région , ce groupuscule héteroclite en appelle à l'internationalisation de l'arctique sous des prétextes environnementalistes . [ 3 ]
Pour " visualiser " leur agitation Brownienne aupres des populations et des institutions ce groupuscule mondialiste a même lancé le projet d'un " Drapeau pour l'Arctique " - " A flag for the arctic " comme si l'existence de ce drapeau allait donner force de loi à une " Entité Arctique " sous gouvernance mondialiste .
Il sera en tout cas en très bonne place dans les " pays imaginaires " du site " Flags of the World " !

Internationaliser l'arctique est une vieille antienne du Coucil on Foreign Relations deja développée à l'époque des débats sur l" internationalisation de l'Amazonie " . Il s'agit en effet de thésauriser pour les entreprises multinationales occidentales , principalement Anglo-Saxonnes , des richesses auquelles elles n'ont pas accés du fait de leur conntrôle par des états puissants comme le Brésil et la Russie . Il ne s'agit pas de protection de l'environnement ! S'il existe des écologistes sincères au sein de ces mouvements mondialistes , ils doivent se rendre compte de l'évidence : Ce sont des " Idiots utiles " selon l'expression consacrée ! Il en est bien sûr tout autrement de personnes comme M. Michel Rocard ou le Prince Henrik de Danemark qui depuis plus de vingt ans en appellent à cette " internationalisation  "des régions riches en ressources naturelles !

Mais puisque M.Michel Rocard veut à tout prix internationaliser l'arctique [ En effet est-ce bien sérieux de laisser l'arctique aux mains des Etasuniens , des Canadiens , des Danois , des  Norvègiens et des Russes comme on a laissé , pour l'instant , l'Amazonie aux Brésiliens ] ne devrait on pas demander à l'image du Ministre Christovam Buarque [ 5 ] qui réclamait , avec raison la dernière crise financière mondiale l' a montrée , l'internationalisation des plus grandes réserves de devises et d'or une internationalisation des sommes récoltées dans le cadre du " Grand Emprunt " ?
Est ce bien sérieux de les laisser à la discrétion de notre " ambassadeur polaire " ? La question mérite en tout cas d'être posée !


Liens :
[ 2 ]
http://www.lecerclepolaire.com/call.html
[ 3 ] " Appel des pôles " (En )

This effort should bemaintained specially now when environmental changes are altering the geo-strategic

dynamics of the Arctic. Potential consequences for international stability, call for the

development of a policy protecting and preserving the Arctic, promoting sustainable

use of resources and contributing to enhanced Arctic multilateral governance.

[ 4 ]A fag for the Arctic
[ 5 ] Voir vidéo

Articles associés :
[ 1 ]Traité international sur l'arctique : Michel Rocard renonce !





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Rédigé par DanielB

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Publié le 17 Janvier 2010

Le moins que l'on puisse écrire c'est que les élections Ukrainiennes semblent être passés à la trappe des préocupations de la " communauté internationale " .
A contario des élections précédentes la presse et les mediats internationaux semblent avoir oublié cet " état pivot " et les articles des mois de Janvier précédents concernant le feuilleton de la crise gazière Russo-Ukrainienne ne sont plus qu'un lointain souvenir .
Peut être est ce du au fait que le " Candidat Orange " , Victor Iouchtchenko , n'est plus crédité que de 4% à 5% [ voir moins - Diaporama Ria Novosti ] des intentions de vote et que les deux candidats favoris pour le second tour souhaitent avoir des relations appaisées avec la Russie ?
C'est ce que suggère Dmitri Babitch dans son éditorial de Ria Novosti .[ 1 ]
Si la presse occidentale a été prolixe sur les conséquences de la crise économique en Russie y prophétisant un " Grand Soir antiPoutinien" grâce à l'action conjuguée  des manifestants de Vladivostock , de Pikalevo et des oligarques , rien n' a été écrit sur l'état de quasi-faillite de l'Entité Oukrainienne qui s'est manifesté par une incapacité du gouvernement central à faire face à une épidémie de grippe ou de tuberculose .
Aucun de ces mediats ne s'est posé des questions sur l'incapacité du gouvernement central a honorer sa dette gazière malgrés les milliards de dollars d'aide reçue ?
Se poser ces questions , évoquer l'état de faillite de l'état Oukrainien , cela serait revenu à renier tout ce que ces mediats écrivent depuis cinq ans !
Adieu veau , vaches , couvées et lendemains chantants dans une " Ukraine démocratique et Euro-Atlantique " ...

http://fr.beta.rian.ru/images/18584/15/185841502.jpg
http://fr.beta.rian.ru/images/18580/32/185803252.jpg


Liens :
[ 1 ] Kiev : elle est finie, la saison des oranges - Editorial de Dmitri Babitch pour Ria Novosti - 12 janvier 2010 .

 

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Rédigé par DanielB

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Publié le 3 Janvier 2010

MOSCOU, 25 décembre - RIA Novosti.

Les litiges territoriaux portant sur l'Arctique, région riche en hydrocarbures qui déchaîne les convoitises, doivent être réglés par voie négociée et dans le respect des accords internationaux, estime le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

"Tous les problèmes surgissant dans l'Arctique doivent premièrement être réglés par voie diplomatique et, deuxièmement, sur la base du droit international, conformément à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer", a-t-il déclaré vendredi à la chaîne de télévision Vesti.

"Cette approche n'est contestée par personne. Mieux, elle a été approuvée par le Conseil arctique, et ce facteur détermine notre position", a ajouté le ministre.

Le pôle Nord et l'océan Arctique sont revendiqués par la Russie, les Etats-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège. 1,2 million de km2 de fonds marins contenant le quart des réserves mondiales de pétrole et de gaz sont en jeu. Les Etats, dont la souveraineté s'étend jusqu'à 200 milles marins de leurs côtes, peuvent accroître cette distance jusqu'à 350 milles en démontrant que leur plateau continental s'étend au-delà de cette limite, ce qui a ouvert la porte à de nombreuses réclamations.

La tension a atteint son paroxysme en août 2007 lorsqu'une expédition russe, conduite par l'explorateur polaire et député de la Douma Artour Tchilingarov, a atteint le pôle Nord en vue d'étudier le plateau continental de l'océan Arctique. Les membres de l'expédition sont descendus au fond de l'océan à bord d'un bathyscaphe et ont planté un drapeau russe exactement au pôle Nord géographique de la Terre. Cet épisode a provoqué la préoccupation des autres parties au litige. Le ministère canadien des Affaires étrangères a alors rappelé : "Nous ne sommes pas au XVe siècle. Vous ne pouvez pas parcourir le monde, planter des drapeaux et dire: "Nous revendiquons ce territoire".

Répondant quelques jours plus tard à cette déclaration, M.Tchilingarov a fait remarquer: "Nous sommes heureux d'avoir planté le drapeau russe au fond d'un océan où aucun homme n'avait jamais mis le pied. Je me moque de ce qu'on en dit à l'étranger. Si cela déplait à certains, ils peuvent essayer de plonger aussi et de planter quelque chose".

Le Conseil arctique est un forum intergouvernemental de haut niveau fondé en 1991 afin de gérer les problèmes surgissant dans les territoires adjacents à l'océan Arctique. Le Conseil réunit le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, la Finlande, l'Islande, la Norvège, la Suède, la Russie et six communautés ethniques indigènes.

Note de l'Editeur :
L'équipe de Ria Novosti , à laquelle je présente mes Meilleurs Vooeux pour 2010 , consacre désormais une section spéciale au partage de l'arctique .

Sites :

The Arctic Council


http://fr.beta.rian.ru/images/18565/85/185658569.jpg

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Rédigé par DanielB

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Publié le 17 Décembre 2009

Est ce l'approche des fêtes de fin d'année qui a ammené deux chercheurs Norvégiens du Fridtjof Nansen Institute à écrire que des conflits armés pour la maîtrise des ressources arctiques sont peu probables ?
Dans une étude intitulée The Politics of security and international law in Norway's Arctic waters , Øystein Jensen et Svein Vigeland Rottem arrivent aux conclusions suivantes : [ 1 ]
- L'Océan Arctique autour duquel se cristallisent les conflits de souveraineté est un ....Océan et il est donc gouverné par la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer ( UNCLOS ) . 
Les tentatives de faire accepter les zones recouvertes par la banquise comme ayant un autre statut légal ont peu de chances d'aboutir car il existe un consensus unanime chez les acteurs concernés pour rejeter un autre satut juridique pour ces régions .
L'Arctique n'est donc pas un " Far North " comparable au " Far West " ou ne régne aucune loi comme l'affirment Michel Rocard et les associations environnementalistes .
Lors du sommet d'Ilulissat au Groenland au mois d'octobre 2008 , tous les états riverains de l'Océan Arctique , y compris les Etats-Unis qui n'ont pas ratifié la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer , reconnaissent que l'UNCLOS est le document qui doit guider le comportement des différents acteurs , régionaux et autres , dans l'Arctique .
- Les " défis en matière de sécurité internationale " sont en grande partie réglés par les conventions internationales . Les états trouvent toujours un plus grand bénéfice à respecter ces conventions internationales qu'à les défier ou ne pas en tenir compte dans leur manière de résoudre des conflits qui peuvent survenir .
Selon Svein Vigeland Rottem , essayer de résoudre par des moyens militaires ou menacer de le faire peut s'avérer beaucoup plus préjudiciable pour un état que de respecter ces conventions et modalités de résolution des conflits .

Pour leur étude les deux chercheurs se sont appuyés sur la résolution ( en cours ) du conflit opposant la Norvège et la Russie dans la Mer de Barents à propos de  la délimitation des eaux territoriales et le statut des eaux et du plateau continental autour de l'archipel du Spitzberg .
Ils estiment que leur étude limitée est valable pour toute la région arctique car le même satut légal s'applique dans toute la région .

Les deux chercheurs ont ils été influencés par le " dégel " qui se profile entre la Russie et la Norvége ?
Plusieurs projets conjoints sont en cours :
1- La Russie et la Norvège sont prêtes à développer le tourisme écologique dans le parc national Arctique Russe situé dans l'archipel de la Nouvelle Zemble .[ 2 ]
2- La Norvége et la Russie semblent s'approcher d'un accord pour l'exploitation conjointe des ressources petrogazières dans la " Zone Grise " contestée par les deux parties dans la Mer de Barents . Un memorandum pour la prospection et l'exploiation pourrait être signée avant la mi-2010 [ 3 ]

La Norvège a accepté la délimitation du plateau continental arctqiue proposée par la commission de l'ONU [ 4 ]
et elle doit desormais régler ses litiges avec la Russie dans deux zones de la Mer de Barents .
En Russie , de plus en plus de voix se font entendre pour un réglement négocié afin de mettre au plus vite ces régions en exploitation [ 5 ] . Il faut citer parmis elles  le général Leonid Ivashov et ses collaborateurs de la Fondation pour la Culture Stratégique [ 6 ].

Liens :
[ 1 ]
No "Armed Mad Dash for Resources" Foreseen in the Arctic - Résumé de l'étude du Fridtjof Nansen Institute . 
[ 2 ] Environnement: Russie et Norvège développeront le tourisme en Nouvelle Zemble (officiel) - Article de Ria Novosti du 11 décembre 2009 .
[ 3 ] Russia says close to deal with Norway over Arctic - Depêche Reuters du 11 décembre 2009 .

Articles associés :

[ 4 ] La Norvège renonce au Pôle-Nord mais se voit attribuer 235 000 km2 de plateau continental
[ 5 ] Russie-Norvège: une coopération centrée sur le plateau continental .
[ 6 ] Le Général Leonid Ivashov vous (re)parle de l'Arctique !

Documents :
The Politics of security and international law in Norway's Arctic waters 
 

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Rédigé par DanielB

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Publié le 17 Décembre 2009

MOSCOU, 17 décembre - RIA Novosti
Le président Dmitri Medvedev a signé la doctrine climatique de la Russie, a annoncé son conseiller économique Arkadi Dvorkovich lors d'une conférence de presse jeudi au siège de RIA-Novosti.

Les conséquences du réchauffement peuvent varier d'une région à l'autre mais "elles concerneront surtout le nord du pays", a expliqué le conseiller.

"Les changements climatiques pourraient avoir des effets, positifs ou négatifs, sur certains secteurs, dont l'agriculture et la sylviculture", a ajouté le conseiller du Kremlin. Le texte "évoque les défis lancés par l'influence du climat sur la santé", a précisé M.Dvorkovitch.       

La doctrine climatique énumère les possibles conséquences du réchauffement global pour le pays et prescrit les mesures que les autorités doivent prendre dans le but d'améliorer l'efficacité de l'économie russe.

Lors d'une conférence de presse à Ria Novosti , M.Arkadi Dvorkovich n' a pas exclu  que la politique climatique puisse entraîner des modifications dans la structure du secteur  énergétique russe.[ 1 ]
" Les changements climatiques et la politique climatique, ainsi que les modifications connexes, peuvent influer sur la structure énergétique de la Russie et sur le développement du complexe combustible-énergie dans son ensemble",
" Si le monde suit la voie des réductions, cela risque de grever en quelque sorte l'énergique russe, la production de pétrole et de gaz et d'autres types de combustible comme le charbon, qui est considéré pour l'instant comme le plus dangereux pour le climat global en raison du volume des rejets de gaz nocifs dépassant celui des autres sources d'énergie".

Il a aussi souligné qu'en ce qui concerne la Conférence de Copenhague , la Russie ne prendra aucun engagement pouvant remettre en cause son développement économqiue :[ 2 ]

"Nous ne prendrons aucun engagement en mesure d'avoir des effets négatifs sur la croissance"

Jeudi soir, le président Medvedev se rendra à Copenhague pour prendre part au sommet de l'ONU sur le changement climatique.

Le président a annoncé que la Russie est disposée à prendre l'engagement de réduire les émissions de 25% d'ici 2020 par rapport à 1990, a-t-il rappelé.

Cette position est toujours valable, mais ces engagements deviendront contraignants uniquement dans le cadre d'un accord global regroupant tous les pays, a noté l'expert.

"Nous ne prendrons pas d'autres engagements juridiques", a souligné M.Dvorkovitch.

Selon l'expert, le chiffre de 25% de réduction des émissions de CO2 s'explique par la nécessité de garantir une croissance rapide et supérieure à 5% par an.

"Ces projets sont entièrement conformes à notre stratégie de développement échelonnée jusqu'en 2020. Ils sont en corrélation étroite avec notre stratégie énergétique et n'auront aucun effet négatif sur nos repères stratégiques"


Liens
[ 1 ]
Climat: la structure du secteur énergique russe pourrait changer (Conseiller présidentiel)
[ 2 ] Climat: la Russie hostile à un engagement pouvant ralentir sa croissance (Kremlin)


Note de l'Editeur :
Je vous livre la depêche " brut de décoffrage " avant analyse plus poussée .

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Rédigé par DanielB

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Publié le 5 Décembre 2009

La toponymie a longtemps été en Europe un moyen de revandication territorial , particulièrement dans la période trouble de l'entre deux guerres ou plusieurs états contestaient une région en s'appuyant sur une toponymie d'origine Allemande , Tchéque ou Polonaise .
Une cité comme Katowice dont personne , aujourd'hui , ne conteste la Polonité n'était elle pas aussi la  Kattowitz Allemande avant que les corps francs Polonais , avec la complicité des militaires Français et des chefs politiques Français ,ne s' y livrent à un nettoyage ethnique de la population Allemande entre 1920 et 1921 ?
Le débat vient d'atteindre l'arctique .
La Chambre des Communes Canadiennes vient d'approuver à la quasi unanimité un projet de loi visant à renommer le " Passage du Nord-Ouest " en " Passage du Nord-Ouest Canadien " ( Canadian Northwest Passage " ) . [ 1 ]
Ce vote favorable a eu lieu malgrés l'opposition des chefs communautaires Inuits qui considérent que cette nouvelle toponymie ne prend pas en compte la présence millénaire des Inuits sur les rivages de cette voie d'eau septentrionale .
Selon le chef communautaire Inuit Paul Kaludjak , la région aurait du être rebaptisée " Tallurutik " comme elle est connue par les habitants indigènes . [ 2 ]
La première motion visant à renommer le " Passage du Nord-Ouest " a été déposée le 28 janvier 2008  [ 3 ]

Le " Passage du Nord-Ouest Canadien " fait l'objet d'un conflit de souveraineté entre le Canada qui considère qu'il dépend de sa juridiction nationale et les Etats-Unis ( mais aussi les états Européens ) qui considérent qu'il s'agit d'un corridor maritime international .

On peut désormais se poser la question si avec justesse la Douma Russe ne va pas vouloir renommer le " Passage du Nord-Est " en " Route Maritime Nord Russe " ?


Liens :
[ 1 ] Arctic sea route to be renamed 'Canadian Northwest Passage' - Article de Canwest News Service du 3 décembre 2009 .
[ 2 ] Aboriginals want their culture considered in any renaming of Northwest Passage - Article de Canwest News Service du 14 novembre 2009 .
[ 3 ] L'Arctique : Chronologie des faits marquants au Parlement canadien -

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Rédigé par DanielB

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Publié le 3 Décembre 2009




Nous avons vu dans ce blogue les conséquences du ( supposé ) réchauffement climatique global pour la Russie [ 1 ] et pour le Groenland [ 2 ] .
Un rapport établi par le TRNEE ( Table Ronde sur l'Environnement et l'Economie ) , organisme indépendant du gouvernement fédéral ayant pour mandat d'effectuer des recherches et de formuler des conseils sur les enjeux de développement durable intéressant le Canada et les Canadiens , souligne l'impréparation des infrastructures du Grand Nord Canadien à faire face aux conséquences du réchauffement climatique global . [ 3 ] - [ 4 ]
Cette impréparation pourraït à terme comprommettre les projets de développement de l'arctique Canadien  [ 5 ] et même menacer la souveraineté du Canada sur ces régions arctiques .
Tout comme la Russie , le Canada doit faire face à l'effet de la fonte du pergelisol sur ses infrastructures de communications , de transport énergetiques et même d'habitations .
Tout comme la Russie , le Canada est confronté à l'exercice de la souveraineté sur de vastes zones peu peuplées possédant de grands potentiels de richesses minières .
Or la mise en valeur de ces régions nécessite des conditions de vie décente et sécurisées pour les " pionniers " et les " autochtones " ( infrastructures d'habitation ) , des moyens de communication sécurisés et en bon état de fonctionnement ( routes , voies , ferrées , pistes d'aéroport )
Les infrastructures de transports énergetiques ( lignes à haute-tension )  et minières (  oléoducs ; gazoducs ; voies ferrées ) sont nécessaires poour l'évacuation vers les centres de consommation , de transformation et d'exportation des richesses minières et énergetiques ( petrole , gaz ) présentes dans les regions arctiques .
Ce rapport montre aussi que les décideurs politiques Canadiens , mais aussi Russes , doivent desormais intégrer dans leurs plans de développement des régions arctiques les effets du réchauffement climatique  , tout comme le font les planificateurs militaires [ 6  ] .
Dans le domaine militaire les infrastructures comme les pistes d'aéroport et les voies de communication ( voies ferrées , routes ) sont tout aussi utiles pour la projection dans la toundra , la défense opérationnele du territoire et l'exercice des missions de souverainté .
La publication de ce rapport survient en même temps que le gouvernement Canadien vient de désigner  WorleyParsons Westmar Ltd. pour la phase préliminaire des études d'un port militaire arctique , Nanisivik Naval Facility (NNF) au Nunavut , destiné à assurer une présence militaire accrue de la marine Canadienne dans la région .
La base de Nanisivik est destinée à devenir un hub logistique pour les missions de la marine Canadienne dans le grand nord durant la saison navigable . Sa construction doit commencer en 2011 et la disponibilté opérationnelle est prévue pour 2014 [ 9 ]-[ 10 ]
Selon le rapport du TRNEE , les conditions déja trés difficiles du Grand-Nord Canadien pourraient empirer avec les conséquences de la fonte du pérgelisol , particulièrement dans le domaine des communications .


OTTAWA, ONTARIO--(Marketwire - 26 nov. 2009) - L'infrastructure et les collectivités du Nord canadien ne sont pas préparées à faire face efficacement à la menace émergente que pose le changement climatique aux routes, aux bâtiments, aux sites d'élimination des déchets industriels, à l'infrastructure de transmission de l'énergie et aux autres infrastructures essentielles, selon un nouveau rapport publié par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie.

"Le Nord canadien est sur la ligne de front du changement climatique", affirme la TRNEE, ce qui exige un effort soutenu pour faire en sorte que l'infrastructure et les collectivités soient mieux préparées à s'adapter au changement climatique attendu, qui pourrait entraîner la dégradation du pergélisol, la fonte des routes de glace, des ondes de tempêtes et l'érosion des côtes.

Parmi ses 16 recommandations, Franc Nord : adaptation de l'infrastructure du Nord canadien au changement climatique suggère de mettre à jour les codes et les normes de construction et de génie, d'améliorer les données et l'information sur le climat et le pergélisol, d'examiner les changements à apporter au système d'assurance et d'utiliser les programmes fédéraux de financement des infrastructures pour faire en sorte que la construction des nouvelles infrastructures tienne compte de l'évolution du climat.

Le rapport arrive juste au moment où les nations du monde se rencontrent à Copenhague pour discuter de la meilleure façon de travailler ensemble pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, blâmés pour différents phénomènes arctiques comme la dégradation du pergélisol, la fonte de la glace marine et les changements aux régimes de précipitations. Par contre, si la diminution des émissions de carbone est importante à long terme, la TRNEE souligne que l'adaptation à l'échelon local est critique pour composer aujourd'hui avec des effets du changement climatique qui semblent inévitables.
"Le changement climatique connaît sa progression la plus rapide dans les régions arctiques, exigeant du Canada qu'il devienne un chef de file mondial dans les pratiques d'adaptation," explique le président de la Table ronde, Bob Page.  " Nous croyons que notre rapport s'inscrit dans un créneau important pour la mise en place par le gouvernement fédéral de sa Stratégie pour le Nord."[ 5 ]

Le rapport note que les routes de glace fondent plus tôt au printemps, forçant les collectivités à recourir à l'avion pour importer les produits de base, tandis que la fonte du pergélisol peut déstabiliser les fondations des bâtiments. Par ailleurs, l'augmentation des chutes de neige et les changements dans les conditions de glace ajouteront des charges sur les immeubles et les infrastructures de communications et de transmission de l'énergie, construits pour des conditions de neige et de glace différentes. La dégradation du pergélisol peut aussi miner les pistes d'atterrissage et les routes, tandis que les ondes de tempête augmentent le risque pour les collectivités côtières et peuvent forcer la relocalisation des infrastructures.

La Table ronde a constaté que les normes et les codes nationaux n'accordaient pas suffisamment d'importance aux intérêts et aux conditions du Nord et qu'il existait des écarts importants dans la disponibilité et l'accessibilité des données qui forment la base de la gestion des risques et de la prévention des pertes en matière d'infrastructure. La TRNEE a également constaté que la capacité des collectivités nordiques d'évaluer le risque posé par le changement climatique aux infrastructures était inégale et insuffisante. L'absence de stratégies coordonnées entraîne des réponses gouvernementales au gré des circonstances qui pourraient être inefficaces et coûteuses.

"Des bâtiments aux routes, des aéroports aux pipelines, les infrastructures sont essentielles à la sécurité des collectivités modernes,"  explique le président et premier dirigeant de la TRNEE, David McLaughlin.
"Cette nouvelle étude de l'infrastructure du Nord menée par la TRNEE offre des conseils pratiques pour rendre l'infrastructure plus résiliente et moins vulnérable au changement climatique."

La TRNEE s'est penchée sur le rôle de trois mécanismes clés pouvant être utilisés dans la gestion du risque pour l'infrastructure :

1. les codes, les normes et les instruments connexes, qui fixent les exigences de construction, d'entretien et autres de l'infrastructure;

2. les polices d'assurance, qui peuvent offrir des mesures incitatives de rajustement des primes afin de réduire le risque;

3. les politiques de gestion des catastrophes, qui peuvent augmenter le degré de préparation des collectivités et leur capacité de réaction en cas de catastrophe.

Voici quelques points saillants des 16 recommandations formulées par la TRNEE.

- Les codes et les normes nationaux d'ingénierie et de construction doivent être revus et modifiés pour tenir compte des risques découlant du changement climatique.

- Le gouvernement du Canada doit rajuster les moyens de financement pour le développement et la restauration des infrastructures, afin qu'ils deviennent des incitations à intégrer le risque de dommage causé par le changement climatique aux décisions en matière d'infrastructure.

- Les gouvernements et l'industrie de l'assurance doivent travailler ensemble pour que les produits d'assurance encouragent les modifications abordables à l'infrastructure pour tenir compte des risques liés au climat.

- Tous les ordres de gouvernements doivent collaborer avec les experts du Nord à élaborer les meilleures lignes directrices possible en matière d'aménagement et d'ingénierie pour le Nord.

- Le gouvernement du Canada doit investir dans la mise à jour et la transmission des données plus complètes sur le climat, les projections liées au changement climatique, et les informations en ce qui a trait à l'aménagement des infrastructures.

- Le gouvernement du Canada a besoin de diffuser l'expertise et l'expérience du Nord canadien dans la lutte contre les risques climatiques à l'infrastructure avec d'autres nations polaires dans le cadre de la Stratégie pour le Nord du Canada

Note de l'Editeur :
Il ne s'agit pas ici de prendre parti pour ou contre les prévisions parfois alarmistes et controversée d'organismes comme le GIEC .
Il s'agit de présenter des conséquences géo-politiques et géo-stratégiques dans l'hypothése d'un tel réchauffement . Le viel adage " prévoir , c'est gouverner " étant plus que jamais d'actualité .
Outre les éttas riverains de l'arctique , la planification climatique et ses conséquences sur la sécurité ( compétition  accrue pour les ressources , migrations - N'annonce t'on pas des " guerres du climat " [ 7 ] ) doit desormais être prise en compte par tous les chefs politiques et militaires

Documents :
[ 4 ]
Franc-Nord : Adaptation de l'infrastructure du Nord Canadien au changement climatique .
[ 5 ] Le Canada publie sa stratégie pour le Grand Nord : Notre Nord , notre patrimoine , notre avenir .
[ 10 ] Stratégie de défense Le Canada d’abord
" Les régions arctiques du Canada sont touchées par des changements climatiques qui transforment l’environnement, facilitant la navigation maritime et favorisant ainsi l’activité économique. La calotte polaire rétrécit, offrant de nouvelles possibilités de transport, de tourisme et d’exploration des ressources. L’ouverture de nouvelles voies navigables est considérée, notamment l’ouverture du passage du Nord- Ouest. Bien que cette situation promette d’être très lucrative pour le Canada, elle est également porteuse de nouveaux problèmes sur d’autres fronts. Elle pourrait aussi ouvrir la voie à l’augmentation d’activités illégales lourdes de conséquences pour la souveraineté et la sécurité du Canada et pouvant entraîner la nécessité d’obtenir de nouveau le soutien des militaires.

Le gouvernement s'est engagé à s'assurer que le Canada possède les outils dont il a besoin afin de faire face à la grande variété de menaces et de défis posés aux Canadiens. La Stratégie de défense Le Canada d'abord représente une étape majeure en ce sens en offrant aux Forces canadiennes les capacités dont elles ont besoin afin de mener leurs opérations à bien aujourd'hui et demain dans un environnement incertain."


Liens :
[ 3 ]L'infrastructure du Nord n'est pas prête pour le changement climatique, conclut la TRNEE - Depêche Marketwire du 26 novembre 2009 .
[ 9 ]  Canada's Government Awards Contract for Arctic Infrastructure Project - Depêche de Marketwire du 26 novembre 2009 .

Autres sites :
[ 7 ] Les guerres du climat sur EGEA

Articles associés :
[ 1 ]
L'Arctique Russe menacé par le réchauffement climatique
[ 2 ] Qaannaq s'enfonce à cause du réchauffement global et meurt de faim à cause de l'UE !
[ 6 ] L'US Navy va créer une " Task-Force arctique "tandis que la militarisation de l'arctique se poursuit
[ 8 ] Le pont sur le fleuve Iouribéï - Les nouvelles infrastructures de l'arctique Russe doivent s'adapter au réchauffement climatique .




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Rédigé par DanielB

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Publié le 2 Décembre 2009


Une interview publiée par le site " Le Courrier de Russie "

Aymeric Chauprade enseigne la géopolitique depuis 10 ans au Collège interarmées de défense. Il est l’auteur du grand traité Géopolitique : Constantes et changements dans l'histoire, devenu rapidement un manuel de référence. Son récent atlas de géopolitique mondial Chronique du choc des civilisations, en revanche, a déclenché une polémique qui s’est soldée par sa mise à pied, exigée par le ministre de la Défense.

 

Il se trouve que Chauprade défend et incarne une approche scientifique de la discipline qui prend en compte le « facteur culturel », et donc la représentation que les peuples se font d’eux-mêmes et des autres dans l’histoire. A ce titre, il a consacré au 11 Septembre un chapitre dans lequel il a entrepris de « montrer que le choc des civilisations, c'est d'abord le fait qu'une immense partie de l'humanité, en dehors du monde occidental, ne croit pas à la version officielle de cet événement donnée par le gouvernement américain et qui est devenue la version obligatoire des médias occidentaux. » Mais la distanciation scientifique n’est pas de mise sur tous les sujets.

 

Le Courrier de Russie : Dans l’entretien sur la Russie que vous avez accordé récemment à la NRH*, vous proposez une interprétation dans laquelle la stratégie de Poutine – et de Medvedev aujourd'hui – est aussi claire que déterminée. Sa politique en matière d’énergie n’est pas seulement « économique », elle est au centre d’un plan stratégique très précis. Dans le même entretien, vous dites aussi qu’il s’agit d’une réaction de la Russie à un certain sentiment d’encerclement, à une politique américaine qui détermine finalement la donne a priori, les acteurs les plus faibles se défendant avec les moyens dont ils disposent.

Aymeric Chauprade : Ce n’est pas en opposition, bien au contraire. La Russie se vivait comme assiégée par la géopolitique américaine avant l’arrivée de Poutine, et elle l’était. Les Etats-Unis et leurs alliés progressaient à la périphérie, dans l’Etranger proche de la Russie. Celle-ci s’est dit qu’elle devait retrouver son statut contesté de puissance régionale, et même de puissance internationale. Or elle n’avait qu’un atout sur la scène internationale : les ressources énergétiques. C’est le levier principal qui a été trouvé. En géopoliticien, je considère que les Etats ont une économie qui fait partie de leur puissance et je regarde le moment où l’économie rentre dans leur stratégie de puissance. C’est typiquement ce qui se passe aujourd'hui en Russie avec le secteur de l’énergie.

L’autre volet est indissociable de cette stratégie : il s’agit de savoir comment repousser l’avancée américaine avec les Révolutions colorées, par lesquelles les Etats-Unis entreprennent de faire basculer les uns après les autres les républiques de l’ex-Union soviétique dans l’OTAN et le camp américain, et d’étendre le bloc transatlantique jusqu’aux frontières de la Russie et de la Chine.

 

LCDR : Que peut-on dire, de ce point de vue, du cas des Etats-Unis avec leur système financier, dans un contexte de crise mondiale ?

A.C. : Les Etats-Unis disposent aujourd'hui de deux armes pour déstabiliser les puissances émergentes : leur présence militaire dans le monde, et la finance, qui n’est pas inodore et neutre. Je pense que les crises ne sont pas le reflet de la maladie générale d’un système ou de la surproduction de produits dérivés. Ces maux existent, mais des stratégies de déstabilisation, notamment de la Russie et de la Chine, s’immiscent dans la finance et l’orientent, faisant d’elle une arme au service du projet américain.

 

LCDR : Que voulez-vous dire quand, à propos des Etats-Unis et de la Russie, vous opposez unipolarité et multipolarité ? On comprend la notion de pluralité de centres de décision stratégiques, de rapports de puissance dans le contrôle des ressources énergétiques, etc. Mais on peut aussi se demander si la multipolarité ne doit pas supposer l’existence d’une pluralité de types d’organisations sociales. La Russie est-elle vraiment un modèle alternatif par rapport aux Etats-Unis ?

A.C. : Il faut revenir aux mots : pôle unique ou plusieurs pôles. L’unipolarité, c’est le modèle et le projet américains depuis les Pères fondateurs du Mayflower. C’est un projet messianique dans le sens où il vise à transformer le monde à l’image de la nation américaine. Celle-ci se vit comme une société aboutie, idéale, de libertés fondamentales. Si cette nation cherche à optimiser sa richesse sur le plan international, c’est pour des raisons liées au protestantisme et à l’idée de la réussite temporelle, matérielle, comme attestation de l’élection divine.

La multipolarité, c’est une autre vision du monde, d’un monde fait de nations et de civilisations différentes, et qui ont le droit de défendre leur spécificité. Ceux qui croient à cette forme d’organisation du monde pensent qu’il y aura moins de conflits si les pôles de puissance s’équilibrent entre eux, alors que la suprématie d’une puissance sur les autres créerait une instabilité permanente.

En fait, il ne faut pas considérer les Etats-Unis comme une nation au sens classique. C’est un acteur étatique, mais aussi un réseau de réseaux, un acteur trans-étatique. Le sociologue américain Lipset écrivait : « l’Amérique n’est pas seulement une nation, c’est une idéologie ». Les Chinois ne disposent pas de ces réseaux, et les Russes ne les ont plus depuis l’effondrement de l’URSS. La Russie est redevenue un Etat-nation classique, sans idéologie exportable. L’unipolarité et la multipolarité, ce sont donc aussi deux réalités à des moments différents. Le monde de 1990, avec l’effondrement de l’URSS et l’extension de l’OMC, avait l’air de tendre vers la première. Aujourd'hui, on revient à une réalité multipolaire, avec la Chine et la Russie. Et dans ce basculement, j’insiste sur le rôle de Poutine et je dis que son arrivée est un événement aussi important pour les relations internationales que le 11 Septembre. Il a pensé la puissance de la Russie par le biais de la stratégie énergétique, avec pour objectif une reprise de contrôle des ressources, une reconquête sur un certain nombre d’oligarques, pour les mettre au service de la reconstruction de la puissance russe, avec des leviers comme Rosneft pour le pétrole et Gazprom pour le gaz.

 

LCDR : C’est ce que vous expliquez dans l’entretien auquel nous avons déjà fait référence. Pourriez-vous nous en donner un exemple ?

A.C. : Oui, le démantèlement de Youkos suit un plan de reconstruction méthodique : reprendre physiquement la main sur les ressources, avec les deux grands opérateurs, puis faire en sorte qu’ils exportent dans des directions multiples s’équilibrant entre elles. Tout ne doit pas aller vers les Etats-Unis, contrairement à ce que pensait Khodorkovski. La Russie doit devenir indispensable pour les Européens, mais aussi pour les Asiatiques. C’est pourquoi le gaz est aujourd'hui redirigé en partie vers l’Asie.

 

LCDR : Beaucoup de gens, en Russie même, doutent de la viabilité de cette politique énergétique sur le long terme et critiquent la focalisation actuelle de tous les moyens disponibles sur un seul secteur. On revient ici à l’économie, la réussite économique n’étant plus alors l’attestation matérielle de la réalisation d’un projet hégémonique, mais le simple substrat sur lequel on peut asseoir une puissance.

A.C. : Les profils des pays sont très différents. La Russie, c’est un peu plus de 7% des réserves prouvées de pétrole, et plus du tiers des réserves prouvées de gaz. C’est un réservoir pour longtemps et c’est un pays qui a du charbon comme les Etats-Unis et la Chine. Il y a probablement encore un gros potentiel pétrolier, car c’est un pays qui a été peu sondé, contrairement à l’Arabie saoudite. C’est un facteur dont l’importance saute aux yeux : si on met le paquet sur ce secteur, on retrouve une utilité très forte dans le monde et on dégage de la richesse. Je ne suis pas sûr que ceux qui pourfendent le choix du tout énergétique aient raison. C’est seulement la première étape d’une stratégie de redressement politique.

 

LCDR : Un second problème se pose, celui des fluctuations du prix du pétrole dont la Russie est chroniquement tributaire. A-t-elle aujourd'hui les moyens d’opérer un contrôle quelconque sur le marché du pétrole ?

A.C. : Les Américains ont en tout cas de moins en moins les moyens de donner le ton sur ce marché. Il y a aujourd'hui un axe de contrepoids au pétrole américain et à ses alliés, Arabie saoudite en tête, qui s’est constitué : Venezuela, Kazakhstan, Iran, Russie. L’Iran détient la 2e réserve mondiale de gaz, et de pétrole. L’Iran, la Russie et le Venezuela sont d’accord pour ne plus vendre le pétrole en dollars et donc pour affaiblir le statut du dollar comme devise internationale. Cette logique selon laquelle le pétrole devrait être vendu dans des devises différentes (le rouble, le yuan, etc.) est portée par un nombre croissant de pays. On touche là au coeur de la puissance américaine : la centralité du dollar comme devise internationale, que les Etats-Unis ont maintenue grâce à l’invention du pétrodollar. Il me semble que l’on est là encore dans la multipolarité, en l’occurrence c’est la multipolarité monétaire qui est à l’ordre du jour. Depuis 2006, il s’est passé des tas de choses. Il ne s’agit pas seulement de la bourse de Kish créée par l’Iran pour vendre des produits énergétiques dans toutes les devises sauf en dollars. Il y a eu, en 2007 et 2008, tout un cycle de réunions entre différents pays, qui se sont accordés, y compris les pays de l’OPEP à l’exception de l’Arabie saoudite, sur cette idée de multipolarité monétaire.

 

LCDR : S’agissant d’évaluer les chances de réalisation de cette stratégie russe, on peut s’interroger sur les risques de chute dans un modèle d’économie de rente du type du Venezuela.

A.C. : Je trouve qu’il y a, par exemple, une grande différence entre la Russie et l’Iran, qui se concentre à 100% sur la rente pétrolière et gazière, sans autre vision que l’énergie pour durer. La preuve, c’est que les Iraniens veulent développer le nucléaire pour fabriquer leur électricité et pouvoir réserver le pétrole exclusivement à l’exportation. En Russie, il y a un véritable Etat capable d’insuffler une stratégie, et je crois que les interdépendances énergétiques vont déboucher sur d’autres natures de flux économiques. Quand un canal existe et qu’un premier produit passe, d’autres peuvent passer par la même voie, comme l’histoire le montre.

 

LCDR : Revenons pour fi nir à la question du modèle économique, c’est-à-dire aussi social. La multipolarité peut-elle être définie autrement que par son opposition à l’unipolarité ?

A.C. : Dans la multipolarité, chaque pays invente son propre rapport entre l’économie et l’Etat. Les Occidentaux s’offusquent souvent de certains types d’intervention de l’Etat dans des pays qu’ils souhaitent pénétrer. Or, il faut accepter ce qui relève à mes yeux d’une différence culturelle, et en particulier le fait que l’Etat a un rôle plus fort à jouer dans certains Etats que dans d’autres. Le rapport de la Chine à la propriété individuelle n’est pas du tout le même que dans le monde occidental. Il faut savoir, si on investit en Chine, que la propriété est fragile. A tout moment, l’Etat peut annuler une propriété privée s’il estime que le bien commun de l’empire l’exige.

C’est le problème de la pensée libérale : elle postule que tout doit fonctionner de la même façon partout. Or, il y aura de plus en plus d’interdépendances, mais entre des systèmes politico-économiques différents. La mondialisation bien ordonnée, c’est d’abord accepter le fait que la place de l’Etat en Chine et en Russie n’est pas la même que dans le monde occidental. Le principe de base, c’est le respect de la différence entre les modèles politiques, économiques et sociaux des nations.

 

Propos recueillis par Simon Roblin

simon.roblin@lcdr.ru

 

* « La géopolitique de la Russie », in La Nouvelle Revue d’Histoire, n° 38, sept.-oct. 2008.

Note de l'Editeur :

 

Je ne peux que souscrire à la démarche de M.Aymeric Chauprade de prendre  la représentation que les peuples se font d’eux-mêmes et des autres dans l’histoire.
C'est que le géopoliticien Karl Haushofer qualifiait de " prisme déformant de nos fantasmes " en parlant de la vision " occidentale " du Japon des années 20-30 .
Cela fait l'objet de la rubrique " Kulturkampf  " de ce blogue .
Demain sur RTR Planeta le premier ministre Vladimir Poutine répondra aux questions des auditeurs et des internautes . Deja 700 000 questions ont été posées .

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Rédigé par DanielB

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Publié le 24 Novembre 2009

MOSCOU, 24 novembre - RIA Novosti

Le maire de Moscou Iouri Loujkov, auteur du projet de transfert d'une partie du débit des grands fleuves sibériens vers le sud a insisté lors d'un forum international mardi à Moscou sur la nécessité d'irriguer les terres agricoles du sud sibérien et les déserts d'Asie centrale.[ 1 ]

"Il convient de revenir sur le projet d'utilisation de l'eau des fleuves sibériens, l'Obi à elle seule pourrait nous fournir jusqu'à 25 kilomètres cubes (par an), " a estimé le maire devant les participants au forum "Eau Pure" qui s'est réuni dans la capitale russe.[ 3 ]

Cette mesure "permettra d'irriguer des régions russes et de vendre de l'eau au Kazakhstan", a-t-il estimé.

Selon le maire de Moscou qui avait présenté en septembre son livre "L'Eau et le Monde" ( вода и мир  )
, 5% à 7% du débit annuel de l'Obi qui se jette dans l'océan Arctique permettraient d'approvisionner en eau cinq régions sibériennes sujettes à des sécheresses fréquentes. La Russie pourrait rentrer dans ses frais en vendant de l'eau aux pays arides d'Asie centrale, à condition que le mètre cube ne dépasse 25 cents américains, a-t-il estimé.

La proposition de M.Iouri Loujkov pourrait considérablement appaiser les tensions qui commencent à naître en Asie Centrale autour du partage des ressources aquifères .
La Chine qui désire développer sa région du Xinjiang et plus particuièrement l'industrie petrogazière  envisage la construction d'un reservoir
sur la rivière  Irtych ,  partagé entre la Chine , le Kazakhstan et la Russie .
Si ce projet aboutit il multipliera les prélévements Chinois par 5 , de 1 Milliard m3 à 4.6 Milliard  m3 par an .
Ce projet pourrait mettre en difficulté les régions avales , la région d'Omsk en particulier qui pourrait voir ses projets de développement industriels compromis ainsi que les complexes petro-chimiques de la region de
Khanty-Mansiïsk en même temps que des menaces pourraient apparaître pour la faune et la flore locale .
Certaines regions du Kazakhstan pourraient manquer d' eau des 2015 .
Ce dernier envisage de porter la question devant la 64 eme session de l'ONU et espère un appui de la Russie .

Liens :
[ 2 ]
Борьба за Иртыш - Казахстан ищет союзников - Article de APN du 24 novembre 2009 .
[ 3 ]
В Москве состоялся форум "Чистая вода" - Depêche Itar- Tass du 24 novembre 2009 .
[ 3 ]
China discusses future of Irtysh River - Article de The Asia Times du 5 juin 1999 .
Article associé :
[ 1 ]
Un canal depuis l'Arctique jusqu' au golfe Persique ?


 

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