Il y a 75 ans , le 2 mai 1945 , l'armée Brésilienne empêchait la France d'annexer le Val d'Aoste , Turin et le Piémont .

Publié le 2 Mai 2020

C'est un fait peu connu et il fait partie de ces événements qui se déroulent dans les derniers jours et même les dernières heures de la Deuxième Guerre Mondiale . Il rentre dans le cadre des rivalités entre Alliés et si celles entre les Anglo-Saxons et les Soviétiques sont de plus en plus documentées , celles entre les Anglo-Saxons et la France deGaulienne le sont beaucoup moins . Parmi les buts de guerre que s'étaient fixés les chefs politiques et militaires Français figuraient l'annexion de la Sarre et des territoires sous administration Italienne . Ces projets d'annexion en Italie étaient variables et évoluaient d'une annexion du Val d'Aoste à celui d'une annexion de la ville de Turin , voir d'une grande partie du Piémont comme à l'époque Napoléonienne .

 Le 28 avril 1945 les partisans Italiens entrèrent à Aoste. Alessandro PASSERIN d'ENTREVES et COURMAYEUR et Carlo TORRIONE furent désignés par le CLN Valdôtain respectivement préfet et maire d'AOSTA. Mais le 27 avril huit compagnies de l'armée française - de la 7éme DBA -  franchirent le Petit Saint Bernard et le col de Rhêmes dans l'intention d'occuper la Vallée d'Aoste et Turin [Opération PINGOUIN ] . Le général Harold ALEXANDER  demanda au commandement Allié d'ordonner le retrait des Français au-delà de la frontière, obtenant un refus catégorique du général français Paul-André DOYEN . [ La libération du Val d'Aoste ] 

Cette volonté de résistance face à l'annexionnisme Français donna même naissance à une alliance entre des militaires de la République Sociale Italienne et des partigiani qui combatirent côte à côte .

Dans le cadre de cette lutte pour le contrôle du Piémont, et alors que s'organisait une résistance civilo-militaire Italienne ,  le général Mark CLARK  demanda à un " pays neutre " de servir de force d'interposition afin d'éviter une confrontation directe entre l'US ARMY et les forces Françaises .

Depuis le 25 avril 1945 la Force Expéditionnaire Brésilienne - FEB - qui combattait aux côtés des Alliés en Italie s'était réorganisée sous la forme de Groupements Tactiques - Grupamento Tactico - GT - destinés à " foncer " sur les cités du nord de l'Italie comme Plaisance , Alessandria ou Turin pour y obtenir la reddition des dernières unités Allemandes et occuper ces villes . La mission assignée au GT11 fut plus délicate car il s'agissait de bloquer la progression Française vers Turin et d'y empêcher la prise de pouvoir par des groupuscules séparatistes soutenus par la France ainsi que le déploiement de l'armée Française . L'officier qui commandait les troupes Bésiliennes dont la mission était de stopper les troupes Françaises était le Capitaine Plinio PITALUGA [ 1910 - 2002 ] . [ Biographie ]  

Il est à noter que l'axe de déploiement assigné au 1er escadron motorisé de reconnaissance du capitaine Plinio PITALUGA et aux fantassins du groupe " Lisboa " du I/11 , Turin- Suze- Veillane ( Avigliana )  - Briançon , fut un des axes structurants de la République des Escartons . [ Voir mémoires du général João-Baptista MASCARENHA DE MORAES ] 

La rencontre avec les militaires Français se déroula le 2 mai 1945 dans la ville de Susa . Elle est très peu documentée et pour plusieurs raisons liées essentiellement a confidentialité des JMO des unités Françaises impliquées [ 7éme  et le 15éme B.C.A. ] déposées au SHAT ainsi que des unités Brésiliennes dont les archives sont déposées à la National Librairy . Pour la FEB cela concerne particuliérement la période comprise entre le 25 avril 1945 et le 2 mai 1945 . Des sources additionnelles comme les archives de " O Globo Expedicionario " , le " journal des tranchées " de la FEB , méritent d'être consultées pour documenter cette rencontre .  Dans le cadre de mes recherches sur cet épisode de la Seconde Guerre Mondiale j'ai rencontré au début des années 2000 à Grenoble lors des cérémonies de l'anniversaire de la libération de le la ville le général Alain LeRAY , le Chêne pas le gland ! Il m'a alors confirmé trois éléments suivants durant les quelques minutes , trop brèves , qu'a duré notre entretien :

1- Les forces Françaises avaient bien reçu l'ordre d'occuper militairement le Val d'Aoste jusqu'à Turin et d'appuyer des mouvements séparatistes à Suze et dans le Piémont .

2- Ce sont bien des militaires Brésiliens qui ont " bloqué " à Susa les éléments Français  .

3- Les militaires Brésiliens dépêchés à Susa ont impresionné les militaires Français avec deux équipements : Les machettes de coupeur de sucre que certains soldats Brésiliens avaient sur eux et les véhicules  M8-Greyhound dont le capitaine Plinio PITALUGA fut un des théoriciens lors des combats  de la campagne d'Italie . 

Depuis j'ai à plusieurs fois essayé de reprendre contact avec le Musée des troupes de montagne de Grenoble [ site ] , mais sans succés, alors qu'un salle est spécialement consacrée aux combats de 1945 dans les Alpes et à la diffusion d'un film de propagande patriotard sur l'arrivée des troupes alpines dans le Val d'Aoste .[ voir photo ci-dessous ] 

Si des éléments du 15éme B.C.A. défileront dans Turin le 2 mai 1945 , ils le feront sous la surveillance vigilante des troupes Alliées dont les soldats Brésiliens de la FEB . Les barbouzeries séparatistes deGaullârdes ne s'arréteront toutefois pas dans le Piémont avec le départ des troupes Alpines Françaises et dureront jusqu'en 1947 . 

Bibliographie :  A verdade sôbre a FEB: Memórias de um chefe de Estado-Maior na Campanha da Itália, 1943-1945 Floriano de Lima BRAYNER -  Ed. Civilização Brasileira, 1968

https://www.riviera24.it/2016/03/italia-francia-nella-disputa-dei-confini-chi-ci-rimette-e-sempre-il-ponente-ligure-217446/

CARAMBA ! ZOUT ! ENCORE RATÉ ! 

Il y a 75 ans , le 2 mai 1945 , l'armée Brésilienne empêchait la France d'annexer le Val d'Aoste , Turin et le Piémont .
Photo du film de propagande diffusé au Musée des troupes de montagne de Grenoble laissant suggérer un accueil chaleureux des populations Valdôtaines aux troupes d'occupation Françaises .

Photo du film de propagande diffusé au Musée des troupes de montagne de Grenoble laissant suggérer un accueil chaleureux des populations Valdôtaines aux troupes d'occupation Françaises .

Compte-rendus des rencontres des troupes Françaises et Alliées selon Jean-Louis RICCIOLI dans " La deuxième bataille des Alpes " et le général João-Baptista MASCARENHA DE MORAES dans ses mémoires . L'historiographie Française occulte totalement l'action des troupes Brésiliennes . Compte-rendus des rencontres des troupes Françaises et Alliées selon Jean-Louis RICCIOLI dans " La deuxième bataille des Alpes " et le général João-Baptista MASCARENHA DE MORAES dans ses mémoires . L'historiographie Française occulte totalement l'action des troupes Brésiliennes .
Compte-rendus des rencontres des troupes Françaises et Alliées selon Jean-Louis RICCIOLI dans " La deuxième bataille des Alpes " et le général João-Baptista MASCARENHA DE MORAES dans ses mémoires . L'historiographie Française occulte totalement l'action des troupes Brésiliennes .

Compte-rendus des rencontres des troupes Françaises et Alliées selon Jean-Louis RICCIOLI dans " La deuxième bataille des Alpes " et le général João-Baptista MASCARENHA DE MORAES dans ses mémoires . L'historiographie Française occulte totalement l'action des troupes Brésiliennes .

 Les barbouzeries séparatistes deGaullârdes ne s'arréteront toutefois pas dans le Piémont avec le départ des troupes Alpines Françaises et dureront jusqu'en 1946 .

Les barbouzeries séparatistes deGaullârdes ne s'arréteront toutefois pas dans le Piémont avec le départ des troupes Alpines Françaises et dureront jusqu'en 1946 .

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C
Bonjour, voir:La deuxième bataille des Alpes : printemps 1945, dans les cahiers de 1996, pp. 93-118, de Jean-Louis Riccioli. thématique : Relations franco-italiennes.Cordialement.<br /> <br /> https://www.persee.fr/doc/camed_0395-9317_1996_num_52_1_1161
D
Merci <br /> Cordialement <br /> DanielB