Publié le 22 Août 2009
Bien peu des analyses le renvoient à un autre pacte célèbre , le traité de Tilsit signée le 25 juin 1807 entre Napoléon 1er et le Tsar Alexandre 1er .
Dans les deux cas cependant les représentants diplomatiques de la France ( Lauriston ) et de l'Allemagne Nazie en Russie furent " catastrophés " par la déclaration de guerre leurs nations respectives à l'Empire Russe et à l'URSS .
Seul Gregoire Gafenco , diplomate Roumain de l'entre deux-guerres , a su y voir une similitude dans son ouvrage " Preliminaires de la guerre à l'Est " ( Encore un bouquin que je vous conseille ) .
Il montre que des fonctionnaires Soviétiques et Allemands étaient réellement en train de penser que cette convention allait aboutir à " quelque chose " , peut-être le " Kontinentalblock " du géopoliticien Allemand Karl Haushofer comme leurs homolgues Français et Russes lors de la paix de Tilsit .
Personnelement , je pense que le pacte Germano-Soviétique est une étape d'un processus commencé en 1812 et qui se poursuit aujourd'hui .
Le phénomène historique qui a initié cette série de collaborations Germano-Russes est la convention de Taur(r)ogen signé le 30 décembre 1812 entre les Prussiens et les Russes . Mutatis mutandis , cette convention a donné la politique d'entente avec la Russie de Bismarck , le traité de Rapallo signé entre l'Allemagne de Weimar et l'URSS , l' " Ostpolitik " du chancelier Willy Brandt et l' " axe ( Paris)- Berlin - Moscou ) " apparu lors de l'agression Etasunienne contre l'irak entre Gerhardt Schroeder et Valdimir Poutine .
Il existe donc au sein de la classe politique Allemande deux courants : Celui issu du " Drang nach Osten " millénaire des Germains contre les Slaves Russes qui fut et qui est représenté par Guillaume II , Hitler , Kohl , ........et le courant issu de la convention de Taurogen qui préconise une alliance ou une coopération avec la Russie .
A cette aune , le pacte Germano-Sovietique ne doit pas être frappé , comme c'est le cas dans la qausi-totalité des analyses , du sceau de l'opprobre mais peut être interprété comme un profond desir de paix et devrait même être cité en exemple d'un futur pour le continent Eurasien .
Qu'il provoque des cris d'orfraies [ l'Orfraie siffle en fait - NDLA ] chez quelques drouâdelômistes ou quelques Bronislaw Gremek , ce n'est que " les rides du vent sur un etang " comme l'écrivait Vidal de la Blache ou " un pet de lapin sur un étang glacé " comme le disait mon professeur d'histoire-géographie .
Voici l'analyse qu'en donne Vyachestlav Nikonov , president de la fondation " Politika" a qui j'ai déja donné la parole sur ce blogue [ 1 ] .
Vyachestlav Nikonov , c'est utile de le préciser , est le petit-fils du signataire Soviétique du pacte Vyachestlav Molotov .
'article original de Ria Novosti .[ 2 ] .
L'un des documents les plus contestables de l'histoire russe - le Traité de non-agression entre l'URSS et l'Allemagne, plus connu sous le nom de Pacte Molotov-Ribbentrop - a été signé il y a 70 ans, le 23 août 1939. Un protocole secret additionnel au pacte délimitait les sphères d'influence soviétique et allemande en Europe de l'Est en cas de "remaniement territorial". Malgré la signature du traité, le 22 juin 1941, les troupes allemandes agressèrent l'Union Soviétique. Est-ce que le Pacte était vraiment indispensable, ou aurait-on pu trouver une alternative, a-t-il permis de retarder le déclenchement de la guerre, sur quoi se guidait le pouvoir soviétique, et comment le Pacte a-t-il été évalué par le ministre des Affaires étrangères de l'Union Soviétique Viatcheslav Molotov?
- Le Pacte était-il un subterfuge destiné à gagner du temps pour se préparer à la guerre ou bien une manifestation du désir du Reich et de l'Union Soviétique de délimiter leurs sphères d'intérêts?
Les deux à la fois. Fin août, une question simple se posait aux dirigeants soviétiques. L'Allemagne déclenche la guerre contre la Pologne, ce qui fut annoncé presque officiellement. La question principale était de savoir où s'arrêteraient les troupes allemandes : à Varsovie, ou bien progresseraient-elles vers Minsk ou vers Moscou? Dans ces conditions, la délimitation des zones d'intérêts signifiait la définition de la ligne où les troupes allemandes s'arrêteraient. Autrement dit, c'était une question de vie ou de mort. De quoi s'agissait-il: du désir de gagner du temps ou de délimiter les intérêts? Tout était interdépendant.
- Est-ce qu'il y avait une alternative au Pacte? Sa signature, a-t-elle rapproché ou éloigné la guerre contre l'Allemagne hitlérienne?
- Théoriquement, il y avait une alternative au Pacte. Cette alternative fut proposée par les dirigeants soviétiques dès avril 1939 : il s'agissait de la création d'un système de sécurité européenne sur la base des accords entre l'Union Soviétique, la Grande-Bretagne et la France prévoyant des garanties de sécurité pour la Pologne et la Roumanie. En principe, la création d'un tel système de sécurité aurait pu diminuer les risques de déclenchement par l'Allemagne de la guerre contre la Pologne. Malheureusement, cette alternative n'a pas été exploitée. Il y eut des tentatives infructueuses pour la réaliser. Tout d'abord, parce que la France et la Grande-Bretagne n'étaient pas prêtes à contracter des engagements sérieux. D'autre part, la Pologne et la Roumanie ne voulaient pas de garanties de sécurité de la part de l'Union Soviétique. Bref, il existait une alternative, mais elle ne put être matérialisée. D'autant plus que la guerre contre la Pologne semblait imminente, il fallait conclure des accords concrets. Malheureusement, les délégations militaires qui ont travaillé en août à Moscou, aussi bien française que britannique, n'étaient pas habilitées à signer des accords. C'est pourquoi le choix était très mince. De quelle autre alternative pouvait-il être question dans le contexte de l'échec des pourparlers avec la France et la Grande-Bretagne? A vrai dire, il n'y avait pas d'autre alternative.
En ce qui concerne le moment de l'attaque allemande contre la Pologne, le Pacte était neutre. Ce moment avait été fixé bien avant le Pacte, par conséquent, Hitler aurait attaqué la Pologne avec ou sans le Pacte. Pour lui, il n'y avait aucune différence, car il avait déjà des chances et, peut-être, l'intention de déclencher une guerre contre l'Union Soviétique.
- L'attaque des Allemands fut-elle vraiment une surprise pour les dirigeants soviétiques?
Chaque jour, on s'attendait à une attaque. Ce qui est arrivé le 22 juin 1941 ne constituait pas une grande surprise.
- Autrement dit, malgré la signature du Pacte, on s'attendait à la guerre?
Certainement. Les dirigeants avaient la certitude absolue que la guerre aurait lieu. En 1939, il était possible d'en ajourner le début. Mon grand-père m'a dit qu'on pensait qu'elle serait repoussée d'un an, ensuite, on a réussi à l'éloigner encore plus. On espérait même le 21 juin que la guerre pourrait encore être retardée.
- Y a-t-il une différence de principe entre le Pacte et les accords de Munich?
Les accords de Munich ne prévoyaient pas de zones d'intérêts. Aucun pacte de non-agression ne fut signé à Munich. La rencontre de Munich entre les dirigeants des pays occidentaux et l'Allemagne portait sur les revendications territoriales de l'Allemagne sur la Tchécoslovaquie. A Munich, ces revendications territoriales ont été reconnues, c'est-à-dire qu'une partie de la Tchécoslovaquie fut cédée aux Allemands. Puis, on ferma les yeux sur l'annexion de la Bohème. Il s'agit d'événements différents, mais l'encouragement de l'agresseur par les pays occidentaux a duré plusieurs années et concernait non seulement l'Allemagne, mais aussi l'Italie.
- Est-ce que Molotov a fait part de ses impressions de la rencontre avec la délégation allemande?
Oui. C'étaient des personnes importantes, a-t-il dit. Mais, puisqu'il avait des rencontres avec des ministres et des chefs d'Etat pratiquement chaque jour, parfois, plusieurs fois par jour, je ne crois pas que cela l'ait fortement impressionné, bien que ce fût un événement important.
- Qu'est-ce que le Pacte signifiait-il pour Molotov? Quelle était son évaluation?
Il l'a évalué positivement. Selon lui, c'était ce qui nous a permis de nous préparer à la guerre et, en fin de compte, de remporter la victoire. Il n'a jamais regretté de l'avoir signé.
- Y avait-il des pactes analogues signés par l'Allemagne avec d'autres pays?
Il y avait des traités de non-agression signés par l'Allemagne avec d'autres pays, entre autres, la Pologne. Il est vrai, ce traité fut dénoncé en avril 1939. Certes, les pays avaient conclu des pactes de non-agression.
- Le Pacte est un des principaux arguments pour ceux qui essaient de falsifier les résultats de la Seconde Guerre mondiale. Que peut faire la Russie pour s'opposer à la mise du nazisme et du communisme sur le même plan?
Les tentatives faites pour mettre le nazisme et le communisme sur le même plan relèvent de l'idéologie et il est peu probable qu'on puisse faire quoi que ce soit en ce sens. Les réponses à ces questions ont été fournies par le procès de Nuremberg où a été défini, en fait, le degré de culpabilité des parties. Que peut-on recommander aux adeptes du nazisme? Rien. Si d'aucuns veulent exploiter des faits historiques à des fins politiques, il est impossible de leur interdire de le faire, ils le feront.
- Quelles peuvent être les conséquences de la révision de l'histoire?
J'espère que cela n'aura pas aucune conséquence pour la Russie. Il est souhaitable que cela n'entraîne pas dans le monde entier la réhabilitation du nazisme, processus très actif dans certains pays et qui jouit d'un soutien important, notamment au niveau des structures européennes. En tout cas, lors du démantèlement du Soldat de bronze à Tallin, toute l'Union européenne était aux côtés de l'Estonie et non pas de la Russie. Dans n'importe quel conflit entre la Russie et son voisin, l'Union européenne soutiendra le voisin de Moscou, quoi qu'il fasse. Aujourd'hui, même si ce voisin réhabilite le nazisme, il sera tout de même soutenu.
Propos recueillis par Maria Frolova, RIA Novosti.
Q. Was the pact a ploy to gain more time to prepare for war, or did it reflect the desire of the Third Reich and the Soviet Union to define their spheres of interest?
A. The two factors were interconnected. The issue was clear-cut for the Soviet leadership at the end of August 1939: Germany was launching a war against Poland, as it had announced almost officially. Did German troops intend to stop in Warsaw, or move on to Minsk or Moscow? That was the crucial question. The delineation of the spheres of influence provided an answer. It was a matter of life and death, closely interconnected with a play for time.
Q. Was there an alternative to the pact? Did it bring war with Germany closer, or postpone it?
A. Theoretically, there was an alternative. The Soviet leadership first proposed it in April of 1939, or even earlier. This was the idea of European collective security, based on Soviet agreements with Britain and France to guarantee Polish and Romanian security. In principle, the system could have drastically reduced the chance of Germany unleashing war on Poland. We can only regret that the idea was never acted upon. All attempts to implement it were fruitless, mainly because France and Britain were reluctant to commit themselves to extremely serious obligations and, secondly, because Poland and Romania were unwilling to accept security guarantees from the Soviet Union. And so that alternative was pure speculation.
War against Poland was imminent, and the situation demanded practical agreements. Regrettably, the French and British military delegations, which were working in Moscow in August of 1939, were not authorized to sign any agreements. So it was a Hobson’s choice. In fact, the Soviet Union had no options.
The pact did not affect the timing of the German attack on Poland. The deadline had been set long before it was signed, and Hitler would have attacked Poland in any case, pact or no pact. He did not see any difference, as he had the chance of starting war on the Soviet Union simultaneously with the attack on Poland. It is possible that he intended to attack the Soviet Union even then.
Q. Did the German attack really take the Soviet leadership by surprise?
A. The Soviet Union expected the attack every day. It made no difference whether it would come on June 21 or 22, 1941.
Q. So the leadership expected war, even despite the pact?
A. They did. The Soviet leadership was 100% sure there would be war. It managed to postpone it in 1939. My grandfather told me they had expected a year’s breathing spell, but it was even longer. There was hope for another postponement as late as June 21, 1941.
Q. Was there any difference between the Molotov-Ribbentrop Pact and the Munich Agreement?
A. The Munich Agreement was not concerned with the spheres of interest. No non-aggression pacts were signed in Munich. It was a meeting of Western leaders to discuss German territorial claims on Czechoslovakia. The German reasoning was acknowledged. In other words, a part of Czechoslovakia was ceded to Germany. Later on, the West turned a blind eye to the German de facto annexation of Czech lands. There was nothing in common between the Soviet-German pact and what took place in Munich. Be that as it may, Western countries had encouraged German and Italian aggression for years.
Q. Did Molotov share his impressions of his meeting with the German delegation with anyone?
A. He did. He said the German delegates were “serious people”. However, he met with foreign ministers and heads of state practically every day, so I do not think that particular meeting made an indelible impression on him, however important it may have been.
Q. What did the pact matter to Molotov? What did he think of it?
A. He approved of it. He said the pact enabled our country to prepare for war and, in the final analysis, win the war. He never regretted signing it.
Q. Were there any similar German pacts with other countries?
A. Germany signed other non-aggression treaties, in particular, with Poland. It was denounced in April of 1939. Nevertheless, many countries sign non-aggression pacts.
Q. The Molotov-Ribbentrop Pact is among the principal arguments for reappraising World War II. What can Russia do against attempts to put Communism on a par with Nazism?
A. There is ideology behind such attempts. We can hardly do anything against it. Relevant questions were answered by the Nuremberg trial, which determined the amount of each party’s guilt. As for people who sympathize with Nazism, we can do nothing about them. There is no way to suppress the manipulation of historical fact for political ends.
Q. How can rewriting the history affect Russia?
A. I don’t think it would have any influence on Russia. However, it threatens the world by covering up the truth of Nazism. Attempts to exonerate Nazism are relatively common in some countries. They are even supported by some European government bodies. When the Soviet Soldier Monument was removed in Tallinn, the European Union unanimously sided with Estonia. The European Union sides with Russia’s neighbours in whatever they do. At present, they are even encouraged in their rehabilitation of Nazism. That is how far things have gone.
Liens :
[ 2 ] Molotov “never regretted” signing pact with Nazis - grandson - Interview de Ria Novosti du 22 aout 2009 .
Articles associés :
[ 1 ] Vyachestlav Nikonov et les mondes futurs .