Publié le 12 Janvier 2011

Le Président Medvedev a signé [ enfin ! ] dimanche un decrêt interdisant l'achat et la possession de terres sur la plupart des zones frontalières de la Fédération de Russie par des particuliers non-Russes ou des perssonalités morales  à capitaux étrangers . Les personnes morales à capitaux étrangers majoritaires ne pourront que louer des terres dans ces zones .

Cette interdiction concerne aussi bien l'Arctique avec la quasi totalité de la Péninsule de Kola et la frontière Norvégienne , la Nenetsie  riche en hydrocarbures , la Carélie ou des irrédentistes Finlandais liès au mouvement Pro-Karelia envisageaient une " colonisation douce " de la province au travers de l'acquisition de terres tandis que la présidente Finlandaise remet ce dossier constamment sur le devant [ 3 ]- [ 5 ]  , Kaliningrad , le Kouban , le Caucase , la Sibérie avec la Yakoutie et ses ressources diamantifères et l'Extrême-Orient Russe avec la région autonome juive du Birobijan [ le Sionisme et la colonisation de la Palestine a commencé par l'acquistion de terres auprès de populations Arabes avant leur expulsion en 1948 ] , la région de l' Amour et la presqu'île de Sakhaline .

Le débat sur l'acquistion et la  possession en Russie de terres par des étrangers a marqué l'opposition depuis la fin de l'URSS  entre " libéraux " et " nationaux " , les premiers étant soutenus sur ce dossier par le Département d' Etat Etasunien qui dénonce régulièremment tout dêcret ou projet de loi restreignant l'acquistion de terres par les étrangers en Russie .

De son côté le KPRF - Parti Communiste - a toujours souligné le péril géopolitique que constituait l'acquistion de terres Russes par des entités ou des particuliers étrangers sur les frontières de la Fédération de Russie et a toujours milité pour un durcissement du Code Foncier Russe dans ce domaine .

Lors d'un débat sur l'achat de terres Russes par des étrangers - des Chinois en l'occurence -Igor Nikolaïev, directeur du département d'analyse stratégique de la compagnie FBK. a estimé que  "La question de la vente ou de la location de terres russes s'inscrit dans le cadre de l'économie de marché, mais les intérêts géopolitiques doivent également être pris en compte dans ce cas" [ 4 ]

Le président du Comité de la Douma pour les affaires internationales Konstantin Kossatchev a signalé  pour sa part que la vente des terres frontalières pourrait se solder par la perte de ces terrains, car "il est possible sous certaines conditions de rattacher un territoire frontalier à un autre Etat".[ 3 ]

 On ne peut que se féliciter de la décision du Président Russe qui vient ainsi de trancher en faveur des " nationaux " , une décision empreinte de " Real geo-politik " !

Signalons enfin qu'un débat semblable est en cours au Brésil ou l'agence nationale de renseignement ABIN a montré le danger que constituait l'acquisition de terres par des étrangers ainsi que la délimitation de réserves indigènes frontalières sur les limes  du Brésil , réserves potentiellement riches en ressources minières et biologiques [ Ex : Raposa sera do Sol ] .[ 1 ]

  Au Brésil comme en Russie une prise de conscience - avivée par les alertes des analyses des organes liès à la sécurité de l' Etat - se fait sur le caractère géostratégique des frontières des périphèries excentrées , l'activisme des particuliers et des Organisations " Non " Gouvernementales - dans la grande majorité Anglo Saxonnes - dans la prise de contrôle des populations et des terres de ces zones frontalières avec l'objectif final d'y développer un séparatisme .

Le  Sertaniste Brésilien Orlando Villas-Boas  a souligné dans les années 70 que  la principale action de ces organisations -  parfois des organisations cultuelles comme les évangélistes Nord Américains - consiste en  la construction d'une identité nationale a-historique et mythique qui sert de base à des mouvements séparatistes , Amérindiens  au Brésil ou Finno-Ougriens  en Russie .

Comme l'envisageait le sénateur Brésilien Romeu Tuma Jr dans une démarche " Soviétique " , l'étape suivante absolument nécessaire est l'interdiction de tous les contacts entre des étrangers et  les populations indigènes Russes ou Brésiliennes et l'instauration de " zones interdites " - principalement dans les régions frontalières -  aux étrangers  qui seraient uniquement accessibles avec des passeports spéciaux . [ 2 ]

 

 

 

 

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Liens

[ 3 ] Russie: la vente des terrains aux étrangers restera-t-elle lettre morte? (Kommersant)

[ 4 ] : Pékin prêt à louer des terres en Russie

[ 5 ] Divine Carélie 

 

Articles associés :

[ 1 ] " Jurisprudence Kossovo " - ONG : Vers une sécession amérindienne en Amazonie Brésilienne ?

  [ 2 ] Géopolitique des ressources - ONG : Le Brésil va encadrer la présence des étrangers en Amazonie .

Document :

Decrêt du Président Dmitri Medvedev portant sur la liste des zones frontalières ou les citoyens étrangers et les personnes morales étrangères ne pourront pas détenir des titres de propriété

 http://www.kremlin.ru/acts/10033

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Publié dans #Géopolitique de la Russie

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Publié le 12 Janvier 2011

L'accession à l'indépendance du Sud- Soudan , le " rapt du Kossovo " , les déclarations d'indépendances de l'Abkhazie et de l' Ossétie du Sud , les opérations de déstabilisation menées par les Sr Occidentaux sur le territoire de la Russie que ce soit dans le Caucase ou en Sibérie posent  le problème de la multiplication d'entités étatiques non-viables que les mediats nous présentent comme des " luttes d'émancipation " , des " résistances " , .... 

Stéphane Rosière , professeur à l' Université de Reims Champagne-Ardennes analyse cette fragmentation de l'espace étatique mondial dans cet article publié sur L'espace Politique ,un site dont je vous recommande la consulatation règulière . [ 1 ]

Sa conclusion est sans appel et est dans la droite ligne de ce que j'écris sur ce blogue , de la doctrine " paranoïaque et socialiste " de défense Brésilienne à propos de l' Amazonie , des conclusions d'analystes des Sr Russes sur l'activisme Prometheiste d'O"N" G Occidentales défendant la cause des " Peuples Finno-Ougriens "  en Sibérie , des musulmans du Caucase :

 

 

La multiplication des États n’implique pas, proportionnellement, la multiplication d’acteurs souverains, bien au contraire. L’accès d’un territoire à l’indépendance, c’est-à-dire à la souveraineté suivant les concepts du Droit international, relève largement d’une certaine forme d’ « hypocrisie » selon l’expression de Stephen Krasner (1999).

 

Pour le géographe, la géographie de la (l’im)puissance ramène à des régions dominantes : des centres et des régions dominées : des périphéries, où se multiplient des États fantoches, territoires sans cesse plus fragmentés, entités toujours plus petites, toujours plus faibles et donc d’autant plus manipulables par les grandes puissances, les institutions financières internationales et les compagnies mondiales. Dans cette perspective, la multiplication des États ne manifestent le plus souvent qu’un rêve de souveraineté et peut au contraire être considéré comme la marque d’un néo-colonialisme, qui se confond avec un impérialisme tout court  et qui trouve dans le clientélisme et la corruption des formes aussi efficaces de domination que l’ancien hard power territorialisé, coûteux et trop voyant... En ce sens la multiplication des États ne serait pas un phénomène inquiétant car il ne serait pas réellement « nouveau », mais marquerait seulement la pérennité de l’impérialisme sous de nouveaux atours.

 

 
Lien :

[ 1 ]  La fragmentation de l’espace étatique mondial - Stéphane Rosière - L' espace Politique  

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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Publié le 12 Janvier 2011

MOSCOU, 12 janvier - RIA Novosti

Le Groupe russe unifié de construction navale (OSK) envisage de créer une co-entreprise avec le consortium italien Saipem SA pour la conception de navires en mesure d'opérer sur le plateau continental, annonce mercredi le quotidien russe Kommersant, citant une source proche de l'affaire.

Selon la source du quotidien, la co-entreprise ne sera chargée que de concevoir des navires et l'infrastructure nécessaire à l'extraction de gaz et de pétrole sur le plateau continental.

En octobre dernier, l'OSK et Saipem SA ont signé un mémorandum sur la création de la co-entreprise, la transaction doit être approuvée en mars ou en avril 2011. La co-entreprise pourrait être inaugurée d'ici la fin de l'année, selon le quotidien.

 

Note de l' Editeur :

Le Groupe OSK devient le centre de gravité de la construction navale civile Russe avec des partenariats conclus avec la France [ Lien ] - pour la construction de BPC de la classe Mistral - et la Finlande pour la construction de brise-glaces .[ Lien ]  

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Publié le 10 Janvier 2011

C'est une " Tchéco-Slovaquie " Africaine qui vient d'imploser  sans que l'on connaisse encore les conséquences de cette implosion qui pourrait bien vite... exploser tant le nouvel " état " porté sur les fonds baptismaux par un référendum parait peu viable sans le soutien de ses voisins Africains de l'Anglosphère - Ouganda et Kenya - , des Etats-Unis et d' Israël qui peut ainsi s'offrir une base sur les arrières du nouvel état Soudanais musulman , bref de la " communauté internationale " .

L'agression Occidentale contre le Kossovo qui a porté un coup décisif aux accords d'Helsinki sur l'intangibilité des frontières Européeenes trouve ici son pendant Africain : Le principe de l'intangibilité des frontières issues de la colonisation en Afrique vient défintivement de disparaître .

Le premier état auquel on pense , si cette " communauté internationale " n'appliquait pas le principe du " double standard " , est bien sûr la Côte d'Ivoire !

Dans ce pays aussi un référendum grandeur-nature vient d'avoir lieu et il exprime la même réalité qu'au Soudan , du moins celui qui existe dans ses frontières actuelles : Une " Tchéco- Slovaquie" Africaine faite de bric et de broc - à l'image de la Tchécoslovaquie de Wilson et du Colonel House - ou les habitants pour des raisons ethniques et confessionelles ne peuvent plus cohabiter ensemble .

A plus forte raison comme le soulignait l'universitaire Ebenezer Kotto-Essome , cet " état " a été construit sur deux aires naturelles et ethno-culturelles différentes qui n'ont jamais été réunies au cours de l'histoire ! [ voir extrait article EKO ] .

Le pouvoir de M. Ouattara à Abidjan et sur la côte n'est pas plus légitime que celui de M. Omar El Béchir à Djouba ! [ Voir l'analyse de M. Bernard Lugan sur le site Realpolitik Tv concernant la CDI ] et on peut très bien envisager une " Côte d' Ivoire utile " avec ses ports et ses terres à cacao gouvernée par M. Gbagbo tandis que l' "arrière pays " enclavé serait laissé à M. Ouattara et ses seides !

 

 Si , enfin , la " communauté internationale " n'appliquait toujours pas ce principe du " double-standart " , deux - trois - autres référendums devraient  logiquement  permettre à la Transnistrie de se libérer du joug Moldave et Roumain  , au Haut - Karabagh de la tutelle de Bakou  et ici on ne peut que regretter l'attitude timorée de la Russie en comparaison de  l'activisme de l' " Occident " face au problème du Sud-Soudan Lien  ] sans compter les Rusyns qui continuent de réclamer leur indépendance face à Kiev .

L'histoire du Soudan nous montre que l'existence d'un état unitaire dans cette région  n'est pas une lubie - voir l' Etat Madhiste qui a existé de 1891 à 1898 - y compris même  l'existence d'un Etat unitaire depuis l'Abyssinie jusqu' à la Mediterranée , héritier du Soudan Anglo-Egyptien . [ voir carte et film ] construit sur le Nil .C'était en tout cas la thèse d' Ebenezer Kotto Essome dans une série d'articles parus dans Science & Vie en 1978 ou pourtant il fustigeait le " nation building " des colonisateurs Européens en Afrique .[ L' Afrique et l'identité perdue - voir extraits ] .

  Bien que " datant " de prés de trente années , les analyses d'Ebenezer Kotto Essome méritent d'être relues à l'heure ou une nouvelle " ruée vers l' Afrique " semble se dessiner .

EKO a en particulier consacré des pages très interéssantes à la géopolitique des ressources [ voir dernière carte ]

 

 Khartoum [ voir film ] , Omdourman , Fachoda- Kodok , ..... l' histoire du Soudan n' a pas fini d'être écrite ...

 

    Lien conseillé :" Appel à la jeunesse Africaine "  

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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Publié le 9 Janvier 2011

Selon un communiqué transmis à Ria Novosti par le Ministère Russe des transports , les opérations de sauvetage menées par le brise-glaces " Admiral Makarov " pour  libérer des glaces le chalutier "Берег Надежды " - " Côte de l'Espoir " ont commencé hier .

L'opération de sauvetage des bateaux piégés par les glaces dans la mer d'Okhotsk (Extrême-Orient) est rendue difficile par le mauvais temps, a   annoncé à RIA Novosti le porte-parole  du comité d'État pour la pêche Alexandre Saveliev.

" La glace épaisse de 0,5m, des rochers de glace épais de 2m, une tempête de neige soufflant à 20m/s ainsi qu'un froid de moins 23 degrés rendent difficile l'opération de sauvetage dans la mer d'Okhotsk", a indiqué le porte-parole

 

Un troisième brise-glaces Krassine est dépêché sur place pour libérer la base flottante Sodroujestvo et le réfrigérateur Bereg Nadejdy, ces deux bateaux étant trop larges pour la voie faite par un seul brise-glaces, a expliqué l'interlocuteur de l'agence . [ © Ria Novosti ]

  Les chenaux ouverts dans la banquise par les brise-glaces ont tendance à se refermer rapidement en raison d'une faible bathymétrie et des températures trés basses . L'arrivée sur zone du " Krassine " est prévue pour la fin de la journée de Dimanche .

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Kouriles et Kamtchatka

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Publié le 9 Janvier 2011

par Alain Deneault

 

L’auteur est postdoctorant à l’UQAM et coauteur de Noir Canada, Pillage, corruption et criminalité en Afrique (Écosociété, 2008).

2 février 2009

Le contexte « mystérieux » dans lequel ont disparu deux diplomates canadiens, Robert Fowler et Louis Guay, au Niger à la mi-décembre, soulève des questions qui comportent elles-mêmes beaucoup d’éléments de réponse sur les répercussions de la présence canadienne en Afrique.

Quatre renseignements ne font pas de doute : avant d’être manifestement enlevés, les Canadiens se sont rendus aux bureaux de la minière canadienne Semafo au Mont Samira, dans l’ouest du pays. Ils étaient mandatés au Niger par l’Organisation des Nations Unies (ONU) comme intermédiaires dans le conflit qui oppose la minorité touareg au pouvoir central. L’ONU n’assurait toutefois pas leur sécurité et ignorait jusqu’à l’existence de leur déplacement vers la Semafo. Une troisième personne compte également au nombre des disparus.

Le questionnement porte autant sur les justifications de cette présence que sur les auteurs de cette prise d’otages. L’ONU a contredit la version du gouvernement nigérien, qui attribuait le passage de MM. Fowler et Guay à des cérémonies protocolaires. Les mandataires devaient au contraire contribuer à régler « tous les problèmes humanitaires » de la région de même que « le conflit avec la rébellion touareg », une minorité nomade inscrite depuis longtemps en faux contre le pouvoir central et les sociétés privées qu’il appuie. Mais anonymement, un officiel nigérien a expliqué par des « affaires personnelles » la visite de M. Fowler au Niger...

Ces interrogations sur cette visite auprès de la minière Semafo sont embarrassantes, parce qu’elles placent les mandataires canadiens dans une position difficile à défendre politiquement, quel que soit l’angle sous lequel on l’analyse. Ou bien MM. Fowler et Guay remplissaient effectivement leur mission de l’ONU, et ont donc entrepris des discussions secrètes avec la société minière aux fins de la résolution du conflit mettant aux prises les Touaregs avec les sociétés minières, ce qui fait ni plus ni moins de la société canadienne un acteur politique occulte dans la région (et non plus une simple entreprise commerciale) ; ou bien les deux diplomates n’agissaient pas au nom de l’ONU et utilisaient donc leur mandat formel comme écran, à des fins occultes ou personnelles. Dans les deux cas de figure, quelque chose échappe radicalement aux logiques formelles.

Un diplomate affairiste ou un homme d’affaires diplomate ?

Ayant conseillé les premiers ministres Trudeau, Turner, Mulroney, Chrétien, Martin et Harper sur des questions diplomatiques, Robert Fowler est présenté comme le « Monsieur Afrique » de la politique étrangère canadienne.

C’est flanqué de Louis Guay qu’il s’est envolé au Niger sous l’égide de l’ONU. Ce choix n’est pas insignifiant. Quand cet ancien ambassadeur du Canada au Gabon ne travaille pas au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, il passe au domaine privé, que ce soit pour l’entreprise montréalaise Sofati au Cameroun ou pour la minière vancouvéroise Placer Dome en République dominicaine. Le mandat que Placer Dome confie à Louis Guay entre 1996 et 1999 consiste à convaincre le gouvernement dominicain de privatiser l’important gisement de Pueblo Viejo à son profit. L’entente qui a suivi en 2001 entre cette société et le gouvernement a été sévèrement critiquée par des groupes environnementaux et syndicaux.

Pourquoi, au Niger, Robert Fowler a-t-il tenu à se rendre à la mine aurifère de Samira que gèrent conjointement les canadiennes Semafo et Etruscan, de surcroît à l’insu de l’ONU ? Pourquoi était-il accompagné de celui que le président-directeur général de Semafo, Benoît LaSalle, appelle familièrement « Louis  » ? Au dire de M. LaSalle : pour constater le « succès canadien » que représente cette aventure en terre nigérienne.

Ce préjugé favorable envers la présence canadienne ne fait pas l’unanimité. Semafo et Etruscan sont âprement critiquées au Niger. On les accuse si vivement de piller les ressources du pays que le gouvernement nigérien a dû mettre sur pied une commission d’enquête à leur sujet, laquelle a en effet conclu à l’absence de corrélation entre la quantité d’or produite et les retombées pour le pays. L’amertume est d’autant plus grande que cette exploitation pollue abondamment et bouleverse les habitudes sociales des populations.

Du reste, les initiatives de Semafo pour le développement dans la région servent en priorité ses seuls intérêts, comme ce barrage qu’elle construit en Guinée-Conakry essentiellement pour alimenter en énergie des sociétés minières de la région.

Semafo entend maintenant exploiter l’uranium au Niger. La seule annonce de cette intention avait fait monter son titre boursier en flèche en 2007. Elle fait ainsi concurrence au Niger à la française Areva , déjà engagée dans une lutte contre un conglomérat d’entreprises énergétiques canadiennes.

Les Touaregs livrent une « bataille de l’uranium »

Dans ce contexte, les mouvements rebelles touaregs font explicitement état d’une « bataille de l’uranium ». On les soupçonne donc d’être responsables de l’enlèvement, bien qu’ils soient généralement absents de la zone précise où il aurait eu lieu. Les Touaregs disputent au gouvernement central le contrôle des ressources. Leur communauté avoisine le Mont Samira. Dans le contexte postcolonial, les acteurs africains n’ont d’autre choix que de s’interposer par la force devant les sociétés privées attirées par des gisements de toute sorte. On les voit ensuite se rendre complices, au détour de ristournes et autres bakchichs, de l’exploitation éhontée des ressources du continent. L’apparition de gouvernements corrompus, seigneurs de guerre locaux, mouvements de libération ethniques et rebelles sécessionnistes résulte systématiquement de cette logique. Les sociétés canadiennes qui se prêtent de gré ou de force à ce jeu ont donc à assumer une responsabilité historique quant à l’évolution des conflits armés sur le continent. Les civils font les frais de cette exploitation structurelle. Les citoyens canadiens se découvrent complices de ces méfaits, leur épargne se trouvant placée dans ces sociétés cotées en bourse à Toronto.

Pour résoudre le « mystère » de cet enlèvement, tous les coupables potentiels ont été évoqués : les Touaregs, le gouvernement nigérien lui-même, les sociétés minières française et canadienne qui se livrent une rude concurrence ou encore l’incontournable et toujours bien commode Al-Qaïda...

D’aucuns admettent que ces différents récits relèvent de conjectures. L’intérêt réside toutefois ailleurs, à savoir dans le postulat implicite de toutes ces questions sur l’existence du pillage occidental en Afrique et les répercussions aveugles qui s’abattent sur le continent.

Une guerre commerciale franco-canadienne ?

Le National Post de Toronto lorgne du côté de la « French Connection » pour expliquer l’enlèvement des diplomates Robert Fowler et Louis Guay. La société française Areva, bien implantée au Niger, verrait d’un mauvais œil que des Canadiens s’affairent à témoigner de ses activités décriées par les Touaregs. Le Figaro renchérit depuis Paris : Areva cherche à décrocher un contrat énergétique d’envergure en Ontario en février prochain, et on soupçonne Queen’s Park et Ottawa de mettre tout en œuvre pour favoriser les Canadiens en lice, soit Énergie atomique du Canada limité (EACL) et ses fournisseurs ontariens au détriment de la française. Si Areva décrochait le contrat, elle s’approvisionnerait en uranium au Niger. Le Canada a donc intérêt à dépeindre ses activités nigériennes de façon critique pour justifier son élimination. Il est aussi plausible que le développement de la filière uranium par l’entreprise canadienne Semafo au Niger soit lié aux projets d’EACL.

Pour sa part, le jour même de la disparition des deux Canadiens, la concurrente Areva annonçait son intention d’investir 1,6 milliard de dollars dans la mine d’uranium d’Imouraren pour en faire le plus grand projet industriel minier du pays.

 

Articles associés :

[ 1 ] Géopolitique des ressources - ARLIT : Derrière l'AQMI au Niger , la guerre pour le contrôle des ressources en Uranium ? 

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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Publié le 8 Janvier 2011

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C'est la première fois qu'un enlèvement de ce genre survient à Niamey, capitale considérée jusque-là comme sûre. Les deux individus «armés et enturbannés» ont fait irruption dans le restaurant rempli de clients et ont contraint les deux hommes à les suivre, a raconté un membre du personnel.

Les deux ravisseurs «avaient la peau claire et parlaient l'arabe», a affirmé un client. «Quand ils sont entrés, ils sont tombés sur les deux Français et ils ont crié: 'toi et toi, suivez-nous !'

 

Cui bono ?

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Guerre de l'information

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Publié le 8 Janvier 2011

Aprés l'élection de Dilma Rousseff à la présidence du Brésil , c'est un autre ex-guerrillheiro et prisonnier politique des années 70 qui pourraît accéder à des fonctions importantes au sein du gouvernement Brésilien .

Le Ministre de la Défense Nelson Jobim - reconduit dans ses fonctions - vient de confirmer qu'il a demandé au député José Genoino (PT-SP ) d'être son assesseur spécial .

Pressenti selon certaines rumeurs dans un premier temps par le Président Lula da Silva pour être son Ministre de la Défense , sa candidature aurait été rejettée par certains officiers généraux des Forces Armées Brésiliennes . Il est toutefois connu pour avoir de l'entregent avec les militaires et est récipiendaire de décorations des trois armes malgrè son passé Communiste et guerrilheiro . Voilà en tout cas une personne qui pourra traiter avec expertise les problèmes de subversion plus particulièremment en Amazonie ; Le Plan National de Défense confie un rôle accru aux forces armées Brésiliennes dans les missions de protection des frontières .

José Genoino qui a participé à la rédaction du Plan National de Défense - qualifié de "paranoïaque et socialiste " par la diplomatie Etasunienne selon un cablegate - a combattu dans les rangs de la Guerrilha do Araguaia (1972-1975) et a été fait prisonnier .

Les guerrilheiros Brésiliens au pouvoir : Voilà des trajets humains et politiques qui auraient pu inspirer KS Karol ...

 

Source : Jobim confirma convite a Genoino para ser seu assessor especial  

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Defense

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Publié le 8 Janvier 2011

Le " serpent de mer " de la Baltique et de l'Arctique - une union politico militaire Scandinave [ contre la Russie ? ] - évoqué des le début du blogue Ice Station Zebra [ 1 ]- [ 2 ] semble refaire surface encouragé par l'accord militaire Franco-Britannique et la réunion du conseil nordique qui s’est tenu les 2 et 3 novembre 2010 .  Andreï Fediachine le commentateur politique  de Ria Novosti fait le point .

Le dossier mériterait d'être analysé par les " navalistes " du Fauteuil de Colbert sur le plan des forces en présence et des programmes de modernisation des marines Scandinaves évoqués ici et là sur Ice Station Zebra  ! [ 4 ]

  Il faut aussi préciser que cet ersatz d'Otan Balto-Arctique - Le bouclier arctique des Varègues selon le terme employé par Andreï Fediachine - existe déja à l'état embryonaire : C'est le Nordic-Battlegroup !

 Il faut toutefois noter que la décision par la Norvège d'acquérir des F-35 aux dépends de l'aéronef Suédois Gripen NG  a provoqué des tensions au sein de cette Union Nordique . Si elle semble avoir la bénediction de la diplomatie Etasunienne qui y voit à la fois un moyen d'intégrer par la bande à l'OTAN la Suède et la Finlande  , de créer un compétiteur de poids  à la Russie dans la région Balto-Arctique et de fragiliser une politique de défense réellement indépendante en Europe , cette union militaro-politique est vue par le complexe militaire Etasunien aussi comme un marché des plus prometteur ! Le document émis par Thorvald Stoltenberg et qui sert de base à ce projet d'alliance Scandinave  a fait l'objet dés sa publication de nombreux commentaires de la presse Russe qui y voit une alliance destinée à s'imposer militairement dans l'Arctique face à la Russie .

  

  

 

 

Vers des Etats-Unis de Scandinavie ?
Par Andreï Fediachine, RIA Novosti

L’idée qui tout récemment encore paraissait une élucubration scandinave fruit de l’exclusivité ethnique et de l’égoïsme national des Vikings, commence à prendre forme. La péninsule scandinave (avec ses sœurs autonomes, les îles Féroé et le Groenland danois et les îles Åland finlandaises) réfléchit sérieusement à se constituer en "île" au sein de l’Union européenne et de l’Europe et aux avantages politiques, administratifs, militaires et géographiques qu’une telle démarche comporterait.

L’idée de constituer la Fédération nordique unie (United Nordic Federation) émane du professeur Gunnar Wetterberg, célèbre historien suédois. Il l’a formulée dans un livre publié en 2009, dans lequel il expliquait que la nouvelle fédération pourrait devenir la version scandinave de la Suisse ou des Etats-Unis, avec la même répartition des droits et obligations entre ses membres: ils conserveraient leur identité nationale tout en déléguant leur souveraineté et leur politique étrangère, militaire et, en partie, économique, aux organismes fédéraux.

Le livre a reçu le statut de document officiel du Conseil nordique, organisme politique consultatif des cinq Etats nordiques (îles comprises).
Partisans et adversaires de la nouvelle union des Vikings

Si cette idée ne s’était pas matérialisée dans une tête suédoise, elle aurait sûrement conquis les Scandinaves beaucoup plus rapidement qu’elle ne le fait actuellement. Le fait est que depuis la nuit des temps, les Scandinaves éprouvent une grande antipathie historique et nourrissent des soupçons bien fondés à l’égard de toute initiative émanant de la Suède. Les Norvégiens et les Finlandais ont été opprimés par les Suédois (tout comme par les Danois, d’ailleurs) pendant des siècles, et ils sont loin de partager l’enthousiasme fédéraliste de ces derniers. Selon la vision suédoise de la nouvelle Fédération nordique, celle-ci devrait être symboliquement dirigée par la couronne danoise. Or, les Norvégiens ont déjà vécu sous la férule de cette couronne et ne sont pas disposés à s'y soumettre de nouveau.

Toutefois, toutes les conditions économiques et les stimuli en vue de la formation d'un Marché commun purement scandinave accompagné d’une superstructure étatique sont réunis. Qui plus est, au fur et à mesure de la propagation de la crise de l’euro au sein de l’Union européenne, ces velléités s’affermissent. Bien que la Norvège, l’Islande et même le Groenland danois ne fassent pas partie de l’Union européenne, ils sont économiquement liés à l’Union et forment avec elle un marché commun, car ils appartiennent à l'Espace économique européen.

La population du G5 nordique s’élève à 25 millions d’habitants (un peu plus, en ajoutant les îles). Le PIB consolidé de ces pays est évalué à près de 1.600 milliards de dollars ce qui est légèrement supérieur au PIB de l’Espagne, cinquième puissance économique de l’Union européenne et neuvième économie de la planète. Les Scandinaves estiment qu’en formant des Etats unis en miniature, ils se feront entendre dans tous les forums économiques du monde.

Ils seront notamment admis au G20 et renforceront simultanément, par le biais d'une économie consolidée, le poids nordique sur l’échiquier mondial où ces pays servent actuellement en premier lieu d’outils pour la délicate médiation "scandinave".

Si l’idée se limitait à la Fédération nordique en tant que telle, elle ne serait probablement restée qu’une curiosité. Mais elle n’est pas la seule à agiter actuellement les esprits des responsables politiques des pays scandinaves. Si l’économie de ces derniers est surtout axée sur l’Union européenne, c’est l’Arctique qui les intéresse en termes de ressources. Et là, ils voient clairement les efforts de la Russie qui cherche à délimiter sa partie du plateau continental arctique, ce qui mène automatiquement à la privatisation de ses gigantesques ressources: aussi bien des richesses du sous-sol que celles des mers et des voies maritimes du nord.
 
Le bouclier arctique des Varègues

La Fédération nordique unie a déjà une composante militaire, ou plutôt une base militaire prometteuse. En 2009, la Norvège, plus exactement Thorvald Stoltenberg, ancien ministre norvégien des Affaires étrangères et ex-ministre de la Défense, a proposé au Conseil nordique de constituer le Pacte nordique.

En novembre 2010, les ministres des Affaires étrangères du G5 nordique réunis à Reykjavik (Islande) ont "examiné le problème sous tous ses aspects" à titre préalable. Ils pourront s’y atteler plus sérieusement à Helsinki en avril 2011.

Le plan de Stoltenberg [ voir rapport supra ]  prévoit la création d’une version miniature de l’OTAN (dont la Finlande et la Suède ne font pas partie) pour les pays scandinaves et arctiques. L’alliance comprendra des forces militaires et civiles de réaction rapide dans les régions en conflit, des troupes maritimes unifiées de débarquement, des gardes-frontière, un centre commun de défense cybernétique, un centre unifié de reconnaissance aérienne, maritime et spatiale, ainsi qu’un système commun de coordination des efforts dans l'Arctique.

Dans une récente interview, Thorvald Stoltenberg a déclaré que son plan constituait une réponse aux réalités géopolitiques en mutation rapide. "Nous vivons dans un monde où la notion de « très loin » n’existe plus… Nos moyens devraient être à la mesure de notre responsabilité, cela concerne notamment les défis à relever en Arctique où les glaces reculent".

C’est une allusion presque directe à la nouvelle Stratégie russe de sécurité nationale à l’horizon 2020 signée par le président russe Dmitri Medvedev en 2009.[ 3 ]  De nombreux Occidentaux ont eu le cœur glacé après l’avoir lue. Une réaction presque panique a surgie suite à la prévision, dans le chapitre consacré au rôle de la Russie dans le monde et aux menaces contre Moscou, selon laquelle des conflits sont susceptibles d’éclater à l'avenir près des frontières russes à cause des hydrocarbures. Le recours à la force militaire n’étant pas exclu pour régler ces conflits.

Etant donné que toute conception stratégique n’est pas uniquement un constat des intérêts nationaux et des menaces, mais qu’elle est également un avertissement, de nombreux pays qui convoitent depuis longtemps les ressources arctiques ont tiré une conclusion sans équivoque: Moscou est prêt à défendre ses intérêts en Arctique jusqu’au bout. Les blagues liées aux drapeaux plantés sur le fond de l’océan Arctique sont terminées, le tout prenant une tournure beaucoup plus sérieuse.

Le plan nordique a déjà reçu le soutien de tous les principaux groupes militaro-industriels des pays scandinaves. Selon le porte-parole du suédois Saab, le premier groupe aéronautique scandinave, le marché nordique des armements sera le quatrième au monde si le Pacte nordique est mis en œuvre.

Mais le Pacte doit surtout sa promotion au soutien particulier et "paternel" du gouvernement norvégien: Thorvald Stoltenberg est le père de Jens Stoltenberg, actuel premier ministre de la Norvège.

 

Articles associés :

[ 1 ] Scandinavie : Livres blancs ( ! ) , rapports ........ ( 1 )

 [ 2 ] L'arctique et sa militarisation accentuée au programme des voeux de la Ministre de la défense Norvégienne

[ 3 ] La doctrine de sécurité Russe 2020 , l'arctique et le traité FCE

[ 4 ] Suède - Baltique : Des milliards pour de nouveaux submersibles .

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Defense

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Publié le 8 Janvier 2011

Livrées soudainement à elles-mêmes par la dissolution de l’URSS, les 5 républiques ex-soviétiques d’Asie Centrale : Kazakhstan, République Kirghize, Ouzbékistan, Tadjikistan et  Turkménistan occupent le cœur de l’Eurasie.

Très diverses par leur surface, leur population, leur relief, leur climat, leurs ressources elles sont au centre d’un champ de convoitises internationales : encadrées par les deux grandes puissances continentales : Chine à l’Est, Russie à l’Ouest, voisines de l’Iran et du Pakistan, elles sont sous surveillance US intense et rapprochée depuis l’occupation du donjon afghan en Octobre 2001.

 



Radio-Galère et COMAGUER en feront  une présentation détaillée en compagnie de Gilles Troude , chercheur en relations internationales, spécialiste des  pays de l’Est.

MERCREDI 12 JANVIER 2011 - 20H

 

 

·         Gilles Troude est l’auteur de :

-          Conflits identitaires dans la Yougoslavie de Tito 1960-1980 -  Association Pierre Bellon 2007

-          Yougoslavie : un pari impossible, la question nationale de 1944 à 1960 -  L’Harmattan 1998

 

 

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Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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