L'un des aspects les plus marquants de la crise post catastrophe qui frappe le Japon est la vulnérabilité de son complexe de production énergetique .Cette crise frappe non seulement le nucléaire mais aussi les capacités de raffinage du pays et pourrait modifier les flux energetiques en Asie .
Quelles sont les options possibles ?
- Un retour vers des énergies fossiles comme le gaz naturel sous forme liquéfié - essentiellement en provenance de Russie , région de Sakhaline - ou même le charbon pour la production d'énergie électrique ou au contraire une accélération des projets " High End " comme les centrales solaires orbitales .
En 2009 le Japon avait relancé ce projet évoqué pour la première fois dans les années 70 . Le gouvernement japonais semble y croire sérieusement puisqu'un appel d'offres a été lancé cet été pour en réaliser une à l'horizon 2030.
Résultat de cette compétition : dix-sept entreprises ont été sélectionnées dont Mitsubishi Electric, Nec, Fujitsu et Sharp. C'est l'agence spatiale japonaise , la Jaxa, qui coordonnera ce projet titanesque. Environ 130 chercheurs sont désormais mobilisés avec comme cahier des charges la production d'électricité en 2030 par une centrale de 1.000 MW (soit l'équivalent d'un bon réacteur nucléaire) au tarif très économique de 6 centimes d'euro par kilowatt-heure.
- Un abandon de souveraineté progressif et de l'auto-suffisance dans le domaine du raffinage et de la production d'énergie electrique au profit de fournisseurs régionaux situés dans dans des régions à risques sismiques moins élevés . La Corée du Sud s'apprête à livrer des produits raffinés au Japon tandis que la Russie étudie un vieux projet de câble sous-marin capable de livrer 6000 Mw [ Soit grosso modo quatre ou cinq tranches nucléaires ] à partir de l'Extrême-Orient Russe ou la production est excédentaire . "Nous sommes prêts à le faire en partenariat avec nos collègues Japonais et formulerons nos propositions d'ici peu", a indiqué le vice-premier ministre Igor Setchine , en charge du secteur combustible-énergie au sein du gouvernement Russe .La réalisation d'un tel projet durerait 2 ans .
La situation chaotique de l'énergie au Japon pourrait relancer les investissements pour le projet de Chtokman dans la Mer de Barents , le gaz naturel liquéfié comme le pétrole de Varandey étant transporté le long de la Route Maritime Nord , un projet déja évoqué sur ce blogue [ 1 ] , tandis que l'intêret du Japon pour les réserves du Yamal pourrait augmenter . [ 2 ]
Mais cette crise énergetique Japonaise pourrait aussi engendrer des rivalités entre les états de la zone Asie-Pacifique pour l'accés à ces ressources . Le Japon rentrerait ainsi en concurrence avec la Chine pour les hydrocarbures Sibériens ce qui réjouirait au plus haut point les têtes pensantes de l' Heritage .
- Le maintien de l'option nucléaire mais avec des technologies intrinséquement sûres comme des centrales immergées . De tels projets existent en Russie , developpés par le bureau d'études Lazurit [ ne pas confondre avec la centrale nucléaire flottante Akademik Lomonossov ] pour l'exploitation du champ gazier de Chtokman , et en France par DCNS avec le projet Flexblue .
La puissance de tels projets est toutefois limitée à 70 Mw unitaire . Se pose alors au delà d'une bathymétrie favorable et de zones côtières capables d'abriter ces centrales , le problème plus global de la décentralisation des centres de production d'énergie électrique au Japon .
Un rapport sur les bombardements stratégiques effectués par l' Us Air Force sur le Japon durant la seconde guerre mondiale soulignait que le complexe de production énergetique Japonais , essentiellement des centrales à charbon et des centrales hydro-électriques , avait peu souffert de ces bombardements du fait de sa décentralisation .*
Articles associés :
[ 1 ] Du pétrole arctique Russe dés l'été 2010 via la Route Maritime Nord .
Liens :
[ 2 ] Mitsui, Mitsubishi to join Russia’s Yamal gas project?
* http://www.ibiblio.org/hyperwar/AAF...
Japan's electric power system was properly rejected for specific attack because of the large number of small targets presented. Urban incendiary attacks destroyed the electric distribution systems in the burned-out areas simultaneously with the consumer load previously served by them. The hydro-electric generating plants and the transmission networks survived without substantial damage. Twenty-six urban steam-generating plants were damaged as an incident to other attacks, the aggregate loss of capacity being less than one-seventh of Japan's total generating capacity