Le Canada va mobiliser 35 milliards de dollars pour renouveler sa marine

Publié le 11 Juin 2010

Le gouvernement canadien a dévoilé, le 3 juin, sa nouvelle stratégie en matière de construction navale et de développement de sa flotte. En tout, 35 milliards de dollars canadiens (plus de 27 milliards d'euros) y seront consacrés sur 30 ans. Le plan prévoit la réalisation de 28 grands navires (pour 33 milliards de dollars) et 116 petites unités pour une valeur de 2 milliards de dollars. Dans le même temps, un volet réparation et maintenance est prévu, avec une enveloppe annuelle de 500 à 600 millions de dollars. Ce vaste programme vise, en premier lieu, à relancer l'industrie canadienne de la construction navale. « Notre gouvernement a pris la décision d'appuyer l'industrie navale canadienne afin d'insuffler un dynamisme nouveau au sein des chantiers navals et de construire des navires pour la Marine et la Garde côtière, ici au Canada. La Stratégie apportera de la prévisibilité en ce qui a trait à l'approvisionnement en navires fédéraux et éliminera les cycles d'expansion et de ralentissement, ce qui sera bénéfique pour l'ensemble de l'industrie navale », a expliqué Ambrose, ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux.
Concernant les 28 grands navires, deux chantiers seront sélectionnés pour les bâtiments de plus de 1000 tonnes (à priori en 2011/2012), le premier pour réaliser les unités de combat et le second pour fournir les autres types de plateformes. « Les projets de construction des petits navires seront visés par des processus d'approvisionnement concurrentiels auprès des autres chantiers navals. Par ailleurs, les travaux de réparation, de radoub et d'entretien des navires de la flotte du gouvernement continueront d'être impartis au moyen d'appels d'offres concurrentiels », précise en outre le gouvernement, qui affirme que la nouvelle stratégie « entraînera la création d'emplois bien rétribués dans les industries de pointe partout au Canada ».

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La première consiste à « mener des opérations quotidiennes nationales et continentales, y compris dans l'Arctique et par l'entremise du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) ». La mention faite à l'Arctique n'est évidemment pas un hasard compte tenu des conflits de souveraineté qui s'y développent, en raison des convoitises suscitées par les ressources naturelles de cette région. Dans le document présentant la nouvelle stratégie de défense, il est d'ailleurs très clairement fait référence aux « tentatives de mainmise étrangère sur les ressources naturelles du Canada ». Le gouvernement a, dans cette optique, annoncé la construction d'une base navale à Nanisivik, dans le passage du Nord-ouest, bientôt libéré par les glaces et où devrait se développer le trafic commercial. L'infrastructure, dont le chantier doit débuter d'ici 2011 (pour un achèvement en 2013) servira au soutien des navires de la marine et de la Garde-côtière chargés de la surveillance de cette zone sensible, don't la juridiction est contestée au Canada par différents pays, dont les Etats-Unis.

 

Source : Mer et Marine

Rédigé par DanielB

Publié dans #Les Canadiens dans l'Arctique

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M
Bonjour, document de travail us sur l'arctique (2019).Cordialement.<br /> https://news.usni.org/2019/04/22/document-coast-guard-arctic-strategic-outlook<br /> http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/04/23/l-arctique-theatre-de-la-nouvelle-guerre-froide-20182.html
D
Bonsoir ,<br /> Merci pour tous vos commentaires <br /> Très Cordailement<br /> DanielB
M
Bonsoir, mise à jour, baptême du 1er patrouilleur océanique arctique.<br /> "Sophie Grégoire a prononcé un discours durant la cérémonie de dénomination officielle du premier navire de patrouille extracôtier et de l'Arctique (NPEA) du Canada à Halifax, vendredi, louant la bravoure du marin dont il porte le nom."<br /> https://www.lapresse.ca/actualites/national/201810/05/01-5199289-sophie-gregoire-baptise-le-premier-navire-de-patrouille-de-larctique-canadien.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_les-plus-populaires-actualites_section_ECRAN1POS3
D
Merci beaucoup Daniel BESSON
T
<br /> <br /> Bonsoir cher Daniel,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'ai dû, comme toi, être surpris par cette annonce du Canada. Après 20 ou 30 ans de mépris de l'armement et du fait maritime, le Canada se réveillerait-il ? Cela supposerait un peu de culture<br /> stratégique et un peu d'autonomie. Sans insulter l'établissement militaire canadien, je doute de l'existence d'une culture stratégique. Et je doute de l'autonomie stratégique du Canada quand son<br /> ciel est accaparé par le NORAD et qu'il existe un interdit implicite de possèder des SNA ? "Que d'eau, que d'eau".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> " 116 petites unités pour une valeur de 2 milliards de dollars. "<br /> <br /> <br /> <br /> Je pensais écrire que je doutais de l'énormité de ce chiffre. Finalement, en lisant la nomenclature de la "Flotte" française, j'ai réalisé que la France possèdait environ 150 unités diverses (de<br /> la vedette au patrouilleur). En France, les unités sont dispersés entre administration. La crise capacitaire de patrouilleur dans la Marine Nationale illustre sûrement que ce modèle est viable.<br /> Je ne sais pas comment le Canada structure l'action de son Etat en Mer. Ce qui me paraît plus plausible, c'est que, comme en France, il faille bien gérer la taille et le nombre de ces unités. Il<br /> faut bien différencier le patrouilleur côtier du patrouilleur hauturier. Il faut bien répartir les compétences par administration, quel que soit le modèle : français ou américain.<br /> <br /> <br /> Ce chiffre de 116 est à expliciter. Et à bien intégrer dans le dispositif naval. Je pense que cette intégration de cette "troisième flotte" fera une grande différence dans les trente prochaines<br /> entre les aspirants au statut de "puissance navale".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> " Le plan prévoit la réalisation de 28 grands navires (pour 33 milliards de dollars) "<br /> <br /> <br /> <br /> Actuellement, la Marine Canadienne possède 4 sous-marins (avec l'efficacité qu'on leur connaît), 12 frégates classe City, trois destroyers classe Tribal qui sont désarmés cette année et 12<br /> chasseurs de mines très récent (années 90).<br /> <br /> <br /> 28 navires, cela pourrait être tout ces navires. Ou pas. Il faudrait aussi que le Canada renouvèle ses moyens amphibie et de ravitallement. Il est étonnant que ce chiffre ne laisse pas apparaître<br /> un volume d'augmentation des forces. Peut être que le Canada va parier sur l'augmentation de disponibilité avec les nouvelles prouesses technologiques ? On ne cesse de s'étonner de ce statut quo<br /> maintenu. Et on retrouve ce refus à une aspiration stratégique : pas de SNA, pas plus de frégate. Par là, c'est l'articulation entre la flotte de guerre et ce que l'on appelle "deuxième"<br /> (patrouilleurs) et "troisième" (vedettes et servitudes) flotte. C'est une critique presque universelle. Le manque d'ingéniosité pour combler le manque de moyen. Il n'est pas question de frégate<br /> de deuxième rang ou frégate de surveillance. Si vous me suivez, c'est dans cet articulation entre les différentes "flottes" que je trouve la force d'une Nation. Le cuirassé de poche allemand<br /> relevait de cette ingéniosité. Ou les "super-destroyer" français, qui ont été classé en croiseur léger à la Libération.<br /> <br /> <br /> On ne peut que constater que le Canada maintient le statu quo de ses moyens et de ses aspirations. Et pire, il n'aspire même pas à l'ingéniosité pour tirer le meilleur partie de la situation.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> " Rien de nouveau à l'Ouest" comme disait Maria.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Très cordialement,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Thibault Lamidel<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> <br /> Bonsoir cher Daniel,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'ai dû, comme toi, être surpris par cette annonce du Canada. Après 20 ou 30 ans de mépris de l'armement et du fait maritime, le Canada se réveillerait-il ? Cela supposerait un peu de culture<br /> stratégique et un peu d'autonomie. Sans insulter l'établissement militaire canadien, je doute de l'existence d'une culture stratégique. Et je doute de l'autonomie stratégique du Canada quand son<br /> ciel est accaparé par le NORAD et qu'il existe un interdit implicite de possèder des SNA ? "Que d'eau, que d'eau".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> " 116 petites unités pour une valeur de 2 milliards de dollars. "<br /> <br /> <br /> <br /> Je pensais écrire que je doutais de l'énormité de ce chiffre. Finalement, en lisant la nomenclature de la "Flotte" française, j'ai réalisé que la France possèdait environ 150 unités diverses (de<br /> la vedette au patrouilleur). En France, les unités sont dispersés entre administration. La crise capacitaire de patrouilleur dans la Marine Nationale illustre sûrement que ce modèle est viable.<br /> Je ne sais pas comment le Canada structure l'action de son Etat en Mer. Ce qui me paraît plus plausible, c'est que, comme en France, il faille bien gérer la taille et le nombre de ces unités. Il<br /> faut bien différencier le patrouilleur côtier du patrouilleur hauturier. Il faut bien répartir les compétences par administration, quel que soit le modèle : français ou américain.<br /> <br /> <br /> Ce chiffre de 116 est à expliciter. Et à bien intégrer dans le dispositif naval. Je pense que cette intégration de cette "troisième flotte" fera une grande différence dans les trente prochaines<br /> entre les aspirants au statut de "puissance navale".<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> " Le plan prévoit la réalisation de 28 grands navires (pour 33 milliards de dollars) "<br /> <br /> <br /> <br /> Actuellement, la Marine Canadienne possède 4 sous-marins (avec l'efficacité qu'on leur connaît), 12 frégates classe City, trois destroyers classe Tribal qui sont désarmés cette année et 12<br /> chasseurs de mines très récent (années 90).<br /> <br /> <br /> 28 navires, cela pourrait être tout ces navires. Ou pas. Il faudrait aussi que le Canada renouvèle ses moyens amphibie et de ravitallement. Il est étonnant que ce chiffre ne laisse pas apparaître<br /> un volume d'augmentation des forces. Peut être que le Canada va parier sur l'augmentation de disponibilité avec les nouvelles prouesses technologiques ? On ne cesse de s'étonner de ce statut quo<br /> maintenu. Et on retrouve ce refus à une aspiration stratégique : pas de SNA, pas plus de frégate. Par là, c'est l'articulation entre la flotte de guerre et ce que l'on appelle "deuxième"<br /> (patrouilleurs) et "troisième" (vedettes et servitudes) flotte. C'est une critique presque universelle. Le manque d'ingéniosité pour combler le manque de moyen. Il n'est pas question de frégate<br /> de deuxième rang ou frégate de surveillance. Si vous me suivez, c'est dans cet articulation entre les différentes "flottes" que je trouve la force d'une Nation. Le cuirassé de poche allemand<br /> relevait de cette ingéniosité. Ou les "super-destroyer" français, qui ont été classé en croiseur léger à la Libération.<br /> <br /> <br /> On ne peut que constater que le Canada maintient le statu quo de ses moyens et de ses aspirations. Et pire, il n'aspire même pas à l'ingéniosité pour tirer le meilleur partie de la situation.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> " Rien de nouveau à l'Ouest" comme disait Maria.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Très cordialement,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Thibault Lamidel<br /> <br /> <br /> <br />