Russie - Canada : Le Mistral souffle sur l'Arctique !
Publié le 3 Février 2011
Avant même la signature à Saint -Nazaire le 25 janvier dernier de l'accord gouvernemental entre la France et la Russie portant sur la construction en commun de deux BPC de la Classe Mistral , le gouvernement Canadien avait selon un article publié par La Tribune datant du 6 janvier manifesté son " tres fort intêret " pour l'acquisition de deux BPC aupres de DCNS .
Toujours d’après La Tribune , DCNS, qui fabrique le BPC en collaboration avec STX France à Saint-Nazaire, serait en tournée de prospection au Québec afin de trouver un chantier naval pour l’associer à un éventuel contrat, lequel pourrait être signé en 2012.
Le BPC Mistral rentrerait dans le cadre d'une compétition pour le programme du Ministère de la Défense Canadien portant sur l'acquistion de deux Navires de soutien interarmées (NSI) ou Joint Support Ships - et éventuellement un troisième - afin de remplacer ses ravitailleurs d'escadre qui atteignent l'âge vénerable de quarante ans .
Les principales spécifications connues de ces navires sont :
Soutien en mer des groupes opérationnels navals : Le terme soutien en mer désigne le transfert de liquides et d’articles entre des navires en mer. Le soutien en mer comprend aussi l’utilisation et la maintenance d’hélicoptères et la mise en place d’installations de soins médicaux et dentaires destinées au groupe opérationnel.
Capacité limitée de transport maritime : Afin de parer à une vaste gamme d’éventualités dans le contexte incertain de la sécurité, les navires de soutien interarmées seront en mesure de transporter à terre une cargaison de taille réduite.
Soutien limité aux forces à terre : Les navires de soutien interarmées auront l’espace et la capacité pondérale nécessaires pour inclure éventuellement un quartier général réduit de force opérationnelle interarmées en vue du commandement et du contrôle de forces déployées à terre.
Comme on peut le constater sur le schéma , les NIS ne sont pas si éloignés des BPC y compris au niveau de la motorisation par pods orientables .
Si bien sûr l'acquistion de ces navires se fait dans le cadre d'une volonté d'intervention dans le cadre d'opérations internationales afin de " donner aux Forces Canadiennes aux FC la flexibilité dont elles ont besoin pour mener une vaste gamme d’opérations au pays et à l'étranger, dont des opérations dans le cadre d’une coalition internationale, des opérations de maintien de la paix, des interventions à la suite d’incidents de sécurité au pays, des opérations d’évacuation et de sauvetage et des opérations d’aide en cas de crise humanitaire et de catastrophe naturelle. L’adaptabilité des NSI aidera les FC à remplir leur mandat quant à la protection de la sécurité et de la souveraineté maritimes du Canada, à la défense de l’Amérique du Nord et au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde grâce à des opérations menées partout sur la planète." , il est fort probable que les Canadiens envisageront de déployer , tout comme la Russie , ces BPC sur leur façade maritime arctique , le long du Passage du Nord-Ouest Canadien . Les Canadiens y souffrent du même problème que la Russie : L'existence d'un " vide stratégique " et les capacités du " mini Etat Major " que peut embarquer un BPC Mistral avec tout ses systémes de gestion du champ de bataille convient parfaitement aux deux nations circumpolaires .C'est soit dit dit en passant une militarisation conséquente de la région avec l'introduction de navires aux capacités de projection particulièremment élevées .
Se pose alors alors la question , tant pour les BPC livrés à la Russie que ceux qui pourraient l'être au Canada , la question des modifications structurelles à donner au navire .
Celles-ci dépendront de la periode de disponibilité opérationnelle envisagée pour les deux navires dans les eaux polaires : A savoir un navire capable d'évoluer dans la banquise en formation ou dans une banquise formée , voir une simple protection contre des blocs de glace dérivants en début et en fin de saison estivale . [ Voir normes maritimes Canadiennes ] .
Une disponibilité opérationnelle tout au long de l'année , excepté l'hiver , sur la façade arctique necessiterait ainsi outre un renforcement structurel , une profonde refonte des parties immergées de la proue à la poupe , à l'image des pétroliers de la classe Vasily Dinkov ( Arctic Ice class 1-A) en service au sein de la principale société de transport maritime Russe opérant dans l'Arctique Sovkomflot , avec la contrainte de la présence d'un radier . Les systémes de surveillance de contraintes sur la structure de type Hullmos® devront être aussi adaptés aux conditions arctiques de même que la nature de l'acier employé pour la coque ainsi que le revêtement - anti abrasion - de celle-ci . De tels navires existent déja et puisque le Mistral est de facto un roulier [ avec des spots pour helicos sur le pont ] , on peut penser aux ferries operant dans la Baltique comme le MS Viking XPRS . [ Arctic ice class 1A super ]
La commande Russe quand à elle nécessite deja de renforcer le pont afin que des helicoptères d'assaut du type Kamov Ka 27 M , Ka-226 et surtout Ka-52 puissent y être déployés .
C'est peut être l'ensemble de ces renforcements structurels et des études associées qui expliquent le prix de unitaire de 720 M Euros pour le premier navire et 650 M Euros pour le second payés par la Russie par rapport au " prix catalogue " de 500 M Euros .
Documentation : Overcoming the ice challenge