WikiLeaks - Cablegate collateral damage : Le Brésil reconnaît l'Etat Palestinien dans ses frontières de 1967

Publié le 5 Décembre 2010

Ce pourrait être un dommage collatéral des révélations du " cablegate " :L'Itamaraty - le MAE Brésilien -  vient de reconnaître un Etat Palestinien dans ses frontières de 1967 . [ 1 ]

Une décision surprenante alors que la coutume veut que durant la période de transition entre des mandats présidentiels aucune décision en matière de politique étrangère qui puisse lier une administration sortante à celle qui va lui succéder n'est prise et ou la seule gestion des " affaires courantes " entre l'équipe sortante et l'équipe en cours de constitution est de mise.

" équipe sortante " car il est peu probable que l'équipe actuelle dirigée par M. Celso Amorim soit reconduite , celui-ci ayant eu des relations tendues et même des " accrochages " avec Mme Dilma Rousseff lorsque celle-ci était Ministre de la Casa Civil du Président Lula Da Silva . [ 4 ]

Cette annonce survient dans un moment de tensions sur le Planalto entre le Ministre de la Défense M. Nelson Jobim - qui lui sera très probablement reconduit aux affaires en tant que Ministre de la Défense - et MM . Celso Amorim et Samuel Pinheiro Guimaraes Ministre du SAE et grand ordonnateur de la Politique Extérieure Brésilienne ces deux dernières années .

Dans un des cablgates publiè par l'organisation WikiLeaks , M.Nelson Jobim se serait confié à l'ambassadeur Etasunien à Brasilia Clifford Sobel en 2008  et aurait déclaré que des personnes au sein de l'admnistration du  MAE - alors placé sous la responsabilité de M. Samuel Pinheiro Guimaraes - essayaient de réduire son agenda en le limitant à des cérémonies de caractère protocolaires lors de sa visite à Washington en 2008 . De la même manière ces personnes voulaient avoir le mot final sur tout accord de défense conclu entre le Brésil et les Etats-Unis . [ 2 ] - télégramme  08BRASILIA129

Le télégramme  rédigé par l'ambassadeur Clifford Sobel précisait entre autre points que le MAE Brésilien était un  " repaire de l'Anti-Américanisme au sein de l'administration Lula " , faisant allusion à M. Samuel Pinheiro Guimaraes , et en citant M.Nelson Jobim . [ 2 ] -  télégramme  08BRASILIA129

L'Itamarty a aussitôt réagi aux propos de M. Nelson Jobim en précisant que " L'Itamaraty est la première ligne de défense de la souveraineté [ Brésilienne ]  " et que M. Nelson Jobim avait démenti les propos que lui prétait l'ambassadeur Sobel . [ 3 ]

Cette décision survient aussi au momemt ou des rumeurs courrent sur un possible " réexamen " du rapprochement - et non pas d'une rupture des contacts -  avec l'Iran qu'estime nécessaire Mme Dilma Rousseff en raison des " dommages subis par la diplomatie Brésilienne " consécutifs au projet avorté d'accord tripartite sur le nucléaire signé entre l'Iran , le Brésil et la Turquie . [ 4 ]

Le Ministre Celso Amorim a de son côté  défendu son bilan concernant cet accord dans son communiqué  consacré aux révélations de l'organisation WikiLeaks en précisant que " ce  pacte marquait l'avénement du monde multipolaire " . [ 2 ]

La reconnaissance - précipitée -  de l'Etat Palestinien dans ses frontières de 1967 semble donc bien refleter une volonté de l'actuelle équipe dirigée par  M. Celso Amorim , en plein accord avec le Président Lula da Silva , de " bétonner " la PolExt Brésilienne à la veille d'un changement d'admnistration et de préserver les acquis de deux dernières années de la politique pro-active de M. Lula Da Silva , en particulier au Proche-Orient ., le tout dans un contexte ou d'autres révélations - ou présentées comme telles -  sensibles pour M. Amorim et son équipe pourraient être divulguées .

Le Brésil qui est desormais la " locomotive diplomatique " de l'Amérique du Sud pourrait au travers de cette reconnaissance entrainer les autres états du continent comme il l'a fait en 1976 lorsque le gouvernement du Général Ernesto Geisel a reconnu l'OLP * et à cette aune cette décision de la diplomatie Brésilienne est un échec cinglant de la diplomatie Israélienne en Amérique Latine .

 

* On peut même écrire que la décision prise par l'équipe de M. Celso Amorim est la concrétisation d'un souhait exprimé par le Ministre des Affaires Etrangéres du Gal. Ernesto Geisel  , M. Antonio Azeredo da Silveira , qui en recevant le MAE Séoudien M. Omar Sakkaf en 1974 déclarait :" Nous pensons que le départ de tous les territoires arrachés par la force , et la reconnaissance des droits des Palestiniens , sont les composants fondamentaux pour une issue constructive de la question . Le refus des guerres de conquête est une des constantes de l'histoire Brésilienne " .

Lors de la VII éme session de l'Assemblée Générale des Nations- Unies , le Brésil sous l'impulsion de M. Antonio Azeredo da Silveira vote la motion qui qualifie le sionisme de " politique raciste " à l'égale de l'apartheid alors en cours en Afrique du Sud .

Lors du ministère Azredo de Silveira , M. Celso Amorim exerçait des fonctions subalternes au sein du département de planification et de prospective - assessoria de Planejamento  - de l'Itamaraty .

Il vient récemment de réaliser un éloge panégyrique de la PolExt indépendante de M. Azredo de Silveira et de son action à la tête de l'Itamaraty sous la présidence du Général Geisel : [ 5 ]

"Num momento muito difícil da história do Brasil, Silveira representa um resgate da ‘política externa independente’ que havia se firmado nos governos Jânio Quadros [1961] e João Goulart [1961-1964] e que foi abruptamente cortada quando houve o golpe militar. Não quero dizer que não tenha havido elementos importantes em outros ministros, por exemplo o próprio [Mário] Gibson Barbosa [1969-1974] fez um esboço de política africana que teve um mérito. Mas Silveira adotou uma linha política em que retomou em vários temas diretrizes que inspiraram a ‘política externa independente’, naturalmente adaptada ao momento e com as limitações do momento.

 

 

  Note de l'Editeur :

Si la reconnaissance a été effectuée au travers d'une lettre du président Lula envoyée à son homologue de l'Autorité Nationale Palestinienne Mahmoud Abbas [ voir document ci-dessous ]  , le communiqué de l'Itamaraty [ 1 ] précise que c'est le " gouvernement Brésilien " , cad en l'occurence M. Celso Amorim ,  qui effectue cette reconnaissance au travers de cette lettre !

 

 

 

Liens :

[ 1 ] Reconhecimento do Estado Palestino nas Fronteiras de 1967 / Recognition of the Palestinian State along the 1967 Borders  - Note n°707 de l'Itamaraty du 1er décembre 2010 .

[ 2 ] Itamaraty é tido como 'anti-EUA', diz Amorim

télégramme 08BRASILIA129 -  25 Janvier 2008 - BRAZILIAN DEFENSE MINISTER ON DCA, TRIP TO FRANCE AND RUSSIA, CIVIL AVIATION

¶2. (C) In a private breakfast on January 17, the Ambassador told Jobim that his initial approach on a DCA to MRE Under Secretary for Political Affairs Everton Vargas had not been SIPDIS well received, and that Vargas had specifically mentioned Secretary General (Vice Minister) Samuel Guimaraes when SIPDIS asking for time to work the issue internally (ref B). Jobim responded that Guimaraes  posed a serious problem, not only on the DCA but on a variety of issues. Jobim said that Guimaraes  "hates the United States" and is actively looking to create problems in the relationship. Jobim said that he has had to beat back more than one outlandish proposal by Guimaraes  calculated to upset relations with the U.S. and other industrialized countries.

¶3. (C) Jobim said that he would like to sign the DCA when he travels to Washington in March. Guimaraes has told him that cannot happen and is working hard to prevent the DCA from being concluded. He argued that, as Jobim's predecessor went to the United States in 2007, protocol demands a return visit by the U.S. Defense Secretary. (Comment: Strictly speaking, this is not true, as the meeting between the SecDef and Jobim's predecessor was not part of an official counterpart visit. End comment.) He told Jobim that his trip would "mean nothing" compared with the symbolism of a visit by the SecDef to Brazil. Jobim said he pushed back, tellingGuimaraes  that "Itamaraty is the process," not the substance of engagement on his issues. But he told the Ambassador that he does not want to "win the battle and lose the war" and expend too much political capital on the DCA, so will have to proceed carefully. In particular, he said, ifGuimaraes  and FM Amorim join forces against a DCA, that could be a serious problem

 

 

[ 3 ] Itamaraty é primeira linha de defesa da soberania, diz Amorim

[ 4 ] Dilma deve rever a política para o Irã  

[ 5 ]   

 

 

 

Fonte: http://www.politicaexterna.com/#ixzz17Cj7nZKg
http://www.politicaexterna.com

Carta do Presidente Luiz Inácio Lula da Silva:

“À Sua Excelência
Mahmoud Abbas
Presidente da Autoridade Nacional Palestina

Senhor Presidente,

Li com atenção a carta de 24 de novembro, por meio da qual Vossa Excelência solicita que o Brasil reconheça o Estado palestino nas fronteiras de 1967.

Como sabe Vossa Excelência, o Brasil tem defendido historicamente, e em particular durante meu Governo, a concretização da legítima aspiração do povo palestino a um Estado coeso, seguro, democrático e economicamente viável, coexistindo em paz com Israel.

Temos nos empenhado em favorecer as negociações de paz, buscar a estabilidade na região e aliviar a crise humanitária por que passa boa parte do povo palestino. Condenamos quaisquer atos terroristas, praticados sob qualquer pretexto.

Nos últimos anos, o Brasil intensificou suas relações diplomáticas com todos os países da região, seja pela abertura de novos postos, inclusive um Escritório de Representação em Ramalá; por uma maior freqüência de visitas de alto nível, de que é exemplo minha visita a Israel, Palestina e Jordânia em março último; ou pelo aprofundamento das relações comerciais, como mostra a série de acordos de livre comércio assinados ou em negociação.

Nos contatos bilaterais, o Governo brasileiro notou os esforços bem sucedidos da Autoridade Nacional Palestina para dinamizar a economia da Cisjordânia, prestar serviços à sua população e melhorar as condições de segurança nos Territórios Ocupados.

Por considerar que a solicitação apresentada por Vossa Excelência é justa e coerente com os princípios defendidos pelo Brasil para a Questão Palestina, o Brasil, por meio desta carta, reconhece o Estado palestino nas fronteiras de 1967.

Ao fazê-lo, quero reiterar o entendimento do Governo brasileiro de que somente o diálogo e a convivência pacífica com os vizinhos farão avançar verdadeiramente a causa palestina. Estou seguro de que este é também o pensamento de Vossa Excelência

O reconhecimento do Estado palestino é parte da convicção brasileira de que um processo negociador que resulte em dois Estados convivendo pacificamente e em segurança é o melhor caminho para a paz no Oriente Médio, objetivo que interessa a toda a humanidade. O Brasil estará sempre pronto a ajudar no que for necessário.

Desejo a Vossa Excelência e à Autoridade Nacional Palestina êxito na condução de um processo que leve à construção do Estado palestino democrático, próspero e pacífico a que todos aspiramos.

Aproveito a ocasião para reiterar a Vossa Excelência a minha mais alta estima e consideração.”

 

 

 

 

 

 

Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

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