Publié le 5 Décembre 2009
Un visiteur vient de le précéder , il a oublié une partie de sa tenue ( visible au dessus de l'épaule de " S " , à la fin du reportage ) .
Devinez son grade et son arme d'origine ! Une petite aide avec Wikipedia .
Blog initialement consacré à la géopolitique de l'Arctique . Il traite désormais de l'actualité politique , economique , socio-culturelle , historique et militaire et présente des analyses " non conformistes " .Il ne pretend pas à l' " objectivité " mais presente un point de vue alternatif , en opposition avec les pretendues " analyses " syndiquées des " mediats libres " des " democrassies occidentales "
Publié le 5 Décembre 2009
Publié le 5 Décembre 2009
Publié le 5 Décembre 2009
Publié le 4 Décembre 2009
Publié le 3 Décembre 2009
Publié le 3 Décembre 2009
Le gouvernement s'est engagé à s'assurer que le Canada possède les outils dont il a besoin afin de faire face à la grande variété de menaces et de défis posés aux Canadiens. La Stratégie de défense Le Canada d'abord représente une étape majeure en ce sens en offrant aux Forces canadiennes les capacités dont elles ont besoin afin de mener leurs opérations à bien aujourd'hui et demain dans un environnement incertain."
Publié le 2 Décembre 2009
Le commentateur militaire Ilia Kramnik poursuit le débat dans les colonnes de Ria Novosti .
Il fait un rappel de l'histoire de l'Infanterie de marine Russe depuis la periode de Pierre le Grand et le raid contre la forteresse de Noteborg jusqu'aux combats de la Guerre contre la Géorgie en aout 2008 .
Il aurait pu aussi parler de l'action de la " Morskaya pekhota - Морская пехота " lors de la libération de la Crimée en 1944 ou des opérations dans l'arctique en octobre 1945 .
Ce 27 novembre était la Journée de l’infanterie de marine en Russie.
Cette fête est célébrée depuis 1996 en souvenir de la création du premier régiment de « soldats de la Marine » formé le 27 novembre 1705 sur décret de Pierre Ier.
Les unités destinées à l’abordage et au débarquement sont apparues pour la première fois en Russie au XVIIe siècle: un tel détachement servait par exemple à bord du premier navire de guerre russe Orel, construit sous le règne d’Alexeï Mikhaïlovitch. Ensuite, sous le règne de Pierre le Grand, des unités des régiments Preobrajenski et Semenovski ont été utilisées en tant qu’infanterie de marine dans les campagnes d’Azov. En 1705, lorsque la flotte est apparue sur la Baltique, il a été décidé de former une unité d’infanterie de marine permanente.
Durant les trois siècles de son histoire, l’infanterie de marine russe s’est distinguée dans de nombreuses batailles: des combats contre les Suédois pendant la guerre du Nord à la guerre des cinq jours d’août 2008 (le conflit entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud).
La Marine de guerre russe compte actuellement cinq brigades de marines et un grand nombre de bataillons et de compagnies, y compris des unités spéciales. L’objectif principal de l’infanterie de marine est avant tout de participer aux combats sur la côte en débarquant des forces spéciales, mais, vu la situation mondiale aujourd’hui, cet objectif est devenu bien plus large.
Quelles sont les missions actuelles de l’infanterie de marine russe ? En plus de sa mission principale, c’est-à-dire le débarquement en lui-même, les unités de marines peuvent être utilisées dans les opérations de paix, la lutte contre les pirates, les opérations spéciales et les opérations à longue distance, ainsi qu’en qualité de forces d’accompagnement à bord de navires transportant des cargaisons particulièrement importantes, etc.
Pour accomplir ces missions, l’infanterie de marine emploie des navires de débarquement et des vedettes de différents types, des blindés, des hélicoptères et d’autres armements qui ne diffèrent presque pas de ceux des troupes terrestres.
La question de l’accroissement des possibilités de combat de la Marine de guerre, y compris de l’infanterie de marine (par exemple l’achat à la France d’un navire universel de débarquement de type Mistral et la construction d’une série de navires de ce type dans les chantiers navals russes) est actuellement vivement débattue en Russie.
Le 23 novembre, le Mistral est arrivé en visite amicale à Saint-Pétersbourg et de nombreux officiers de marine et spécialistes sont montés à son bord pour prendre connaissance des possibilités et des caractéristiques de ce navire. Le 27 novembre, le Mistral est parti pour effectuer des exercices avec la Flotte de la Baltique, au cours desquels des hélicoptères russes, y compris le Ka-52, se poseront sur le pont du navire.
L’attitude à l’égard de ce navire dépendra pour beaucoup des résultats de ces exercices, mais certaines conclusions ont déjà été tirées à l’issue du premier examen du navire.
Selon le rédacteur en chef de la revue Moscow Defense Brief, l’expert militaire Mikhaïl Baranov, qui a visité le navire, le Mistral représente un « projet bien réfléchi et équilibré de navire correspondant aux exigences concrètes françaises: c’est un navire d’expédition destiné aux opérations prolongées à longue distance, il peut également être utilisé en tant que navire de commandement, sa « composante combative » étant minimale.
Cette utilisation du navire est déterminée par son aspect: afin de de diminuer le coût du projet, le navire a été construit en se basant sur des technologies commerciales, sa résistance est bien moins élevée que celle exigée pour les navires de guerre, c’est pourquoi il rappelle à bien des égards un ferry boat civil. L’armement du Mistral se borne à deux rampes de lancement de missiles de combat rapproché, deux pièces d’artillerie de DCA de 30 mm et quatre mitrailleuses de gros calibre, c’est pourquoi il nécessite une escorte renforcée.
Le potentiel de débarquement du Mistral n’est pas très grand, notamment à cause des grandes exigences de confort pour l’équipage et les marines en raison des longs séjours sur les théâtres d’opérations éloignés.
Le Mistral peut être également utilisé comme navire de commandement, comme hôpital flottant, comme base pour les opérations de paix et comme soutien dans les situations d’urgence.
Bref, pour être utilisé dans la Marine de guerre russe, le projet du Mistral a besoin de changements importants: il faut assurer le stationnement d’hélicoptères de fabrication russe, renforcer la DCA du navire et accroître ses possibilités de débarquement, en tenant compte qu’il est probable que le navire participe plus souvent à des conflits armés sérieux que dans le cadre des opérations pour la France.
Vu l’ampleur des modifications éventuelles du projet et son coût, on peut s’interroger: est-il opportun d’acquérir un navire de type Mistral ? Il y a dans le monde plusieurs autres projets de navires de cette classe et d’autres compagnies de construction navale capables de réaliser rapidement un projet en tenant compte de ces exigences concrètes.
Il ne faut pas oublier non plus l’existence du projet national UDK 11780 conçu au bureau d’études Nevski dans les années 80 du siècle dernier. Certes, ce projet ne peut pas être immédiatement réalisé, il a besoin d’une sérieusement révision, compte tenu des exigences actuelles, mais, à la différence du Mistral, c’est un navire de guerre conçu en tenant compte des exigences de résistance plus rigoureuses et, par conséquent, capable, s’il est dûment équipé, d’accomplir un éventail plus large de missions.
Bref, il serait judicieux de lancer un concours parmi les grandes firmes étrangères et russes pour faire ressortir le projet qui correspond au mieux aux conditions russes, qui pourrait être perfectionné en collaboration avec la Marine russe et mis en œuvre rapidement. De cette façon, la coopération avec les constructeurs de navires étrangers peut apporter à l’industrie russe un avantage qui dépasserait l’effet de l’apparition de navires d’assaut universels dans la flotte russe.
Publié le 2 Décembre 2009
Une interview publiée par le site " Le Courrier de Russie "
Aymeric Chauprade enseigne la géopolitique depuis 10 ans au Collège interarmées de défense. Il est l’auteur du grand traité Géopolitique : Constantes et changements dans l'histoire, devenu rapidement un manuel de référence. Son récent atlas de géopolitique mondial Chronique du choc des civilisations, en revanche, a déclenché une polémique qui s’est soldée par sa mise à pied, exigée par le ministre de la Défense.
Il se trouve que Chauprade défend et incarne une approche scientifique de la discipline qui prend en compte le « facteur culturel », et donc la représentation que les peuples se font d’eux-mêmes et des autres dans l’histoire. A ce titre, il a consacré au 11 Septembre un chapitre dans lequel il a entrepris de « montrer que le choc des civilisations, c'est d'abord le fait qu'une immense partie de l'humanité, en dehors du monde occidental, ne croit pas à la version officielle de cet événement donnée par le gouvernement américain et qui est devenue la version obligatoire des médias occidentaux. » Mais la distanciation scientifique n’est pas de mise sur tous les sujets.
Le Courrier de Russie : Dans l’entretien sur la Russie que vous avez accordé récemment à la NRH*, vous proposez une interprétation dans laquelle la stratégie de Poutine – et de Medvedev aujourd'hui – est aussi claire que déterminée. Sa politique en matière d’énergie n’est pas seulement « économique », elle est au centre d’un plan stratégique très précis. Dans le même entretien, vous dites aussi qu’il s’agit d’une réaction de la Russie à un certain sentiment d’encerclement, à une politique américaine qui détermine finalement la donne a priori, les acteurs les plus faibles se défendant avec les moyens dont ils disposent.
Aymeric Chauprade : Ce n’est pas en opposition, bien au contraire. La Russie se vivait comme assiégée par la géopolitique américaine avant l’arrivée de Poutine, et elle l’était. Les Etats-Unis et leurs alliés progressaient à la périphérie, dans l’Etranger proche de la Russie. Celle-ci s’est dit qu’elle devait retrouver son statut contesté de puissance régionale, et même de puissance internationale. Or elle n’avait qu’un atout sur la scène internationale : les ressources énergétiques. C’est le levier principal qui a été trouvé. En géopoliticien, je considère que les Etats ont une économie qui fait partie de leur puissance et je regarde le moment où l’économie rentre dans leur stratégie de puissance. C’est typiquement ce qui se passe aujourd'hui en Russie avec le secteur de l’énergie.
L’autre volet est indissociable de cette stratégie : il s’agit de savoir comment repousser l’avancée américaine avec les Révolutions colorées, par lesquelles les Etats-Unis entreprennent de faire basculer les uns après les autres les républiques de l’ex-Union soviétique dans l’OTAN et le camp américain, et d’étendre le bloc transatlantique jusqu’aux frontières de la Russie et de la Chine.
LCDR : Que peut-on dire, de ce point de vue, du cas des Etats-Unis avec leur système financier, dans un contexte de crise mondiale ?
A.C. : Les Etats-Unis disposent aujourd'hui de deux armes pour déstabiliser les puissances émergentes : leur présence militaire dans le monde, et la finance, qui n’est pas inodore et neutre. Je pense que les crises ne sont pas le reflet de la maladie générale d’un système ou de la surproduction de produits dérivés. Ces maux existent, mais des stratégies de déstabilisation, notamment de la Russie et de la Chine, s’immiscent dans la finance et l’orientent, faisant d’elle une arme au service du projet américain.
LCDR : Que voulez-vous dire quand, à propos des Etats-Unis et de la Russie, vous opposez unipolarité et multipolarité ? On comprend la notion de pluralité de centres de décision stratégiques, de rapports de puissance dans le contrôle des ressources énergétiques, etc. Mais on peut aussi se demander si la multipolarité ne doit pas supposer l’existence d’une pluralité de types d’organisations sociales. La Russie est-elle vraiment un modèle alternatif par rapport aux Etats-Unis ?
A.C. : Il faut revenir aux mots : pôle unique ou plusieurs pôles. L’unipolarité, c’est le modèle et le projet américains depuis les Pères fondateurs du Mayflower. C’est un projet messianique dans le sens où il vise à transformer le monde à l’image de la nation américaine. Celle-ci se vit comme une société aboutie, idéale, de libertés fondamentales. Si cette nation cherche à optimiser sa richesse sur le plan international, c’est pour des raisons liées au protestantisme et à l’idée de la réussite temporelle, matérielle, comme attestation de l’élection divine.
La multipolarité, c’est une autre vision du monde, d’un monde fait de nations et de civilisations différentes, et qui ont le droit de défendre leur spécificité. Ceux qui croient à cette forme d’organisation du monde pensent qu’il y aura moins de conflits si les pôles de puissance s’équilibrent entre eux, alors que la suprématie d’une puissance sur les autres créerait une instabilité permanente.
En fait, il ne faut pas considérer les Etats-Unis comme une nation au sens classique. C’est un acteur étatique, mais aussi un réseau de réseaux, un acteur trans-étatique. Le sociologue américain Lipset écrivait : « l’Amérique n’est pas seulement une nation, c’est une idéologie ». Les Chinois ne disposent pas de ces réseaux, et les Russes ne les ont plus depuis l’effondrement de l’URSS. La Russie est redevenue un Etat-nation classique, sans idéologie exportable. L’unipolarité et la multipolarité, ce sont donc aussi deux réalités à des moments différents. Le monde de 1990, avec l’effondrement de l’URSS et l’extension de l’OMC, avait l’air de tendre vers la première. Aujourd'hui, on revient à une réalité multipolaire, avec la Chine et la Russie. Et dans ce basculement, j’insiste sur le rôle de Poutine et je dis que son arrivée est un événement aussi important pour les relations internationales que le 11 Septembre. Il a pensé la puissance de la Russie par le biais de la stratégie énergétique, avec pour objectif une reprise de contrôle des ressources, une reconquête sur un certain nombre d’oligarques, pour les mettre au service de la reconstruction de la puissance russe, avec des leviers comme Rosneft pour le pétrole et Gazprom pour le gaz.
LCDR : C’est ce que vous expliquez dans l’entretien auquel nous avons déjà fait référence. Pourriez-vous nous en donner un exemple ?
A.C. : Oui, le démantèlement de Youkos suit un plan de reconstruction méthodique : reprendre physiquement la main sur les ressources, avec les deux grands opérateurs, puis faire en sorte qu’ils exportent dans des directions multiples s’équilibrant entre elles. Tout ne doit pas aller vers les Etats-Unis, contrairement à ce que pensait Khodorkovski. La Russie doit devenir indispensable pour les Européens, mais aussi pour les Asiatiques. C’est pourquoi le gaz est aujourd'hui redirigé en partie vers l’Asie.
LCDR : Beaucoup de gens, en Russie même, doutent de la viabilité de cette politique énergétique sur le long terme et critiquent la focalisation actuelle de tous les moyens disponibles sur un seul secteur. On revient ici à l’économie, la réussite économique n’étant plus alors l’attestation matérielle de la réalisation d’un projet hégémonique, mais le simple substrat sur lequel on peut asseoir une puissance.
A.C. : Les profils des pays sont très différents. La Russie, c’est un peu plus de 7% des réserves prouvées de pétrole, et plus du tiers des réserves prouvées de gaz. C’est un réservoir pour longtemps et c’est un pays qui a du charbon comme les Etats-Unis et la Chine. Il y a probablement encore un gros potentiel pétrolier, car c’est un pays qui a été peu sondé, contrairement à l’Arabie saoudite. C’est un facteur dont l’importance saute aux yeux : si on met le paquet sur ce secteur, on retrouve une utilité très forte dans le monde et on dégage de la richesse. Je ne suis pas sûr que ceux qui pourfendent le choix du tout énergétique aient raison. C’est seulement la première étape d’une stratégie de redressement politique.
LCDR : Un second problème se pose, celui des fluctuations du prix du pétrole dont la Russie est chroniquement tributaire. A-t-elle aujourd'hui les moyens d’opérer un contrôle quelconque sur le marché du pétrole ?
A.C. : Les Américains ont en tout cas de moins en moins les moyens de donner le ton sur ce marché. Il y a aujourd'hui un axe de contrepoids au pétrole américain et à ses alliés, Arabie saoudite en tête, qui s’est constitué : Venezuela, Kazakhstan, Iran, Russie. L’Iran détient la 2e réserve mondiale de gaz, et de pétrole. L’Iran, la Russie et le Venezuela sont d’accord pour ne plus vendre le pétrole en dollars et donc pour affaiblir le statut du dollar comme devise internationale. Cette logique selon laquelle le pétrole devrait être vendu dans des devises différentes (le rouble, le yuan, etc.) est portée par un nombre croissant de pays. On touche là au coeur de la puissance américaine : la centralité du dollar comme devise internationale, que les Etats-Unis ont maintenue grâce à l’invention du pétrodollar. Il me semble que l’on est là encore dans la multipolarité, en l’occurrence c’est la multipolarité monétaire qui est à l’ordre du jour. Depuis 2006, il s’est passé des tas de choses. Il ne s’agit pas seulement de la bourse de Kish créée par l’Iran pour vendre des produits énergétiques dans toutes les devises sauf en dollars. Il y a eu, en 2007 et 2008, tout un cycle de réunions entre différents pays, qui se sont accordés, y compris les pays de l’OPEP à l’exception de l’Arabie saoudite, sur cette idée de multipolarité monétaire.
LCDR : S’agissant d’évaluer les chances de réalisation de cette stratégie russe, on peut s’interroger sur les risques de chute dans un modèle d’économie de rente du type du Venezuela.
A.C. : Je trouve qu’il y a, par exemple, une grande différence entre la Russie et l’Iran, qui se concentre à 100% sur la rente pétrolière et gazière, sans autre vision que l’énergie pour durer. La preuve, c’est que les Iraniens veulent développer le nucléaire pour fabriquer leur électricité et pouvoir réserver le pétrole exclusivement à l’exportation. En Russie, il y a un véritable Etat capable d’insuffler une stratégie, et je crois que les interdépendances énergétiques vont déboucher sur d’autres natures de flux économiques. Quand un canal existe et qu’un premier produit passe, d’autres peuvent passer par la même voie, comme l’histoire le montre.
LCDR : Revenons pour fi nir à la question du modèle économique, c’est-à-dire aussi social. La multipolarité peut-elle être définie autrement que par son opposition à l’unipolarité ?
A.C. : Dans la multipolarité, chaque pays invente son propre rapport entre l’économie et l’Etat. Les Occidentaux s’offusquent souvent de certains types d’intervention de l’Etat dans des pays qu’ils souhaitent pénétrer. Or, il faut accepter ce qui relève à mes yeux d’une différence culturelle, et en particulier le fait que l’Etat a un rôle plus fort à jouer dans certains Etats que dans d’autres. Le rapport de la Chine à la propriété individuelle n’est pas du tout le même que dans le monde occidental. Il faut savoir, si on investit en Chine, que la propriété est fragile. A tout moment, l’Etat peut annuler une propriété privée s’il estime que le bien commun de l’empire l’exige.
C’est le problème de la pensée libérale : elle postule que tout doit fonctionner de la même façon partout. Or, il y aura de plus en plus d’interdépendances, mais entre des systèmes politico-économiques différents. La mondialisation bien ordonnée, c’est d’abord accepter le fait que la place de l’Etat en Chine et en Russie n’est pas la même que dans le monde occidental. Le principe de base, c’est le respect de la différence entre les modèles politiques, économiques et sociaux des nations.
Propos recueillis par Simon Roblin
* « La géopolitique de la Russie », in La Nouvelle Revue d’Histoire, n° 38, sept.-oct. 2008.
Note de l'Editeur :
Je ne peux que souscrire à la démarche de M.Aymeric Chauprade de prendre la représentation que les peuples se font d’eux-mêmes et des autres dans l’histoire.
C'est que le géopoliticien Karl Haushofer qualifiait de " prisme déformant de nos fantasmes " en parlant de la vision " occidentale " du Japon des années 20-30 .
Cela fait l'objet de la rubrique " Kulturkampf " de ce blogue .
Demain sur RTR Planeta le premier ministre Vladimir Poutine répondra aux questions des auditeurs et des internautes . Deja 700 000 questions ont été posées .
Publié le 2 Décembre 2009
Publié le 2 Décembre 2009
Signe de l'intêret accru des responsables militaires Etasuniens pour l'arctique , l'US Navy a décidé de metre en place une " Task Force arctique " (Task Force Climate Change - TFCC ) pour determiner quels équipements , quelles procédures , quelles stratégies devront être employées dans l'arctique tant dans le domaine des équipements , des régles de navigation que des procédures et des matériels de communications .[ 1 ]
Cette Task Force fera plus appel aux bâtiments de surface , à ceux de l'USCG par exemple , qu'auparavant , l'essentiel des missions arctiques ayant été jusqu' à présent assurées par les submersibles comme ce fut le cas lors de la dernière mission de L'Uss Texas qui a fait surface à proximité du Pôle Nord à la mi-octobre 2009 ou lors des exercices ICEX 2009 . [ 2 ] - [ 3 ]
Lors des exercices ICEX 2009 l'Uss Helena et l'Uss Annapolis ont effectué des lancements de torpilles pour vérifier les capacités opérationnelles de ces armes dans les eaux polaires . Une fois le lancement effectué, la torpille est récupérée et envoyée aux Etats-Unis pour dépouillement des données.
Cette Task Force fera aussi appel de plus en plus à des agences gouvernementales comme l'Applied Physics Laboratory , agence qui a déja participé aux exercices ICEX 2009 ou le Snow and Ice data center . [ 3 ]
L'ensemble des objectifs à atteindre durant les cinq prochaines années ont été définis dans une " Feuille de route arctique " publiée le 10 novembre dernier sous la signature de l'amiral Jonathan W. Greenert co-responsable des opérations navales ,et vise à la constitution d'un Strategic Implemention Plan ( SIP )( Action Item 1.4 ) déstiné à definir les stratégies et les politiques de l'Us Navy dans l'arctique ainsi qu'un renforcement de la coopération avec les forces armées étrangères ayant des interets dans l'arctique ( Action Item 1.8 ) .Cette Task Force aura aussi pour objectifs d'appuyer les revandications Etasuniennes dans la région ( Action item 1.9 ) mais aussi à assurer la préparation au combat dans la région de l'Us Navy ( Action item 2.1 ) .[ 4 ]
Ce dernier item fait référence à la DAM ,certainement évaluer les capacités opérationelles du systéme AEGIS dans les eaux arctiques , ce qui pourrait justifier les craintes Russes d'une implantation d'élements navals de la DAM dans l'Océan arctique ou la Mer de Barents [ 5 ]
La nécessité de prévoir le comportement des autres acteurs de la région , principalement de la Russie , soulignée dans ce document va avoir pour corrolaire le renforcement des missions dites de " renseignement " .
Cette "feuille de route arctique " reconnaît aussi la possibilité de tensions accrues dans la région ( p°6 ) du fait de l'interêt soulevé par la mise en valeur des ressources qui y sont présentes .
"While the United States has stable relationships with other Arctic nations, the changing environment and competition for resources may contribute to increasing tension, or, conversely, provide opportunities for co-operative solutions,"
Cette feuille de route s'accompagne de projets de militarisation de la région déja en cours avec par exemple la présence depuis 2007 de 36 chasseurs F-22 Raptor ( 20% de la flotte de l'Us Air Force de F-22 ) sur la base d'Anchorage en Alaska [ 6 ]
On ne peut que se poser la question à l'image de cet editorialiste : " Dans un contexte de guerre contre le terrorisme , contre qui vont être utilisés ces avions ? "- à Anchorage précisement NDLR "
'The real issue is, who are we going to fly the F-22 against?' 'I don't think al-Qaida is going to shrink back into their caves because there are F-22s flying overhead rather than F-16s.' [ 7 ]
Parmis les missions de ces F-22 basés en Alaska figure l'interception des vols d'entrainement de l'aviation stratégique à long rayon rayon d'action dans le secteur des îles Aléouetiennes [ 8 ] .Vols qui se font toujours dans l'espace aérien international .
Comme le souligne Rob Huebert du Centre for Military and Strategic Studies de Calgary le langage employé dans ce document est double : D'une part il souligne la necessité de renforcer la coopération dans l'arctique mais il souilgne aussi la volonté de donner des nouvelles connaissances opérationelles aux militaires ( Assessment of current and required capability to execute undersea warfare, expeditionary warfare, strike warfare, strategic sealift (and) regional security co-operation ) .[ 6 ]
On s'étonne de pouvoir encore s'étonner !
La " feuille de route arctique " de l'US Navy n'est pas la première directive de l'Us Navy concernant les implications stratégiques de la fonte de la calotte glaciaire arctique .
Des avril 2001 , l'Us Navy a tenu une conférence intitulée " Naval operations in an ice-free arctic "
Au mois d'octobre 2009 , la publication " Power games in the arctic ocean " du Contre-Amiral Kazumine Akimoto de l'Ocean Policy Research Foundation faisait la liste de ces documents tout en y incluant une vision Nippone au travers de l'ouverture de la RMN et de la guerre Russo-Japonaise de 1904-1905 .[ 9 ]
" The military use of the Arctic Ocean will bring forth the presence of naval power there, which signifies that the Arctic Ocean will serve as waters for power projection to land areas. "
Ca aussi on en avait parlé sur ISZ [ 10 ]
Liens :
[ 1 ] Navy preps for uncharted Arctic waters - Article du Navy Times du 24 novembre 2009 .
US navy braces for Arctic resources fight - Article de ABC News du 20 novembre 2009 .
[ 6 ] U.S. navy plots Arctic push - 'Roadmap' details plans to enlarge fleet in northern waters - Article de l'Ottawa Citizen du 28 novembre 2009 .
[ 7 ] Air Force's F-22 Raptor meets criticism - Article de ABCmoney.co.uk du 6 aout 2007
[ 8 ] Russian strategic bombers perform Arctic patrol mission - Article de Ria Novosti du 20 novembre 2009 .
Articles associés
[ 2 ] . L'USS Texas fait surface au Pôle-Nord sous le nez des Canadiens
[ 3 ] ICEX 2009 : Les Etats-Unis s'en vont en guerre dans l'arctique !
[ 5 ]Des élèments du bouclier anti-missiles dans l'Arctique ?
[ 10 ] La circumnavigation de l'Europe septentrionale et de la Sibérie par une escadre Russe est elle possible ?
Documents :
[ 4 ] US Navy Arctic roadmap
[ 9 ] Power games in the arctic ocean
[ 11 ] Naval operations in an ice-free arctic