Vous en avez eu peut-être l'écho au travers de quelques sites de la réinfosphère . Ceux-ci ont fait l'agrégation de plusieurs dépêches de l'agence TASS.
Ce ne sont toutefois que des résumés des principaux points de cette interviouve de Go. Nikolaï Platonovitch PATROUCHEV dans les colonnes de la revue Natsionalnaya Oborona dont le rédacteur est Go. Igor KOROTCHENKO.
Elle survient après une série d'incidents sur des câbles de communication sous-marins dans la Baltique où des pétroliers et des vraquiers transportant des marchandises Russes ( pétrole et engrais ) ont été mis en cause . Souvent ceux-ci ont été commentés par la plumitivie , y compris en France par des supports semi-professionnels comme Le Marin et Mer et Marine , avec une ignorance crasse des dispositifs incriminés ( mécanisme de mouillage des ancres , pilote-automatique ) .
Elle survient aussi alors que des terroristes , très probablement ukrainiens , ont placé des mines-ventouses sur un pétrolier dans le port de Primorsk et que la Marine Nationale adopte la posture la plus agressive des forces de l'OTAN sur le théâtre d'opérations de la Baltique .
Il faut ici rappeler au lectorat Français que Go. Nikolaï PATROUCHEV est désormais président du Collège Naval de la Fédération de Russie , conseiller spécial du Président Russe sur les questions maritimes en général . Ce qui avait été présenté par les me(r)diats Occidenatliens comme une " disgrâce " est en fait la nomination à un poste qui englobe un domaine de compétences qui va du commerce maritime avec la République Populaire Démocratique de Corée du Nord jusqu' à la pêche dans la Mer de Barents en passant par la propulsion nucléaire des brise-glaces et la construction navale militaire et civile .
Voici donc le Verbatim intégral de cette interviouve .
Entretien par Igor KOROTCHENKO.
- Nikolaï Platonovitch, aujourd'hui une situation complexe du point de vue géopolitique se développe dans la Baltique et dans la direction nord-ouest en général. Comment évaluez-vous la situation sécuritaire actuelle dans cette région ?
— L’Alliance Nord-Atlantique utilise traditionnellement les menaces comme principal instrument des relations interétatiques. L'aile européenne de l'OTAN poursuit sa politique de blocage de la Russie dans la région Baltique, négligeant de rétablir le dialogue entre Moscou et Washington. Je crois que l’escalade actuelle de la situation a été orchestrée par Londres qui souhaite perturber les démarches visant à normaliser les relations russo-américaines ainsi que les négociations sur l’Ukraine.
À en juger par les résultats du récent sommet de l’UE qui a décidé de la militarisation à grande échelle de l’Europe les menaces militaires ne feront qu’augmenter. Les prévisions concernant la situation dans la Baltique permettent d’attirer l’attention sur l’incitation délibérée aux tensions régionales par les forces navales des pays européens de l’Alliance. Il existe une forte probabilité d’une nouvelle intensification des menaces pesant sur les infrastructures portuaires russes et sur la liberté de navigation.
Les membres de l’OTAN pratiquent l’utilisation de cyberattaques sur les équipements de navigation des navires Russes afin de créer des situations d’urgence, y compris celles conduisant à des accidents. Depuis la fin de l'année dernière dans le cadre de l'opération Baltic Sentinel des forces supplémentaires [ Russes - NDLR ] ont été transférées dans la Baltique, prétendument pour contrer la fréquence croissante des sabotages. Les experts sont enclins à croire que les pays de l’OTAN eux-mêmes sont les organisateurs, les sponsors et les auteurs des situations d’urgence de plus en plus fréquentes sur les navires marchands et de la défaillance des infrastructures sous-marines. Selon les informations disponibles leurs marines prévoient d'intensifier ces activités terroristes contre les pipelines sous-marins, les pétroliers et les vraquiers Russes. [ et les câbles sous-marins NDLR ] Les provocations navales font partie de l’arsenal des méthodes subversives utilisées par les pays occidentaux depuis la guerre froide et ils n’ont pas l’intention d’abandonner leur utilisation. Ce n’est pas un hasard si dans le cadre des exercices et des programmes d’entraînement au combat une attention particulière est accordée aux unités de sabotage des marines des pays de l’OTAN.
— Récemment, une nouvelle rupture du câble de télécommunications posé entre la Finlande et l’Allemagne a été enregistrée au large des côtes de l’île de Götland. De nombreux experts estiment qu’aujourd’hui ce sont les infrastructures sous-marines qui deviennent la principale cible des actions hostiles en mer – rappelons-nous au moins le Nord Stream. Comment la Russie peut-elle sécuriser ses infrastructures sous-marines ?
— Tout d’abord il est important de procéder à une analyse des développements existants dans le domaine de la sécurité des infrastructures sous-marines et de généraliser l’expérience nationale et étrangère. La Russie dispose de professionnels reconnus qui étudient les questions de sécurité dans ce domaine. Des avancées décisives sont réalisées dans le développement en cours des systèmes sous-marins sans pilote – véhicules sous-marins autonomes sans pilote, organisation de systèmes de surveillance des tracés de pipelines et de la connaissance de la colonne d'eau . La Russie prend des mesures visant à garantir sa souveraineté technologique notamment au travers de la création de navires nationaux de pose de canalisations, la production d'équipements de diagnostic technique et de réparation, ainsi que de systèmes robotiques sous-marins modernes pour surveiller l'état des objets sous-marins, identifier et contrer les menaces terroristes.
- Il existe cependant d’autres menaces maritimes, encore plus graves. Par exemple, les plans actuels d’Helsinki et de Tallinn visant à bloquer la sortie de la Russie du golfe de Finlande. Sommes-nous prêts pour un tel scénario ?
— Souvenez-vous des célèbres paroles d’Alexandre III à propos des deux principaux alliés de la Russie : l’armée et la marine. D’ailleurs , mars marque le 180éme anniversaire de la naissance de cet empereur qui est entré dans l’histoire Russe comme le Pacificateur. Dans la Baltique, la Russie dispose d’un puissant allié : la Flotte de la Baltique. Actuellement son entraînement au combat s'intensifie dans tous les paramètres qualitatifs. La flotte est capable d'opérer efficacement aussi bien dans la Mer Baltique qu'à une distance considérable des bases lors de voyages longue distance. La formation dans le domaine de la lutte contre les forces de sabotage sous-marines est en cours d’amélioration. Des exercices à grande échelle sont menés pour accroître le niveau de préparation à repousser les attaques utilisant des drones et des véhicules aériens sans pilote, et pour défendre les communications maritimes. Au cours des exercices, un algorithme de détection, de suivi et de destruction conditionnelle de cibles de surface de petite taille est en cours de développement. La flotte continue d'être équipée de navires de nouvelle génération notamment de petits navires lance-missiles transportant la version navale du système de missiles et de canons de défense aérienne Pantsir. La flotte est en cours de renouvellement avec de nouvelles frégates, corvettes, navires de lutte contre les mines, navires hydrographiques . Une infrastructure complète pour le stationnement des forces navales est en cours de développement.
Dans le contexte des menaces croissantes qui pèsent sur la sécurité de notre État dans le Nord-Ouest le renforcement de la puissance militaire de la Russie dans cette région est un garant de sa souveraineté dans cette direction stratégique.
La Russie ne permettra pas que ses intérêts nationaux dans la région Balte soient violés malgré les efforts actifs des nouveaux États membres de l’OTAN qui se plient littéralement en quatre pour démontrer leur loyauté envers l’Occident sans se rendre compte du jeu dangereux dans lequel ils s’engagent.
Il convient également de rappeler aux Finlandais que le Golfe de Finlande n’est la propriété d’aucun pays. Le respect du droit maritime international est la responsabilité de tous les États. C’est également vrai d’un point de vue historique. Historiquement, la baie s'appelait la Mer Varègue, le Lac Kotline, la Baie de Cronstadt, reflétant son affiliation géographique avec la Russie. Il ne faut pas oublier non plus que la Finlande a fait partie de l’Empire Russe pendant un siècle.
— Aujourd’hui, les Finlandais semblent avoir oublié à qui ils doivent être reconnaissants pour leur souveraineté. La Finlande est devenue un État indépendant pour la première fois grâce à la décision du Conseil des commissaires du peuple de la jeune République Soviétique.
— La population finlandaise a une attitude amicale envers la Russie contrairement à l’attitude officielle d’Helsinki. Les autorités finlandaises, avec l’approbation totale des Anglo-Saxons, font tout pour priver leur pays de souveraineté. Ainsi, l’ancienne Première ministre Sanna MARIN a reçu un poste lucratif à Londres pour ses actions anti-russes qui ont conduit à un déclin sans précédent de l’économie finlandaise au cours des 80 dernières années. Elle travaille désormais à l’Institute for Global Change sous la direction de Tony BLAIR recevant ainsi une récompense pour avoir détruit les relations russo-finlandaises. L’exemple de la Finlande montre clairement comment les puissances occidentales détruisent systématiquement l’indépendance des pays dans diverses parties du monde, les transformant en exécutants obéissants de leur volonté.
Mais vous avez raison, il faut retenir les leçons de l’histoire. Après tout, après la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à récemment les relations entre Moscou et Helsinki ont souvent été un exemple de relations constructives. Le Traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle de 1948 a jeté les bases d’un partenariat mutuellement bénéfique à long terme et la Finlande elle-même pendant la guerre froide, était perçue comme presque le seul pays du camp Occidental à avoir toujours entretenu de bonnes relations avec l’URSS ce qui était extrêmement bénéfique pour Helsinki d’un point de vue économique.
— Il convient également de rappeler qu’avant de faire partie de l’Empire Russe, la Finlande était une province de la Suède et que pendant longtemps les Suédois ont considéré les Finlandais comme un peuple de « seconde classe ».
— La Russie a toujours été un pays multinational qui respecte les traditions et les cultures de tous les peuples vivant sur son territoire, y compris les Finlandais. Dans l’Empire Russe la Finlande a obtenu une large autonomie : le Grand-Duché de Finlande a été créé et la langue finnoise a été relancée et préservée. D'ailleurs, à l'époque de l'Empire, les Russes se sont également installés volontairement en Finlande. Le 21 mars 2025 marque le 200éme anniversaire de la naissance du marin et célèbre inventeur [ prototype d'avion - NDLR ] Russe Alexandre Fedorovitch MOJAÏSKY. Il est né dans l'Empire Russe, dans la ville de Rochensalm, aujourd'hui partie de la Finlande.
— En parlant de dates. Le 13 mars 2025 marque le 85éme anniversaire de la fin de la guerre Soviéto-Finlandaise. Après vos mots, des parallèles historiques clairs avec notre époque émergent...
- Oui, des parallèles peuvent effectivement être observés. Aujourd’hui les historiographes finlandais déforment délibérément les causes du conflit de 1939-1940. Ils ne mentionnent pas qu’en Finlande des forces ultranationalistes ont exigé la création d’une « Grande Finlande », qu’une politique de propagande agressive a été menée pour s’emparer des terres Soviétiques et qu’une militarisation active a été menée.
N'oublions pas qu'à cette époque la frontière de l'État ne s'étendait qu'à quelques dizaines de kilomètres de Leningrad et de Cronstadt. Dans ces conditions les dirigeants Soviétiques ont pris toutes les mesures diplomatiques possibles pour assurer la sécurité des frontières nord-ouest. Dans le même temps, le gouvernement Soviétique a tenté jusqu'au bout de résoudre le problème de manière pacifique en proposant un échange territorial. Cependant, la Finlande a rejeté toutes les propositions de paix tout en augmentant son potentiel militaire ce qui a créé une menace réelle pour la sécurité de l'URSS et en particulier pour l'existence de Leningrad.
Aujourd’hui nous assistons à une situation similaire : le territoire finlandais se transforme à nouveau en tremplin pour une agression potentielle contre la Russie, désormais sous les auspices de l’OTAN.
— Après la guerre d’Hiver la Finlande a signé un accord de paix avec l’URSS mais pendant la Grande Guerre Patriotique elle a trahi tous les accords et s’est rangée du côté de l’Allemagne Nazie.
— Les troupes finlandaises ont occupé la Carélie Soviétique pendant près de trois ans la transformant en un grand camp de concentration, détruisant sans discrimination en premier lieu la population slave. Il existe de nombreuses bases historiques et juridiques sur les crimes des fascistes finlandais prouvant que la Finlande a mené une politique raciste de division de la population locale selon des lignes ethno-nationales.
À ce propos, ces événements et ces opérations victorieuses de l'Armée Rouge , l'héroïsme de nos soldats sont parfaitement décrits en détail dans le Musée du Front de Carélie qui a été ouvert à Belomorsk sur les instructions du Président V.V. POUTINE.
Je crois que c'est un musée très important car dans l'histoire de la Grande Guerre Patriotique le front de Carélie n'a pas reçu l'attention qu'elle méritait. Pendant la durée de cette guerre le front de Carélie n'était pas seulement le plus long des fronts mais aussi le seul sur lequel, pendant toute la durée des combats, une partie de la frontière Soviétique est restée tenue par nos troupes, et où il n' a pas été permis aux troupes finlandaises d'aider activement l'Allemagne dans le blocus de Léningrad.
— Comme on le sait, lors du défilé de la Victoire en 1945 et depuis lors de tous les défilés ultérieurs, l'étendard du Front de Carélie est porté en premier parmi tous les étendards des fronts. Notamment parce qu’il s’agissait du front le plus au nord dont les flancs s’étendaient déjà jusqu’à l’Arctique. À cet égard, je ne peux m’empêcher de poser la question : vaut-il la peine de se préparer aujourd’hui à l’ouverture d’un nouveau flanc de confrontation militaire dans l’Arctique ? Après tout, l’Occident élabore de tels plans depuis plusieurs années déjà.
— Les tentatives de militarisation de l’Arctique font depuis longtemps partie de l’agenda géopolitique occidental. Cela est dû principalement à la concurrence mondiale croissante pour les ressources naturelles qui donne lieu à une confrontation économique mondiale et à la lutte pour de nouvelles voies de transit. À cet égard, l’importance de la région polaire la plus riche ne fera que croître. Par exemple l’Arctique contient de telles réserves de ressources naturelles que les gisements les plus attractifs d’autres régions du monde font souvent pâle figure en comparaison.
Dans le même temps la Russie estime que l’Arctique doit être un territoire de paix, où de nombreux États peuvent mettre en œuvre conjointement des projets de recherche économique et scientifique et utiliser le potentiel de transport des mers du Nord.
— À cet égard, je voudrais vous rappeler que cette année marque le 500éme anniversaire de la proposition du diplomate russe Dmitri GUERASSIMOV d’utiliser les mers du Nord comme moyen de transport national. Par décret du Président de la Fédération de Russie un comité d'organisation est créé pour préparer et organiser la célébration du 500éme anniversaire du début de l'histoire Russe du développement de la route maritime du Nord. Vous en avez été nommé président. Comment comptez-vous célébrer cette date ?
— La date anniversaire pourrait être une bonne raison d’attirer une fois de plus l’attention sur le fait que l’Arctique est indissociable de la Russie. L'idée des traversées maritimes est née en 1525, mais bien avant cette époque, les Pomores voyageaient le long des mers du nord. À la fin du XVIe siècle, les premières implantations russes apparaissent à l'embouchure des fleuves Ob et Ienisseï. Et au début du XVIIIe siècle, la Grande Expédition du Nord a réalisé des études détaillées du tracé de l'actuelle Route Maritime du Nord et de la côte arctique.
Au XIXe siècle le contrôle permanent de cette route fut établi grâce aux expéditions de E. TOLL, S. MAKAROV, G. SEDOV et B. VILKITSKY.
Plus tard, au cours d'une même navigation, les expéditions Soviétiques d'Otto SCHMIDT et de Vladimir WIESE parcoururent toute la route d'ouest en est. Nous devons honorer l’exploit des explorateurs Russes grâce auxquels l’étude et le développement de l’océan Arctique ont commencé. Nous nous souvenons des découvertes importantes qui sont faites à notre époque. Les grandes réalisations de l’océanographe, Héros de l’Union Soviétique et Héros de la Fédération de Russie Artur CHILINGAROV seront à jamais inscrites dans les annales de l’Arctique. Pour marquer une date aussi importante il est nécessaire de rendre hommage aux personnes qui grâce à leur travail désintéressé continuent de développer l’Arctique aujourd’hui.
L’épopée héroïque des expéditions polaires Soviétiques est entrée à jamais dans les annales de l’Arctique.
Article en cours de rédaction