Russie-Norvège: une coopération centrée sur le plateau continental
Publié le 23 Avril 2009
Les perspectives du partenariat stratégique entre Moscou et Oslo dans le domaine de l'énergie et de l'exploitation des gisements d'hydrocarbures sur le plateau continental de la mer de Barents ont été examinées, a précisé le texte.
"Nous avons toujours estimé que les sociétés norvégiennes possédaient une expérience unique en matière de mise en valeur de gisements off-shore", a indiqué M.Troutnev cité par le communiqué .
Note de l'Editeur : Cette annonce survient au moment ou la pétrostatale Norvègienne StatoilHydro ASA a manifesté son intêret pour les gisements arctiques Russes et ou le gouvernement Norvégien semble privilégier des compagnies étrangères pour la mise en valeur de son plateau continental , menaçant le monopole de StatoilHydro ASA qui a besoin desespérément de nouveaux champs pour compenser la baisse de production de ses gisements .La Norvègevient de se voir attribuer par la Commission des Nations Unies sur l'extension du plateau continental 235 000 km2 dont certaines zones très prometteuses sur le plan petrogazier . La zone contestée entre la Russie et la Norvège dans la Mer de Barents pourrait faire l'objet d'une exploitation conjointe .
C'est le premier ministre Russe Vladimir Poutine qui assume la gestion directe du plateau continental Russe en particulier dans l'octroi des licences , tandis qu'en Norvège les nouvelles licences d'exploration et d'exploitation dans des zones protégées sont soumises à des décisions parlementaires . C'est le cas par exemple dans la zone située prés des îles Lofoten et Vesterålen qui font l'objet d'intenses débats . Les différents acteurs politiques sont pour l'instant d'accord sur la necessité de préserver ces zones jusqu'en 2010 et ils ont reçu l'appui d'une partie du clergé Norvègien et en particulier du président du conseil des evêques Jens-Petter Johnsen . Certains directeurs de conscience de l'Eglise , et particulièrement dans les diocèses du Nord , soutiennent toutefois l'industrie pétrolière Norvègienne et les syndicats Norvègiens favorables à la mise en exploitation sine die de ces zones . C'est le cas par exemple de l'evêque Luthérien Per Oskar Kjølaas qui considère qu'" iln'existe pas de contradictions entre exploiter de manière raisonnée les créations de Dieu et oeuvrer pour la préservation d'autres " .
La décision du gouvernement Norvègien pourrait s'expliquer par la conjonction de quatre facteurs :
1- Les gisements ON-SHORE , et à plus long terme off-shore , de l'arctique Russe de la peninsule du Yamal sont moins couteux à mettre en exploitation . Les gisements du plateau continental Norvègien plus gourmands en investissements sont laissés au financement par des capitaux étrangers .
2- La volonté récurrente du gouvernement Norvégien d'" internationaliser" le dossier de l'arctique et d' y inclure des acteurs extérieurs , y compris non-étatiques , afin d'éviter de se retrouver face à face avec la Russie . C'est le cas dans la Mer de Barents .
3- StatOilHydro ASA doit accepter les règles de la compétition si elle veut se développer à l'international .
( C'est le point de vue exprimé dans l'article de Bloomberg )
4- Les problèmes techniques réccurents de l'usine de gazéification de Melkoya qui nécessitent l'arrivée d'acteurs extérieurs et de leur expertise technique .
Liens :
Norwegian petroleum directorate
StatoilHydro Touts Russia for Arctic Energy
Statoil’s Arctic Status Threatened as Exxon, Shell Make Bids
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