Bien que les critères retenus pour l'accord Russo-Norvégien signé hier pour la délimitation de la frontière maritime dans la Mer de Barents ne soient pas encore révélés dans les détails , il apparaît que cette région de 175 000 km2 sera divisée en moitiés à peu près égales entre la Russie et la Norvége , ce qui signifie que la ligne de partage sera plus proches des îles Norvègiennes du Spitzberg et de Bjørnøya [ L'île de l'Ours ] que de l'archipel Russe de la Nouvelle-Zemble tel qu'il aurait du être en appliquant le critère de la ligne médiane jusqu' à présent avancé par les Novègiens . La Russie-URSS réclammait quand à elle une délimitation selon le principe des secteurs .[ 1 ] - Voir carte .
La région contestée depuis quarante ans entre la Russie-URSS et la Norvège renfermerait de trés importantes réserves de pétrole et de gaz et déja des sociètés crées spécialemment pour la prospection dans cette zone se positionnent comme la société Norvègienne North- Energy .[ 2 ]
Les géologues russes considèrent que les structures dites de Fedijin dans le sud de l'ancienne zone contestée sont plus prometteuses que le champ de Chtokman.
Selon le chercheur Willy Østreng , la Russie a voulu accélérer la signature de l'accord afin de mettre en développement ces champs pétrogaziers avant la montée en puissance des sources d'énergie renouvelables chez ses clients [ 4 ] , selon d'autres sources c'est la socièté Norvégienne StatOil ASA qui doit faire face à une baisse de ses réserves prouvées qui aurait poussé le gouvernement Norvègien à ce compromis auquel peu de personnes s'attendaient même si de nombreuses déclarations soulignaient le rapprochement des positions .
Les possibles réserves de la Mer de Barents deviendraient essentielles pour StatOil ASA alors que la question des forages aux approches des Lofoten divise profondément la classe politique Norvègienne , le parti Travailliste réclammant par exemple une zone libre de toute exploitation petrogazière au large des îles Lofoten et Vesterålen . [ 9 ] - [ 10 ]
La démarcation de la mer de Barents et de l'Océan Arctique permettra de créer une coentreprise pour exploiter les gisements frontaliers, a déclaré le président Medvedev. Selon la loi russe "Sur le sous-sol", seules les sociétés publiques ont le droit d'exploiter les gisements se trouvant sur le plateau continental. Pour que les sociétés étrangères puissent y accéder, il faudra modifier la législation, car les gisements du plateau continental sont considérés comme stratégiques, fait remarquer Valeri Nesterov de Troïka Dialog. Pour l'instant, des décisions sont prises au niveau politique, indique un employé de Gazprom. L'idée de créer une coentreprise est, pour l'instant, plutôt une déclaration d'intentions, estime Valeri Nesterov.[ 7 ]
Dans le cas de la découverte d'un gisement s'étendant à cheval sur la ligne de délimitation les deux délégations ont recommandé l'adoption de régles de conduite permettant une gestion commune des ressources pétrogazières .[ 9 ]
Tant du côté Russe que du côté Norvègien les appels se faisaient de plus en plus nombreux et de plus en plus pressants pour sa ratification , signalons le cas du général Leonid Ivachov pourtant considéré comme un " faucon " en Russie .
Cet accord qui va favoriser le développement de l'industrie pétro-gazière dans l'arctique n'est bien sûr pas vu d'un bon oeil par les environnementalistes ,mais pas de tous ...
Lars Haltbrekken du Norges Naturvernforbund ironise sur les intentions Norvègiennes de réduction des émissions de gaz à effet de serre prises lors sommet de Copenhague tandis que Bellona , qui reçoit des subsides du gouvernement Norvègien il ne faut pas l'oublier , se déclare favorable à cette délimitation en précisant qu'il s'agit d'un " point de départ pour discuter des questions environnementales " . [ 3 ]
L'accord signé par le Président Medvedev et le Premier Ministre Stoltenberg , outre le plan pétrolier , couvre la gestion des ressources halieutiques de la région délimitée .
"Les parties se félicitent de l'efficacité de leur coopération dans la gestion des ressources halieutiques en mer de Barents et de Norvège, dans le cadre des accords de 1975 et 1976", souligne le document signé par le président russe Dmitri Medvedev et le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg.
D'autre part, Moscou et Oslo font ressortir la portée des "mesures techniques uniques de réglementation des prises" fondées sur l'analyse scientifique et l'estimation conjointe des prises de morue effectuées par la Russie, la Norvège et des pays tiers, "grâce au contrôle par satellite du transport et de déchargement des poissons dans les ports".
Dans leur déclaration, le président russe et le premier ministre Norvégien se sont dits prêts à encourager la coopération entre les centres de recherche des deux pays spécialisés dans les études marines.[ 5 ]
Toutefois selon Willy Østreng l'accord conclu pourrait créer des difficultés sur la gestion des ressources halieutiques car les zones de frai des poissons se situent du côté Russe tandis que les zones de croissance se situent dans la partie Norvégienne . [ 4 ]
L'autre aspect important de cet accord est le fait qu'il a été signé dans le cadre des instruments juridiques internationaux existants , un camouflet cinglant de plus pour Michel Rocard et le prince Albert II , les associations et structures supra-nationales comme l'Union Européenne , les centres analytiques comme le CFR qui cherchent à créer un nouveau cadre juridique ou à internationaliser le dossier de l'arctique . Il a ainsi été rendu possible par l'attribution à la Norvège par la Commission des Nations Unies sur l'extension du plateau continental d'une zone délimitée du plateau continental arctique , comprenant la " zone grise " -Loophole , libre aux états de discuter ensuite avec leurs voisins du réglement des litiges frontaliers . [ 8 ]
Les traités internationaux existants suffisent à régler les problèmes pouvant surgir en Arctique, lit-on dans la déclaration conjointe signée mardi entre le président russe Dmitri Medvedev et le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg au terme de leurs négociations à Oslo .
"La Russie et la Norvège assument, avec les autres Etats arctiques, une responsabilité particulière en matière de préservation de l'Arctique en tant que zone de paix, ainsi que de développement de la coopération internationale dans cette région sur une base bilatérale et multilatérale", indique la déclaration.
Les parties partent du fait que "les instruments internationaux existant constituent une base juridique suffisante pour résoudre les problèmes qui pourraient surgir en Arctique et représentent un fondement solide en vue de promouvoir la coopération entre les Etats de la région et ceux situés au-delà de ses frontières", indique le document. [ 6 ]
Ces accords qui n'affectent pas la circulation maritime militaire ou commerciale dans la zone doivent désormais être ratifiés par les parlements nationaux .
Espérons seulement que les parlementaires Norvègiens soient plus calmes que leurs homologues Ukrainiens ....
Liens :
[ 1 ] Russia, Norway resolve dispute over Arctic seabed - Article du Seattle Times du 27 avril 2010 .
[ 2 ] Tror på store forekomster - Article de NRK du 27 avril 2010 .
[ 3 ] Dette er på ingen måte en gledelig nyhet - Article de NRK du 27 avril 2010 .
[ 4 ] Russerne ønsket en avklaring for å sikre oljeutvinning - Article de NRK du 27 avril 2010 .
[ 5 ] Russie-Norvège: coopération halieutique fructueuse (déclaration) - Depêche de Ria Novosti du 27 avril 2010 .
[ 6 ] Arctique: les traités existants suffisent à régler les litiges (Medvedev-Stoltenberg) - Depêche de Ria Novosti du 27 avril 2010 .
[ 7 ] La Russie annule son monopole sur le plateau continental - Article de Vedomosti du 28 avril 2010 cité par Ria Novosti .
[ 9 ] Deal opens Barents Sea to exploration - Article du FT du 27 avril 2010 .
" The two delegations recommend the adoption of detailed rules and procedures ensuring efficient and responsible management of their hydrocarbon resources in cases where any single oil or gas deposits should extend across the delimitation line " - Déclaration du gouvernement Norvègien .
[ 10 ]Presses til taushet - Article de Dagsavisen du 22 mars 2010 .
Articles associés :
[ 8 ] La Norvège renonce au Pôle-Nord mais se voit attribuer 235 000 km2 de plateau continental