France - Subversion : De Vital Michalon à Rémi Fraisse , le droit inaliénable de l'état à assurer la sécurité intérieure .

Publié le 9 Novembre 2014

On a beaucoup lu et entendu autour de la mort de Rémi Fraisse . Autant qu'en 1977 lorsqu'un jeune activiste écologiste pouilleux et hurlant , Vital Michalon , fut tué lors d'une manifestation contre le réacteur de Creys-Malville .[ voir video ] D'ailleurs ceux qui évoquent sa mémouâre comme son frère l'autre jour à Grenoble se souviennent ils du nom du gendarme qui a eu le bras arraché ce jour là ?

Tous ces commentaires mettent en avant la nature du projectile employé par les gendarmes , à savoir une grenade offensive modèle F1 OF-F1. [ voir video ]

Bien peu mettent en avant la nature des manifestants et leur violence . C'est en effet à l'émergence d'une mouvance noire-verte *à laquelle on assiste et dont la référence immédiate consiste en les groupuscules qui se sont manifestés cette dernière année au Brésil et sur lesquels j'ai rendu compte sur ce blogue . [ 1 ] .

Tout comme au Brésil les manifestants de Sivens , Nantes , Toulouse ou Rennes refusent le cadre de nos institutions pour exprimer leurs revandications , refusent même la notion de progrès et d'énergies alternatives que l'écologisme politique accepte malgré sa radicalité . Tout comme au Brésil ces manifestants utilisent des projectiles assimilables à des projectiles de guerre , bouteilles d'essence et bouteilles d'acide , dans le but de tuer un représentant de l'ordre .

La mission de l' Etat est d"assurer la sécurité des personnes et des biens et aussi la liberté d'aller et de venir . En cas de manifestations la rue n'appartient pas à ces groupes ultra-violents mais bien au citoyen pacifique qui doit pouvoir continuer à commercer ou aller et venir à sa guise et non pas être " invité à rester chez lui et limiter ses déplacements " .

Pour cela l'état dispose d'armes et de systèmes d'armes non létales en grand nombre . Dans le numéro 735 de Science & Vie de décembre 1978 le journaliste Renaud de la Taille en faisait la liste suite à la mort de Vital Michallon . La liste n'a que très peu évoluée depuis et la plupart des systèmes " testés " alors en Irlande du Nord , en Afrique du Sud ou en Israël sont aujourd'hui parvenus à maturité technologique et sont parfaitement opérationnels . Je pense en particulier aux systèmes sonores . On peut juste signaler l'existence d'un nouveau vecteur , le drone , qui permet de mieux discriminer les individus ciblés au sein d'une manifestation et donner une 3^éme dimension à l'action des forces de l'ordre .[ 2 ]

Mais face à ces groupuscules ultra-violents si un état de droit se doit de protèger la vie de tous ses citoyens , y compris ceux qui refusent l'existence de cet état , en développant des armes non létales il n'en demeure pas moins que le fait de donner la mort ne doit pas constituer un tabou .

Même la convention Européenne des drouâdelôms le reconnait ! [ 3 ]

Titre I – Droits et libertés Article 2 – Droit à la vie

1. Le droit de toute personne à la vie est protégé par la loi. La mort ne peut être infligée à quiconque intentionnellement, sauf en exécution d'une sentence capitale prononcée par un tribunal au cas où le délit est puni de cette peine par la loi.
1. La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire:
a -pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale;
b-pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue;
c-pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.

La loi c'est ici le décret n° 2011-794 du 30 juin 2011 relatif à l'emploi de la force pour le maintien de l'ordre public.

"L'emploi de la force par les représentants de la force publique n'est possible que si les circonstances le rendent absolument nécessaire au maintien de l'ordre public. La force déployée doit être proportionnée au trouble à faire cesser et doit prendre fin lorsque celui-ci a cessé.» précise l'article R 431-3 du Code pénal. Et le recours aux armes ne peut avoir lieu que sur ordre exprès des autorités de commandement."

Or dans le cas de Rémi Fraisse tout comme lors des manifestations qui ont suivi le caractère d'émeute et d'insurrection - les " circonstances" du décret du 30 juin 2011 " - était parfaitement établi . On ne " manifeste " pas avec des bouteilles d'essence ou d'acide ! De la même manière les banderoles appellant à " tuer des flics et des curés " ne relèvent pas de la rhétorique mais s'inscrivent bien dans le cadre d'un projet politique anarchiste visant à détruire - physiquement - les structures de l'Etat , ses corps constitués et ses représentants confessionnels . L' " ennemi intérieur " n'est pas un fantasme mais bien une réalité .

On peut ici s'étonner de certaines réactions préfectorales qui évoquent des " manifestants très mobiles grâce aux portables " , " des manifestations préparées en secret ( sic ! ) grâce aux réseaux sociaux " .Pourquoi dans le cadre d'une procédure judiciaire ne recherche t'on pas les propriétaires des portables ? Pourquoi ne surveille t'on pas ces réseaux sociaux ? Pourquoi ne coupe t'on pas les réseaux de téléphonie portable dans une zone définie et durant un intervalle de temps donné ? [ 4 ] A ma modeste échelle et en m' " infiltrant " dans un groupuscule sur Facebook j'ai pu déjouer un happening des Raonistes et je ne doute pas que la DCRI dispose des moyens techniques et humains pour mener de telles investigations . C'est bien la volonté politique qui semble manquer et ceci depuis la Présidence de la République jusqu'aux ministères de l'Intérieur et de la Justice en passant par Matignon .

De la même manière la grenade offensive et la grenade de désencerclement doivent rester dans l'arsenal des forces de l'ordre et toute suspension de leur emploi est un aveu de faiblesse ainsi qu'une aubaine pour les groupuscules violents .

Il faudrait aussi savoir dans quelles conditions ces groupes radicaux s'entraînent à la guérilla urbaine ? Où et avec l'aide de qui ils se procurent leur expertise ? Quelle est leur logistique ? Quells sont leurs soutiens et relais politiques et médiatiques ?

On s'étonnera sur ce dernier point - on s'étonne toujours de pouvoir s'étonner - des réactions des gôchistes Français comme MM.Mélenchon , Corbière , Laurent ou Besancenot qui citent le cas de Malik Oussekine alors que leur idole Bolivarienne emploie dans les rues de Caracas les mêmes " voltigeurs motocyclistes " que M. Pasqua en son temps .

Enfin j'aimerais connaître la position sur l' " armement " des gendarmes Français des experts du Ministère de la Défense qui dans de doctes publications nous expliquaient qu'il fallait désarmer la Policia Militar au Brésil . Je leur conseille de plancher désormais sur l'armement des forces de maintien de l'ordre en France face à des groupuscules dont la violence et la radicalité ne feront que s'accroître ! L' " expertise Française " et son CENZUB que vantait Mme. Alliot-Marie lors des manifestations Tunisiennes risque fort de devoir faire appel à des expertises Brésiliennes , Iraniennes , Vénézueliennes ou Russes .

* Distincte du " National-Anarchisme " qui se réclame de cette filiation .

La subversion est une action qui regroupe l'ensemble des moyens psychologiques ayant pour but le discrédit et la chute du pouvoir établi sur des territoires politiquement ou militairement convoités (Volkoff, 1986 ; Durandin, 1993). Elle vise à susciter un processus de dégénération de l'autorité pendant qu'un groupe désireux de prendre le pouvoir s'engagera dans une guerre "révolutionnaire" (Mucchieli, voir Volkoff, 1986). Un état peut utiliser la subversion afin de créer le chaos dans un pays étranger soit pour des raisons politiques ou militaires . Elle est la base du terrorisme et de la guérilla.

Capa - Edição 807 (home) (Foto: ÉPOCA)