Le Parlement islandais se prononce pour une adhésion à l'UE - Mise à jour

Publié le 18 Juillet 2009







Le Parlement islandais s'est prononcé jeudi, à une faible majorité, pour l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Union européenne. Une décision consécutive à la crise financière, qui a poussé les autorités de Reykjavik, en quête de stabilité, à regarder vers l'UE.

Les élus du Parlement islandais, l'Althingi, se sont prononcés pour l'ouverture de négociations d'adhésion par 33 voix contre 28. Deux parlementaires se sont abstenus. Le Premier ministre islandais, Johanna Sigurdardottir, souhaite soumettre à l'UE la candidature de son pays d'ici la fin du mois. L'entrée de l'Islande dans l'Union devra également être approuvée par les électeurs islandais, qui seront consultés sur la question par référendum.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a réagi à ce vote islandais, en le qualifiant de "signe de la vitalité du projet européen" et "de l'espoir que représente l'Europe".

L'esprit d'indépendance des Islandais a été ébranlé l'an dernier lorsque leur secteur bancaire et leur monnaie se sont effondrés à cause de la crise financière internationale. Le désastre a poussé l'Islande à envisager une adhésion à l'UE, voire à l'euro.

Mme Sigurdardottir estime qu'une adhésion à l'UE permettrait à l'île de bénéficier d'un taux de change plus stable et de taux d'intérêt plus bas. Mais dans ce pays de seulement 320.000 habitants, qui descendent principalement de colons vikings, beaucoup restent opposés à cette perspective, y compris au sein du Mouvement gauche-vert, membre de la coalition de gauche, arrivée au pouvoir à la faveur de la crise économique.

L'Islande fait déjà partie de l'Espace économique européen, qui donne aux Islandais le droit de vivre et de travailler dans l'UE tout en permettant au pays de gérer lui-même sa propre politique monétaire, agricole et de pêche.

L'adhésion à l'UE serait préjudiciable à la pêche islandaise, l'un des rares secteurs ayant résisté à la crise financière, et un symbole de fierté nationale. En rejoignant l'UE, l'Islande serait probablement contrainte d'accepter sa politique de pêche et de permettre à d'autres pêcheurs européens d'accéder à ses eaux territoriales.

Bjarni Benediktsson, chef du Parti de l'indépendance (opposition de droite), a déclaré devant les députés jeudi que le pays devait protéger ses intérêts. "Il n'y a pas de raison crédible pour lesquelles les Islandais devraient renoncer au plein contrôle de leurs ressources naturelles", a-t-il dit.

Jusqu'à récemment, les Islandais étaient peu favorables à des liens plus étroits avec l'UE. Mais la déconfiture de leurs banques l'an dernier et la plongée dans la récession a ébranlé leur confiance dans leur système financier.

La devise nationale, la couronne islandaise, s'est également écroulée, tandis que le chômage et l'inflation se sont envolés. Reykjavik a dû négocier des prêts pour un total de 10 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI) et certains pays. Une adhésion à l'euro permettrait à l'Islande d'avoir une monnaie plus solide pour se relancer.

La crise a également eu des répercussions politiques, entraînant la chute du gouvernement de coalition dirigé par le Parti de l'Indépendance. Le pays est dirigé désormais par l'Alliance sociale-démocrate de Mme Sigurdadottir et ses alliés du Mouvement gauche-vert, vainqueurs d'élections législatives anticipées en avril. AP

Un prêt de 500 millions de dollars accordé par la Russie

Le quotidien " Vedemosti " annonce ( 1 ) que la Russie est prête à accorder un prêt de 500 millions de dollars à l'Islande . Les negociations sur les modalités de l'octroi de ce prêt ne sont toutefois pas finalisées .

Lors de l'annonce du Krach Islandais au mois d'octobre , l'hypothèse d'un prêt de 4 milliards de dolalrs avait suscitéla crainte en Occident que l'Islande ne devient un porte-avions Russe au milieu de l'Atlantique Nord et avait encouragé le FMI et d'autres institutions à accoder des prêts à l'Islande .
Le prêt de 4 milliards de dollars avait aussi des oppositions en Russie en raison de l'appartenance de l'Islande à l'OTAN et plusieurs pesonanlités politiques , dont M. Vladimir Jirinovsky  ,a vaient suggéré de resereverles prêts à des états "amis " comme l'Armaénie ou le Khygizistan .

Bruxelles dubitatif ( 2 )

Au lendemain de propos de circonstances assez enthousiastes, lors de l'annonce de la candidature de l'Islande à une adhésion à l'Union européenne (UE), les milieux européens sont redevenus très réalistes, vendredi 17 juillet. Si les Vingt-Sept entendent aller vite et évoquer la question dès leur prochain conseil des affaires étrangères, le 27 juillet, il faudra ensuite commencer une procédure qui s'achèvera, au mieux, en 2011 ou 2012. La Commission de Bruxelles devra, avant cela, émettre un avis officiel, et Reykjavik sera contraint d'afficher clairement sa volonté d'intégrer l'ensemble de la législation européenne.

Certes, les choses pourraient prendre moins de temps que pour d'autres prétendants : l'Islande a une tradition démocratique, un système économique moderne et elle est membre depuis 1994 de l'Espace économique européen (EEE). Cette appartenance lui a permis d'écouler plus facilement ses produits en Europe et fait en sorte que la législation islandaise soit déjà conforme, aux deux tiers, aux directives de l'UE.

Même si elle démontre, selon José Manuel Barroso, le président de la Commission, la "vitalité " du projet européen et "l'espoir" qu'il peut engendrer, la candidature islandaise pose toutefois de nombreuses questions.

La diplomatie bruxelloise relève d'abord que la demande d'adhésion est déposée par un pays qui reste manifestement divisé. Malgré la crise financière qui a anéanti le petit pays nordique, désormais tenté de rompre son isolement, son Parlement n'a en effet voté qu'à une courte majorité (33 voix pour, 28 contre, 2 abstentions) le projet défendu par la premier ministre social-démocrate Johanna Sigurdardottir. Le partenaire de celle-ci, le parti Gauche-Vert, qui regroupe des écologistes, d'ex-communistes et des féministes, est en fait hostile à l'Europe comme à l'OTAN. Il s'est rallié en sachant que seul un référendum populaire décidera, en bout de ligne, d'une éventuelle adhésion.

Demande "suspecte"

Au plus fort de la crise financière, qui a fait passer le chômage de 2 % à 9 %, creusé les déficits publics, entraîné une diminution des salaires, fait plonger la couronne islandaise et nécessité une nationalisation des banques, une majorité des 330 000 habitants de l'île semblaient favorable à l'Europe. Un sondage réalisé en mars a démontré une évolution en sens inverse : 40 % pour, 45 % contre et 15 % d'indécis. Les craintes liées à l'avenir du secteur de la pêche, qui fournit un quart des exportations, et à une éventuelle interdiction de la chasse à la baleine ont pris le pas sur d'autres inquiétudes.

Une majorité de la population se dit toutefois favorable à l'ouverture de négociations avec Bruxelles et, surtout, à une adhésion à l'euro. Mais, à cet égard, et comme ils l'avaient fait en 2006 lorsque la couronne avait déjà plongé de 20 %, les responsables européens se veulent très clairs : la participation à l'euro suppose l'adhésion à l'Union et à ses traités. Or, ainsi que le relève Antoine Jacob dans la revue Politique internationale (printemps 2009) : "En Islande, la dimension politique et l'aspect symbolique d'une adhésion pleine et entière à l'UE ont jusqu'à présent été éludés."

Jugée donc "un peu suspecte", selon la formule d'un diplomate à Bruxelles, la demande islandaise ne devrait, en tout cas, pas réchauffer l'enthousiasme des capitales face à la perspective de nouveaux élargissements. Paris et Berlin ont indiqué que rien ne se produirait avant la ratification complète du traité de Lisbonne et son entrée en vigueur. De plus, il paraît exclu que l'Islande puisse être admise avant la Croatie, dont la candidature est bloquée par la Slovénie en raison d'un conflit frontalier. Plus généralement, nombre de pays jugent que la Bulgarie et la Roumanie ont été intégrées rapidement, en 2007, et ne veulent pas rééditer l'expérience.

Bruxelles attend aussi les résultats d'une commission parlementaire islandaise. Conseillée par l'ex-juge franco-norvégienne Eva Joly, elle rendra prochainement son rapport sur les causes et les conséquences de la débâcle de ceux qui se voulaient les "nouveaux Vikings" de l'économie mondiale.





Liens : ( 1 ) : Россия поможет Исландии - La Russie va aider l'Islande - Article de Vedemosti du 16 juillet 2009 .

              ( 2 )   Interrogations à Bruxelles sur la candidature de l'Islande - Article de l'Immonde du 18 juillet 2009 .

Rédigé par DanielB

Publié dans #Geopolitique

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article