Festival international de géographie à Saint-Dié : réaction aux propos de Jean-François Minster et de l'amiral Alain Dumontet sur l'arctique .
Publié le 4 Octobre 2009
SAINT-DIE, Vosges (AFP) - L'Arctique pourrait renfermer des réserves considérables de pétrole et de gaz qui contrediraient les projections de raréfaction des énergies fossiles, ont estimé samedi des participants au Festival international de géographie à Saint-Dié (Vosges )
"30% des réserves de gaz naturel et 15% des ressources mondiales de pétrole pourraient se trouver sous la calotte glaciaire", selon Christian Pierret, ancien ministre de l'Industrie (1997-2002) et maire socialiste de la cité vosgienne. "L'enjeu est fort car cela représente un quart des réserves mondiales d?énergie", a-t-il ajffirmé.
Selon lui, la fonte de la banquise, considérée comme un danger environnemental, présente ainsi "une opportunité économique". Il fait notamment ainsi valoir "un gain moyen de transports de 7.000 km par rapport aux voies traditionnelles pour les hydrocarbures" , que ce soit à l'Est (Canada) ou à l'Ouest (Russie).
Pour l'océanographe Jean-François Minster, directeur scientifique du groupe Total, "l'Arctique fait fantasmer". "Selon nous, il pourrait y avoir des réserves équivalent à 60 milliards de barils de pétrole", a-t-il expliqué, indiquant qu'une partie d'entre elles ne font pas partie de zones économiques attribuées à un Etat.
" L'Arctique n'est pas régi par un accord international, laissant libre cours aux revendications de territoires de ses sept Etats riverains, ainsi qu'aux populations autochtones."
L'océanographe constate aussi que "seul un quart de la bathymétrie (science de la mesure des profondeurs) de l'Arctique est connue: "il y a tout un travail de cartographie à faire", estime-t-il. "Les crises en Ukraine ou en Biélorussie rappellent que là où passent les hydrocarbures", il y a des enjeux, ajoute-t-il.
Tout cela conduit les Etats à s'armer au plan naval, constate l'amiral Alain Dumontet: "Jamais autant d'Etats n'ont fait en même temps autant d'efforts pour développer leur marine, alors que globalement, il n'y pas d'affrontement naval majeur: il n'y a par exemple pas de détroits ou de canaux interdits comme dans le passé", a-t-il argumenté.
Il imagine pour demain "un contrôle maritime des navires, à l'image d'un contrôle aérien", ajoutant que "cela pourrait aider à stabiliser le monde."
Ouverte jeudi, la 20 édition du Festival, dont le thème cette année est "Mers et océans: les géographes prennent le large", s'achève dimanche.
Note de l'Editeur
Il est inconcevable que des personnes comme MM. Jean-François Minster et l'Amiral Alain Dumontet , compte tenu des fonctions qu'ils occupent , ignorent ou feignent d'ignorer l'existence d'accords internationaux ou d'organismes chargés de surveiller les eaux arctiques .
Il faut ainsi rappeler à M. Jean-François Minster ( qui est océanographe ! ) l'existence de la Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer , le " Machin de la Mer " , plus connu par son acronyme anglo-saxon UNCLOS .
Il faut également lui signaler que les états riverains de l'Arctique sont au nombre de cinq ( Etats-Unis , Canada , Danemark , Norvège , Russie ) et non pas sept . L'Islande n'étant pas une " nation arctique " sui generis et le Groenland et le Nunanvuut déléguant ( pour le moment ) au Canada et au Danemark leur politique étrangère et leur défense .Seuls ces états peuvent établir des demandes auprés de la commission des Nations Unies sur l'extansion du plateau continental .
A Monsieur l'Amiral Alain Dumontet ( qui est amiral et qui doit , espérons le , être au fait des " choses de la mer " ) il faut rappeler que l'essentiel de la zone arctique est occupée par ............l'Océan Arctique et que les navires restent avec les submersibles et les aéronefs le moyen de projection le plus adapté aux mers et aux océans pour y mener des missions de souveraineté .
Car , " point de détail " , les états riverains de l'Océan Arctique possédent ce que l'on appelle des " eaux territoriales " .
Mais , peut être , Monsieur l'Amiral Alain Dumontet envisage t'il d'enlever à la Marine Nationale ses missions de surveillance des eaux territoriales Françaises et de désarmer les navires affectés à cette mission ou ne pas les moderniser ?
De la même manière , il faut lui signaler au Canada l'existence du NORDREG dont la mission est justement de contrôler le traffic maritime dans les eaux arctiques Canadiennes . Le gouvernement Canadien veut rendre obligatoire l'enregistrement auprés de cet organisme alors que l'enregistrement est actuellement purement déclaratif .
Que des organismes similiaires existent en Norvége , en Russie , aux Etats-Unis ou ils portent le nom de " garde-côtière " .
Que les " puissances arctiques " , soit par des accords bilateraux , soit au sein de d'organismes multilatéraux comme le Conseil Arctique ou le Conseil de l'Euro-region de la Mer de Barents collaborent pour renforcer ce contrôle du traffic maritime arctique et qu'ils envisagent de régler ce problème entre eux , comme de grands garçons , sans l'aide de la Marine Nationale qui a déja fort à faire dans le rail d'Ouessant et dans les bouches de Bonifacio .
Il faut , enfin , lui rapeller [ là je lui conseille de consulter une carte marine ou à defaut son Larousse (c) ou un géographe rencontré à Saint-Diè ] que les principaux détroits situés dans l'arctique sont soit sous souveraineté Canadienne , soit sous souveraineté Russe ,les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est n'étant pas des voies maritimes internationales .
Libre donc au Canada ou à la Russie d'en contrôler , et éventuellement refuser l'accés , selon " leur bon plaisir " !
Comment ne pas rappeler aussi à M.l'amiral Dumontet les propos de Colbert qui a tant oeuvré pour la Marine dans laquelle il sert , " La Royale " : " Le pouvoir du Roy sur les eaux s'étend jusqu'à la portée de ses canons " .
A bon entendeur !