geopolitique des ressources

Publié le 22 Août 2011

Le gouvernement Venezuelien vient de confirmer son intention de rapatrier l'or déposé à l'étranger , plus particulièrement à la Bank Of England ou sont entreposées 99 tonnes d'or Venezuelien . Le processus pourrait s'accélérer à l'aune de la chute proche du régime du colonel Kadhafi en Libye et se ferait sous la forme d'un " pont-aérien " entre l'Angleterre ,  et les autres pays dépositaires ,  et le Venezuela . Ce transfert serait la plus importante opération de transfert d'or "physique"  depuis la Seconde Guerre Mondiale avec l'évacuation  des réserves de la Banque de France en 1940 . [ Lien ] .

 

 "Nous allons transporter les réserves le plus vite possible. Je ne peux pas encore donner de date car nous sommes en pleine mise en place du processus. Le rapatriement  s'effectuera par voie aérienne" a déclaré hier soir le président de la Banque Centrale du Venezuela (BCV), Nelson Merentes, évoquant "un protocole international très strict". Nelson Merentes a ajouté que " Nous sommes en communication avec la Bank Of England et nous avons commencé la mise en place des protocoles pour conclure cette opération " .

Concrétement , le transfert des 211 tonnes d'or déposées à l'étranger représente le déplacement d'environ  17 000 barres  standards de 400 onces ( 12.4 Kg  ) appelées barres "de Bonne Livraison" . Dans un premier temps les réserves déposées en Suisse , aux Etats-Unis seraient acheminées en Angleterre pour être par la suite transférées au Venezuela par voie aérienne . Afin de répartir les risques d'un transport par voie aérienne les spécialistes de la logistique estiment que le transfert envisagé par le Venezuela nécessitera au moins 40 vols , soit un peu plus de 5 tonnes transportées à chaque vol . La Banque Centrale du Venezuela devra à cette occasion non seulement trouver une société qui assurera la logistique et la sécurité du transfert mais aussi des sociétés d'assurances pour couvrir les risques inhérents à un tel transfert et principalement la perte d'une cargaison .

Plaisantant sur les réactions des opposants au projet de rapatriement qui affirment que la Banque Centrale Venezuelienne ne dispose pas assez de place pour stocker les 365.8 tonnes de réserves en or du Venezuela , le président Hugo Chavez a déclaré : " S'il n'y a pas assez de place dans les coffres de la Banque Centrale , je louerais les caves du Palais Présidentiel de Miraflores " !

L'or Venezuelien qui était gardé " selon les normes internationales " dans les coffres de la Banque Centrale Venezuelienne , a été transféré progressivement à l'étranger entre 1986 et 1992 et le président de la Banque Centrale met en avant le fait qu'il ne fera que retrouver son lieu de dépot originel .

 

Si le gouvernment Venezuelien met en avant la nécessité d'une diversification vis à vis  d'économies en crise pour justifier ce rapatriement , l'une des raisons de celui-ci

serait la volonté de s'affranchir de sanctions décrétées par la " communauté internationale " en cas de tensions internationales , plus particulièrement lors des prochaines élections présidentielles dont le résultat pourrait être contestés par les " observateurs indépendants " .

 

La demande du Venezuela de rapatrier son or " physique " pourrait provoquer de nouvelles tensions sur le cours de l'or .

L'un des dépositaires de l'or Venezuelien , JP Morgan , ne dispose en effet que 338 303 onces soit 10.6 tonnes d'or " physique " dans ses réserves et les analystes prévoient une " course " pour compléter ses réserves !

null

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 18 Août 2011

Le président Venezuelien Hugo Chavez vient de confirmer l'information selon laquelle les réserves internationales Venezueliennes et les réserves d'or en dépot dans des banques Occidentales vont être transférés au profit d'institutions financières au Brésil , en Russie et en Chine ou vont être rapatrièes au Venezuela .

" Les économies Us et Européennes sont en train de s'effondrer et il est temps de vérifier la solidité des économies Russes , Chinoises et Brésiliennes " . Le chef politique Venezuelien a aussi confirmé le rapatriement progressif des dépots d'or .

" L'or [ déposé à l'étranger ] doit retourner à notre Banque Centrale  et ce retour doit constituer un exemple pour nos voisins " " Nous allons le faire progressivement selon une procédure deja utilisée pour les transferts d'or entre états par ce que ce sont des lingots " physiques " et nous devons nous assurer que les lingots rapatriès sont ceux que nous avons déposé " .

 

Le 8 aout 2011 les réserves d'or Venezueliennes étaient de 365.8  tonnes pour une valeur de 18.3 Milliard USD [ 15 éme réserve mondiale ] . Cet or représente 63% des réserves  Venezueliennes estimées à 29.1 Milliard USD . Plus de la moitiè de cet or [ 11 milliard USD ] est déposé à l'étranger . Le dépot à la Bank of England - 99 tonnes - est estimé à 4.6 Milliard USD . Les autres détenteurs des réserves d'or Venezueliennes sont J.P. Morgan Chase , Barclays , HSBC , Standard Chartered Plc , BNP Parisbas et Bank of Nova Scotia .

 

Les réserves internationales Venezueliennes déposées à l'étranger , devises et obligations ,  représentent un montant de 6.3 Milliard USD dont 59 % dans des banques Suisses , 17.9 % sont en dépot en Grande-Bretagne , 11.3 % aux EU et 6.5 % en France .

 

Au delà de la justification donnée par le président Venezuelien pour ces mouvements de fonds il existe trois autres motifs :



1-  Le danger de gel des comptes étrangers du Venezuela par la " communauté internationale " en cas de troubles orchestrés par l'opposition ou en cas de tension internationale , principalement avec les EU . Les exemple de la Libye et aujourd'hui de la Syrie  montrent  que cette " communauté internationale "  n'hésite pas à s'approprier de la manière la plus illégale qui soit et sous le couvert de prétendues " sanctions économiques " les dépots des " états voyoux " ou du moins considérés tels . La Russie ,  la Chine et le Brésil bien qu'étant des états respectant les décisions du CS de l'ONU n'ont pas le zéle de l'Occident en la matière .



2- Ces dépots serviront de garanties pour les prêts accordés par la Chine , la Russie et le Brésil au Venezuela ces dernières années . Selon les informations fournies par les organismes financiers internationaux, Pékin a déjà prêté à Caracas 32 milliards de dollars pour la mise en œuvre d’importants projets d’infrastructure. Le Venezuela rembourse en pétrole en envoyant en Chine près de 200.000 barils par jour. En ce qui concerne la Russie et le Brésil, ces pays sont également en négociations pour accorder au Venezuela d’importants prêts . Le Venezuela négocie actuellement un prêt de 4 Milliard USD avec la Russie pour moderniser ses forces armées .

 Le retrait des réserves internationales Venezueliennes - qui servent de garanties aux préteurs internationaux - des banques Occidentales signifie que le Venezuela manifeste sa volonté de se tourner vers ces trois " pays amis  " pour se financer et qu'il désire de ne pas recourir aux autres institutions financières internationales . Le risque de voir les taux d'interêts pratiqués par celles-ci augmenter - spectre agité par les opposants Venezueliens à Hugo Chavez  - en raison de ce retrait  est donc tout relatif .

 

3- Le Venezuela cherche à se préserver de possibilités de saisies par des sociétés transnationales - majoritairement Anglo Saxonnes - qui s'estiment lésées par la politique économique progressiste de la Révolution Bolivarienne et en particulier les nationalisations ou l'octroi préférentiel de concessions minèresou pétrogazières  à des sociètés Chinoises , Russes ou Cubaines . Le montant estimé des " dommages " que ces sociétés pourraient réclamer au travers de procédures internationales  est estimé entre 10 et 40 milliard USD .

 

Ces deux décisions du Président Hugo Chavez  ont , on pouvait s'en douter , déja provoqué une réaction hystérique officieuse - sinon officielle - du Département d'Etat Etasunien . Roger Noriega , un ex-assistant Secrétaire d' Etat , a ainsi appellé sur son blog de l' American Enterprise Institute les Venezueliens à " descendre dans la rue pour s'opposer au pillage de l'épargne nationale " !

 

Outre la décsion visant à rapatrier les réserves internationales  , le Président Hugo Chavez a annoncé la promulgation d'un decrêt privatisant le secteur minier et l'industrie aurifère au Venezuela .

 

 

Venezuelan President Hugo Chavez

 



 



 

 

 

 



.

 

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 13 Août 2011

Les analyses sur les émeutes de Londres et Tottenham que  l'on voit ici et là si elles soulignent les inégalités sociales croissantes en Angleterre , les plus grandes  depuis un siècle selon les statistiques , oublient un point crucial : L'inégalité dans la propriété foncière . Alors que c'est l'Amérique du Sud qui est souvent montrée comme exemple dans l'inégalité foncière entre les latifundiaires et les sans-terres , il existe à 1h d'avion de Paris un état ou une communauté humaine entière , un village , peut " appartenir " à une seule personne : Maisons de village , "espace public " , bâtiments d'habitation ruraux , bâtiments d'exploitation agricole et terres ! [ Citons Edensor et Tissington - Derbyshire, Heydon - Norfolk ]

Plutôt que de donner une traduction incomplète des dernières analyses publiées ces dernières années [ voir les liens ] je vous invite à consulter cet article publié par Lutte Ouvrière en mars 2000 . Non pas tant pour son interprétation Marxiste dont le lecteur peut s'affranchir , en particulier ce n'est pas une " nationalisation " des terres sur un mode Soviètique qui est nécessaire en Angleterre mais bien une réforme foncière et agraire , mais pour son analyse historique et pour les chiffres qui peuvent être actualisés avec les liens  . On fera la conversion 1acre = 0.4 ha soit 100 000 acres = 40 000 ha = 400 km2 ; 10 000 acres = 4000 ha = 40 km2

  

   Pour faire simple : En 2010 , 36 000 propriétaires terriens ( 0,6% de la population ) détenaient 50 % de la proprièté foncière rurale !

  ‘A small minority still own a huge amount of Britain’s land and what surprises many people is that over the last 100 years, not a lot has changed "

 

Look who owns Britain: A third of the country STILL belongs to the aristocracy

 


 

   Look Who Owns Britain

 

 who owns what among nations super rich 

 

Grande-Bretagne - Grande propriété capitaliste et héritage féodal

 

La révolution bourgeoise d’abord puis le développement du marché mondial ont transformé l’organisation économique, sociale, juridique et politique des pays qui forment aujourd’hui l’Europe occidentale. Néanmoins chacun de ces pays conserve des traits particuliers hérités de son histoire antérieure. C’est le cas par exemple de la monarchie, qui survit dans un certain nombre de pays européens et qui, malgré un caractère essentiellement symbolique, n’en joue pas moins encore aujourd’hui un rôle stabilisateur au profit des institutions de la démocratie bourgeoise.

En Grande-Bretagne, et plus particulièrement en Ecosse qui conserva un système juridique distinct après l’union avec l’Angleterre en 1707 , les formes juridiques et sociales de la propriété foncière continuent à porter les marques du passé. C’est ainsi que la grande propriété foncière continue à jouer un rôle important dans la richesse et le poids social de la bourgeoisie, rôle hors de proportion avec la contribution de la terre l’économie du pays.

Un secret bien gardé

Mesurer de façon précise le poids social de la propriété foncière en Grande-Bretagne et surtout son degré de concentration est très difficile. Car la propriété foncière y est l’un des secrets les mieux gardés, plus jalousement encore que la propriété des actions par exemple, pour laquelle les désordres boursiers du passé ont imposé au moins un certain degré de réglementation.

Ainsi n’existe-t-il aucun registre des propriétaires fonciers couvrant l’ensemble du pays. A Londres, il y a bien l’Office du Registre Foncier de la Reine, qui recense toutes les propriétés de l’agglomération. Mais celui-ci n’est pas accessible au public. Seuls les officiers de justice chargés de la cession d’une propriété y ont accès, et encore seulement pour ce qui concerne la propriété en question. En Ecosse, il existe un registre foncier ouvert au public à Edimbourg le « Registre des Sasines ». Mais si ce registre recense la plupart des titres de propriétés susceptibles de figurer dans une succession depuis le XVIIe siècle, il est pratiquement inutilisable pour obtenir des informations sur les biens d’un particulier ou le véritable propriétaire d’un grand domaine.

A ce jour, seuls deux recensements officiels de la propriété foncière ont été effectués : l’un en 1086, lorsque le premier roi normand Guillaume 1er chercha à évaluer les impôts qu’il pourrait extorquer à son nouveau royaume, et l’autre en 1873 ! Depuis cette date, plus rien. Toutefois, le gouvernement travailliste de la fin des années 1970 créa une Commission Royale sur la répartition des revenus et du patrimoine, la Commission Diamond. Avant d’être dissoute par Thatcher en 1979, cette commission put établir que la concentration de la propriété foncière en Grande-Bretagne était la plus élevée d’Europe occidentale.

C’est dans la manière dont la bourgeoisie anglaise s’est emparée du pouvoir politique au XVIIe siècle que cette concentration de la propriété foncière britannique trouve son origine.

Angleterre : la révolution inachevée

Comme en France, c’est la révolution bourgeoise qui abolit la propriété foncière féodale en Angleterre et au Pays de Galles, mais dans un contexte très différent.

En France, au XVIIIe siècle, ce contexte fut celui d’une mobilisation révolutionnaire des masses pauvres. Non seulement tous les titres de noblesse furent abolis mais l’aristocratie fut privée de tout droit sur la terre et son expropriation fut réalisée par la paysannerie pauvre.

En Angleterre, en revanche, cette mobilisation révolutionnaire fit défaut. L’abolition du système foncier féodal ne s’était produite qu’en 1660, bien après la phase radicale de la révolution, sur la base d’une alliance entre les propriétaires féodaux et la bourgeoisie naissante. Le Parlement décréta l’abolition des titres de propriété féodaux sur tout le territoire, retirant par là même à la royauté tout droit sur la terre. Mais les propriétaires féodaux ne furent pas privés de leurs terres : ils en restèrent au contraire les seuls propriétaires, au sens moderne du mot, tandis que la situation des paysans indépendants, qui avaient fourni le gros des troupes de l’armée révolutionnaire de Cromwell, resta tout aussi précaire qu’auparavant.

Quand vint la réaction post-révolutionnaire, avec l’arrivée au pouvoir du roi Guillaume III en 1688 (ce que les historiens appellent la « Glorieuse Révolution »), les nouveaux propriétaires terriens, ainsi que toute une caste de marchands et de juristes qui avaient leurs entrées dans les allées du pouvoir, se lancèrent à l’assaut des meilleures terres. Un siècle plus tard, Marx décrivit dans Le Capital, la brutalité de ce processus d’accumulation du capital :

« La »Glorieuse Révolution« amena au pouvoir avec Guillaume III, prince d’Orange, faiseurs d’argent, nobles terriens et capitalistes roturiers. Ils inaugurèrent l’ère nouvelle par un gaspillage vraiment colossal du trésor public. Les domaines de l’État que l’on n’avait pillés jusque-là qu’avec modestie, dans des limites conformes aux bienséances, furent alors extorqués de vive force au roi parvenu comme pots-de-vin dus à ses anciens complices, ou vendus à des prix dérisoires, ou enfin, sans formalité aucune, simplement annexés à des propriétés privées. Tout cela à découvert, bruyamment, effrontément, au mépris même des semblants de légalité. Cette appropriation frauduleuse du domaine public et le pillage des biens ecclésiastiques, voilà, si l’on en excepte ceux que la révolution républicaine [c’est-à-dire la phase radicale de la révolution bourgeoise en Angleterre, sous Cromwell LdC] jeta dans la circulation, la base sur laquelle repose la puissance domaniale de l’oligarchie anglaise actuelle. Les bourgeois capitalistes favorisèrent l’opération dans le but de faire de la terre un article de commerce, d’augmenter leur approvisionnement de prolétaires campagnards, d’étendre le champ de la grande agriculture, etc. Du reste, la nouvelle aristocratie foncière était l’alliée naturelle de la nouvelle bancocratie, de la haute finance fraîche éclose et des gros manufacturiers, alors fauteurs du système protectionniste. »

Ce vol à grande échelle, en même temps que la brutale appropriation privée d’une partie des terres communales, dont vivait une grande partie des paysans pauvres, donnèrent naissance à d’immenses domaines. Il en résulta une grande agriculture organisée sur une base capitaliste, visant non seulement l’ensemble du marché national, mais même celui de l’exportation vers l’Europe. Les paysans indépendants furent incapables de résister à une telle concurrence, et ceux qui tentèrent de résister furent balayés. En moins d’un siècle, ils furent ruinés, leurs terres reprises par les grands propriétaires terriens, confiées à des métayers ou mises en location. A partir de cette période, la population rurale se trouva divisée entre une caste de propriétaires terriens et une couche de paysans qui leur étaient assujettis par divers types de baux baux qui leur imposaient toutes sortes d’obligations assez semblables à celles dont les vassaux avaient été redevables vis-à-vis de leur seigneur, au Moyen-Age. Mais cette fois, c’était au nom de la propriété capitaliste.

Ecosse : la révolution importée

En Ecosse, le processus fut différent, d’abord du fait de l’absence de révolution bourgeoise, mais aussi parce que le système féodal n’y avait jamais été aussi développé qu’en Angleterre.

Le système féodal y fut en effet importé d’Angleterre et greffé sur des formes sociales plus anciennes, qui faisaient de la terre la propriété collective du clan. Dans les Highlands, la partie nord de l’Ecosse, le système des clans était même sans doute encore prédominant au moment où éclata la révolution bourgeoise en Angleterre.

Paradoxalement néanmoins, ce fut la monarchie anglaise qui, avant même la révolution bourgeoise, ébranla le mélange de relations féodales et claniques qui existait en Ecosse. En 1603, la royauté anglaise étendit son autorité à l’Ecosse. Cette autorité, placée artificiellement au-dessus de celle des chefs de clans, commença à modifier les rapports sociaux existants. L’obligation de défendre le chef de clan par les armes (contre les autres clans) fut remplacée par le devoir de lui payer une sorte d’impôt ou de loyer, alors que la terre, qui avait jusque-là fait office de récompense en échange de loyaux services militaires, se transforma progressivement en marchandise qu’il devint possible d’acheter, de vendre et de transmettre par voie de succession.

Ainsi, en grande partie indépendamment du processus qui se déroulait à la même époque en Angleterre, la combinaison écossaise de rapports sociaux féodaux et claniques évolua dans la même direction, bien que beaucoup plus lentement, à la mesure de l’arriération et de l’isolement de l’économie écossaise. D’autant que la petite bourgeoisie écossaise, concentrée dans les villes du sud de l’Ecosse, s’intéressait bien plus au riche marché anglais et au commerce colonial qu’aux vastes territoires arriérés du nord. Mais surtout, à défaut de révolution sociale comparable à la révolution anglaise, les titres de propriété féodaux ne furent même pas formellement abolis en Ecosse. Les anciennes formes de propriété évoluèrent progressivement vers les nouvelles, le nouveau contenu capitaliste conservant une enveloppe féodale.

Mais une fois ce processus enclenché, il pénétra les coins les plus reculés de l’Ecosse, jusque dans les Highlands, et on assista, avec plus d’un siècle de retard, à une concentration de la propriété foncière encore plus brutale qu’en Angleterre. Dans un article écrit en 1853, dans lequel il s’attaquait à l’hypocrisie de la duchesse de Sutherland une aristocrate écossaise qui affichait une opposition vertueuse à l’esclavage en Amérique , Marx décrivit la façon dont cette même duchesse avait transformé son domaine des Highlands en exploitation capitaliste :

« Ce ne fut qu’à partir de 1811 que la véritable et ultime usurpation fut décrétée la transformation par la force de la propriété du clan en propriété privée du chef de clan, au sens moderne du terme. (...) Lorsque la duchesse de Sutherland hérita de ces propriétés (...) la population en était déjà réduite à 15 000 individus. La chère duchesse jeta son dévolu sur une réforme économique radicale et décida de transformer toute la région en prairies à moutons. Entre 1814 et 1820, ces 15 000 habitants soit environt 3 000 familles furent systématiquement évincés et exterminés. Tous leurs villages furent détruits et brûlés et leurs champs transformés en pâturages. Des soldats anglais furent engagés pour cette opération et en vinrent aux coups avec les autochtones. Une vieille femme fut brûlée vive dans l’incendie de la hutte qu’elle refusait de quitter. Ainsi la chère duchesse s’appropria-t-elle 794 000 acres [environ 321 000 hectares] de terres qui avaient appartenu au clan depuis des temps immémoriaux. Dans sa générosité exubérante, elle alloua aux autochtones expulsés quelque 6 000 acres [2 430 hectares] soit deux acres par famille [0,8 hectares]. Ces 6 000 acres avaient été laissés en friche jusqu’alors et ne rapportaient rien à leur propriétaire. La duchesse poussa la générosité jusqu’à les vendre pour un prix moyen de 2s 6d l’acre aux membres du clan qui, pendant des siècles, avait versé son sang pour sa famille. Puis elle divisa la totalité de la terre du clan, qu’elle s’était ainsi appropriée sans y avoir le moindre droit, en 29 fermes à moutons, chacune habitée par une seule famille, en général d’ouvriers agricoles anglais ; et en 1821, les 15 000 Gaëls avaient déjà été remplacés par 131 000 moutons. »

A l’issue de cette période, au milieu du XIXe siècle, 1 500 propriétaires terriens possédaient 90 % des terres écossaises. Ils en avaient transformé une grande partie en élevage de moutons ou en réserves de gibier, qu’ils géraient comme des entreprises capitalistes pour le compte des classes aisées d’Edimbourg et de Glasgow. Quant à la population rurale, elle était réduite à fort peu de choses. Ceux qui n’étaient pas allés grossir la masse croissante des miséreux de Glasgow avaient émigré vers l’Angleterre, l’Irlande ou les Amériques.

La grande propriété foncière aujourd’hui

Bien des choses ont changé, bien sûr, aussi bien en Ecosse qu’en Angleterre, depuis que les processus décrits ci-dessus ont été menés à leur terme. En particulier la démarcation entre capitalistes fonciers et capitalistes industriels ou financiers s’est faite de plus en plus floue avec le temps. Les grands agrariens ont été, par exemple, les premiers bénéficiaires du développement du chemin de fer, grâce aux rentes que leur a assurées l’exploitation de voies traversant leurs terres. Et, comme bien souvent ces rentes leur étaient versées sous forme de participation au capital, beaucoup ont ainsi fait leur entrée dans les milieux de la finance. Le même processus a permis aux grands propriétaires fonciers de vivre aux crochets des nouvelles industries qui se sont développées au XIXe siècle, en prélevant leur dîme sur le terrain occupé par les usines, les ports ou les mines. Seule sans doute l’énorme supériorité de l’essor industriel anglais en Europe a pu empêcher ce parasitisme de paralyser le capitalisme industriel naissant.

Ce qui a relativement peu changé en revanche, c’est le degré de concentration de la propriété foncière. Car même si les estimations contemporaines sur la propriété foncière dans son ensemble restent floues, elles en donnent quand même une idée.

Ainsi, à la fin des années soixante-dix, la Commission Diamond déjà citée estimait que 81 % des terres en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse étaient propriété privée. Parmi ces terres détenues à titre privé, 91 % étaient entre les mains des 8 % les plus riches de la population (alors que ces mêmes 8 % possédaient « seulement » 40 % de la richesse nationale totale). Par ailleurs, les domaines aristocratiques encore intacts (que leurs propriétaires appartiennent encore à l’aristocratie ou non) continuaient à englober 53 % de toutes les terres privées, alors que les grandes propriétés de plus de 2 000 hectares étaient concentrées entre les mains de moins de 200 familles.

En ce qui concerne l’Ecosse, on dispose de chiffres plus récents grâce à de laborieuses compilations effectuées dans le labyrinthe du « Registre des Sasines ». En 1995, les propriétés de plus de 2 000 hectares englobaient 53 % des terres privées en Ecosse. Mais la taille des très grandes propriétés y était bien plus importante qu’en Angleterre : on y comptait 66 propriétés d’une surface égale ou supérieure à 12 000 hectares.

Une autre façon de se faire une idée de la concentration de la propriété foncière est de dépouiller l’enquête publiée chaque année par l’hebdomadaire Sunday Times, enquête qui recense les 1000 plus grosses fortunes de Grande-Bretagne. Dans son édition de 1999, 155 des noms cités tiennent leur richesse d’une activité principalement liée à la propriété foncière (rurale et urbaine) contre 142 d’une activité principalement industrielle (ce sont bien sûr la finance, les médias et les services qui occupent la plus grosse place). Parmi ces 155 propriétaires fonciers, 49 possèdent au moins 1 200 hectares de terres rurales, et souvent beaucoup plus, et tous sauf cinq sont des aristocrates (il est vrai que certains de ces « aristocrates » ont sans doute acheté leur titre dans les années vingt). Ensemble, ces 49 individus possèdent près de 600 000 hectares de terres, soit près de quatre fois la superficie de l’agglomération du Grand Londres !

Propriété foncière et grand capital

Le fait que la grande propriété foncière relève du domaine du grand capital peut être illustré par deux exemples. Le duc de Buccleuch, ancien député conservateur de 1960 à 1973, est depuis 1970 le plus grand propriétaire foncier du pays, et même d’Europe. Il possède 105 000 hectares, mais également 4 500 hectares dans le Northamptonshire, riche région du centre de l’Angleterre. Il a plus d’un millier de salariés permanents sur ses terres (un effectif énorme pour le secteur agricole), possède 16 000 têtes de bétail et vend chaque année 50 000 tonnes de bois.

Le duc de Westminster, véritable héritier de « sang bleu » s’il en est, figure au quatrième rang de la liste du Sunday Times. Il « pèse » 17,5 milliards de francs à lui tout seul. Ses actifs fonciers comprennent 40 500 hectares en Ecosse, 6 100 hectares dans le Cheshire (centre-ouest de l’Angleterre) et 5 700 hectares au nord du Pays de Galles, sans parler de ses propriétés à l’étranger, évaluées à quelque 3 milliards de francs. Tout cela, et bien d’autres actifs encore, est géré de la manière la plus bourgeoise du monde, par une société holding, Grosvenor Estates, dont le duc détient 100 % des parts.

Qu’ils soient de souche aristocratique ou non, la plupart des grands propriétaires terriens sont avant tout des capitalistes tout ce qu’il y a de plus « plébéiens » dans leur façon de s’enrichir. Pour son domaine de 10 500 hectares dans le Suffolk (centre-est de l’Angleterre), le comte d’Iveagh s’est vanté d’avoir reçu un « joli chèque avec six zéros » (sept zéros en francs), au titre de la Politique Agricole Commune Européenne. De quoi rappeler en passant que ce sont justement ces grands agrariens qui sont les principaux bénéficiaires des aides agricoles toujours proportionnelles à la surface des terres ou au nombre de têtes de bétail. Dans le cas de la Grande-Bretagne, ce sont en particulier eux qui ont bénéficié des quelque 40 milliards de francs de compensation distribués aux éleveurs de bovins, suite à la crise de la « vache folle ».

Et pourtant ces grands propriétaires ne sont certainement pas dans le besoin. Et en particulier pas ce comte d’Iveagh, chef de la puissante famille Guinness, qui non seulement produit la prestigieuse bière du même nom mais contrôle un véritable empire dans l’agro-alimentaire.

Bien d’autres grands noms de l’aristocratie et de la grande propriété foncière se retrouvent dans le Who’s Who du grand capital. Certains se sont lancés dans la finance, comme partenaires du marché des assurances Lloyd’s. D’autres sont dans les médias, comme le vicomte Cowdray, qui dirige l’empire médiatique du groupe Pearson (propriétaire, en particulier, du quotidien d’affaires Financial Times). D’autres sont dans des secteurs liés directement ou indirectement à l’agriculture, comme Lord Vestey, dont le Vestey Group est l’un des grands noms du transport maritime et de l’industrie alimentaire.

Mais parmi les très grands agrariens, on trouve aussi quelques noms qui n’ont plus rien d’aristocratique. Hans Rausing, par exemple, propriétaire du groupe d’emballage Tetra-Laval et l’homme le plus riche de Grande-Bretagne, a acheté il y a peu 19 000 hectares de terres en Ecosse. Et la famille Fleming, qui contrôle la banque d’affaires Robert Fleming, a également acquis récemment 36 000 hectares de terres, aussi en Ecosse.

Il existe en effet une excellente raison pour les familles de la grande bourgeoisie qui ne savent que faire de leurs liquidités, pour acheter de très vastes propriétés, et notamment en Ecosse, où la faible densité de peuplement réduit d’autant les risques de conflit avec la population locale. Cette raison, c’est la fraude fiscale. La terre est en effet l’un des nombreux instruments qui permettent de cacher d’importantes sommes d’argent aux yeux du fisc, du fait du secret qui entoure les transactions foncières. Elle a en outre l’avantage de donner droit à d’importantes exonérations d’impôts, en raison de prétendus investissements censément destinés à améliorer l’agriculture ou l’environnement toutes choses que le fisc a bien du mal à contrôler, si tant est qu’il en ait la volonté, ce dont on peut douter. Qui plus est, le foncier est encore aujourd’hui le principal moyen d’échapper complètement aux droits de succession, et cela de la façon la plus légale du monde ce qui, en soi, donne une mesure du poids que conservent les grands agrariens dans les allées du pouvoir.

 

 

La suite sur

Grande-Bretagne - Grande propriété capitaliste et héritage féodal

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 11 Août 2011

Voici un discours qui ne va pas plaire à nos amis Khmers-Verts et autres décroissants .

 Dans une interviouve accordée à BBC Brasil  le responsable de la division des ressources naturelles et infrastructures du CEPAL [ Comissão Econômica para América Latina e Caribe ] , l'ingénieur et économiste Urugayen Beno Ruchansky lance un cri d'alarme : [ Lien ] " Pour assurer son développement économique et éviter tout problème de coupures , l'Amérique du Sud devra doubler d'ici 2030 sa production d'énergie electrique . " " Nous avons besoin de 200 Gigawatt de capacité de production supplémentaires , ce qui avec les infrastructures de transport nécessitera un investissement de 500 Milliards USD " .

" L'énergie pourra se réveler être un obstacle au développement de l'Amérique du Sud si la production n'accompagne l'augmentation de la demande consécutive au développement économqiue . Entre 2001 et 2010 la consommation a augmenté de 40% . Des coupures ont déja frappé plusieurs pays d'Amérique du Sud en raison de la sécheresse dans certaines régions " .

Pour Beno Buchansky , l'essentiel de cette production supplémentaire proviendra de grands projets hydroélectriques comme ceux de Belo-Monte au Brésil ou HydroAysen dans le Sud du Chili .

  

Le développement énergetique de l'Amérique du Sud passera aussi par une interconnexion plus poussée des réseaux nationaux [ Avec la résolution des  problèmes de compatibilité des fréquences avec le Brésil que cela va générer - NDLR ] pour parvenir à un réseau électrique unifié à l'échelle continentale . Le pays ou le demande en énergie sera le plus importante sera le Brésil , mais il n'est pas le seul ou des problèmes de fourniture et de transport se posent . La semaine dernière le ministre des mines et de l'énergie Péruvien Carlos Herra Descalz a annoncé un rationnement de la distribution électrique dans le nord du pays . Le problème ne provient pas d'un manque de l'offre mais est liè à la mauvaise interconnexion entre le centre et le nord . En même temps le président Bolivien Evo Morales a demandé à ses compatriotes d'utiliser l'énergie électrique avec parcimonie , la seule usine hydroélectrique du pays Guaracachi étant " surchargée  " , ce qui entraîne des difficultés à fournir les sites industriels et principalement le secteur minier .

  

Pour tenter de faire sauter ce goulot énergetique qui s'annonce ,  le Brésil , outre ses projets nationaux ,  envisage la mise en chantier d'usines hydroélectriques dans 7 pays voisins au travers de l'ectrostatale  Eletrobrás. Lancé cet année , le plan décennal de développement de l'énergie [ Lien ]  prévoit la construction d'usines hydroélectriques au Pérou [ 6 usines pour une capacité installée de 7000 MW ] , en Bolivie [ usine de Cachoeira Esperança - 800 MW  ] , au Guiana [ 1500 MW sur un potentiel local estimé à 8000 MW   ]  , sur la frontière avec l'Argentine [ 2000 MW pour deux usines construites sur le rio Uruguai ]  et au Surinam . Le Brésil envisage aussi une coopération énergetique avec la Guyane Française .

  

Ces projets ont provoqué l'émergence d'opposition locales environnementalistes et indigénistes auquel s'associent des voix dénonçant un " impérialisme [ energétique]  Brésilien " . Pour Beno Ruchansky ces oppositions sont pour la plupart du temps " exagérées " tandis que de nombreux géopolitiques et analystes Brésiliens y voient la main d'une " puissance de l'hémisphère Nord " . Face à cette opposition le nouveau Président Péruvien Ollanta Humala a du  suspendre la concession accordée pour un projet hydroelectrique sur le

rio Inambari , ceci malgré son attachement aux grands projets hydroélectriques réaffirmé dans son discours d'investiture . *

Pour Sinval Gama , responsable du département des opérations internationales à Eletrobrás ,  les projets Péruviens peuvent donner le signal de départ d'une véritable politique énergétique à l'echelle continentale Sud-Américaine  . Le consortium Brasilo-Péruvien en charge de ces projets a étudié les possibilités d'exportation d'énergie electrique du Pérou vers le Chili et l'Argentine .

  

La prise de position courageuse de Beno Ruchansky dans BBC Brasil rejoint en tout points les projets de développements proposés par Samuel Pinheiro Guimarães Neto  , ex-ministre du Secrétariat des Affaires Stratégiques [Secretaria de Assuntos Estratégicos da Présidencia da Républica (SAE/PR) ]  sous Lula et désormais haut-représentant du Mercosul , qui a supervisé la rédaction du  plan Brasil 2022 [ site ] et [ Lien interne ] . Samuel Pinheiro Guimarães Neto , vu comme un " dinosaure Stalinien " par la diplomatie Etasunienne , considère que le développement energétique du Brésil devra se faire essentiellement au travers de projets hydroélectriques nationaux et trans-nationaux ainsi que par un développement de l'énergie nucléaire . Ce développement energetique , tout comme le soulignent Beno Ruchansky et Sinval Gama , devra tenir compte des préoccupations sociales des peuples Sud-Américains et  " founir à tout le monde de la lumière bon marché " . Samuel Pinheiro Guimarães Neto enjoint les gouvernements Sud-Américains à résister aux pressions qui pourraient s'exercer sur eux de la part de puissances Occidentales qui cherchent à freiner le développement économique et social de la région .

Le métier de barageiro - barragiste[ ( traduction approximative  - une coorporation à laquelle j'ai eu l'honneur d'appartenir ] qui regroupe  le terrassier et l'ingénieur en chef responsable de projet a en tout cas un avenir radieux en Amérique du Sud , ce qui témoigne de l'extraodinaire vitalité et des potentialités énormes de ce continent dont les chefs politiques et les populations ne sont pas totalement gangrénées par le virus de l'écologisme .

 

 

* Nous encouragerons la construction de stations hydro-électriques, en renforçant Electroperú et les entreprises électriques étatiques régionales, et en promouvant les usines privées, par un bilan adéquat qui accorde la priorité à la demande nationale. L’État évaluera la participation d’Electroperú dans les nouveaux accords d’investissement.[ Lien ]

  

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 8 Août 2011

L'Autorité Internationale des  fonds marins [ International Seabed Authority ] vient d'accorder à la Russie le droit d'explorer un domaine minier situé sur la dorsale médio-Atlantique dans une zone comprise entre 10° et 20 ° de latitude Nord .

 

Cet article est désormais disponible dans sa version complète et actualisée sur La Lettre d'Ice Station Zebra N°4 de Février 2012 .

 

Sur matériel Ria Novosti , Kommersant ,  The Moscow Times , La Voix de la Russie  et Russia Today .  

 

  

The “hand” from a remotely operated vehicle lifting a piece of rich gold-copper ore recovered from the sea floor. 

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 3 Août 2011

Un retour sur la situation géopolitique et géostratégique de la Libye en 1959 aprés les premières découvertes pétrolières et avant l'indépendance de l'Algérie .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La suite sur http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1959_num_24_6_2413

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 3 Août 2011

MOSCOU, 3 août - RIA Novosti

Andreï Kapitsa, qui a découvert le lac Vostok en Antarctique est décédé à Moscou à l'âge de 80 ans, a annoncé mercredi à RIA Novosti le frère du défunt, le célèbre physicien Sergueï Kapitsa.

Andreï Kapitsa a participé à quatre missions antarctiques soviétiques menées entre 1955 et 1964 et a été le chef de l'expédition de l'Académie des sciences d'URSS en Afrique de l'Est (1967-1969). Il fut le fondateur et premier directeur de l'Institut russe de géographie de l'océan Pacifique.

Savant de renom et professeur honoraire de l'Université de Moscou, M.Kapitsa est l'auteur d'une des plus importantes découvertes géographiques du XXème siècle - le lac Vostok en Antarctique, enfoui sous 4 kilomètres de glace.

 

Article associé : Antarctique - Russie : Course contre la montre pour atteindre le lac Vostok .

Andreï Kapitsa

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 21 Juillet 2011

Le désengagement progressive de l'Allemagne du nucléaire , l'instabilité politique en Afrique du Nord et plus particulièrement en Libye qui compromet la stratégie de " diversification vis à vis du gaz Russe " © [ hydrocarbures d'AN , projet DESERTEC  ]  de l'Ue pourrait à terme rendre nécessaire la construction d'un " troisième tube " pour le projet Nord-Stream ! C'est en tout cas une cinglante défaite - une de plus -  pour les diplomaties Baltes , Polonaises et Anglo-Saxonnes qui se sont opposées ces dernières années à ce projet qualifié de " gazoduc Molotov- Ribbentrop " par la presse financière Anglo-Saxonnes et de nouvelles crises d'apoplexie en perspective  pour Vladimir Socor de la Jamestown Foundation .

 

Medvedev-Merkel, les entretiens intrigants de Hanovre

Les vapeurs de gaz de l’amitié russo-allemande

Lors de ces forums, accompagnés de consultations intergouvernementales, auxquels participent les principaux ministres, le plus intéressant se passe toujours "en coulisses". Bien avant cette réunion, il était clair qu'on attendait des progrès en ce qui concerne les accords économiques. Berlin fonde de grands espoirs sur la Russie en tant que marché d'exportation pour ses produits: sans cela le premier exportateur de l’UE aura d’importants problèmes économiques. Notamment dans le contexte de la crise des dettes souveraines qui secoue l'Union européenne et des incertitudes qui entourent l'évolution de la conjoncture de toute la Grande Europe. Il est certain qu'à court terme, la demande ne devrait pas y augmenter.

Mais en Russie, la demande existe. Medvedev a ouvertement déclaré que cette année les échanges commerciaux atteindraient le niveau record de 2008. Cela signifie qu’ils pourraient dépasser 60-70 milliards de dollars (51,8 milliards de dollars en 2010). Dans le même temps (en 2008), l’Allemagne a investi en Russie 10,4 milliards de dollars. Les deux pays mettent actuellement en œuvre le programme Partenariat et Modernisation, qui sera étendu à de nouveaux secteurs: des transports ferroviaires aux nouvelles usines de pneumatiques, en passant par l’échange de hautes technologies.

Mais aujourd’hui les Allemands sont de plus en plus préoccupés par les fondements énergétiques de la prospérité économique du pays. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, Berlin a annoncé le début de l’arrêt des centrales atomiques et sa sortie définitive du nucléaire pour 2022. Cependant, il n'existe pas d'alternative pour couvrir ses besoins énergétiques, à moins d'augmenter les importations de gaz russe (en premier lieu) et de pétrole.

L’Allemagne est le premier importateur de gaz russe en Europe. Il est désormais difficile de compter sur la fiabilité de l'approvisionnement énergétique venant d'autres sources, comme l’Afrique du Nord. Les pays de cette région mettront encore beaucoup de temps à se remettre de "l’élan révolutionnaire" qu'ils traversent. Et on ignore ce qui arrivera en Libye, la plus grande puissance gazière d’Afrique du Nord.

Or, en raison du début de la fermeture des centrales nucléaires, les usines allemandes connaissent déjà des problèmes d'approvisionnement électrique. Et les prix de l’électricité commencent progressivement à prendre l'ascenseur. Dans cette situation, il est difficile de se passer de Moscou quand bien même ce "rapprochement gazier" entre la Russie et l’Allemagne provoque toujours une forte opposition politique de Washington.

On dit que Berlin et Moscou n’excluent pas la construction d'un troisième tronçon du gazoduc Nord Stream, qui acheminera du gaz russe vers l'Europe en passant sous la mer Baltique. Les deux premiers devraient être mis en service dès le mois d'octobre 2011, autrement dit deux tubes sont déjà installés. Quoi qu’il en soit, cette question a été abordée pendant l’entretien de Merkel avec Medvedev.

Si un troisième tronçon reliait l’Allemagne et la Russie, les liens gaziers entre les deux pays seraient encore plus forts que ne le prévoyait le prédécesseur de Merkel, Gerhard Schroeder, actuellement le chef du comité des actionnaires de Nord Stream AG, principal opérateur du gazoduc éponyme. Il n’est pas exclut que si Nord Stream était rallongé, la Russie soit contrainte de suspendre les travaux de construction de son autre gazoduc, South Stream. D’autant plus que les négociations pour la mise en œuvre du projet rencontrent des difficultés avec la Turquie et la Bulgarie. South Stream est un projet auquel participent la Russie, l’Italie et la France. Il était prévu de faire passer ce gazoduc sous la mer Noire en reliant la région de Novorossiïsk à la région de Varna en Bulgarie, puis à l’Autriche et à l’Italie en passant par les Balkans

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 16 Juin 2011

Pour information The New Geopolitics of Food

http://www.foreignpolicy.com/articles/2011/04/25/the_new_geopolitics_of_food

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0

Publié le 11 Juin 2011

La nouvelle est suffisamment importante pour avoir provoqué la réaction des pseudo-experts  de Le Monde , de RFI et de leurs clones Espagnol El Pais et Etasunien  The NYT : Une société mixte Chinoise -  Sanhe Hopefull - vient de signer en avril dernier  un contrat d'un montant de 7 Mia R$ [ 3 Mia Euros ] a sur 10 ans avec la Fédération Agricole de l' Etat de Goias au Brésil pour la mise en culture de 2.5 millions d'hectares destinés à la production de soja . En contrepartie la Chine va fournir une assistance technique aux producteurs locaux ainsi que du matériel   agricole tout en important une production annuelle de 6 Mio tonnes de soja en provenance de cet état  . Cet accord va permettre tout simplement de doubler la superficie actuellement consacré à cet oléagineux dans l'état de Goias qui est de 2.55 Mio d'hectares pour une production annuelle de 7,8 Mio tonnes . Les surfaces consacrées à la production du soja  seront prises sur des zones consacrées actuellement à l'élevage extensif des bovins depuis près d'un demi-siècle dans le nord de l'état avec un rendement particulièrement excécrable puisque il est de l'odre de deux hectares pour un bovin dans les zones les plus riches . L'essentiel de l'investissement Chinois se fera dans la réhabilitation de ces zones de paturages et dans leur transformation en terre de culture . Cette réhabilitaion est estimée à 2.5 Mio R$ par chaque tranche de 1000 ha estime  Pedro Ferreira Arantes analyste à la Federação da Agricultura e Pecuária de Goiás [ Faeg- site ] et ardent défenseur de cet accord Sino-Brésilien qu'il considére  loin d'un " accord néocolonial " selon la vulgate de certains plumitifs .[ lien ]  Déja des montagnes de sacs de calcaire en provenance de Chine destinés à amender ces terres en vue de leur bonification s'entassent dans la municipalité de Uruaçu . Outre la réhabiltation de ces zones de paturages peu productives , les investisseurs Chinois vont investir dans de nouvelles infrastructures routières et ferroviaires ainsi que dans des entrepots de stockage qui viendront directement concurrencer ceux des sociétés de courtage en grains  Cagrill et Archer Midlands actuellement en situation de  quasi-monopole dans l'état Brésilien .

Le projet Sino-Brésilien commencera par la mise en culture de 100 000 ha qui serviront de test et de modèle pour la mise en culture de zones supplémentaires . Sur le plan des infrastructures , les investissement Chinois se concentreront sur la prologation de la Ferrovia Norte-Sul [ voir carte ] . A terme une connexion avec le port de Itaqui , prés de São Luís est prévue . Cette liaison permettera d'exporter le soja par wagons sans passer par le port de Santos et offre une nouvelle possibilité de désenclavement pour l' état du Goias .

Le renforcement de la coopération Sino-Brésilienne dans le domaine agricole date de la visite du Président Lula en Chine en 2009 avec la présentation des possibilités offertes en matière d'investissements dans ce domaine au Brésil . Alors qu'au début de la décennie le marché Chinois ne représentait que 3% des exportations Brésiliennes dans le domaine de l'agro-alimentaire , il a atteint aujourd'hui 14% des exportations et ne cesse d'augmenter en proportion . Depuis les projets d'investissement Chinois se multiplient au Brésil dans le secteur agro-alimentaire , non pas par l' " accaparement de terres " ou la " colonisation " comme l'affirment en choeur la plupart des " experts " Occidentaux et leur relais au sein de la bougeoisie compradore Brésilienne comme le Woodrow Wilson International Center for Scholars mais bien sur un partenariat . Depuis que l'amendement à la loi de 1971 sur l'acquistion des terres par les étrangers au Brésil est en vigeur - juillet 2010 ,  décision du procureur général Luís Inácio Adams - les entreprises étrangères ne peuvent plus acheter mais seulement louer des terres lorsque la superficie dépasse 5000 ha  .On est donc loin des affirmations du plumitif Pascal Coesnon de l' Usine Nouvelle qui affirmait le 23 avril 2010 que le groupe Chongqing Grains allait " acheter 100 000 ha " ! [ Lien ]    En avril 2010 l'entreprise Chinoise Chongqing Grains a signé un accord de R$ 4.5 Mia [ 1.8 Mia Euros ] avec des producteurs locaux de l' état de Bahia qui prévoit la construction d'un " port-sec " reliè à l'infrastructure routière locale qui sera modernisée . L'accord pebiscité par le gouverneur Jacques Wagner prévoit aussi  la construction d'une usine de broyage des graines et de raffinage d'huile de soja construite sur un terrain de 100 ha situé à Barreiras . Ce complexe permettera de traiter la moitiè de la production de soja de l'état de Bahia , 1.5 Mio de tonnes sur une production anuelle de 3.1 Mio tonnes . La capacité de stockage du complexe sera de 400 000 tonnes de soja .

 

 La sollicitude touchante manifestée par le Département de l'Agriculture Etasunien  - USDA - , par certains plumitifs  , des " experts " et " géopolitologues " dans les colloques qui se multiplient sur ce dossier des investissements fonciers Chinois en Amérique Latine et en Afrique  , vis à vis des agriculteurs Brésiliens et de la " colonisation " du Brésil par la Chine est parfaitement explicable :

1- Les accords conclus entre les sociétés Chinoises et les producteurs Brésiliens sont des accords à long terme qui préservent tant les producteurs Brésiliens que les consommateurs Chinois de la spéculation pratiquée dans les bourses aux grains , Chicago par exemple .

2- Les accords conclus prévoient non seulement la livraison sur plusieurs décennies et à un prix fixé de ce soja à la Chine mais accorde à ces sociétés des quotas d'exportation du soja Brésilien sur les marchés Européens . Ils brisent le monopole de fait de sociétés de courtage comme Cagrill et Archer Midlands .   Tout comme pour le gaz Russe , les chefs politiques Etasuniens sont soucieux de voir l' Europe échapper à la fourche caudine des entreprises Etasuniennes pour dépendre d'entreprises Chinoises

3- La Chine peut assurer son auto-suffisance alimentaire pour les décennies à venir sans passer par ces sociétés majoritairement Anglo-Saxonnes et au service de la politique d'influence Etasunienne .

4- A la différence des accords passés avec les sociétés agro-alimentaires et de courtage en grains Occidentales , les accords passés avec les sociétés Chinoises comportent un important volet de modernisation des infrastructures ferroviaires , routières et portuaires qui bénéficie globalement à l'activité économique du Brésil .

5- Comme pour l'ensemble des matières premières , des tensions sont prévues dans les années à venir sur le marché des oléagineux et comme pour le pétrole Russe , " Tout tourteau de soja qui partira vers la Chine n'ira pas vers l' Europe " .

  6- Les investissements Chinois dans le domaine du machinisme agricole viennent concurrencer directement des sociétés Etasuniennes comme John Deere  qui dispose d'une usine à Catalão dans cet état de Goias . L'accord signé en avril prévoit ainsi le financement de l'achat de moissoneuses-batteuses Chinoises par les agriculteurs Brésiliens à un prix unitaire de 150 000 Euros - payable en Reais et non en devises - soit 30% de moins pour un materiel équivalent chez John Deere .

 

Cet accord  marque enfin l'échec de ceux qui dans l'entourage de la Présidente Dilma Rousseff ont essayé de réorienter Brasilia vers Washington tout en essayant de créer des tensions artificielles  sur la parité des monnaies ou les droits de douane entre Brasilia et Pékin .Le sommet du BRIC - devenu à cette occasion ler BRICS - qui s'est tenu à Sanya en avril dernier a au contraire été marqué par un rapprochement des relations entre les deux états . 

Documentation 

   O comércio Brasil-China de mercadorias: principais características

 

article ecrit d'aprés une analyse de Comandante Melk  TERRA AGRÍCOLAS SÃO UM ACORDO VIRTUOSO ENTRE O BRASIL E A CHINA ,  China investirá R$ 7 bilhões na produção de soja em Goiás , Goiás-China: acordo prevê investimento imediato de US$ 2 bilhões sur Agrolink .

 

 

  BRICS

 File:Brazil State Goias.svg  

Voir les commentaires

Rédigé par DanielB

Publié dans #Géopolitique des ressources

Repost0