Le 24 Mars 1999 , l'Alliance dénommé
OTAN lançait contre la Serbie une agression militaire dont le but officiel était d'"
empêcher un genocide au coeur de l'Europe " mais dont le but réel était de sécuriser les corridors energetiques multimodaux en provenance de la Caspienne et à destination de l'Europe . Un autre des objectifs était de tester des stratégies politique et militaires contre la Russie . Au delà du bilan humain , de nombreuses populations civiles souffrent en Serbie et dans les Balkans des "
Dommages collatéraux "des bombardements , il convient de faire un blan plus global de ce conflit . Un bilan peu flatteur pur l'Alliance et le principal instigateur de l'agression , les Etats-Unis .
Bilan géo-économique Les corridors énergétiqes à destination de l'Europe et en provenance de la Caspienne ne sont nullement sécurisés .
Le conflit d'Aout 2008 entre la Russie et la Georgie a amené certaines des installations du BTC (
Bakou - Tbilissi- Ceyhan ) à portée de tir de l'artillerie Russe , exactement à moins de 40 km .
Le projet de gazoduc "
Nabucco " peine à trouver des financements tandis que les projets Russes concurrents du "
Nord-Stream " et du "
South-Stream " recueillent l'adhésion des décideurs énergetiques et politiques de l'Allemagne et de l'Italie , deux des principaux soutiens de l'agression contre la Serbie qui préférent desormais mener discussions bilatérales avec la Russie sur le dossier energétique .
Cette mefiance vis à vis du "
Nabucco " en Allemagne et en Italie a contraint l'UE à revoir ses financements pour le projet et à abaisser son niveau de priorité .
L'accord "
Ukraine - UE " passé mardi dernier sur un financement à la hauteur de 2,5 milliards d'Euros de la modernisation et de l'augmentation en capacité du reseau gazier Ukrainien
provoque des réactions negatives chez ces décideurs énergetiques à l'image de Paolo Scaroni d'ENI .
De leur côté des pays comme l'Azerbaïdjan de Geidar Aliev ou le Turkménistan rennoncent à l'utilisation du BTC pour détourner leur flux d'exportation des hydrocarbures via les réseaux Russes et ceci malgré la visite d'un Dick Cheney aux abois . Les
puissances gazières d'Asie Centrales préférent desormais négocier la vente de leur hydrocarbures au géant gazier Russe Gazprom afin que celui-ci les achemine vers l'Europe au travers de "
ses tuyaux ".
Bilan politique Le "
Laboratoire Serbe " aussi montré ses limites en matière de politique et en particulier dans celui des "
technologies Oranges ".
Saakachvili et Youchenko qui ont pris le pouvoir sur un processus qui a pour modéle le coup d'état factieux organisé contre le Président Milosevic sont de plus en plus contestés dans leurs pays . L'Oukraïne est devenu un bateau-ivre dont le capitaine et le second se disputent la barre à coups de poignards gaziers dans le dos .
Les techniques mises au point en Serbie ont échouées en Arménie , en Biélorussie , en Mongolie et dans le principal pays visé la Russie .
Les clônes Bielorusses et Russes d' "
Otpor " , "
Zubr " et le Kasparovien "
Solidarnost " , peinent à sortir des catacombes politiques et sont considérés par de trés larges secteurs de la population comme des instruments de l'interventionisme étranger , ce qu'ils sont effectivement . La dernière
" Marche du désaccord " à Moscou et dans les grandes villes Russes a été un echec cuisant à un point tel qu'elles ont été passé sous silence par les mediats Occidentaux . Leur chef a même préférer se dissocier de cette pantalonade en s'offrant une visite dans la cité balnéaire de Sotchi .
Les prévisions des "
experts " de la Russie qui tablaient sur un regain de l'activité contestatrice avec le retour des beaux jours sont , une fois de plus , tombées à l'eau .
Dans l'espace Ex-Yougoslave et en particulier en Serbie toutes les élections se font encore sur le fil du rasoir entre les "
Méchants nationalistes pro-Russes " et les "
Gentils démocrates pro-occidentaux " .
De plus en plus de leaders politiques ou associatifs des " mouvements oranges " rejoignent les rangs des mouvements patriotiques . La presse et les mediats Occidentaux ne cessent d'évoquer le spectre d'un retour des "
Neo-Milosevites " au pouvoir à chaque élection .
Les " démocrates " quand à eux parlent de coopération énergetique avec la Russie et favorisent les projets énergetiques Russes ( Voir supra ) .
La periode de 10 ans de guerres en Ex-Yougoslavie a permis à la Russie de reconstituer en partie son potentiel économique et militaire et à surtout permis l'arrivée au pouvoir d'une classe politique , dirigée par Vladimir Poutine , plus soucieuse de défendre les interêts nationaux du pays que de nouer un " partenariat " avec les agresseurs de la Serbie . La Russie
" se concentrait " .
Bilan géo-politique Pendant que l'Occident testait en Ex-Yougoslavie des techniques geo-politiques et militaires pour procéder , par la suite , au démembrement de la Federation de Russie celle-ci a su grâce à une habile diplomatie y maintenir pendant 10 ans un "
niveau de violence acceptable " afin de permettre selon la formule d'Alexandre Gorchakov de "
se concentrer " . Ces dix années ont aussi permis à la Russie de se postionner en temps qu'acteur de la diplomatie internationale alors qu'en 1991 elle était tout simplement ignorée au début du conflit .
L'Occident n' a pas su accumuler au sein du monde Arabo-musulman , Tourano-musulman et Musulman dans son ensemble un capital de sympathie suffisant pour se servir de l'Islam comme d'un "
levier " contre la Federation de Russie au Caucase et en Tchétchènie en particulier .
Les "
défenseurs des musulmans Bosniaques et Kossovares " contre les "
Slavo-Orthodoxes Serbes et leurs alliès Russes " sont même de plus en plus considérés comme des ennemis par ce monde musulman et la Russie ,
qui a le statut de membre observateur au sein de l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique ), comme une alliè .
Cet échec est du à la politique habile d'Evgueni Primakov envers le monde Arabo-musulman et l'Iran .
Fin 1999 , alors que la "
Liberation " du Kossovo se terminait et que débutait la
" Deuxième guerre de Tchétchènie " , les
gardiens de la Revolution bastonnaient à Teheran les quêteurs de la "
cause des musulmans Kossovars " devenus les quêteurs de " la cause des musulmans Caucasiens " et qui avaient encore pignon sur rue quelques mois plus tôt . L'intervention de cet Occident en Irak et desormais en Afghanistan aggravant cette perception négative .
Le deuxième echec est celui de la généralisation du "
droit d'ingérence humanitaire " , si cher à notre ministre "
Monsieur K. "
Dés décembre 1999- janvier 2000 , les appels répétés de l'Ex-président Ingouche Rouslan Aouchev et du Finlandais Maarti Ahtisaari a une intervention de l'Alliance et de" l' Occident " dans le Caucase essuient un refus .
Plusieurs signaux envoyés par la nouvelle diplomatie Russe montrent alors que le conflit ne sera pas limité à la seule région du Caucase . La Russie de 1999 n'est déja plus celle de 1991 .
Depuis les exemples de la Birmanie , du Darfour et surtout leTibet montrent que face à un état beneficiant d'appuis politiques internationaux ou disposant de forces armées suffisement développées , cette politique n'est pas envisageable .
Le troisième echec est celui de la mise à bas du modèle des relations internationales et en particulier en Eurasie des "
accords d'Helsinki " sur l'intangibilité des frontières en Europe . Malgré la volonté des diplomaties occidentales de présenter le cas Kossovare comme "
spécifique " , la Russie a évoqué ce précédent pour justifier son intervention dans le Caucase en août 2008 . J'ai évoqué ce point de vue sur ce blogue avec l'analyse du politologue Vyachestlav Nikonov consécutive à la guerre dans le Caucase .
Desormais il n'est plus " tabou " d'évoquer des modifications de frontières en Europe , fut ce par l'usage de la force militaire .
Ce point semble même être partagé par le General John Craddock dans une interview accordée à l'agence Reuters :
* U.S. Army General John Craddock said Russia's military action in Georgia last year overturned a basic assumption made by NATO after the fall of the Soviet Union -- that no countries were under threat of invasion in Europe or Eurasia * Au sein même de l'alliance l'Espagne , qui doit faire face à des revandications indépendantistes et autonomistes ,
se refuse toujours à reconnaître l'entité Shiptare et envisage de retirer ses troupes de la région .
Bilan militaire et sécuritaire Si l'intervention de l'Alliance a atteint son objectif qui était le retrait des forces Serbes du Kossovo , la stratégie du " tout aérien" a par la suite montré ses limites dans d'autres conflits .
Dix ans aprés l'intervention mlilitaire de l'alliance au Kossovo la viabilité de la nouvelle entité est loin d'être assurée . La sécurité des biens et des personnes , surtout celle des Serbes , y est loin d'être assurée et necessite la présence de troupes . Pour l'Europe l'existence d'une entité mafieuse "
reconnue internationalement " est une menace permanente avec un hâvre pour tous les trafics , de la drogue à celui des armes en passant par la prostitution , la fausse-monnaie , les voitures volées et même les organes d'êtres humains .
Il faut tout d'abord signaler que les pertes , personnel et materiel , des forces Serbes au Kossovo ont été relativement limitées et ceci grâce à une habile stratégie de camouflage systèmatique .
Les chars Serbes se sont retirés en bon ordre de cette province et le potentiel militaire Serbe y a été peu entammé . Cet échec dans la destruction de l'appareil militaire Serbe aura par la suite , dans les mois qui suivront le retrait des forces Serbes du Kossovo , des répercussions lors des tentatives de sécession orchestrées par l
'UCPMB en permettant à l'armée Serbe de présenter une capacité de retorsion suffisante face à la guerilla mais aussi face à l'alliance qui se refusera à apporter son appui à cette tentative de sécesion .
L'échec le plus patent sera celui de l'agression militaire Israélienne contre le Liban au mois de juillet 2006 .
Calquée sur le modèle de la stratégie du " tout aérien " développée par l'Alliance au Kossovo , cette agression ne parviendra pas plus à detruire l'appareil politico-militaire du Hezzbollah que l'OTAN est parvenu à detruire le potentiel militaire Serbe au Kossovo . Pire , les objectifs politico-militaires , ne seront pas aussi atteints .
L'agression contre la Serbie a d'autre part relégué aux musées des armes anciennes deux fleurons technologiques de l' " Occident " : Le F-117 et les missiles de croisière subsoniques .
La destruction par la DCA Serbe avec des moyens antédiluviens d'un avion furtif F-117 a provoqué le retrait opérationnel de celui-ci . Pire , la vente par Belgrade d'élèments de la structure de l'aéronef à la Russie et à la Chine à permis aux industries aéronautiques , mais aussi navales et terrestres , Russes et Chinoises ( et probablement Indiennes et Brésiliennes ) de faire , à moindre frais , d'importants progrés dans un domaine ou elles accusaient 'un retard significatif : La furtivité .
Certains experts ont alors parlé du "
plus grand pillage technologique depuis l'affaire Rosenberg "
Enfin , je l'ai déja évoqué , c'est durant les guerres en Ex-Yougoslavie qu'ont commencé à mûrir les projets de systèmes d'armes avec lesquels l'Armée Russe a commencé à s'équiper ces dernières années : Nouveaux submersibles , Missiles Topol et Boulava , systèmes de DCA S-400 , ..................
Mes amis Serbes qui lisent cet article ne doivent pas s'offusquer . Le cynisme , l'effet d'aubaine et la " Realpolitik " font aussi parti des relations internationales .
Liens :
1- Articles sur le blogue d'Alexandre Latsa
2 -
Guerre de l'OTAN dans les Balkans: dix ans après Par Ilia Kramnik, RIA Novosti 3-
Yougoslavie: les suites des bombardements se feront encore longtemps sentir (Lavrov )
4-
Reportage de " Vesti Nedili " sur l'arrivée de RUSBAT à Pristina et une interview de " Joe Dalton " , devenu depuis président de la République d'Ingouchie
Video du reportage
Articles associés : Vyachestlav Nikonov et les " Mondes à venir "